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Hier au Théâtre
Hier au Théâtre
Mini-Molière du Critique
25 ans
67 espions
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Passionné de théâtre, je donne mon avis sans concession sur les pièces auxquelles j'assiste pour vous aider à choisir parmi la multitude de spectacles parisiens.

Bonne lecture !
Son blog : https://hierautheatre.wordpress.com/
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Ses critiques

343 critiques
La Rivière

La Rivière

1/10
220
Bon, pour commencer, je ne comprends vraiment pas ces éloges... On n'a pas du voir la même pièce. C'est gênant et indigeste. (apparemment la VO est top... J'ai du mal à y croire mais bon.)

Les coups de foudre ne s’expliquent pas. Conquis à New-York par La Rivière, Jérémie Lippmann a cru dénicher la perle rare. Pas de chance, ce thriller aquatique signé Jez Butterworth est un coup d’épée dans l’eau. Sous ses allures vaporeuses et nocturnes de conte fantastique, le spectacle s’embourbe dans les eaux fangeuses d’un imbruglio incompréhensible. Le pauvre Nicolas Briançon sort les rames pour sauver la pièce du naufrage, sans y parvenir. La Comédie des Champ-Élysées boit la tasse.

Une jeune femme admire le soleil couchant un soir d’été aux côtés de son amant, un pêcheur bourru. Le couple discute truites, se taquine, avant de succomber aux étreintes charnelles. Profitant d’une nuit sans lune, ils partent à la chasse du fameux poisson mais la maîtresse disparaît mystérieusement. L’homme se dépêche d’appeler la police mais la femme réapparaît. Sauf que ce n’est plus la même…

Naufrage théâtral
Avec La Rivière, on ne sait jamais dans quelles eaux nager. Vers quelles rives Jez Butterworth veut-il nous embarquer ? Un Dom Juan en plein marécage ? Un polar aux temporalités perturbées ? Une réflexion philosophique sur l’art de pêcher la truite ? On ne vient sûrement pas au théâtre pour assister en direct à un lecture de « Chasse et Pêche » ; l’intrigue est aussi fine qu’un fil de pêche. Il n’y a rien à jouer dans ce texte. L’histoire du trauma originel (lié à la mort de son premier amour, noyé) impossible à surmonter et obligeant le pêcheur-séducteur à revivre sans cesse la même relation aurait pu être séduisante à creuser. Seulement, l’entrechoquement du passé et du présent ne marche pas et l’impression d’une redite remonte cruellement à la surface.

Pour tenter de combler le néant abyssal de la pièce, Jérémie Lippmann se paye un décor monumental et réaliste : le travail de Jacques Gabel est remarquable de précision, on se croirait réellement dans une cabane en bois typique. Pour une fois, la vidéo ne fait pas trop tâche, elle crée en surimpression une atmosphère un brin inquiétante et onirique. Cependant, la combinaison des deux surcharge le plateau et entraîne un sentiment d’étouffement.

Les trois comédiens se démènent comme ils peuvent dans cette boue informe : l’assurance virile et troublante de Nicolas Briançon apporte un soupçon de suspense ; Anne Charrier est impeccable dans le rôle de la revenante délurée et fragile ; Emma de Caunes enfin, se montre trop apprêtée pour convaincre.

En somme, la pêche aura été maigre. Plutôt que d’aller dégoter des pièces sans intérêt de l’autre côté de l’Atlantique, Jérémie Lippmann aurait pu continuer dans le sillage de son excellente Vénus à la fourrure. On sort consternés du théâtre, et même l’envie de se préparer une bonne truite n’est guère alléchante…
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Polyeucte

Polyeucte

6,5/10
156
Grande spécialiste de Corneille, Brigitte Jaques-Wajeman extirpe tout le suc brûlant de Polyeucte au Théâtre des Abbesses.

D’une effroyable actualité, la tragédie chrétienne exploite l’intégrisme religieux jusqu’à son extrême. Épurée, d’une beauté austère, sa mise en scène ne prend pas beaucoup de risques ; son mérite revient plutôt à l’accessibilité qu’elle donne à la langue cornélienne, soutenue par des comédiens solides malgré un délitement de l’attention en milieu de course.

Polyeucte : fanatique ou héros-martyre ? En Arménie, sous protectorat romain, le tout jeune marié exulte. Non pas à cause de son mariage avec sa charmante épouse Pauline mais parce qu’il vient de se convertir secrètement à la foi chrétienne, poussé par son ami Néarque. Il décide d’aller briser les idoles dans les temples païens et goûter les joies d’une immortalité en compagnie de son seul et unique Dieu.

En génie du dilemme, Corneille orchestre sa tragédie en un réseau de tensions explosives : amour divin ou amour humain ? La souffrance ou l’union terrestre ? Avec Polyeucte, le dramaturge s’interroge sur les motivations qui poussent un jeune prince à devenir extrémiste du jour au lendemain. Y’aurait-il une part de vanité dans cette quête de gloire éternelle ? La religion serait-elle un pilier plus sûr que l’évanescence d’un amour temporaire ? Cette radicalisation renvoie bien sûr à tous les fanatiques religieux d’aujourd’hui, Daech, en tête. Jaques-Wajeman a senti l’urgence de monter cette pièce relativement peu connue de Corneille pour en faire resurgir toute la terrifiante modernité.

Intense austérité
Sur un plateau nu, trônent exclusivement un lit et deux imposants murs coulissants. Rien de plus. Il s’agit de mettre en valeur les interactions complexes et douloureuses entre les forces en présence. Corneille adore fusionner politique et amour : ici, Pauline se retrouve prise dans un triangle amoureux puisqu’elle vient de se marier par devoir à Polyeucte (qu’elle aime d’ailleurs) mais son ancien amant Sévère, qu’elle croyait mort, revient et tente de la reconquérir. Félix, le père de Pauline, se sert de sa fille comme d’un vulgaire appât afin de conserver le pouvoir. Bref, toutes ces affinités contraires éclatent sur la scène avec évidence.

Dans des costumes chic et des jolies robes de soirée, les comédiens se révèlent impeccables : Clément Bresson campe un Polyeucte intense, aussi illuminé que tourmenté par ses deux passions ; Aurore Paris lui donne la réplique avec dignité et fougue, elle est une Pauline formidablement humaine ; Marc Siemiatycki soulève tout le ridicule du personnage ingrat et manipulateur de Félix tandis que Bertrand Suarez-Pazos se démarque en Sévère viril et mesuré.

La fin de Polyeucte se transforme en film d’horreur : Pauline surgit ensanglantée, convertie au christianisme après l’exécution de son amour. La scène frappe et glace d’effroi ; les mots de Nietszche condamnant la violence sanguinaire des fanatiques concluent la pièce et prônent une paix éclatante.
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Couple

Couple

3/10
250
On fondait beaucoup d’espoir sur Couple. Anne Benoit et Gilles Gaston-Dreyfus s’étaient montrés épatants dans leur joute verbale cochonne lors de la présentation de saison du Rond-Point.

Promesses de réparties piquantes et vachardes, rythme de folie… Douche froide à l’issue de la totalité du spectacle… On nous avait caché que le meilleur s’était déroulé lors de cet amuse-bouche ! Une heure seulement et son lot de décrochage de mâchoire. Souffrant d’un sérieux problème d’écriture, Couple patine dès les premières minutes sans jamais réussir à décoller. La démesure monstrueusement drôle d’Anne Benoît ne change rien à l’histoire : on s’ennuie ferme.

Jean et Clémence, la cinquantaine, n’ont plus grand chose à se dire. Les faits divers à la télévision ou les crimes atroces masquent la vacuité de leur vie conjugale. D’ailleurs, tout commence par un bavardage autour d’un meurtre affreux commis dans leur appartement. Tandis que Monsieur est passionné par l’affaire ; Madame rêve d’un ailleurs tranquille. Le premier tableau, plutôt réussi, creuse d’emblée les brèches entre le couple. Hélas, Gaston-Dreyfus a sans doute cru rigolo de redoubler cette séquence quatre fois en la modifiant légèrement par à coup. La déréalisation fonctionne dans l’idée mais concrètement, le public souffre.

L’auteur/acteur/metteur en scène se permet en outre ensuite de commenter effrontément cet effet de répétition ! Il ne faudrait pas pousser le bouchon non plus.

Écriture bradée
Passé ce running gag poussif, la matière textuelle s’effrite comme peau de chagrin. Pour dire la vérité, on n’a pas retenu grand chose de ce Couple : la banalité des dialogues et leur inconsistance peinent à capter l’attention. Le seul réel moment de délectation explose lors du coït verbal : dans ce feu d’artifesse gourmand, on retiendra surtout cette formule magique : « Mets ta chantilly dans mon gâteau à la crème. » La chantilly vire cependant vite à l’aigre…

Quelle vision du couple Gaston-Drefus propose-t-il ici ? Des restes d’amour entassés dans un recoin après tant de vie commune ? La violence prête à s’abattre sur l’autre mais contenue sur le fil du rasoir ? Rien de bien neuf en fait. Si l’on souhaite se prendre une claque à ce sujet autant aller voir du Rambert et pour rire un bon coup, direction Woody Allen. Pour rattraper un minimum la désillusion, Anne Benoit est comme toujours absolument à tomber par terre en ogresse faussement effarouchée. On frétille devant ses emportements de femme frustrée.

En bref, l’impression tenace de s’être fait tromper sur la marchandise prédomine en sortant de la petite salle Roland Topor. Ce Couple ne tient pas ses promesses, faute d’une écriture aboutie et resserrée. Dommage.
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Poignard

Poignard

7,5/10
127
Comment et pourquoi devient-on terroriste ? Pour qui fait-on la révolution ?

Au Théâtre de Belleville, Alexis Laveda-Waksmann tente de répondre à ces questions problématiques avec Poignard. La pièce du Brésilien Roberto Alvim dissèque le processus d’embrigadement d’une jeunesse révoltée et naive dans ses idéaux. Dans une atmosphère interlope de polar, la parodie côtoie la violence dans un mariage dérangeant. La mise en scène fait la part belle aux jeunes comédiens qui se glissent avec un bonheur évident dans la peau d’apprentis criminels. Prometteur.

Dans Poignard, les jeux de dupes s’emboîtent comme des poupées russes. À l’origine, un mystérieux individu (inquiétant Adrien Gamba-Gontard, en total contre-emploi) décide de relancer la croissance économique et augmenter le budget de la sécurité publique en recrutant un groupe terroriste révolutionnaire. En échange d’une promesse de gloire immédiate, il charge une taupe de mener à bien cette mission. Les jeunes recrues, loin de se douter de cette manipulation, se lancent à corps perdu dans la bataille en ciblant un groupe de pop suscitant l’hystérie, les TNT. L’incarnation même de la vacuité et de la superficialité.

La pièce d’Alvim met en parallèle deux phénomènes fondés sur la fascination et l’effet de masse : d’un côté, le terrorisme séduit les foules par son enfièvrement et sa volonté de changer le monde de fond en comble alors que de l’autre côté, la pop culture matraque son public de chansons sirupeuses et dénuées de sens. La mise en abyme orchestrée par Poignard se retrouve particulièrement bien exploitée par Alexis Laveda-Waksmann notamment lors des concerts et des interviews hilarantes du groupe à midinettes.

Un trio de beaux garçons en mini-shorts moulants (Guillaume Perez, Benjamin Tholozan et Julien Urrutia) fait le show et la société du spectacle tourne à fond la la caisse. Entre « teen movie » et « thriller politique », Poignard met surtout en lutte une jeunesse confuse et sans repères. Le nom de leur cellule, Club Mickey, et le titre même de la pièce symbolisent à eux seuls le décalage entre la soif révolutionnaire et l’inexpérience naïve de ces marginaux. Utiliser une arme blanche, le poignard, pour commettre un attentat montre bien l’incompétence et le délire utopique de ces jeunes.

Alexis Laveda-Waksmann joue beaucoup sur le clair-obscur pour manifester la dichotomie entre les feux du succès des TNT et l’opération terroriste en train de s’élaborer. Le mélange fonctionne très bien et l’alternance entre les deux registres engendre une respiration. L’idée d’utiliser la vidéo et Skype pour représenter le relais entre la nouvelle et l’ancienne génération était pertinente sur le papier mais des bugs techniques ont gâché l’affaire. Ce que l’on retient surtout de cette mise en scène, c’est le nombre élevé de jeunes comédiens sur le petit plateau de Belleville : ils sont dirigés avec finesse et la synergie entre eux ne fait aucun doute. Citons-les tous : Rachel André, Célia Catalifo, Claire Lemaire, Majid Chikh-Miloud.

En définitive, ce Poignard ne manque pas de peps ni d’élan. Assister à la création et aux manœuvres d’un apprenti groupe terroriste s’avère plutôt fascinant. Porté par une jeune troupe au talent indéniable, le spectacle mérite sans doute qu’on s’y penche d’un peu plus près, histoire de comprendre en miroir la déréliction de notre société vouée à un consumérisme vain.
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Les Derniers Jours de l'humanité

Les Derniers Jours de l'humanité

7/10
142
Avec Les Derniers Jours de l’humanité, David Lescot nous convie à un cabaret hybride bien étrange.

Fidèle à son habitude du patchwork, le metteur en scène transforme la somme théâtrale de Karl Kraus en bouffonnerie sérieuse où la Grande Guerre fricote avec la farce. La Comédie-Française propose une nouvelle production atypique à la croisée de genres parfois délicats à combiner sur scène malgré le talent incontestable de nos quatre caméléons.

Des pianos en ruine jonchent le parquet du Vieux-Colombier. Le désastre de la Guerre de 14-18 est passé par là. Tabula rasa sur la culture. Pourtant, avec son ampleur gigantesque de sept cent pages, l’oeuvre-monstre du caricaturiste rédigée pendant les atrocités des combats entend rendre scrupuleusement compte de l’état d’esprit de la société viennoise.

Afin de capter les réactions à chaud de son entourage, Kraus s’emploie à déployer un matériau ultra dense : journaux, brèves de comptoir, textes officiels… Précisément attiré par cet éventail polymorphe, David Lescot imagine un spectacle total empruntant aussi bien au cabaret avec ses lumières chatoyantes, qu’à la lecture incarnée en passant par les scènes de foules, les chansons lyrico-tragiques, les interviews déformées, ou les jeux de mimes. Cette profusion (trop) généreuse vire parfois à l’indigestion malgré le dynamisme de ces multiples transformations. Menées à toutes vitesse, les saynètes ont à peine le temps de s’installer qu’on change immédiatement de référents et de situations. D’où une certaine frustration. Au contraire, la fin déçoit par sa répétitivité un brin ampoulée : le drame pur et dur a du mal à s’extirper de l’enrobage potache de l’ensemble.

En orientant son travail vers une parodie grinçante, Lescot fait bien souvent mouche. Sidérant d’écouter cette bourgeoise inciter ses enfants à jouer à la guerre ; piquant de contempler cette journaliste en train de réécrire l’Histoire à sa sauce pour combler ses lecteurs. Navrant d’assister impuissant à l’ordre d’un général sacrifiant ses troupes… On rit jaune.

L’art de la métamorphose
Pour incarner cette fresque historique, quatre comédiens seulement ont été réquisitionnés. Et quelles bluffantes compositions ! Tels de véritables caméléons, ils se métamorphosent sous nos yeux l’air de rien. Avec sa grande prestance, Denis Podalydès se fait aussi bien lecteur truculent que vieux caporal ridicule ; Sylvia Bergé est poignante d’émotion en chanteuse mélancolique et rigolote en mère indigne ; l’imposant Bruno Raffaelli s’amuse comme un gosse en petite fille à couettes guerrière ou en épicier opportuniste. Enfin, la venue de la nouvelle pensionnaire Pauline Clément apporte un vent de jeunesse et de fraîcheur : dotée d’un timbre de voix limpide et très agréable, elle s’intègre à la troupe sans problème, jouant avec plaisir et naturel une journaliste-fouineuse ou une épouse adultère à l’esprit bien inconséquent.

David Lescot parvient ainsi à aborder la folie destructrice de la Grande Guerre sous un angle espiègle et cinglant, respectant l’esprit de Kraus. Sur le plateau, le florilège des genres s’avère plus compliqué à gérer. Cette diversité s’avère donc à double tranchant. Malgré tout, la gourmandise comique de la mise en scène vaut le détour et l’abattage du quatuor est impressionnant de maîtrise.
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