Ses critiques
19 critiques
6,5/10
Devant un urinoir, dans les toilettes d'un bar dans les années 70, Denis Podalydes - Hamlet - titube. A moitié saoul, il remonte sa braguette, et se tourne vers le public avant d'entamer le célèbre monologue "Être ou ne pas être..."
Si le parti pris de mise en scène n'a visiblement pas convaincu une grande majorité de critiques, c'est en toute ignorance que je suis allé voir cette pièce au moment de sa création. Et je dois bien avouer que j'y allais à reculons. La peur de me retrouver devant une pièce de musée - et dieu sait que le théâtre parisien les aime bien celles là - , j'ai été très agréablement surpris. J'ai adoré la désacralisation d'une telle institution qu'est Shakespeare, surtout venant de la comédie française - cette autre grande institution -, et surtout venant d'un metteur en scène anglais. Je dois admettre que j'ai beaucoup apprécié ce doigt d'honneur, et cette joyeuse propension de vouloir choquer le bourgeois en tuant les personnages de Shakespeare sur du Bonney M. Certes, il n'y a pas d'ampleur dans cette interprétation de l'œuvre, puisque tout y est réduit à une histoire d'ivrognes dans un bar.
Pourtant, les fulgurances théâtrales ne manquent pas, comme ce moment où l'on creuse la scène pour en sortir de la terre, ou lorsqu'un personnage meurt, échoué sur un jukebox, et qu'une musique disco démarre créant alors une tension paradoxale.
Des exemples comme ceux ci, il y en a d'autre, et sans parler des comédiens (qui sont tout bonnement excellents), j'ai personnellement beaucoup apprécié ce joyeux foutoir/lâché prise. Après, il est vrai que les puristes n'apprécieront pas, et qu'on peut être facilement exécré par la dimension "foutage de gueule" de cette mise en scène.
En ce qui me concerne, je me tâte d'y retourner, puisque ça m'a beaucoup fait rire somme toute. Était-ce voulu ? Ça, c'est une autre question.
Si le parti pris de mise en scène n'a visiblement pas convaincu une grande majorité de critiques, c'est en toute ignorance que je suis allé voir cette pièce au moment de sa création. Et je dois bien avouer que j'y allais à reculons. La peur de me retrouver devant une pièce de musée - et dieu sait que le théâtre parisien les aime bien celles là - , j'ai été très agréablement surpris. J'ai adoré la désacralisation d'une telle institution qu'est Shakespeare, surtout venant de la comédie française - cette autre grande institution -, et surtout venant d'un metteur en scène anglais. Je dois admettre que j'ai beaucoup apprécié ce doigt d'honneur, et cette joyeuse propension de vouloir choquer le bourgeois en tuant les personnages de Shakespeare sur du Bonney M. Certes, il n'y a pas d'ampleur dans cette interprétation de l'œuvre, puisque tout y est réduit à une histoire d'ivrognes dans un bar.
Pourtant, les fulgurances théâtrales ne manquent pas, comme ce moment où l'on creuse la scène pour en sortir de la terre, ou lorsqu'un personnage meurt, échoué sur un jukebox, et qu'une musique disco démarre créant alors une tension paradoxale.
Des exemples comme ceux ci, il y en a d'autre, et sans parler des comédiens (qui sont tout bonnement excellents), j'ai personnellement beaucoup apprécié ce joyeux foutoir/lâché prise. Après, il est vrai que les puristes n'apprécieront pas, et qu'on peut être facilement exécré par la dimension "foutage de gueule" de cette mise en scène.
En ce qui me concerne, je me tâte d'y retourner, puisque ça m'a beaucoup fait rire somme toute. Était-ce voulu ? Ça, c'est une autre question.
8,5/10
Le concept de "Thé à la menthe ou t'es citron ?" vaut le détour à lui tout seul. Un boulevard qui fait du boulevard pour se moquer du boulevard, à travers la répétition (acte 1) puis la représentation (acte 2) d'une pièce de boulevard.
Même si la première partie (des comédiens en répétitions) ne dira rien à ceux qui ne sont pas nécessairement familier avec le milieu du théâtre (le metteur en scène et ses indications approximatives "soit plus... Aluminium !", le comédien à la ramasse qui attend son entrée, le technicien qui râle, etc), la deuxième partie est un pur régal pour tout le monde et atteint des sommets dans son genre.
Je l'ai vu il y a plus d'un an maintenant, donc je ne me souviens plus précisément des performances. Ce dont je me souviens en revanche, c'est du sentiment de pur plaisir jouissif devant ce qui a été fait du sujet. Le dispositif est brillant, et la mise en abyme est géniale.
Ce n'est pas pour tout le monde en effet, mais c'est à voir !
Même si la première partie (des comédiens en répétitions) ne dira rien à ceux qui ne sont pas nécessairement familier avec le milieu du théâtre (le metteur en scène et ses indications approximatives "soit plus... Aluminium !", le comédien à la ramasse qui attend son entrée, le technicien qui râle, etc), la deuxième partie est un pur régal pour tout le monde et atteint des sommets dans son genre.
Je l'ai vu il y a plus d'un an maintenant, donc je ne me souviens plus précisément des performances. Ce dont je me souviens en revanche, c'est du sentiment de pur plaisir jouissif devant ce qui a été fait du sujet. Le dispositif est brillant, et la mise en abyme est géniale.
Ce n'est pas pour tout le monde en effet, mais c'est à voir !
7/10
Très belle surprise que "Sans Valentin".
Car outre le fait que ce soit en effet une comédie sympathique et légère sur un homme qui se découvre sur le tard, c'est bien la première fois que je ne suis pas consterné par l'emploi de l'homosexualité dans une comédie française pour le grand public.
Au lendemain de l'épisode "Manif Pour Tous", elle semble être déjà loin l'époque de "La Cage Aux Folles" et autres homosexuels- ressort - comique - pour - pièce - de - boulevard - ("Le placard" avec Elie Sémoun, en parle ?), et force est de constater que le texte de Jocelyn Flipo fait en ce sens un pas considérable pour le théâtre grand public parisien. Outre l'histoire d'amour simple, c'est un message de tolérance qui est pour une fois délivré sans condescendance (!), et intelligent parce qu'il est quand même nuancé par un recul critique (à travers le thème de la différence d'âge, un autre sujet sur lequel l'auteur vise assez juste).
Les interprétations sont bonnes, les trois comédiens ont du charisme et sont charmants, si bien qu'on leur pardonne bien volontiers certaines approximations. Quant à la mise en scène, très cinématographique avec ses transitions musicales, elle aurait peut être gagné à être plus sobre. Mais il subsiste tout de même de très bonnes idées et le décor est très bien utilisé.
C'est une très agréable soirée que nous fait passer cette pièce bien sympathique, que je conseille chaudement. A voir !
Car outre le fait que ce soit en effet une comédie sympathique et légère sur un homme qui se découvre sur le tard, c'est bien la première fois que je ne suis pas consterné par l'emploi de l'homosexualité dans une comédie française pour le grand public.
Au lendemain de l'épisode "Manif Pour Tous", elle semble être déjà loin l'époque de "La Cage Aux Folles" et autres homosexuels- ressort - comique - pour - pièce - de - boulevard - ("Le placard" avec Elie Sémoun, en parle ?), et force est de constater que le texte de Jocelyn Flipo fait en ce sens un pas considérable pour le théâtre grand public parisien. Outre l'histoire d'amour simple, c'est un message de tolérance qui est pour une fois délivré sans condescendance (!), et intelligent parce qu'il est quand même nuancé par un recul critique (à travers le thème de la différence d'âge, un autre sujet sur lequel l'auteur vise assez juste).
Les interprétations sont bonnes, les trois comédiens ont du charisme et sont charmants, si bien qu'on leur pardonne bien volontiers certaines approximations. Quant à la mise en scène, très cinématographique avec ses transitions musicales, elle aurait peut être gagné à être plus sobre. Mais il subsiste tout de même de très bonnes idées et le décor est très bien utilisé.
C'est une très agréable soirée que nous fait passer cette pièce bien sympathique, que je conseille chaudement. A voir !
8/10
Conçue par l'équipe du magnifique "My Fair Lady" de 2010, au Châtelet également, cette version scénique de Singin In The Rain est une belle vague de fraîcheur.
Exit les couleurs criardes du film, la pièce est presque en noir et blanc (costumes, décors) et la couleur n'explose que lors d'un final aussi spectaculaire que malicieux (je laisse la surprise). Ce parti pris est surprenant mais il permet d'éclairer l'histoire archi-connue sous un angle différent, plus réaliste et plus stylisé. A défaut de charmer immédiatement (la pièce décolle vraiment au bout d'une demi heure, au détour d'une hilarante leçon de diction/ numéro de claquettes assez jouissif), cette version du musical crée et imprime des images assez marquantes. Comme ce numéro entre Cathy Selden et Don Lockwood, le couple central, dans un studio de cinéma désert, où le ballet du deuxième acte "Broadway Melody" qui était une débauche de décors dans le film, et qui devient ici un numéro de claquettes géant dans un décors digne de Busby Berkeley.
Le livret est un peu fin, mais l'histoire se suit avec plaisir, les acteurs sont tous excellents, les chorégraphies sont originales mais fidèles à l'esprit de celles du film, et l'orchestre de chambre de Paris sublime la partition. Mais force est de constater que la vraie star ici, c'est la mise en scène qui fait des mises en abyme à tour de bras (la salle de spectacle devient une salle de cinéma à plusieurs reprises, les séquences de tournages qui sont des spectacles dans le spectacle), qui fourmille de trouvailles, supportée par un décors aussi élégant que bien conçu.
D'autant plus qu'il pleut des trombes d'eau sur scène. Pour de vrai ! Que serait Chantons sous la pluie sans la pluie ? C'est un excellent moment que nous fait passer cette réjouissante production, qui n'est certes pas ce qui s'est fait de plus mémorable, mais tout de même, il ne faut pas bouder son plaisir !
Exit les couleurs criardes du film, la pièce est presque en noir et blanc (costumes, décors) et la couleur n'explose que lors d'un final aussi spectaculaire que malicieux (je laisse la surprise). Ce parti pris est surprenant mais il permet d'éclairer l'histoire archi-connue sous un angle différent, plus réaliste et plus stylisé. A défaut de charmer immédiatement (la pièce décolle vraiment au bout d'une demi heure, au détour d'une hilarante leçon de diction/ numéro de claquettes assez jouissif), cette version du musical crée et imprime des images assez marquantes. Comme ce numéro entre Cathy Selden et Don Lockwood, le couple central, dans un studio de cinéma désert, où le ballet du deuxième acte "Broadway Melody" qui était une débauche de décors dans le film, et qui devient ici un numéro de claquettes géant dans un décors digne de Busby Berkeley.
Le livret est un peu fin, mais l'histoire se suit avec plaisir, les acteurs sont tous excellents, les chorégraphies sont originales mais fidèles à l'esprit de celles du film, et l'orchestre de chambre de Paris sublime la partition. Mais force est de constater que la vraie star ici, c'est la mise en scène qui fait des mises en abyme à tour de bras (la salle de spectacle devient une salle de cinéma à plusieurs reprises, les séquences de tournages qui sont des spectacles dans le spectacle), qui fourmille de trouvailles, supportée par un décors aussi élégant que bien conçu.
D'autant plus qu'il pleut des trombes d'eau sur scène. Pour de vrai ! Que serait Chantons sous la pluie sans la pluie ? C'est un excellent moment que nous fait passer cette réjouissante production, qui n'est certes pas ce qui s'est fait de plus mémorable, mais tout de même, il ne faut pas bouder son plaisir !
7,5/10
"Les filles veulent juste s'amuser" de Cindy Lauper, "Le spectacle doit continuer" de Queen, "Réveille moi avant que tu partes partes" de Wham! font partie des nombreuses chansons de ce spectacle assez hilarant dont le principe est simple : traduire littéralement en français de grand tubes anglophones. Et les chanter.
"Les Franglaises" est une sorte de stand up/concert composé d'un groupe de musiciens/chanteurs/comédiens/danseurs/cascadeurs/j'enpasseetdesmeilleurs.
J'ai beaucoup aimé.
D'abord le concept du spectacle est bien trouvé et fonctionne presque systématiquement, la mise en scène fourmille de trouvailles, et les artistes sont hautement sympathiques, talentueux et nous emmènent dans leur univers immédiatement (ce qui fait qu'on leur pardonne de bon cœur un certain passage à vide peu avant la fin du spectacle).
Cela m'arrive rarement de rire de bon cœur au théâtre, je souris, je ris discrètement mais je ne m'esclaffe jamais, et pourtant "Les Franglaises" m'a fait franchement rire.
C'est absurde, frais, joyeux, hilarant, on en sort avec la pêche et l'envie de réécouter les tubes repris dans le spectacle.
On finit par espérer que la soirée ne s'arrête plus. C'est une très bonne surprise, et c'est à voir !
"Les Franglaises" est une sorte de stand up/concert composé d'un groupe de musiciens/chanteurs/comédiens/danseurs/cascadeurs/j'enpasseetdesmeilleurs.
J'ai beaucoup aimé.
D'abord le concept du spectacle est bien trouvé et fonctionne presque systématiquement, la mise en scène fourmille de trouvailles, et les artistes sont hautement sympathiques, talentueux et nous emmènent dans leur univers immédiatement (ce qui fait qu'on leur pardonne de bon cœur un certain passage à vide peu avant la fin du spectacle).
Cela m'arrive rarement de rire de bon cœur au théâtre, je souris, je ris discrètement mais je ne m'esclaffe jamais, et pourtant "Les Franglaises" m'a fait franchement rire.
C'est absurde, frais, joyeux, hilarant, on en sort avec la pêche et l'envie de réécouter les tubes repris dans le spectacle.
On finit par espérer que la soirée ne s'arrête plus. C'est une très bonne surprise, et c'est à voir !