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Ses critiques

898 critiques
Une idée géniale

Une idée géniale

9,5/10
35
Du pur théâtre de plaisir où les rires jaillissent à chaque instant et où il faut tendre l’oreille parfois pour suivre, tant les éclats fusent et les ondes se propagent.
Les comédiens savent y faire, elles et ils jouent des suspensions à bon escient, ne nous faisant rien perdre et laissant venir à nous ce délire hilarant qui nous cueille dès la première scène et ne nous lâche pas.

« Depuis qu’ils ont visité un appartement pour s’installer ensemble, Arnaud a un léger doute : Marion a-t-elle eu un coup de cœur pour l’agent immobilier ? Par pur hasard, il rencontre le sosie de celui-ci et lui demande de se faire passer pour le véritable agent immobilier. Une idée géniale ! À moins que le faux agent se retrouve nez à nez avec le vrai… Et qu’un frère jumeau débarque à l’improviste. Trois sosies dans la même soirée, c’est trop pour Arnaud ! »

Les répliques mitraillent sans cesse, façon punchlines élaborées. Les situations, plus loufoques il n’y a pas, tiennent debout malgré tout dans une forme de naturalisme teinté de non-sens et piqué d’absurde.
Car le texte est bel et bien un bon texte d’auteur, soigné et fignolé, dans la lignée des grands maitres de la dramaturgie du théâtre de boulevard. Une pièce tissée finement dans laquelle le comique de mots et le comique de caractère s’entremêlent à merveille pour servir une comédie de situation de haute voltige. C’est adroit et désopilant à souhait !

L’écriture de Sébastien Castro est d’un abattage féroce et redoutablement efficace. Il sait allier le cynisme sympathique et la répartie vacharde aux situations candides. Le tour est joué et la narration devient complice et bienveillante à l’égard de ses personnages. Une forme de bonheur bienheureux ambiant nous emporte avec eux.

La mise en scène de Agnès Boury et José Paul assistés par Guillaume Rubeaud, précise et fluide, donne toute la place aux situations en laissant le texte tracer les chemins du rire. Cela, sur un rythme soutenu en ce qu’il est cadencé, ni précipité ni emballé mais juste. Un fichu beau travail de mise en place et de direction de jeux.

L’attention se porte sur les personnages, habités avec aisance et évidence par une distribution qui dépote avec verve sans trop ni pas assez.
Agnès Boury est Catherine, elle désarçonne par sa naïveté sincère et sa bonté crédule, elle est d’une drôlerie fraiche et stupéfiante.
Sébastien Castro brille de ses multiples feux par sa voix exceptionnelle, ses postures adroites et sa vivacité à la répartie. Il y a du clown chez ce comédien. De l'ouvrage de grand art.
José Paul joue Arnaud avec l’aisance et la simplicité audacieuse des dupeurs, s’enferrant dans les quiproquos avec une bonhommie qui fait peine autant qu’elle fait rire.
Laurence Porteil campe la compagne, femme libre et amoureuse, avec une assurance qui donne une force au personnage de Marion, aidant ainsi à stabiliser ce quatuor de folie.

Tous les éléments scéniques apportent un agrément sans faille à l’esthétique du spectacle. Le décor de Jean Haas, les costumes de Juliette Chanaud, les lumières de Laurent Béal comme la musique de Michel Winogradoff contribuent à colorer et créer une ambiance joyeuse et délurée.

Cette pièce est une réussite à n’en pas douter.
Ce spectacle est le spectacle drôle incontournable de la rentrée, pari tenu !
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Le Menteur

Le Menteur

9/10
65
Marion Bierry s’empare de cette pièce-phare de Corneille avec une espièglerie ravissante dans une façon de tornade fantaisiste et rafraichissante. Un vif plaisir de spectacle !

« Alors qu’il vient de terminer ses études, Dorante revient à Paris, bien résolu à profiter des plaisirs de la capitale. En compagnie de son valet, il rencontre deux jeunes coquettes aux Tuileries et s’invente une carrière militaire pour les éblouir. S’ensuit un imbroglio diabolique mêlant : jeunes femmes, père et ami.

Faisant fi de l’honneur, des serments d’amitié et d’amour, Dorante s’enferre dans un engrenage de mensonges qui déclenche d’irrésistibles quiproquos. Les jeunes femmes n’étant pas en reste de supercherie, on se demande qui sera le vainqueur de ce jeu de dupes. »

Truffée de quiproquos, cette comédie de situation fait son chemin dans la lignée des comédies de mœurs avant l’heure en inscrivant les caractères des personnages dans les méandres floués des relations sociales.
Ce n’est sans doute pas un hasard si Voltaire écrivit que Molière avait été impressionné par ce « Menteur ».
Une pièce emblématique du tournant majeur que le théâtre comique a connu dans sa période classique, qui plait par sa dénonciation allègre aux répliques bien tournées.

La confusion entre la vérité et les apparences, les prouesses verbales du héros et la lucidité implacable des commentaires de son valet, font de ce mythomane d’apparat, un conteur de ses propres désirs.
Dorante utilise son imagination pour embellir sa vie. Il écoute ce qu’il dit et s’enivre de ses paroles comme s’emballe un cheval fou qui s’enfuit.

Nous rions de lui et des actions qu’il déclenche avec une affection complice, presque bienveillante.
Nous proposerait-il de vivre le temps d’un temps de théâtre la représentation de nos propres fantasmes à travestir la réalité ? de ceux qui viennent de l’enfance où mentir est un jeu ?

Le spectacle est d’un agrément merveilleux. La mise en vie habile et efficace de Marion Bierry assistée pour la mise en scène par Denis Lemaître, apporte avec soin une esthétique du texte toute en légèreté et finesse.

L’ajout au début et à la fin de la pièce des extraits de « La Suite du Menteur » renforce le message que Corneille lui-même s’est amusé à souligner sur le panache de la duperie et l’inévitable effondrement qui la guette quand le théâtre s’en mêle.
Un régal élégant et signifiant.
Quant aux insertions de chansonnettes composées sur des airs modernes, à partir des répliques de situations, elles ouvrent grandes les fenêtres à l’esprit déluré qui baigne l’ensemble.

Le décor stylisé de Nicolas Sire permet l’aisance des jeux, centrant l’attention sur la valeur intrinsèque du texte avant tout effet. Les costumes de Virginie Houdinière assistée de Laura Cheneau donnent du somptueux à l’ouvrage.

La distribution se démène et réussit d’entrée à capter notre attention et notre plaisir.
Nous sommes cueillis par cette interprétation fluide et raffinée, complice et délibérément drôle.

Alexandre Bierry, Benjamin Boyer, Brice Hillairet, Anne-Sophie Nallino, Serge Noël et Mathilde Riey s’y entendent à merveille pour nous emporter dans ce conte à l’innocence feinte d’une morale bien pesée.

« Si vous voulez de l’amour dans votre vie, mentez ! »

Une pièce intéressante et divertissante. Un spectacle agréable, drôle et soigné.

Une très belle proposition de rentrée que je recommande vivement !
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Le Chaperon rouge de la rue Pigalle

Le Chaperon rouge de la rue Pigalle

9/10
5
Une histoire de vie hors normes que celle de Cathy, prostituée à Pigalle de 21 à 79 ans. L’histoire d’une femme meurtrie par l’abandon parental dès la petite enfance et qui a relevé le défi de survivre.

A-t-elle cherché à combler le vide d’affection creusé par l’enfance en le sublimant par cette activité qui se joue de l’amour comme on joue à s’aimer ? Illusion nourrie ou échappée belle ? Peu importe, elle a survécu ainsi, elle s’est construite aussi. Entre compromissions, échecs et victoires. Luttant contre la vie prescrite par d’autres et pour la vie qu’elle a choisie. Toute en force et surtout en élégance.

« Après avoir rencontré le loup trop jeune, Cathy tombe dans la prostitution. Vêtue de son manteau rouge, elle arpentera, soixante ans durant, le trottoir de la rue Pigalle où Florence Hebbelynck la croise et découvre son histoire. Et c’est au travers des mots de Cathy repris sur un magnétophone, de l’incarnation des souvenirs et des allers-retours entre les existences d’une prostituée et d’une actrice, qu’émerge le projet d’un spectacle. »

Cathy que Florence a rencontré. Cathy qui lui a parlé. Florence qui reconstitue aujourd’hui des brides de conversations et qui raconte. Un beau cheminement que ce témoignage ainsi partagé. Comme un hommage, une reconnaissance, un rappel de souvenirs. L’intérêt de la découverte file tout le long du récit recomposé, le rendant prégnant.

Un spectacle où le recueil de paroles est passé au tamis de la fiction, teintée d’une poésie discrète et d’une douceur affable. Sans doute grâce à cette distance mise entre la réalité et l’illusion que le théâtre sait si bien faire pour surprendre quand il s’empare avec réussite, ce qui est le cas ici, d’une histoire de vie, de faits, réels ou peut-être.

Le magnifique travail d’écriture réalisé par Florence Hebbelynck assistée pour la dramaturgie par Fabrice Dupuy offre une figure exemplaire de narration complexe au parti-pris audacieux par lequel documentaire dévoilé et histoire contée s’entrelacent pour nous captiver d’une puissante évocation.

La mise en scène de Stéphane Arcas et le travail sur le corps de Maéva Lambert donnent à la pièce une fluidité lascive qui permet de glisser sur le passage du temps, les anecdotes significatives et les gros plans marquants, avec une légèreté simple qui instille tout le long une chaleur humaine aux propos, aux regards, aux échanges dits ou silencieux. Impressions renforcées et accompagnées par les lumières seyantes de Xavier Lauwers et la musique de Steph Van Uytvanck.

Florence Hebbelynck et Nicolas Luçon jouent d’excellence. Elle et il campent plusieurs personnages avec nuance et efficacité. Crédible et convaincante, l’interprétation est remarquable.

Un récit d’un vif intérêt. Un spectacle étonnant par sa narration subtile, sa mise en vie et son interprétation réussies.

À voir sans hésiter.
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Coup de sifflet

Coup de sifflet

9/10
10
Un polar théâtral réussi. Une énigme à rebondissements. Des personnages dessinés avec précision et dont l’évolution nous tient en haleine grâce à une adroite progression dans un récit subtilement ficelé.

« Un soir, un commissariat, dans le Paris de l’Après-Guerre. Louise Rouvier porte plainte auprès d’un jeune policier. Sa déposition bouleverse les idées reçues d’une société patriarcale, encore empreinte du grand traumatisme mondial. Huis-clos entre une victime et son bourreau, huis-clos entre une femme et un policier. »

Le récit dépeint une narration troublante dans le contexte obscur de l’après-guerre. Une époque qui se relève à peine des troubles ravageurs de l’Histoire. Une époque où le temps venu de la libération et de l’épuration conduit à des révélations brutales et inattendues, à des rancœurs qui explosent, à des vérités qui voient enfin le jour.

Mais une époque aussi, et ici surtout, où la parole des femmes reste fondue dans la norme patriarcale et machiste, qui perdure toujours aujourd’hui, et où il faudra à Louise tout le courage et l’appétit de justice pour faire entendre sa voix, découvrir les caches et lutter pour sa liberté et le dévoilement de la vérité.

L'humiliation, l'esclavage mental, les violences physiques et morales dont l’outrance nous rappelle à l'urgence de les combattre, sont décrits avec un implacable volontarisme. Une écriture qui donne corps et nourrit la prise de conscience de Louise face à Philippe, ce mari goujat sûr de lui, perclus de mondanité crasse, en tension permanente pour sa veille, qui n'hésite pas à recourir à la cruauté de son agressivité pour consolider la carapace qui le protège.

Jusqu’où la peur peut-elle s’allier au profit ? Quelle niveau de cynisme aveugle et conscient faut-il atteindre pour commettre l’irréparable ? Faut-il du courage pour condamner ? La vengeance est-elle la justice de l'emprise ?

La mise en scène de l’auteur François Rivière, avec la participation de Edwige Després et la scénographie de Agathe Mondani, construisent deux huis-clos parallèles avec une épure efficace. Adroitement présents en parallèle et parfois en simultané, ces huis-clos enchaînent les scènes, déjouant les règles de l’espace et du temps, centrant l’attention du récit sur les personnages, laissant les comédiens nous entreprendre.

La puissance d’évocation, et il en faut, repose alors sur l’interprétation. C’est carton plein. Aurélie Camus, Yann Coeslier et Nicolas Argudin-Claver sont véritablement crédibles et convaincants. Elle et ils tissent l’histoire en s’appropriant les personnages et leurs mues narratives avec une densité et une profondeur remarquables. Leurs jeux complémentaires et équilibrés filent tout en évidence, nous cueillent et nous surprennent tout le long.

Une pièce captivante et habile. Une mise en vie tout en finesse et une interprétation tout à fait brillante. Je recommande ce spectacle !
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La dernière bande

La dernière bande

10/10
8
Envoûtante performance de Denis Lavant. Halluciné, fou, ailleurs. Dans une mise en scène implacable et têtue dans son parti-pris de Jacques Osinski, cette « Dernière Bande » est un spectacle mémorable, captivant du début à la fin.

C’est la journée anniversaire de Krapp, le jour où il enregistre sur bande les moments marquants de l’année.

Le spectacle commence par un noir très long qui nous plonge dans l'expectative et nous force à se concentrer, à se couper des repères du temps. Tout à coup, une lumière crue au dessus de Krapp, immobile, assis devant un bureau encombré de boites en carton et d’un magnétophone à bande.

Il reste ainsi longtemps, face public, figé dans l’image arrêtée d’un vieux fantôme placide. Son immobilité devient envoûtante tant elle perdure et nous fait nous illusionner de ses raisons probables et de la suite possible. Alors, comme un automate à ressorts qu’il faudra bientôt remonter, il se lève et cherche dans les tiroirs du bureau.

Comme un cérémonial qui commence, il sort une bobine de bande enregistrée, la regarde, semble hésiter et la remet en place. D'un autre tiroir, une banane qu'il caresse avec délectation et qu'il mange, puis une autre qu'il chérit à nouveau, l'épluche et après un nouveau temps suspendu, la range dans sa poche, pour la route, pour plus tard.

Il retourne s’asseoir et écoute une bande avant d’enregistrer la nouvelle. Pas n’importe laquelle. La bobine 5 de la boite numéro 3, celle sans doute de souvenirs marquants. Il va commenter, réagir, contester, soupirer et revivre les mots dits dans sa 39ème année. Le tout entrecoupé de pauses où il ira boire. Krapp semble vouloir déchirer son histoire pour redire sa vie. Il reste là, pétri et meurtri par les remords et les douleurs qu'il fait ressurgir, obnubilé par ses propres pensées.

Cette pièce de Samuel Beckett, qualifiée de monodrame, a été jouée pour la première fois en France en 1960, reprise ensuite de nombreuses fois (notamment par les magnifiques Serge Merlin et Jacques Weber, que nous avons vus). Le style volontairement dépouillé du récit permet à Krapp, seul sur le plateau, de construire une forme de dialogue avec lui-même et avec son histoire par le truchement de ce magnétophone et de ses enregistrements, témoins de son passé et de lui-même. Une dérision permanente, sourde et ricaneuse, nourrie de rancœur, baigne la pièce.

La mise en scène de Jacques Osinski met en exergue délibérément le texte pour qu’il s’immisce avec ajustement dans la bouche de Krapp et nous empreigne aussitôt. Le parti-pris est centré sur le personnage avant tout, ses mots, son débit, ses digressions, sa puissance d’évocation. La situation ne prévaut jamais même si elle se fait spectaculaire par instants. Une volonté manifeste d'imprégnation lente et profonde se distingue, un élargissement du temps de la narration s'impose, poussé par les silences.

Denis Lavant nous subjugue, vibrant et incarné. Les nombreux silences habités, les mouvements subtils et métrés de son corps nous parlent autant que sa voix. Sa narration nous saisit. Minutie de l'intonation, des gestes et des mouvements, de leurs répétitions jamais lassées. Façonnant d'une expressivité impressionnante les rituels de Krapp, qui scandent l'attente de la vieillesse ou l'annonce de sa fin à venir. Il nous montre un Krapp pris dans le tourbillon de la démence ou de la sénilité, les deux peut-être, on ne sait pas. Il est ce vieux fou malheureux, un demi-clown, trouvant refuge dans l’alcoolisme et la manie pour supporter la souffrance et le renoncement.

Une époustouflante performance de comédien, d’une intensité pure. Un moment rare de théâtre.
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