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Yves Poey
Yves Poey
Mini-Molière du Critique
120 ans
62 espions
espionner Ne plus espionner
Des critiques de théâtre, des interviews webradio, des coups de coeur, des coups de gueule.
Son blog : http://delacouraujardin.over-blog.com/
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1005 critiques
L’Arbre, le maire et la médiathèque

L’Arbre, le maire et la médiathèque

9/10
5
Avec Thomas Quillardet, nul ne pourra nier que le théâtre conduit sur la paille !
En tout cas, en ce qui concerne le public !

C’est en effet sur des ballots de paille disposés en arc de cercle dans une clairière du Parc floral de Vincennes que nous autres spectateurs allons poser notre séant.

Non sans au préalable avoir été accueillis par Julien Dechaumes en personne, le maire socialiste de Saint-Juire, petite commune de Vendée. Le premier magistrat mène campagne flyers à la main pour les élections cantonales de juin 1992.

Quillardet a adapté pour la scène (bucolique) le film éponyme d’Eric Rohmer sorti dans les salles obscures en 1993.

Cette fable écologique et politique va nous conter les mésaventures de cet homme politique local aux prises avec les habitants de son village.

Ce faisant, nous allons constater qu’en 93, Rohmer nous livre son regard visionnaire et acéré en ce qui concerne la place de l’écologie, politique ou non, dans notre société.

Le maire Dechaumes ambitionne en effet de faire construire sur « sa » commune un immense centre culturel, doté notamment de la fameuse médiathèque du titre.
Ce projet de développement pourrait paraître louable en soi, seulement voilà…

Conséquence de cette volonté politique, il envisage de défigurer le village, et surtout d’abattre quantité d’arbres, parmi lesquels un magnifique saule centenaire. (Je précise au passage que la longévité d'un saule est en moyenne d'une trentaine d'années, mais qu'en cas de belle exposition, cet arbre peut parfois atteindre le siècle !)

On l’aura compris, il est donc question ici de choix politiques, mais surtout de choix humains.
Des choix de vie, individuels et collectifs.

Quelle est la place des idéaux dans cette fin de XXème siècle, et que léguer aux futures générations ?

La question, obsédante, résonne évidemment fortement à nos oreilles contemporaines, et n’est pas sans nous renvoyer à quantité de problématiques actuelles.

L’adaptateur-metteur en scène a donc eu la judicieuse idée de nous inviter à suivre son épatante petite troupe de comédiens en plein air.
Il a utilisé avec une délectation évidente toute la topographie de cette clairière jouxtant le théâtre de la Tempête, avec notamment tous les sentiers empruntés par les comédiens, soit à pied, soit à bicyclette.

La petite troupe est épatante, disé-je, avec notamment un Guillaume Laloux aux cheveux gramouillés pour l’occasion, omniprésent en premier édile ceint de l’écharpe tricolore.


Il est notamment formidable dans la scène où il exprime sa déception d’avoir été battu aux Cantonales.
Il nous fait rire, certes, mais on ne peut s’empêcher de s’interroger, à l'aune de notre contemporanéité, sur le pourquoi de ces rires face à cet homme politique qui ne peut retenir ses sanglots.

Son principal opposant, l’instit du village, est incarné par Florent Cheippe qui lui aussi est parfait.
(Sa « scène du prunus » est hilarante. Je n’en dis pas plus…)


Thomas Quillardet a su retrouver et transcrire sur son plateau herbeux l’humour parfois amer et acide de cette parabole.

Il a également mis en exergue la notion de libre-arbitre, d’indépendance, et notamment celle des femmes.

Malvina Plégat incarne en effet de fort belle manière la « first lady » du village, la compagne du maire Dechaumes.
Petit à petit, nous comprenons, grâce à la subtile progression de la comédienne, la distance « émancipatoire » que le personnage prend vis à vis du projet de son municipal chéri.

La mécanique dramaturgique de cette entreprise artistique fonctionne à la perfection, avec en particulier une grande scène très réussie, celle de l’assemblée du village consacrée à l’exposition du projet aux habitants.
J’ai pensé à la même scène chez Pagnol, dans Manon des sources.

Nous devenons par ailleurs nous-mêmes les villageois, pris à partis et apostrophés.


Il faut également noter la très belle prestation de la jeune Liv Volckman, qui joue la fille de l’instituteur.
C’est elle qui aura le dernier mot, au propre comme au figuré, après une petite scène musicale joliment troussée.

Je vous invite vivement à assister à cette petite heure de « théâtre champêtre », qui nous interpelle vraiment quant à ce que nous comptons collectivement léguer aux générations futures.

Rohmer peut dormir sur ses deux oreilles !

---------------

Thomas Quillardet propose parallèlement et en "œuvre-miroir" une autre adaptation de Rohmer, toujours à la Tempête, "Où les cœurs s'éprennent"
Qu'on se le dise !
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Dans les bois

Dans les bois

7/10
7
Promenons-nous dans les bois, pendant que Stella Serfaty et Lora Cabourg y sont !

Août 1854.
Le philosophe, naturaliste et poète américain Henry David Thoreau publie son œuvre majeure, Walden, ou la vie dans les bois.


Ce texte important est un récit autobiographique.
Il nous raconte la vie que Thoreau a passée dans une « simple » cabane au fond des bois, durant deux ans, deux mois et deux jours.

Ce faisant, il rejoint en quelque sorte Jean-Jacques Rousseau, en nous embarquant dans un réel et salvateur retour à la nature.
Une nouvelle exploration du mythe du bon sauvage.

La réflexion consacrée à la vie va aboutir sur une autre, plus vertigineuse, celle de la condition humaine.
Ce retour à la mère nourricière et naturelle, au sens premier du terme, va métamorphoser, transformer l’homme qu’il est.

C’est une véritable éthique originelle qui lui est dévoilée.
Une éthique qui n’est évidemment pas sans résonner très fort à nos oreilles. Le texte est émaillé de préoccupations très « écologiques » avant la lettre.

Thoreau va aller beaucoup plus loin que Rousseau.
Une autre réflexion, plus subversive celle-là, sera consacrée à l’Homme au sein de la société capitaliste qui commence à prendre toute son ampleur en ce milieu du XIXème siècle.

C’est donc ce récit qu’a adapté Stella Serfaty.
Cette adaptation est à vivre comme une expérience à la fois matérielle et sensorielle, puisque nous autres spectateurs allons également être acteurs du spectacle qui se joue.

Pendant que la comédienne va nous dire les morceau choisis de l’œuvre, nous devrons nous aussi nous rapprocher de la nature, en devenant bâtisseurs, peintres, ingénieurs, charpentiers ou musiciens bucoliques.
Construction de la cabane, contemplation de ce retour originel, (qui fait parfois un peu penser à un feu de camp d’adolescents), création individuelle, (on tape sur des seaux en PVC, on peint avec des pigments terreux), voici les trois phases qui nous attendent.


Car oui, nous allons la bâtir cette fameuse case de l’oncle Henry-David, et ce, grâce à la jolie et ingénieuse scénographie de Magali Murbach.

Alors évidemment, il faut être clair : en plantant des clous, en élevant des planches, en grattant des pommes de pin, il est illusoire de vouloir suivre à la lettre le texte qui nous est dit.
Impossible pour moi d’exécuter les deux tâches en même temps.
C’est la limite de cette entreprise artistique.

Sur scène, outre Melle Serfaty et nous autres, « spect-acteurs », une autre artiste donne vie elle aussi à la poésie du texte.

La talentueuse danseuse Lora Cabourg interprète une intense chorégraphie.
Tour à tour sauvage, douce, fougueuse, suave, envoûtante, enivrante, elle est l’incarnation de ce bon sauvage qui a choisi de vivre dans ces bois.

La danseuse ne ménage pas sa peine, dans une improvisation contemporaine très balisée.

Je dois l’avouer, c’est surtout elle que je n’ai pas quittée des yeux.
Envoûtante, vous dis-je !

Il faut noter également que ce spectacle est très joliment et très subtilement décliné dans des camaïeux ocres de terres argileuses.

On l’aura compris, cette heure et demie peut paraître parfois étrange ou dérangeante, par les moments participatifs proposés. Le public doit s’y donner la peine d’entrer et faire l’effort de se laisser aller à ce retour à la vie « sauvage ».

C’est une « im-terre-sion » dans la mère-nature et l’œuvre de Thoreau qui se mérite.
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Daddy Papillon, la folie de l'exil

Daddy Papillon, la folie de l'exil

9/10
5
Quand le bâtiment ne va pas, rien ne va…


D’un bâtiment, il en est tombé, Monsieur B., chef de chantier de son état.
Du toit, très précisément.

En chutant de sa toiture-jardin d'Eden, Monsieur B. se retrouve parmi les mortels en ayant tout oublié.
De plus, cette descente brutale d'un paradis définitivement perdu va occasionner dans son cerveau des troubles irrémédiables, et notamment des bouffées délirantes.

Lui, l’immigré maghrébin, lui le travailleur qui a quitté son pays et qui va être confronté avec une virginité mémorielle au monde qui désormais est le sien, entre folie, exil, services sociaux ou médicaux.

Tel est le point de départ du schéma narratif de la dernière création en date de Naéma Boudoumi, qui, par l’intermédiaire de ce beau personnage, va nous interroger sur la perte des racines, le nécessaire besoin de mémoire, mais aussi, et c’est là un autre thème important de la pièce, sur les rapports entre le patient, physique ou psychiatrique, et ce qu’elle appelle l’institution politico-médicale.

Il faut dire qu’elle connaît son sujet, Melle Boudoumi.
Son père a été sujet à ces bouffées délirantes, et au discours souvent mortifère de la gent psychiatrique.
Elle a donné. B comme Boudoumi.

Elle va nous entraîner dans un terrible face à face entre Monsieur B., et ses « soignants ».
Les services sociaux, les médecins, les psys, les pompiers, tous ceux qui sont persuadés agir pour son bien, le reléguant du rang de sujet à celui d’objet.

L’objet qui sera matérialisé par le corps humain.

Le théâtre de Naéma Boudoumi est un théâtre charnel.
Les émotions, si elles passent évidemment par son texte, sont magnifiées par l’utilisation du corps humain.
Une symbiose entre texte et mouvements corporels.

Le corps qu’on attire, qu’on repousse, qu’on circonscrit, qu’on brutalise, qu’on asservit.
Le corps qui danse, qui virevolte, le corps enfermé, le corps qui demande à vivre, à exister.

Elle a fait appel à trois comédiens qui ont plus d’une corde à leur arc artistique.

Carlos Lima est Monsieur B.
Comédien et circassien. C’est lui qui va utiliser avec une vraie grâce et une folle adresse son agrès.

Au sol, ce grand cerceau est l’enfermement, notamment dans l’hôpital psychiatrique.
C’est aussi cette roue s’animant grâce à l’artiste, qui permet de visualiser la folie, la confusion du personnage.

Le comédien-circassien incarne cet homme avec une grande justesse et une grande sensibilité. J’étais subjugué par ce qu’il nous disait et nous montrait.
Il rend son personnage très humain, et nous rend compte parfaitement de la situation terrible de cet homme privé de mémoire et de certaines facultés cognitives.

Sa première apparition est de toute beauté, dans un dispositif scénographique très réussi. Et je n’en dirai pas plus.

Maxime Pairault est quant à lui acrobate et danseur.
Lui aussi nous parle évidemment du corps en mouvement.

En grand papillon de nuit plaqué en hauteur et au lointain, incarnant diverses étranges créatures, interprétant différentes formes animales, ou bien en grandiose évocation brésilienne, lui aussi déploie beaucoup d’énergie et de grâce à évoquer la sensualité charnelle, l’omniprésence corporelle.

Et puis Arnaud Dupont va jouer quant à lui plusieurs rôles.
Des hommes, des femmes, qui vont graviter autour de Monsieur B.

Car oui, c’est lui qui interprétera les rôles féminins, objets de fantasmes pour le héros. Elles sont donc à la fois absentes et grandement présentes.

Arnaud Dupont lui aussi se servira du corps de Monsieur B., en médecin perché sur son dos ou ses genoux, évoquant ainsi la domination et le pouvoir du sachant sur celui qui ne sait plus grand-chose.

Le comédien dont on se souvient dernièrement de sa belle prestation dans « Le petit coiffeur » de Jean-Philippe Daguerre, est une nouvelle fois irréprochable.
C’est notamment lui qui distille très finement les touches d’humour qui émaillent le texte.

Je n’aurai garde d’oublier de vous mentionner le rôle du son et de la musique dans cette pièce.
Thomas Barlatier, qui a conçu la création sonore, participe à rendre étrange, onirique, ce qui nous est montré.
Oui, c’est également un spectacle qu’il faut écouter attentivement.

Voici donc un très beau moment de théâtre.
C’est l’un de ces moments qui nous plonge dans des problématiques à la fois sociétales et personnelles.

La rencontre avec ce Monsieur B., cet homme immigré devenu différent et qui se débat dans un univers normé, cette rencontre-là est de celle que l’on n’oublie pas.

Vous reprendrez bien un comprimé de Haldol ? (1 ou 5 mg, au choix...)
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Avant la Retraite, avec Catherine Hiegel

Avant la Retraite, avec Catherine Hiegel

10/10
53
The man in the low castle...

Pour cet homme là, pour Rudolf Höller, juge allemand à six mois de la retraite, le 7 octobre est une date très importante.
C'est l'anniversaire de la naissance d'un certain Heinrich Himmler.

En tant qu'ancien commandant-adjoint d'un camp de concentration, caché dix ans par sa sœur dès la déroute nazie, cette date est symbolique.
C'est, pour l'ancien officier supérieur SS qu'il est, l'occasion de faire la fête à la maison.

Cette fête annuelle, c'est un repas d'anniversaire, avec ses deux sœurs (l'une, Véra, qui abonde dans son sens de la nostalgie et de la volonté de revoir à nouveau le parti nazi au pouvoir est également son incestueuse épouse), l'autre, Clara, handicapée clouée dans un fauteuil, qui vomit littéralement le discours idéologique de ses frère et sœur, et à qui il a demandé lors du précédent anniversaire de porter le costume rayé de déporté et d'avoir la tête tondue.


Un charmante réunion d'une épouvantable fratrie, quoi.

Alain Françon a pris a bras le corps le brûlot écrit en 1979 par le dramaturge autrichien Thomas Bernhard.
Un brûlot, qui ne l'oublions pas, s'inspire de la véritable histoire d'un juge allemand ancien nazi.

Hiegel. Lvovsky. Marcon. Françon.

Ces quatre-là nous donnent une véritable, magistrale et explosive leçon de théâtre.
Une leçon de mots. Les mots et leur musique, parfois magnifique, parfois horrible.
Bernhard, le dramaturge de la conversation...

C'est bien simple, le metteur en scène, avec sa précision habituelle, avec cette impression qu'il donne à chaque fois de nous faire oublier qu'il a mis en scène, avec cette fluidité magnifique, Alain Françon donc nous livre deux heures rares de théâtre.

Un terrible affrontement entre trois êtres humains, dont deux monstres.

Melle Hiegel et M. Marcon sont ces deux monstres-là, qui vont proférer de véritables horreurs dans des tirades homériques et dans des dialogues sidérants de violence verbale totalement décomplexée.

Les deux, tour à tour, nous font rire tellement ce qu'ils disent et surtout ce qu'ils pensent est pour eux naturel, sans conséquence. (Ah ! Les ruptures de la grande Catherine !...)

Mais ils nous glacent également, lorsqu'ils nous assurent que « le bon temps » reviendra, et que les fascistes en général et le parti nazi en particulier reviendront au pouvoir !

Il serait superfétatoire et inutile de relater ici les mérites des deux merveilleux comédiens.

Ce qu'ils font sur le plateau est une nouvelle fois tout simplement extraordinaire.

Tous les élèves-comédiens, tous les apprentis-acteurs, tous les jeunes (et moins jeunes d'ailleurs) aspirants à se produire devant un public devraient venir les voir jouer.
Une véritable leçon, vous dis-je ! C'en est bouleversant !

Et puis une formidable surprise nous attend, à savoir la présence sur une scène pour la première fois de la comédienne et cinéaste Noémie Lvovsky.
C'est elle qui va nous représenter, nous le public, nous les spectateurs qui ne partageons pas le moins du monde les ignominies proférées.
C'est elle qui osera contredire sa perverse sœur, et qui sera désespérée tout le long du repas et de la remarquable scène de l'album de souvenirs.

Sans rien dire, rien qu'en marquant par son visage sa désapprobation, son mépris, son horreur, son désespoir aussi, Melle Lvovsky nous sidère, elle aussi. En contrepoids du couple frangin-frangine, elle humanise toute la pièce.

Je parlais un peu plus haut de la précision de la mise en scène, je ne résiste pas à l'envie de vous donner un exemple de ces petits détails qui font tout.
Avant la scène du repas, André Marcon a enfilé en coulisse son costume d'Obersturmbannfürher.
Une fois installé, il pose sa casquette noire devant lui, mais à l'envers.
D'un geste sidérant de naturel, il la retourne pour avoir devant lui la tête de mort située au-dessus de la visière.
Tout est dit...

Il faut également remercier Alain Françon : une dernière scène fort réussie permet au comédien de ne pas avoir à saluer en uniforme nazi.

Applaudissements on ne peut plus sonores. Standing ovation. Nombreux rappels.
Normal.

Si vous n'avez qu'une seule pièce à voir cet automne, c'est bien celle-ci !
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Michka

Michka

8,5/10
36
Michka

Chez les jouets, c'est peluche que c'était !
La révolte gronde : Elisabeth, leur petite propriétaire les maltraite !

Il est en un, de ces jouets, qui ne va pas se laisser faire. Rébellion !
C'est Michka, l'ourson, qui va prendre la décision de sa vie : devant tant de maltraitance, il se sauve de chez sa jeune maîtresse, pour vivre sa vie.
Et surtout accomplir une bonne action, car c'est la nuit de Noël.

Ce conte, écrit par Marie Colmont, et publié en 1941 aux mythiques éditions du Père Castor, ce conte, tout le monde le connaît.
Et surtout les très jeunes enfants venus retrouver sur scène ce véritable héros.
Certains tout petits spectateurs dans la salle avaient juste un peu plus de trois ans, c'était pour eux leur tout premier spectacle.

Oui, il ne sont pas si fréquents que cela, les spectacles pour très jeunes enfants, et surtout les très bons spectacles pour très jeunes enfants.

On pouvait faire confiance à l'équipe artistique de Michka, qui nous avait déjà enchantés avec Marlaguette, toujours d'après Marie Colmont !
Ce sont en effet Thierry Jahn, le metteur en scène, ainsi que Pauline Paris et Simon Bensa, les comédiens, qui nous proposent cette adaptation fort réusie.
A tel point d'ailleurs qu'ils s'agit d'une reprise au Lucernaire.

Michka, c'est Pauline Paris, qui a revêtu un pantalon en velours côtelé rouge vermillon, une chemise à gros carreaux, et surtout deux oreilles bien rondes du plus bel effet.
Impossible de s'y tromper, c'est bien un ourson qui va s'exprimer, parlant, chantant, et jouant du banjo-ukulélé.

Tous les autres personnages seront interprétés par son complice Simon Bensa.
Les personnages du conte, et ceux inventés pour l'occasion et pour notre plus grand plaisir , comme par exemple le journaliste narrateur, Elisabeth (M. Bensa est alors magnifique en chemise de nuit et en perruque blonde...), les oies, ou encore Joël le renne.

Et quel renne, avec un bonnet de cuir et des lunettes d'aviateur du édbut du XXème siècle !

Les deux artistes ont en effet eu la bonne idée de concocter d'épatants saynettes qui permettent d'illustrer ou de faire avancer l'action, et ce de façon souvent burlesque.
Ces moments-là sont également souvent musicaux.

Ces chansons sont suffisamment parlantes, explicites pour que tous les petits comprennent de quoi il retourne.
Il ne leur faut pas longtemps à chaque fois pour accompagner les artistes en tapant à qui mieux-mieux dans les mains.

De vraies scènes de comédie provoquent les rires de tous les spectateurs, petits comme grands, et notamment celle, loufoque, de l'arrivée du renne sur le plateau recouvert pour l'occasion de « neige ».

Les thèmes du conte sont eux aussi bien assimilés par les petits : le refus d'accepter d'être maltraité, le refus de subir, mais aussi le besoin d'empathie et de venir en aide à son prochain, quitte à sacrifier son désir d'accéder à une autre condition.
Devenu humain, comme un certain Pinocchio, Michka redeviendra un jouet, afin de guérir un petit garçon malade.

Au cours de ces quarante-cinq minutes, les petits ne bougent pas d'un pouce, sauf pour taper dans les mains, sauf pour chanter eux aussi.

C'est long, quarante-cinq minutes, pour des petiots de trois ans...
Cette attention soutenue, cette participation active est un signe qui ne trompe évidemment pas quant à la qualité de ce spectacle.

Cette réjouissante et très réussie adaptation permet donc à tous de passer un excellent début d'après-midi.
Un très joli moment de théâtre fait de charme et d'humour.
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