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Yves Poey
Yves Poey
Mini-Molière du Critique
120 ans
62 espions
espionner Ne plus espionner
Des critiques de théâtre, des interviews webradio, des coups de coeur, des coups de gueule.
Son blog : http://delacouraujardin.over-blog.com/
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Ses critiques

1005 critiques
Pinocchio

Pinocchio

8,5/10
27
Cyrano, Cléopâtre, Pinocchio, même combat !
Vous nous menez par le bout de votre nez !

Alexandre Tourneur a eu l'excellente l'idée d'adapter et de mettre en scène l'œuvre trop méconnue de Carlo Collodi.
Trop méconnue, parce que phagocytée par ce qu'en firent naguère les studios Walt Disney, à savoir un conte édulcoré, raccourci, amputé à la fois de personnages et d'épisodes essentiels.

Pinocchio, c'est beaucoup plus que ce dessin animé-là.
C'est ce qu'a bien compris M. Tourneur, qui va restituer de bien belle manière ce chef d'œuvre de la littérature pour enfants, sages ou pas.

Sa vision se rapproche d'ailleurs de la merveilleuse série télévisée réalisée en 1972 par Luigi Comencini.

Collodi, journaliste politique engagé, auteur de manuels scolaires, éditeur, a fait de ce conte une redoutable peinture de la société inégalitaire de la fin du XIXème siècle dans laquelle il vit.

Et puis, ce que va chercher Pinocchio, c'est avant tout une quête éperdue de la liberté.

C'est ce que nous allons ressentir durant cette heure qui va passer beaucoup trop vite.


Alexandre Tourneur a mêlé bien des techniques du spectacle vivant afin de nous raconter cette histoire.


C'est un petit mais très joli castelet qui attend petits et grands sur la scène du Lucernaire.
Un monsieur Loyal, narrateur en queue de pie, ne va pas tarder à nous faire face.


On pense évidemment au monde du cirque, d'autant que des éléments de magie viennent nous surprendre.

Ainsi qu'un beau nez rouge (je n'en dis pas plus, ce nez rouge figurant bien dans l'œuvre originale.)

Il incarnera plusieurs personnages en chair et en os, y compris une fée bleue des plus réussies, sorte de Salomé aux sept voiles turquoise.
Les changements de costumes se déroulent le plus souvent à vue, de façon très naturelle et très réussie...

Pinocchio sera incarné par une comédienne masquée, en l'occurrence Mathilde Puget hier après-midi.
Sa gestuelle mécanique, ses ruptures, ses double-takes, son zézaiement sont épatants !
La scène du nez, tellement attendue, finit évidemment par arriver !

Des marionnettes feront leur apparition, à plusieurs reprises.
Le grillon, conscience du héros, est à cet égard hilarant, en slammeur digne de... Là encore, je vous laisse découvrir...

Le chat, le renard seront eux aussi « marionnettisés ». Tout ceci est très intelligent, et le procédé fonctionne à la perfection.

Une remarquable séquence d'ombres chinoises participe elle aussi au merveilleux de l'entreprise.
Une très belle scène, très inspirée.

Le second degré est présent, dans cette entreprise, ce qui provoque bien des rires de la part des plus grands spectacteurs.
A ce sujet, dans le spectacle, une référence « lucasienne » d'un personnage tout noir à la terrible respiration mécanique et sonore rejoint la réalité : Collodi était un grand asthmatique.

Une autre formidable scène de comédie provoque bien des rires : oui, Pinocchio et son père se retrouvent devant nos yeux en pleine mer Adriatique, dans le ventre du requin.
Le procédé utilisé est formidable !

Toutes ces manières différentes de nous raconter l'histoire fascinent petits et grands qui restent bien souvent bouche bée devant ce qu'ils voient. Témoin ma jeune voisine (à un siège de distance, évidemment), qui écarquillait les yeux en permanence.

Les adresses des deux comédiens aux petits spectateurs fonctionnent complètement.
Tous participent, un peu à la manière du Guignol lyonnais, à aider, à encourager, à défendre les héros !

On ne répétera jamais assez combien un public d'enfants est un public difficile.
Les applaudissement nourris, enthousiastes, les commentaires souvent très judicieux en sortant du théâtre témoignent de la grande réussite de cette adaptation.

Collodi peut dormir sur ses deux oreilles. Son œuvre est entre de très, mais alors très bonnes mains !
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Sorcière

Sorcière

9,5/10
30
On les a brûlées...
Parce qu'elles faisaient peur, les sorcières, parce qu'elles étaient trop en phase avec les éléments, trop « connectées » avec les forces de la Nature, dirions-nous de nos jours, parce qu'elles avaient raison, parce qu'elle avaient l'exacte perception des choses. Parce qu'elles savaient.

Mais avant tout parce qu'elles étaient des femmes.

Dans la grande salle du poche-Montparnasse, nous avons rendez-vous avec deux de ces sorcières-là.
Deux sorcières des mots. Une sorcière des mots écrits et oralisés.
Marguerite et Macha.

Melle Méril a beaucoup fréquenté Marguerite Duras.
« Ce que j'aime chez, elle, c'est qu'elle n'a pas honte d'être une femme », écrit la comédienne dans un entretien publié dans le dossier de presse.
Marguerite Duras, celle qui SAIT, disait Lacan.
Marguerite Duras qui a cette conscience d'être femme, et qui nous a laissé cette conscience-là par des écrits et des mots


Ce sont justement ces mots qu'a choisi de nous faire partager Macha Méril.
Elle va nous dire un montage de textes, dont certains ont été publiés dans la revue Sorcières, une revue sous-titrée « Les femmes vivent ».

Le noir sur la scène...
On entend le vent, les bruits de la forêt, une chouette qui hulule, comme une plainte qui viendrait de sourdre...
C'est une ombre chinoise qui débute le spectacle. Ainsi qu'une voix qui monte.
Un profil et une voix reconnaissables entre tous.

Ils commencent à dire Duras, ce profil et cette voix.
Et puis, elle apparaît, venant du lointain.
Dans sa seule et longue robe toute simple, comme une chemise de bure écarlate, Melle Méril sembre prête à se rendre au bûcher.
Elle est cette sorcière, qui va nous envoûter de mots, qui va nous fasciner en disant les écrits de l'auteure.

Nous assistons à une leçon d'interprétation.

Durant ces soixantes minutes, il sera impossible de se détacher de la comédienne, ensorcelés que nous sommes par cette parole qu'elle s'est appropriée pour nous la restituer de façon si juste, si engagée, si concernée.

Nous voyons les sampans sur le mékong, nous avons dans la bouche le goût du riz gluant, nous avons mal pour cette femme qui vient de mettre au monde un enfant mort-né, nous rions avec la recette de la soupe de poireaux, à laquelle il faudra trouver un autre nom pour que les enfants puissent avoir envie de la goûter.

Mais surtout, surtout, nous savourons le discours non pas féministe de Duras, mais un discours qui dit « l'appréhension directe du monde qu'ont et qu'ont toujours eue les femmes ».



Le metteur en scène, Stéphan Druet, comme à son habitude, utilise très judicieusement l'élément sonore afin de suggérer les lieux évoqués.
Tout ceci est très subtil, avec des ambiances et de belles lumières (coup de chapeau à François Loiseau) qui illustrent parfaitement le propos.


Sans oublier Michel Legrand, dont les extraits d'œuvres collent eux aussi parfaitement aux textes dits.
Des musiques le plus souvent joyeuses, parfois tristes ou plus oniriques, étranges.

Une magnifique valse sera le prétexte à une sorte de sabat dansé.

Sur la scène, il règne une réelle harmonie entre tous ces éléments dramaturgiques, une harmonie qui sert d'écrin aux textes de Marguerite Duras.

On l'aura compris, il faut absolument aller voir Macha Méril.
Une leçon, vous dis-je !
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Enterre-moi mon amour

Enterre-moi mon amour

9/10
26
Voyage, voyage,
Plus loin que WhatsApp et les jours...

Fin 2015, la journaliste Lucie Soullier restitue dans les colonnes du Monde un fil WhatsApp très particulier : cette conversation numérique va raconter le voyage de Dana et Kholio, deux damascènes émigrant de Syrie pour rejoindre l'Allemagne.
Toute une famille va correspondre ainsi, de façon numérique, accompagnant les deux migrants, partageant leurs doutes, leurs angoisses, leurs espoirs, découvrant les photographies prises et les sons enregistrés à cette occasion.

La metteuse en scène et dramaturge Cléa Petrolesi va s'emparer de cet article, pour transposer cette histoire sur un plateau.

Ce faisant, elle va nous proposer un remarquable moment de théâtre.
Ce théâtre qui sert à dire et raconter notre monde.
Elle va réussir au delà de toute espérance son entreprise artistique, et ce de deux principales manières : elle parvient d'une part à matérialiser sur le plateau la triste réalité de la migration d'hommes et de femmes, décidés parce que contraints à quitter leur pays et leurs proches.

Et puis surtout, elle réussit pleinement à transposer une écriture contemporaine, en l'occurrence l'écriture numérique, avec son langage propre, ses codes, ses émoticônes, ses lettres répétées, transposer donc, une écriture contemporaine en écriture théâtrale.

Là n'est pas le moindre mérite du spectacle. Bien au contraire.

Ce faisant, Melle Petrolesi, par ces deux parti-pris dramaturgiques, nous embarque véritablement dans ce voyage et dans ce récit actuel.

Sur le plateau, trois artistes.

Deux comédiens, Ava Baya et Benoît Lahoz.
Pour la metteure en scène et auteure, la solution de facilité aurait été de leur faire interpréter les deux personnages principaux.

Non, ici, elle va bien au-delà : les deux interprètes, irréprochables, vont faire en sorte, par bien des moyens, textuels, mais aussi scénographiques, de nous dire, de nous jouer, les messages de tous les membres de la famille.

Je ne vous les détaille pas, tous ces moyens, il vous faudra découvrir par vous mêmes tout ceci.
La scénographie très réussie de Léo Lagarde, Benjamin Gabrié et Matthieu Edet sert pleinement le propos.

Nous ne sommes jamais perdus, nous savons qui s'exprime, qui tape sur son smartphone, où il s'exprime et peut-être surtout quand il s'exprime.

En effet, le texte et la mise en scène de Clara Petrolesi met en relief également le facteur temps du fil WhatsApp.
Parfois les messages arrivent en bordée, parfois, il s'écoule un long moment entre les différents échanges.
Là aussi, totale réussite.

Et puis, c'est aussi un spectacle qui nous parle de l'Image.
Parce qu'avec un smartphone, on peut prendre des photos.

Sur scène, la photographe Caroline Gervay aura un rôle très important, celui de matérialiser les images échangées.
Grâce à une véritable chorégraphie, elle nous les dévoile, ces belles photos, elle les développe même, grâce à des bains de révélateur et de fixatif.

Les belles lumières de Carla Silva mettent subtilement en valeur ces images, fixes ou animées.
Il me faut également mentionner la très belle création sonore de David Couturier, digne d'un reportage radio.

Et puis, des enfants vont poser de vraies questions concernant la triste réalité humaine de ces voyages si souvent dramatiques.
Une petite séquence vidéo a été en effet insérée à très bon escient.

Des collégiens du lycée Lucie Aubrac, de Livry-Gargan, avec qui Cléa Petrolesi a travaillé en ateliers pédagogiques, ces collégiens vont s'exprimer et nous envoyer à la figure bien des interrogations.

Des questions très pertinentes, très justes, parfois drôles aussi, des questions qui nous permettent une mise en abyme et une intense réflexion.
Avec en prime un petit rap épatant !

Il faut donc aller voir ce remarquable spectacle (je répète l'épithète, volontairement ! ) .
Une auteure et metteure en scène nous confronte à la réalité de notre monde actuel, qu'elle soit politique, humaine, cette réalité, ainsi qu'à la contemporanéité de nos langue et écriture.

Elle nous raconte une sacrée tranche d'humanité.
C'est ça aussi et peut-être surtout, le théâtre ! Rendre compte !
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A l'abordage

A l'abordage

3/10
28
Quand les subventions publiques servent à faire l'éloge de la vulgarité.
Je me suis retrouvé dans les mauvaises SITCOM des années 80, sur les chaînes privées....

Et puis franchement, Marivaux n'a pas besoin d'être réécrit pour nous prouver sa confondante modernité.

Un spectacle prétentieux, boursouflé, aux multiples clichés, mauvais tics actuels.
A fuir.
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Boule de suif

Boule de suif

9,5/10
24
Quand André rencontre son Guy.

Un conteur au service d'un autre conteur.

André Salzet, on lui connaît bien sa passion pour la littérature du XIXème siècle.
On se souvient de son très beau passage au gueuloir de Mme Bovary, du grand Gustave.

Faut-il dès lors s'étonner qu'il ait eu la bonne idée d'adapter la nouvelle de M. de Maupassant, en compagnie de sa complice et metteure en scène Sylvie Blotnikas ?

Oui, décidément, pour une bonne idée, ce fut une bonne idée.


Il apparaît à jardin, dans son costume d'époque, redingote sombre, gilet et large cravate flamboyante, sans oublier les bottines assorties. Nous remontons le temps.

L'homme est un sacré raconteur, un incomparable diseur de mots.

Immédiatement, nous voici plongés dans la Normandie de 1870, envahie par les Prussiens.
Sans attendre, sur un plateau nu, le décor est campé. Nous les avons devant nous, les soldats à la « barbe longue et sale, aux uniformes en guenilles, avançant d'une allure molle, sans drapeau, sans régiment ».


Le comédien nous attrape, et ne va plus nous lâcher durant l'heure qui va suivre.
Je défie quiconque, entendez-vous, de s'extirper de ses rêts.
Le public va se retrouver non pas seulement à écouter la nouvelle, mais il va la voir se dérouler devant nos yeux.

Faut-il maîtriser l'art de dire et d'interpréter un texte, tout de même, pour arriver à ce point à captiver de la sorte un public qui connaît ce texte, qui l'a sûrement étudié et qui sait exactement de quoi il retourne.

André Salzet va raconter, donc, mais il va également (et surtout) interpréter la plus grande partie des personnages de cette histoire qui dénonce comme chacun sait l'hypocrisie d'une société bourgeoise, par le prisme d'une héroïne d'une petite et à la fois immense vertu.

Nous allons les voir défiler devant nous, les dix passagers de la diligence.
Ils apparaîtront devant nous, ils s'exprimeront chacun à leur manière.

André Salzet parvient pour notre plus grand plaisir à à leur donner une gestuelle propre, à tous ces normands, il leur prête vie et voix.

Les Loiseau, les Carré-Lamadon, le cocher bourru, les nobliaux de Bréville, les deux bonnes sœurs, Cornudet le « Démoc », l'asmathique M. Follenvie, l'officier prussien à la moustache effilée et bien entendu Elisabeth Rousset, alias Boule de suif, ils sont tous là devant nous à prendre corps.

La mise en scène de Sylvie Blotnikas permet au comédien d'occuper tout le plateau de la grande salle du Lucernaire.
Seule une petite table à jardin sera utilisée. Pas besoin d'autre décor ni accessoire. La présence, la prestance, le charisme du comédien sont largement suffisants.

Un élément important de la mise en scène repose également sur les belles lumières de Ydir Acef, qui permettent de matérialiser les différents espaces et de servir de repère temporel aux jours et nuits qui passent.
Nous savons en permanence où nous sommes : la diligence, la salle commune de l'auberge, les chambres, la plaine normande...
Tout ceci est très intelligemment pensé et réalisé.

Une fois mon papier écrit, je n'eus plus qu'une seule envie : relire immédiatement la nouvelle.
Et de retrouver tous les protagonistes de l'histoire sous les traits et les gestuelles d'André Salzet, d'en revivre les moments-clefs en ayant encore dans l'oreille la voix et les accents du comédien.
Je vous conseillle vivement l'expérience.

Une nouvelle fois, André Salzet sert au mieux une œuvre d'un auteur du XIXème.
Une question se pose, évidemment : qui sera le prochain écrivain à passer entre ses mains et sa voix ?

C'est un magnifique moment de théâtre qui nous est proposé.
Le public ne s'y trompe pas, qui applaudit à tout rompre et en rythme le comédien au moment des saluts.
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