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Yves Poey
Yves Poey
Mini-Molière du Critique
120 ans
62 espions
espionner Ne plus espionner
Des critiques de théâtre, des interviews webradio, des coups de coeur, des coups de gueule.
Son blog : http://delacouraujardin.over-blog.com/
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1005 critiques
Souris Pas ! avec Karine Dubernet

Souris Pas ! avec Karine Dubernet

9/10
13
E.C.G.
Flat line !

Flash back !

1974... L'année des K, selon sa maman qui aurait préféré avoir un chien.
D'où Karine.... A quoi ça tient, tout de même...

Durant cette heure et quart, la désopilante Karine Dubernet va remonter le temps, un peu comme dans Retour vers le futur, pour s'arrêter sur une quinzaine d'années-charnière de sa vie.


Oui, désopilante ! Vraiment !
Vous en connaissez beaucoup, vous, des artistes qui réussissent le tour de force de plonger la très difficile salle du Point virgule dans un fou-rire généralisé ?

Ce fut le cas, hier, pour cette première tant attendue par Melle Dubernet de la reprise de son spectacle.

Quelle vis comica ! Quelle force comique émane de cette jeune femme, dans sa pourtant très classique robe-bustier noire.

Une solide formation clownesque (elle en parle) explique sans aucun doute cette réelle capacité à nous faire beaucoup rire. A ce sujet, elle nous en présente un surréaliste, de clown, ce qui aboutit au fou-rire déjà mentionné.

A partir d'un texte très écrit, très construit, (Ah ! Mais comme ça fait du bien de constater qu'un seul-en-scène peut être très bien écrit, avec un vrai style à quatre mains, puisque co-écrit avec Carole Greep, avec de vraies formules, des métaphores irrésistibles et autres vannes drôlissimes), la comédienne va raconter sa vie, certes, mais ce faisant, elle va surtout mettre en évidence des problèmes et des faits de société qui se sont posés à elle.

De ses expériences vécues, Karine Dubernet va nous amener à réfléchir sur la différence et l'altérité.
Une vraie réflexion concernant la condition féminine, l'homosexualité en général et féminine en particulier nous est proposée, mais sont également évoqués le poids de la religion, certains génocides, sans oublier la suprématie masculine dans bien des domaines.

De jubilatoires moments concerneront également les intermittents du spectacle, et leur exode avignonais.
Une bonne dose d'auto-dérision est là pour nous montrer qu'elle sait rire d'elle-même, pour faire ensuite fonctionner nos zygomatiques à plein régime.

Autre talent de la demoiselle : les accents.

Durant le spectacle, elle incarne de multiples personnages qui ont jalonné son existence.
C'est notamment par le biais des accents juif séfarade, allemand, yougoslave, ou encore camerounais (le père Zéphyrin est irrésistible...), qu'ils prennent corps devant nous, ces personnages importants dans la construction de la petite Karine.

Mais attention !
Derrière le rire, pointe souvent beaucoup d'émotion. Parfois, nous n'en menons pas large...
Ce rire serait-il un bon moyen de conjurer de grandes peines ?
Allez savoir...

En tout cas, ce qui est certain, c'est que la comédienne ne se ménage pas.
Mise en scène par Philippe Awat, elle n'arrête pas. Que d'énergie, que d'engagement ! Comme tout ceci est physique !
Elle finit complètement en nage. Nous voyons bien la sueur qui coule.

Les utilisations de sa robe sont également très judicieuses, et servent complètement le propos.

Oui, ces soixante-quinze minutes sont très souvent hilarantes.
Il est d'ailleurs un signe qui ne trompe pas : Anne Bigou, à la technique (coup de chapeau à elle, car cerise sur le gâteau, ce spectacle comporte une multitude d'événements lumineux et sonores), Anne Bigou, donc, rit de ce qu'elle voit, elle qui connaît pourtant bien le spectacle.

Je vous conseille vraiment ce seule-en scène.
Remarquablement co-écrit (je me répète), interprété avec un réel talent, le spectacle de Karine Dubernet fait partie de ceux qui vous procurent un vrai rire à la fois sain et salvateur.

Et vous qui habitez Montluçon, et qui plus est, aimez le Bordeaux et les devinettes concernant les cow-boys, je vous le conseille doublement !
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Une vie de Gérard en Occident

Une vie de Gérard en Occident

8,5/10
14
On ira, où tu voudras (A Saint-Jean-Des-Oies), quand tu voudras (Vous avez jusqu'au 27 septembre prochain...)


Comment ! Vous ne connaissez pas Saint-Jean-Des-Oies ?
Enfin ! Mais si ! Saint-Jean-Des-Oies ! En Vendée, dans le 8-5) !
Sa boulangerie-pâtisserie à la si réputée gâche au beurre, son église du XVème siècle, au retable qui figure dans le Le guide du Routard local !
Et sa célèbre salle des fêtes !

Gérard Airaudeau connaît bien, le coin, lui. C'est un autochtone, un indigène du bocage !
Il habite d'ailleurs le troquet tenu jadis par son grand-père ! C'est vous dire sa propension au nomadisme !

C'est lui que nous voyons arriver dans cette salle des fêtes, tenant à bout de bras un cageot rempli d'un cubi de « Réveil du terroir », de gobelets en carton, de chips et autres amuse-gueule.



Dame ! C'est qu'il attend la députée locale, qui lui a demandé de rencontrer de « vrais gens ».
Nous allons l'attendre avec lui, elle doit être en marche...


Alors, forcément, pour patienter ensemble, Gérard va nous raconter son histoire.

Tel est le point de départ du roman de François Beaune, dont a été tirée cette adaptation théâtrale, après un "passage au gueuloir" par le comédien Gérard Potier.


Gérard Aireaudeau, c'est lui. C'est Gérard Potier.

Ce griot, ce raconteur, ce diseur.

Ce rapporteur extraordinaire de l'ordinaire, ce metteur en avant de la poésie du quotidien des vrais gens, cet exhausteur des saveurs locales.

Gérard Potier, ce petit bonhomme aux yeux tour à tour pétillants, malicieux, tristes ou résignés, va nous embarquer dans les méandres d'une vie.
La vie du héros-anti-héros qu'il incarne.

Durant une heure et dix minutes, ce qu'il va nous dire va nous passionner.
Oui, cette vie-là, qui se confond avec l'histoire contemporaine et politique de notre pays, cette vie-là ne peut pas laisser indifférent.

Il va nous raconter le quotidien, petit et grand, avec des détails qui ne peuvent pas être inventés. Le sous-sol/salle à manger vendéen, ça sent vraiment le vécu !

Les personnages qu'il nous présente, Dédé, Boris, Alain et consorts, ils ont eu un modèle vivant, c'est certain !

Il nous fait rire, Gérard Potier. Les anecdotes sont savoureuses, les portraits sont très réussis, les situations sont parfois très cocasses. (Le roller-derby féminin n'a quasiment plus de secrets pour moi...)

Il nous émeut, également. Beaucoup. Notamment dans les dernières scènes.

Mais il y a beaucoup plus.

Cette chronique populaire, « prolétarienne », pour reprendre un terme du registre marxiste de la lutte des classes, va déboucher sur une analyse de mécanismes sociaux et économiques qui montrent le désarroi et l'impuissance de ces « vrais gens » face au capitalisme sauvage.

Ce personnage a connu les désastres de l'actionnariat ouvrier chez le constructeur naval Bénéteau (combien d'ouvriers ont été ruinés après avoir investi leurs économies...), il a subi les plans sociaux chez une entreprise locale, où les employés vivent dans la terreur de l'annonce de la prochaine charrette.

Tout ceci, il nous le dit, tout en simplicité et en force.
Il nous le montre, également, au moyens des gobelets en carton, dans une scène judicieuse et très réussie.

Mais les Gérard (personnage et comédien) nous démontrent aussi que les choses sont plus compliquées et moins manichéennes : à l'Ile d'Yeu, certains avaient pas mal de sympathie pour le dénommé Philippe Pétain.
Plus tard, certains ouvriers du coin, face aux licenciements, se réclament ouvertement de la préférence nationale.
« Les choses enfouies remontent ! », est-il obligé de reconnaître.

Ce moment de théâtre est passionnant.
Parce que la chronique qui est racontée, et la façon dont elle est narrée sont passionnantes.
Et ce, grâce à l'auteur, François Beaune et grâce au comédien Gérard Potier, qui tous deux ont su tirer de ce quotidien en apparence banal et ordinaire, une quintessence quasi-sociologique.

Ces « vrais gens » deviennent des héros, un peu comme dans l'émission-culte Strip-tease.

Ces « gens de peu » nous apprennent finalement beaucoup sur nous-mêmes, sur notre société.

Il faut aller au théâtre de Belleville assister à cette fascinante chanson de geste de tous les jours, à ce très beau livre des petites et grandes heures du quotidien.

J'allais oublier. Pensez juste après avoir réservé votre place à réviser sérieusement le répertoire d'un certain Joe Dassin. Ca pourra servir !
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Venavi ou pourquoi ma soeur ne va pas bien

Venavi ou pourquoi ma soeur ne va pas bien

9/10
10
Nous sommes deux faux-jumeaux, nés sous le signe des non-mots...

Les non-mots. Le mensonge.

Celui que leurs parents ont cru bon d'asséner à Akouélé, la jumelle, le jour où elle n'a plus revu son frère Akouété.
Ils lui ont dit, à Akouélé, qu'Akouété était parti dans la forêt noire, toute noire, couper du bois.
Et depuis, elle l'attend, Akouélé. En silence, sans parler, sans grandir. Durant de longues années.
Un temps long, un temps d'épreuves difficiles.

Akouété, il est devant nous. Akouété va tout nous expliquer.
Lui, il sait. Il est mort.
Il sait pourquoi sa sœur ne va pas bien.
Les parents, croyant protéger la petite, lui ont non seulement caché la vérité, mais ils ne lui ont pas sculpté le venavi.

Au Togo, le venavi, c'est la sculpture qui remplace le jumeau mort, le demi-dieu qui s'est envolé, le demi-héros qui n'est plus.
Ainsi, il est toujours aux côtés de celui ou celle qui reste.


C'est ce conte que l'auteur togolais Rodrigue Norman nous raconte.

Un conte initiatique, un conte qui va nous montrer qu'on peut parler de bien des choses aux enfants, y compris les plus sérieuses. Y compris la mort.
Vouloir trop protéger les enfants conduit souvent à créer involontairement bien des troubles et bien des soucis.
Vouloir faire en sorte que les petits se construisent sur des secrets n'est pas la meilleure façon de leur faire appréhender l'avenir.

Alors bien entendu, Catherine Verlaguet a adapté le propos de l'auteur pour des petits spectateurs, à partir de 7 ans.
Les choses seront dites, bien dites, de façon souvent très drôle, parfois très émouvante.
Et ce, sans jamais avoir recours à un pathos de mauvais aloi.
En prenant toujours les jeunes spectateurs pour ce qu'ils sont, c'est à dire des êtres doués de raison, qui comprennent les choses, les métaphores, les raccourcis et les non-dits.

La pièce a été créée voici dix ans, dans le cadre d'une commande du CDN de Sartrouville, et est re-créé aujourd'hui au Théâtre de la Ville, dans le cadre de l'opération Un été solidaire.

Akouété, c'est le comédien Alexandre Prince. C'était sa première. Il reprend en effet le rôle.
Souple, félin, gracieux, il va remplir la salle de sa présence, de son grand charisme.
Dès les premiers mots, il nous attrape pour ne plus nous lâcher.

De sa voix claire, chaude, il nous raconte. Il est Akouété-le jumeau-griot revenu nous dire, nous expliquer, nous dévoiler les choses tues.
Durant quarante minutes, le comédien ne va pas ménager sa peine.

La mise en scène d'Olivier Letellier est exigeante en terme de dépense énergétique.
Exigeante également en terme de précision.

En effet, Alexandre Prince évolue dans la remarquable (je pèse cet épithète) scénographie de Sarah Lefèvre.
Le bois sera présent sur scène, le bois qui se transforme, l'essence balsamique qui emplit la forêt, le bois qui se transforme en maîtresse d'école, en maman, en chemin, ou encore en cageot d'oranges.
Tout ceci est très beau et très ingénieux. Et je n'en dirai pas plus. Je vous laisse découvrir.

Le comédien va nous faire rire, dans des tableaux jubilatoires : le ventre de la mère, la scène des remèdes, la scène du guérisseur spécialisé dans les maladies spéciales du cerveau, j'en passe et non des moindres.
Il va nous émouvoir également. Beaucoup. Toujours avec une grande justesse et une grande sensibilité vraie.

Il incarne tous les personnages de façon viscérale. Nous croyons en permanence à ce qu'il nous montre. Le « duo » entre l'épouse, maîtresse femme, et le mari, plutôt lâche, ce duo-là est formidable !

Il faut mentionner également les très belles et très subtiles lumières de Sébastien Revel qui permettent de matérialiser des lieux et de souligner finement les émotions que nous transmet le comédien.
De la très belle ouvrage, là aussi.

Il serait vraiment dommage de laisser cette belle fable, ce conte initiatique aux seuls petits spectateurs.
Ce qui nous est montré de façon si subtile et si réussie m'a complètement séduit.
Cette histoire humaine, qui mêle et unit la vie, la mort, l'enfance et le monde des grands, ce spectacle qui part de la culture togolaise pour dégager un message universel est une totale réussite.
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Littoral

Littoral

9,5/10
14
« Pourquoi je suis qui je suis ? Vaste question ! »
Oui, cette vaste question-là, ça fait maintenant presque trente ans qu'il se la pose, qu'il nous la pose, Wajdi Mouawad.

En 1997, il créait à Montréal cette pièce, Littoral, mettant en scène Wilfrid, le héros, qui apprenait brusquement que son père venait de mourir, et qui entreprenait d'aller l'enterrer dans son pays d'origine, un pays dévasté par la guerre civile.
Une quête, un voyage initiatiques.



Depuis toujours, nous dit le patron du théâtre national de la Colline, « il a été demandé à chaque génération de s'interroger sur les grandes questions de notre existence. »

C'est donc à une nouvelle génération de comédiens, de très jeunes comédiens, qu'il a confié la tâche de répondre à cette interrogation.
Des jeunes comédiens qui tous ou presque, ont déjà travaillé avec lui, notamment dans le cadre d'un travail au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique en 2015, un spectacle intitulé Défenestrations.

Bien entendu, impossible de ne pas relier également cette re-création de la pièce à la crise sanitaire que nous connaissons actuellement.
Parce que la mort est l'un des personnages à part entière de ce spectacle, la mort du père, la mort qui aboutit au difficile enterrement d'un proche, la mort tragique, épouvantable, insoutenable des villageois de cette histoire, la mort des illusions, mais également la mort qui ne doit pas faire oublier, la mort que l'on doit faire suivre de mémoire.

La mort après laquelle il faut reconstruire. Aussi. Surtout.
A cet égard, l'ouverture du torchon ne laisse planer aucun doute. Le plateau est vide.
Après ces cinq mois, il faut rebâtir, il faut recréer, il faut physiquement remettre tout en place, quitte à matérialiser la scène avec du gaffer, quitte à n'avoir que quelques accessoires.
Jouer ! Il faut jouer ! Il faut rejouer !

C'est ce à quoi va s'employer la petite troupe.
Deux distributions, en alternance, jouent les deux heures et quarante minutes de ce spectacle.

Pour cette première, c'est la distribution la plus féminine qui ouvre le bal.

Le héros, Wilfrid, est devenu pour l'occasion une jeune femme.
Nour. La lumière.

Elle le sera, lumineuse, Hatice Özer.
L'excellente, la remarquable Hatice Özer, qui interprète magistralement cette héroïne !

Durant ces cent-soixante minutes, la comédienne ne quittera pas le plateau (à part une très courte fois).
Melle Özer va déployer une très belle palette de jeu, et va nous faire vibrer, nous transmettre beaucoup d'émotions.
Elle nous montrera la colère, le désespoir, la rage, la sauvagerie, mais aussi l'amour, la tendresse envers le père.
Je ne l'avais jamais vu jouer, et ce fut pour moi une vraie et belle découverte.

Il faut d'ores et déjà bien retenir son nom !

La mise en scène du patron est comme à l'accoutumée énergique, physique, incandescente.

Pas de faux semblants, pas de faux-fuyants : les scènes de groupe, les scènes intimistes, les scènes de tendresse, les scènes qui nous disent les horreurs de la guerre sont toutes traitées avec le même soin, la même précision, le même engagement.

Parfois, comble de la virtuosité, nous avons sur le plateau trois comédiens qui interprètent le même rôle du père, mais nous ne sommes jamais perdus.

Et puis des scènes de comédie viennent nous rappeler que le rire côtoie en permanence le tragique.

Car il y en a, des scènes de comédie, comme celles des tournages cinématographiques, de la piscine, ou encore du conseil de famille dans un salon mortuaire...
On rit beaucoup, notamment grâce à Emmanuel Besnault et Jade Fortineau, tous deux en très grande forme.
Le premier, notamment en Oncle Emile, ou en Hakim en maillot de bain, est impayable de drôlerie.
Tout comme Melle Fortineau, qui campe la "chevaleresse Bérangère", version féminine du chevalier Guiromelan du texte initial.

Le reste de la petite troupe est à l'avenant. La distribution est on ne peut plus cohérente et homogène. Julie Julien, Hayet Darwich, Darya Sheizaf et Théodora Breux sont elles aussi totalement convaincantes dans leurs rôles respectifs.

Des véritables et assez nombreuses chorégraphies viennent rythmer le propos, au son des guitares et des basses de Charles Segard-Noirclère, ainsi que de la vielle à archet de Pascal Humbert, qui joue également l'une des figures du Père et le personnage de Wazâân.

Ce père hier, était principalement interprété par Patrick Le Mauff, en alternance avec Gilles David, de la Comédie Française.
Le comédien est bouleversant, notamment dans ses dernières scènes, lorsque son personnage devient le « gardeur de troupeaux ».

Lors des saluts, les applaudissements seront nourris, et les « Bravo ! » très nombreux !
Ce n'est que justice.

Il serait vain, illusoire et pour tout dire complètement imbécile de vouloir comparer la version 1997, ou les suivantes, et celle-ci.
Wajdi Mouawad nous démontre de façon limpide et magistrale la force, l'intemporalité de son texte et de son propos, tout en les passant au filtre de la contemporanéité et de l'actualité.
Ce premier volet du cycle Le sang des promesses est véritablement un classique du théâtre du XXème siècle.

Il faut vraiment aller voir ce qu'a fait l'auteur-metteur en scène d'une pièce écrite voici vingt-trois ans, et comment ses jeunes comédiens s'en sont emparés.
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Scandale à l'Elysée

Scandale à l'Elysée

9/10
9
Sacré Manu !
Quel cachottier, tout de même, que notre Président de la République !

C'est en tout cas ce que vont nous démontrer Guillaume Meurice et Alicia Vuello, dans ce remarquable Escape-Game qu'est « Scandale à l'Elysée ».

On connaît Guillaume Meurice, LE Guillaume Meurice de France Inter, celui des micro-trottoirs dans les 15ème et 16ème arrondissements de Paris, à la recherche d'avis définitifs très peu politiquement corrects à la couleur souvent assez brune voire vert-de-gris...

Guillaume Meurice, le redoutable, drôlissime et très engagé chroniqueur, (oui, en ces périodes mainstream et de consensus mou, qu'est-ce que ça fait du bien d'entendre quotidiennement au moins un type très engagé et qui assume...), et dont les podcasts sont visionnés quelque trois millions de fois.

Escape-Game, donc.

Le principe est assez simple.
Nous voici dans le bureau du Président de la République en personne.
Le but du jeu : retrouver en soixante minutes maximum une photo très compromettante de Brigitte et Manu.

Seulement ? C'est tout ?
Non, bien sûr que non !

Cette quête photographique va déboucher sur des révélations en cascades, voire un incroyable secret d'état, que les gazettes subventionnées ou non par le pouvoir en place se sont bien gardées de révéler. Et bien entendu, il faudra s'échapper afin de dévoiler tout ceci à la face du monde libre !

C'est Fabienne, la game-master qui nous accueille au 42 de la rue Sedaine.
Quelques explications, et nous voici dans le bureau présidentiel.

Ce qui frappe immédiatement, ce sont les posters au mur, les ouvrages politiques exposés, les accessoires très années 80, l'ambiance délicieusement rétro du lieu. Chapeau aux décorateurs et accessoiristes !
Des objets hilarants sont également mis en évidence ici et là, qui nous rappellent les casseroles des différents septennats et quinquennats passés (et actuel....).
Oui, bien des oreilles doivent siffler...

Le lieu est fermé, mais sous surveillance audio et video.
En effet la game-master est là, qui veille au grain, afin d'aiguiller les joueurs parfois un peu déboussolés que nous sommes. Nous communiquons également avec elle par le biais de Walkie-Talkie.

Une série d'énigmes nous est proposée, dans une suite très logique.
Il faut arriver à surmonter les passages obligés afin de progresser.
Une progression qui va mettre à rude épreuve les nerfs, les capacités de déduction, les facultés logiques des six joueurs. (On peut venir avec un effectif moindre, mais c'est plus drôle en groupe... Honni soit qui mal y pense...)

Tous les sens sont mis à contribution.

Il faut regarder très attentivement, bien analyser ce que l'on voit, comprendre les indices collectés au fur et à mesure, bien écouter également. (De jubilatoires imitations de Marc-Antoine Le Bret seront très importantes.)
Des mécanismes sont cachés, nous devons trouver des artefacts indispensables, il faut activer des codes électroniques, il faut réussir à actionner les portes secrètes, il faut......
Et non, je n'en dirai évidemment pas plus !

Ce qui est très frappant, c'est que cet escape-game va mettre en lumière et en exergue les personnalités des joueurs.

Il y a celui qui fonce tête baissée et fouille tout ce qu'il peut fouiller, sans grande logique.
Un autre comportement : le leader, qui entend tout régenter et qui ne comprend pas que d'autres peuvent eux aussi participer.
Il y a celui qui ne peut s'empêcher de crier fort, voire de s'emporter, tellement il est pris dans le jeu....
Il y a ceux qui parlent tout le temps et qui empêchent les autres d'écouter les messages...
Il y a ceux qui s'apostrophent et s'engueulent copieusement !
Un joueur peut également tenter de «passer en force » et s'attirer ainsi un message de tempérance des ardeurs de la part de l'animatrice dans son poste de contrôle.
Sans oublier le gourmand, qui ne peut s'empêcher de............. (Là encore, motus et bouche cousue...)

Au final, cette heure constitue un moment vraiment drôle, ludique, intelligent et passionnant.
On s'amuse énormément, on est immédiatement pris par le jeu, il faut faire fonctionner ses neurones,

Impossible de ne pas vouloir percer à tout prix les secrets cachés dans ce bureau présidentiel ! Impossible de ne pas vibrer dans cette quête énigmatico-politique !
Je vous recommande chaudement cette épatante expérience, à vivre à plusieurs, pour plus de fun.

Ah ! J'allais oublier !
Le record de la sortie la plus rapide, établi par des journalistes politiques, est de trente-huit minutes.
Réussirez-vous à faire mieux ?
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