Son balcon
SAISON 2024-2025
Aucun challenge culturel pour le moment
Mini Molières
0reçu
Note moyenne
0/10
 
Son classement : 2132 / 6063
Avant lui
Marie-Florence Estimé
0 critique
Après lui
Fan de théâtre
0 critique
Niveau
0 / 20
0 / 20
0
critique
filatures
3
0
Espions
Derniers curieux qui ont visité son profil
Actualités de ses filatures
Sloutchaï ne propose pas une pièce, mais deux ! Que demander de plus ?
En effet, adapté des œuvres d’Anton Tchekhov, La demande en mariage et L’ours (saupoudrées d’un soupçon de poésie absurde de Daniil Harms), Sloutchaï est un conte férocement drôle et drôlement féroce.
A la baguette, François Podetti. Le metteur en scène (et comédien !) signe, là, une adaptation à l’énergie débordante et qui transporte, littéralement, le spectateur dans une montagne russe d’émotions. Un soin particulier a été apporté à la création de deux univers différents pour chacun des pièces, avec, notamment, un jeu très bien trouvé sur la lumière (froide et crue pour La demande en mariage ; plus chaude et douce pour L’ours) et qui participe à l’ambiance de la scène jouée.
Le jeu, justement, parlons-en ! Six comédiennes et comédiens se succèdent sur les planches : Sophie Lelarge, Maïna Louboutin, Michelle Sevault, Rémy Breteau, Pascal Millet et, bien sûr, François Podetti. En un mot, comme en cent : bravo ! Il faut du talent pour donner vie à de tels personnages, tellement humains et, pourtant, flirtant sans cesse entre réel et absurde. Chacun n’en manque pas ! Chacun campe parfaitement son rôle, sachant donner à son personnage ce grain de folie, de séduction, d’humanité, de cynisme ou d’ingénuité qui fait le sel de son caractère.
Sloutchaï est une belle façon de découvrir ou redécouvrir l’univers tchékhovien, à travers deux histoires que tout semble opposer et qui, pourtant, trouve, finement tendu, un fil d’Ariane : l’amour. Bien sûr, dans le cas présent, point d’amour romantique et éthéré, mais un amour compliqué, presque impossible. Dans La demande en mariage, comme dans L’ours, l’homme, comme la femme, sont des êtres sujets aux souffrances, aux blessures de l’égo, à l’égoïsme ... Des personnages, finalement, plus proches de la réalité que de la fiction. Et, c’est, peut-être, pour cela qu’ils nous parlent.
En définitive, tout cela donne une pièce très réussie qui ne laissera pas le spectateur indifférent. Sloutchaï est incontestablement à aller voir !
En effet, adapté des œuvres d’Anton Tchekhov, La demande en mariage et L’ours (saupoudrées d’un soupçon de poésie absurde de Daniil Harms), Sloutchaï est un conte férocement drôle et drôlement féroce.
A la baguette, François Podetti. Le metteur en scène (et comédien !) signe, là, une adaptation à l’énergie débordante et qui transporte, littéralement, le spectateur dans une montagne russe d’émotions. Un soin particulier a été apporté à la création de deux univers différents pour chacun des pièces, avec, notamment, un jeu très bien trouvé sur la lumière (froide et crue pour La demande en mariage ; plus chaude et douce pour L’ours) et qui participe à l’ambiance de la scène jouée.
Le jeu, justement, parlons-en ! Six comédiennes et comédiens se succèdent sur les planches : Sophie Lelarge, Maïna Louboutin, Michelle Sevault, Rémy Breteau, Pascal Millet et, bien sûr, François Podetti. En un mot, comme en cent : bravo ! Il faut du talent pour donner vie à de tels personnages, tellement humains et, pourtant, flirtant sans cesse entre réel et absurde. Chacun n’en manque pas ! Chacun campe parfaitement son rôle, sachant donner à son personnage ce grain de folie, de séduction, d’humanité, de cynisme ou d’ingénuité qui fait le sel de son caractère.
Sloutchaï est une belle façon de découvrir ou redécouvrir l’univers tchékhovien, à travers deux histoires que tout semble opposer et qui, pourtant, trouve, finement tendu, un fil d’Ariane : l’amour. Bien sûr, dans le cas présent, point d’amour romantique et éthéré, mais un amour compliqué, presque impossible. Dans La demande en mariage, comme dans L’ours, l’homme, comme la femme, sont des êtres sujets aux souffrances, aux blessures de l’égo, à l’égoïsme ... Des personnages, finalement, plus proches de la réalité que de la fiction. Et, c’est, peut-être, pour cela qu’ils nous parlent.
En définitive, tout cela donne une pièce très réussie qui ne laissera pas le spectateur indifférent. Sloutchaï est incontestablement à aller voir !
Si on ne m'avait pas parlé de Tiquetonne, je serais certainement passé à côté.
Et vraiment, cela aurait dommage, tellement cette pièce vaut le coup d'être vue.
Félicitations aux deux conteurs de cette histoire loufoque : Marguerite Kloeckner et Grégoire Roqueplo au talent magistralement éblouissant. Tous deux vous entraînent dans un univers décalé, absurde et tellement drôle.
Un royaume imaginaire aux mille vicissitudes ...
Bravo au metteur en scène, Alexis Chevalier, dont le travail permet de donner vie à une pléiade de personnages (tous plus délirants les uns que les autres).
Un texte absolument savoureux, à la plume littéraire et géniale !
Les deux comédiens savent tirer parti de chaque recoin de l'espace de la (petite) salle.
Une pépite théâtrale à ne surtout pas manquer !
Longue vie à la reine Tiquetonne !
Et vraiment, cela aurait dommage, tellement cette pièce vaut le coup d'être vue.
Félicitations aux deux conteurs de cette histoire loufoque : Marguerite Kloeckner et Grégoire Roqueplo au talent magistralement éblouissant. Tous deux vous entraînent dans un univers décalé, absurde et tellement drôle.
Un royaume imaginaire aux mille vicissitudes ...
Bravo au metteur en scène, Alexis Chevalier, dont le travail permet de donner vie à une pléiade de personnages (tous plus délirants les uns que les autres).
Un texte absolument savoureux, à la plume littéraire et géniale !
Les deux comédiens savent tirer parti de chaque recoin de l'espace de la (petite) salle.
Une pépite théâtrale à ne surtout pas manquer !
Longue vie à la reine Tiquetonne !
Ouech ! David Lescot passe la 6ème !
C’est la rentrée scolaire. Et pas n’importe laquelle.
Celle qui voit les ex-écoliers devenir des collégiens. Les grands du CM2 se retrouvent alors dans la peau des petits nouveaux de 6ème.
Une première question va se poser au héros de cette histoire : la 6ème, oui, mais laquelle ?
Sera-t-il affecté dans une classe en compagnie de ses potes de l’an passé, ou se retrouvera-t-il entouré de parfait inconnus, et devra-t-il tout recommencer à zéro afin de se constituer de nouveaux copains ?
Et comment se faire de nouveaux amis alors que l’on n’est pas forcément des plus populaires ?
Et surtout que l’on ne dispose pas de cet outil indispensable des temps modernes : le téléphone portable !
La popularité. Le charisme. Cette étrange capacité à se faire apprécier et aimer.
Voici le thème majeur que David Lescot va ausculter, à travers le prisme de ces néo-collégiens.
Un David Lescot qui pourrait « se contenter » de monter des spectacles on ne peut plus réussis pour les grands, mais qui propose aux petits de devenir des spectateurs de théâtre, les confrontant très intelligemment au monde qui les entoure.
Ici, dans cette évocation d’un important tournant de vie, la parole est donnée exclusivement aux enfants, même si en l’occurrence, je pourrais utiliser le terme de « pré-ado ».
Ici, il va s’agir d’écouter trois jeunes gens qui vont nous proposer un véritable miroir sociétal.
Il y a un formidable mélange de Goscinny et de Matt Stone, dans l’écriture et la démarche de celui que je considère comme l’un de nos plus importants dramaturges.
Cette écriture de celui qui nous prépare une nouvelle comédie musicale est particulièrement incisive et maîtrisée.
L’auteur Lescot parvient à s’adresser à son jeune public en ayant poussé le curseur sa juste position : aucune mièvrerie, aucune caricature gratuite, beaucoup d’humour, des références culturelles assumées, tout ceci permet à tous de rire sainement et d’en tirer beaucoup d’enseignements.
Les clins d’œil à South Park sont épatants. (Ah, les capuches de sweat-shirts ne laissant apparaître qu’un seul petit bout de visage...)
Cependant, si ce spectacle s’adresse tout d’abord aux jeunes spectateurs, il n’en reste pas moins vrai que le propos interpelle tous les grands, ceux qui accompagnent les petits ou ceux qui sont venus seuls, comme votre serviteur...
Et puis bien entendu, la résonance est grande en ce qui concerne le métier même de comédien : que ne ferait pas un acteur pour devenir le plus rapidement populaire ?
De l’écriture au plateau, ou comment matérialiser des lieux, collège, classe et maisons familiale, avec une très éloquente économie de moyens et un parti pris minimaliste lui aussi totalement assumé.
C’est une grosse boîte qui nous accueille sur le plateau de l’Espace Cardin.
Un grand parallélépipède rectangle en bois qui va astucieusement servir d’espace de jeu et figurer tous les endroits où se déroule l’action.
Ce sera également une sorte d’espace contenant, protecteur, duquel surgira notamment le petite sœur du héros.
Un volume-scène, avec ouvertures secrètes et dispositifs astucieux permettant aux comédiennes de jouer, de changer de costume, d’apparaître-disparaître.
La scénographie de François Gautier Lafaye est très réussie, très originale et confère une dimension poétique à cette entreprise artistique.
Trois comédiennes, en alternance, incarnent les personnages de cette histoire.
Trois adultes qui jouent avec de troublantes justesse et vérité ces enfants, nous faisant totalement et immédiatement oublier qu’elles sont des grandes.
Et ce, dès la première réplique, dans le noir, de Elise Marie, qui interprète avec un engagement total le héros-narrateur.
Lia Khizioua Ibanez, la petite nouvelle de la compagnie du Kaïros aura un double rôle : l’ineffable Basile, clone de Kenny McCormick, dans le dessin animé évoqué un peu plus haut.
Elle sera également Clarence, le leader se donnant des airs de kaïra.
La comédienne m’a fait beaucoup rire et m’a ému en interprétant ce personnage de « dur » qui se vieillit volontairement, mais qui au fond joue encore au Uno et possède encore une peluche sur son lit.
Et puis Martine Verstraten joue notamment la petite sœur du héros, avec un long texte hallucinant. (La petite sœur commence seulement à parler…)
« Mé ma apra sava pa bozoin fé la sietze, et sé domache pateu ma apra sa déza domi à la mézon, mé apra des zanfan i santé « la la la la » tré tré for et ma za u tré tré tré mal à la tête... »
Et les tirades dans cette langue « approximative » sont très longues.
La comédienne chantera également sous les traits et la perruque flamboyante de Coralia le célèbre tube Ton style.
Elle sera également Marguerite, LA fille de l’histoire. Sans oublier un personnage drôlissime apparaissant pendant de très courts mais très intenses moments. (Et non, vous n’en saurez pas plus…)
Au final, tout le monde se régale à suivre les péripéties de ces collégiens.
Nous rions énormément, chacun à son niveau de lecture, chacun en retire ce qu’il a à en retirer.
Les cinquante minutes passent décidément trop vite.
Ce spectacle intelligent, malin, totalement maîtrisé que ce soit sur le fond ou la forme, ce spectacle est de ceux qu’il serait dommage de laisser aux seules jeunes têtes plus ou moins blondes.
C’est la rentrée scolaire. Et pas n’importe laquelle.
Celle qui voit les ex-écoliers devenir des collégiens. Les grands du CM2 se retrouvent alors dans la peau des petits nouveaux de 6ème.
Une première question va se poser au héros de cette histoire : la 6ème, oui, mais laquelle ?
Sera-t-il affecté dans une classe en compagnie de ses potes de l’an passé, ou se retrouvera-t-il entouré de parfait inconnus, et devra-t-il tout recommencer à zéro afin de se constituer de nouveaux copains ?
Et comment se faire de nouveaux amis alors que l’on n’est pas forcément des plus populaires ?
Et surtout que l’on ne dispose pas de cet outil indispensable des temps modernes : le téléphone portable !
La popularité. Le charisme. Cette étrange capacité à se faire apprécier et aimer.
Voici le thème majeur que David Lescot va ausculter, à travers le prisme de ces néo-collégiens.
Un David Lescot qui pourrait « se contenter » de monter des spectacles on ne peut plus réussis pour les grands, mais qui propose aux petits de devenir des spectateurs de théâtre, les confrontant très intelligemment au monde qui les entoure.
Ici, dans cette évocation d’un important tournant de vie, la parole est donnée exclusivement aux enfants, même si en l’occurrence, je pourrais utiliser le terme de « pré-ado ».
Ici, il va s’agir d’écouter trois jeunes gens qui vont nous proposer un véritable miroir sociétal.
Il y a un formidable mélange de Goscinny et de Matt Stone, dans l’écriture et la démarche de celui que je considère comme l’un de nos plus importants dramaturges.
Cette écriture de celui qui nous prépare une nouvelle comédie musicale est particulièrement incisive et maîtrisée.
L’auteur Lescot parvient à s’adresser à son jeune public en ayant poussé le curseur sa juste position : aucune mièvrerie, aucune caricature gratuite, beaucoup d’humour, des références culturelles assumées, tout ceci permet à tous de rire sainement et d’en tirer beaucoup d’enseignements.
Les clins d’œil à South Park sont épatants. (Ah, les capuches de sweat-shirts ne laissant apparaître qu’un seul petit bout de visage...)
Cependant, si ce spectacle s’adresse tout d’abord aux jeunes spectateurs, il n’en reste pas moins vrai que le propos interpelle tous les grands, ceux qui accompagnent les petits ou ceux qui sont venus seuls, comme votre serviteur...
Et puis bien entendu, la résonance est grande en ce qui concerne le métier même de comédien : que ne ferait pas un acteur pour devenir le plus rapidement populaire ?
De l’écriture au plateau, ou comment matérialiser des lieux, collège, classe et maisons familiale, avec une très éloquente économie de moyens et un parti pris minimaliste lui aussi totalement assumé.
C’est une grosse boîte qui nous accueille sur le plateau de l’Espace Cardin.
Un grand parallélépipède rectangle en bois qui va astucieusement servir d’espace de jeu et figurer tous les endroits où se déroule l’action.
Ce sera également une sorte d’espace contenant, protecteur, duquel surgira notamment le petite sœur du héros.
Un volume-scène, avec ouvertures secrètes et dispositifs astucieux permettant aux comédiennes de jouer, de changer de costume, d’apparaître-disparaître.
La scénographie de François Gautier Lafaye est très réussie, très originale et confère une dimension poétique à cette entreprise artistique.
Trois comédiennes, en alternance, incarnent les personnages de cette histoire.
Trois adultes qui jouent avec de troublantes justesse et vérité ces enfants, nous faisant totalement et immédiatement oublier qu’elles sont des grandes.
Et ce, dès la première réplique, dans le noir, de Elise Marie, qui interprète avec un engagement total le héros-narrateur.
Lia Khizioua Ibanez, la petite nouvelle de la compagnie du Kaïros aura un double rôle : l’ineffable Basile, clone de Kenny McCormick, dans le dessin animé évoqué un peu plus haut.
Elle sera également Clarence, le leader se donnant des airs de kaïra.
La comédienne m’a fait beaucoup rire et m’a ému en interprétant ce personnage de « dur » qui se vieillit volontairement, mais qui au fond joue encore au Uno et possède encore une peluche sur son lit.
Et puis Martine Verstraten joue notamment la petite sœur du héros, avec un long texte hallucinant. (La petite sœur commence seulement à parler…)
« Mé ma apra sava pa bozoin fé la sietze, et sé domache pateu ma apra sa déza domi à la mézon, mé apra des zanfan i santé « la la la la » tré tré for et ma za u tré tré tré mal à la tête... »
Et les tirades dans cette langue « approximative » sont très longues.
La comédienne chantera également sous les traits et la perruque flamboyante de Coralia le célèbre tube Ton style.
Elle sera également Marguerite, LA fille de l’histoire. Sans oublier un personnage drôlissime apparaissant pendant de très courts mais très intenses moments. (Et non, vous n’en saurez pas plus…)
Au final, tout le monde se régale à suivre les péripéties de ces collégiens.
Nous rions énormément, chacun à son niveau de lecture, chacun en retire ce qu’il a à en retirer.
Les cinquante minutes passent décidément trop vite.
Ce spectacle intelligent, malin, totalement maîtrisé que ce soit sur le fond ou la forme, ce spectacle est de ceux qu’il serait dommage de laisser aux seules jeunes têtes plus ou moins blondes.
Un spectacle et une mise en scène de rêve pour illustrer un cauchemar !
Celui que nous montre Molière, et celui que nous « monstre » Louis Arène.
On ira tous au paradigme, surtout quand le grand Jean-Baptiste le renverse et le retourne avec une une force et une délectation véritables.
Ce mariage forcé, c’est celui de Sganarelle, ce vieillard de 53 ans, qui s’est mis en tête d’épouser la belle et toute jeune Dorimène.
Cette idée va aboutir pour lui à un cauchemar, à une obsession, et, appelons un chat un chat, à une névrose : la peur de devenir cocu.
Le renversement de paradigme, c’est le retournement même de la notion de patriarcat.
Dans cette pièce « à sketches », écrite en 1664 dans l’urgence et la hâte, aux emprunts assumés au Tiers-Livre de Rabelais, M. Poquelin a réussi à faire rire ses contemporains avec deux personnages hors du commun pour l’époque : une jeune femme qui devrait se montrer totalement soumise selon les mœurs du temps et qui en réalité fait figure de prédatrice sauvage, et un bourgeois qui, au lieu d’être un macho et un mâle dominant est une pauvre proie.
Pour Dorimène, le mariage sera le symbole de la lutte et de la conquête de la liberté !
Louis Arène, ex-pensionnaire de la maison, et co-patron dorénavant de la compagnie Munstrum théâtre, a reçu pour mission d’Eric Ruf de nous rappeler l’impact qu’avait eu pour Molière la Commedia Dell’arte.
Mission on ne peut plus réussie, avec ce spectacle brillant, fascinant et sidérant (au sens noble du terme), ce spectacle qui va nous plonger au plus profond du cauchemar de cet homme.
Pour ce faire, Louis Arène a eu recours à toute une série de parti-pris plus judicieux les uns que les autres.
L’espace est cauchemardesque : la scénographie que l’on doit au patron du Français évoque un endroit angoissant, glacial, comme une tranchée sous terre, poussiéreuse au possible, un lieu oppressant où l’on n’aimerait pas se retrouver. Un monde tout plein de chausse-trappes et de secrets.
La dramaturgie épatante de Laurent Mulheisen nous rappelle que cette pièce est pour l’auteur l’occasion de faire une synthèse de tous ses personnages.
Pour ce faire, le conseiller littéraire de la Maison n’a pas hésité à saupoudrer le texte de citations empruntées à d’autres chef d’œuvre de Molière.
Le procédé fonctionne à merveille et nous fait beaucoup rire. Quelle belle trouvaille !
La musique et le son de Jean Thevenin seront angoissantes, eux aussi, avec les « trois coups » décalés, des nappes d’infrabasses, des sons sourds ou intenses, étranges et mystérieux.
Les belles lumières de François Menou, générées par des projecteurs à changement de gélatine (et non pas à LED) sont crues, violentes, aux couleurs primaires assumées et très signifiantes.
Les masques de Louis Arène (on se souvient de son beau travail en la matière sur Lucrèce Borgia, salle Richelieu), ses masques fins très différents de ceux utilisés au XVIème siècle en Italie, sans cheveux (pas de signifiant de classe sociale), nous renvoient à notre propre monstruosité : nous avons devant nous des personnages monstrueux, certes, mais ce sont nos caractères humains qui sont dépeints devant nous, dans un impitoyable miroir.
Les costumes magnifiques de Colombe Lauriot Prévost participent également à la vision horrifique du propos général : des tissus usés, élimés, dont on voit toutes les coutures, des fringues poussiéreuses sur des rajouts corporels de mousse, des accessoires vieillots ou anachroniques, tout ceci nous édifie, voire nous effraie.
La robe et l’ombrelle de Dorimène sont à cet égard très parlantes. (L’entrée en scène du personnage est épatante, au cours de laquelle « la demoiselle » fait durer au maximum le suspens concernant la révélation de sa silhouette.)
Autre riche idée : aller jusqu’au bout de l’inversion évoquée ci-dessus : Sganarelle sera joué par une comédienne, la formidable Julie Sicard et Dorimène par le toujours inénarrable et hilarant Christian Hecq.
A leurs côtés trois autres comédiens français participent à cette jouissive mise en scène.
Durant presque une heure et quinze minutes, ils vont nous plonger dans un véritable maëlstrom, ne nous laissant que très peu souffler.
Melles Sicard, Bergé, MM. Hecq, Kamilindi et Lavernhe vont à la fois nous glacer et nous faire hurler de rire.
Mené à un train d’enfer par le metteur en scène, dans une dynamique très « burtonienne », le quintet jouant de façon très physique, très outrée, nous ravit.
Les cinq ne ménagent ni leur énergie, ni leur engagement : la partition est viscérale, le sang, les humeurs couleront, on fera sentir des parfums très intimes…
Tous les cinq, en jouant pour quatre d'entre eux plusieurs personnages, nous rappellent notre appartenance à notre pauvre genre humain, mené par ses pulsions sexuelles, destructrices et dérisoires.
De très grands moments et de grandes scènes de comédie nous sont réservés.
Un sabat rougeoyant d’un trio de bohémiennes fait partie de ceux-ci, nous glaçant, avec un tourbillon chorégraphié au millimètre et des poursuites infernales et sépulcrales.
Une époustouflante énergie est alors dépensée, pour notre plus grand plaisir.
Tout comme pour cette scène de "duel", dans laquelle les lames des couteaux sifflent aux oreilles de Sganarelle.
De la même manière, un banquet final verdâtre va nous sidérer, tout en faisant fonctionner nos zygomatiques à plein régime.
Les amateurs de crème chantilly se régalent… Julie Sicard aussi, j’espère...
Les couteaux seront ressortis, les attributs vont valser, les cris et les hurlements vont retentir…
On rit encore et une dernière fois énormément.
Ce spectacle est conseillé à partir de 15 ans. C’est une farce pour les grands.
Une farce jubilatoire, délicieusement monstrueuse et régressive, furieusement moderne et d’actualité, où l’on comprend combien Louis Arène excelle à mélanger l'humour le plus débridé et le plus jouissif à une parfaite capacité à nous montrer l’effroi et la sidération.
Ce Mariage forcé restera pour moi comme l’un des spectacles-phares incontournables de cette année Molière à la Comédie française.
Il faut absolument et coûte que coûte assister à cette réussite totale !
Un spectacle et une mise en scène de rêve pour illustrer un cauchemar !
Celui que nous montre Molière, et celui que nous « monstre » Louis Arène.
On ira tous au paradigme, surtout quand le grand Jean-Baptiste le renverse et le retourne avec une une force et une délectation véritables.
Ce mariage forcé, c’est celui de Sganarelle, ce vieillard de 53 ans, qui s’est mis en tête d’épouser la belle et toute jeune Dorimène.
Cette idée va aboutir pour lui à un cauchemar, à une obsession, et, appelons un chat un chat, à une névrose : la peur de devenir cocu.
Le renversement de paradigme, c’est le retournement même de la notion de patriarcat.
Dans cette pièce « à sketches », écrite en 1664 dans l’urgence et la hâte, aux emprunts assumés au Tiers-Livre de Rabelais, M. Poquelin a réussi à faire rire ses contemporains avec deux personnages hors du commun pour l’époque : une jeune femme qui devrait se montrer totalement soumise selon les mœurs du temps et qui en réalité fait figure de prédatrice sauvage, et un bourgeois qui, au lieu d’être un macho et un mâle dominant est une pauvre proie.
Pour Dorimène, le mariage sera le symbole de la lutte et de la conquête de la liberté !
Louis Arène, ex-pensionnaire de la maison, et co-patron dorénavant de la compagnie Munstrum théâtre, a reçu pour mission d’Eric Ruf de nous rappeler l’impact qu’avait eu pour Molière la Commedia Dell’arte.
Mission on ne peut plus réussie, avec ce spectacle brillant, fascinant et sidérant (au sens noble du terme), ce spectacle qui va nous plonger au plus profond du cauchemar de cet homme.
Pour ce faire, Louis Arène a eu recours à toute une série de parti-pris plus judicieux les uns que les autres.
L’espace est cauchemardesque : la scénographie que l’on doit au patron du Français évoque un endroit angoissant, glacial, comme une tranchée sous terre, poussiéreuse au possible, un lieu oppressant où l’on n’aimerait pas se retrouver. Un monde tout plein de chausse-trappes et de secrets.
La dramaturgie épatante de Laurent Mulheisen nous rappelle que cette pièce est pour l’auteur l’occasion de faire une synthèse de tous ses personnages.
Pour ce faire, le conseiller littéraire de la Maison n’a pas hésité à saupoudrer le texte de citations empruntées à d’autres chef d’œuvre de Molière.
Le procédé fonctionne à merveille et nous fait beaucoup rire. Quelle belle trouvaille !
La musique et le son de Jean Thevenin seront angoissantes, eux aussi, avec les « trois coups » décalés, des nappes d’infrabasses, des sons sourds ou intenses, étranges et mystérieux.
Les belles lumières de François Menou, générées par des projecteurs à changement de gélatine (et non pas à LED) sont crues, violentes, aux couleurs primaires assumées et très signifiantes.
Les masques de Louis Arène (on se souvient de son beau travail en la matière sur Lucrèce Borgia, salle Richelieu), ses masques fins très différents de ceux utilisés au XVIème siècle en Italie, sans cheveux (pas de signifiant de classe sociale), nous renvoient à notre propre monstruosité : nous avons devant nous des personnages monstrueux, certes, mais ce sont nos caractères humains qui sont dépeints devant nous, dans un impitoyable miroir.
Les costumes magnifiques de Colombe Lauriot Prévost participent également à la vision horrifique du propos général : des tissus usés, élimés, dont on voit toutes les coutures, des fringues poussiéreuses sur des rajouts corporels de mousse, des accessoires vieillots ou anachroniques, tout ceci nous édifie, voire nous effraie.
La robe et l’ombrelle de Dorimène sont à cet égard très parlantes. (L’entrée en scène du personnage est épatante, au cours de laquelle « la demoiselle » fait durer au maximum le suspens concernant la révélation de sa silhouette.)
Autre riche idée : aller jusqu’au bout de l’inversion évoquée ci-dessus : Sganarelle sera joué par une comédienne, la formidable Julie Sicard et Dorimène par le toujours inénarrable et hilarant Christian Hecq.
A leurs côtés trois autres comédiens français participent à cette jouissive mise en scène.
Durant presque une heure et quinze minutes, ils vont nous plonger dans un véritable maëlstrom, ne nous laissant que très peu souffler.
Melles Sicard, Bergé, MM. Hecq, Kamilindi et Lavernhe vont à la fois nous glacer et nous faire hurler de rire.
Mené à un train d’enfer par le metteur en scène, dans une dynamique très « burtonienne », le quintet jouant de façon très physique, très outrée, nous ravit.
Les cinq ne ménagent ni leur énergie, ni leur engagement : la partition est viscérale, le sang, les humeurs couleront, on fera sentir des parfums très intimes…
Tous les cinq, en jouant pour quatre d'entre eux plusieurs personnages, nous rappellent notre appartenance à notre pauvre genre humain, mené par ses pulsions sexuelles, destructrices et dérisoires.
De très grands moments et de grandes scènes de comédie nous sont réservés.
Un sabat rougeoyant d’un trio de bohémiennes fait partie de ceux-ci, nous glaçant, avec un tourbillon chorégraphié au millimètre et des poursuites infernales et sépulcrales.
Une époustouflante énergie est alors dépensée, pour notre plus grand plaisir.
Tout comme pour cette scène de "duel", dans laquelle les lames des couteaux sifflent aux oreilles de Sganarelle.
De la même manière, un banquet final verdâtre va nous sidérer, tout en faisant fonctionner nos zygomatiques à plein régime.
Les amateurs de crème chantilly se régalent… Julie Sicard aussi, j’espère...
Les couteaux seront ressortis, les attributs vont valser, les cris et les hurlements vont retentir…
On rit encore et une dernière fois énormément.
Ce spectacle est conseillé à partir de 15 ans. C’est une farce pour les grands.
Une farce jubilatoire, délicieusement monstrueuse et régressive, furieusement moderne et d’actualité, où l’on comprend combien Louis Arène excelle à mélanger l'humour le plus débridé et le plus jouissif à une parfaite capacité à nous montrer l’effroi et la sidération.
Ce Mariage forcé restera pour moi comme l’un des spectacles-phares incontournables de cette année Molière à la Comédie française.
Il faut absolument et coûte que coûte assister à cette réussite totale !
Celui que nous montre Molière, et celui que nous « monstre » Louis Arène.
On ira tous au paradigme, surtout quand le grand Jean-Baptiste le renverse et le retourne avec une une force et une délectation véritables.
Ce mariage forcé, c’est celui de Sganarelle, ce vieillard de 53 ans, qui s’est mis en tête d’épouser la belle et toute jeune Dorimène.
Cette idée va aboutir pour lui à un cauchemar, à une obsession, et, appelons un chat un chat, à une névrose : la peur de devenir cocu.
Le renversement de paradigme, c’est le retournement même de la notion de patriarcat.
Dans cette pièce « à sketches », écrite en 1664 dans l’urgence et la hâte, aux emprunts assumés au Tiers-Livre de Rabelais, M. Poquelin a réussi à faire rire ses contemporains avec deux personnages hors du commun pour l’époque : une jeune femme qui devrait se montrer totalement soumise selon les mœurs du temps et qui en réalité fait figure de prédatrice sauvage, et un bourgeois qui, au lieu d’être un macho et un mâle dominant est une pauvre proie.
Pour Dorimène, le mariage sera le symbole de la lutte et de la conquête de la liberté !
Louis Arène, ex-pensionnaire de la maison, et co-patron dorénavant de la compagnie Munstrum théâtre, a reçu pour mission d’Eric Ruf de nous rappeler l’impact qu’avait eu pour Molière la Commedia Dell’arte.
Mission on ne peut plus réussie, avec ce spectacle brillant, fascinant et sidérant (au sens noble du terme), ce spectacle qui va nous plonger au plus profond du cauchemar de cet homme.
Pour ce faire, Louis Arène a eu recours à toute une série de parti-pris plus judicieux les uns que les autres.
L’espace est cauchemardesque : la scénographie que l’on doit au patron du Français évoque un endroit angoissant, glacial, comme une tranchée sous terre, poussiéreuse au possible, un lieu oppressant où l’on n’aimerait pas se retrouver. Un monde tout plein de chausse-trappes et de secrets.
La dramaturgie épatante de Laurent Mulheisen nous rappelle que cette pièce est pour l’auteur l’occasion de faire une synthèse de tous ses personnages.
Pour ce faire, le conseiller littéraire de la Maison n’a pas hésité à saupoudrer le texte de citations empruntées à d’autres chef d’œuvre de Molière.
Le procédé fonctionne à merveille et nous fait beaucoup rire. Quelle belle trouvaille !
La musique et le son de Jean Thevenin seront angoissantes, eux aussi, avec les « trois coups » décalés, des nappes d’infrabasses, des sons sourds ou intenses, étranges et mystérieux.
Les belles lumières de François Menou, générées par des projecteurs à changement de gélatine (et non pas à LED) sont crues, violentes, aux couleurs primaires assumées et très signifiantes.
Les masques de Louis Arène (on se souvient de son beau travail en la matière sur Lucrèce Borgia, salle Richelieu), ses masques fins très différents de ceux utilisés au XVIème siècle en Italie, sans cheveux (pas de signifiant de classe sociale), nous renvoient à notre propre monstruosité : nous avons devant nous des personnages monstrueux, certes, mais ce sont nos caractères humains qui sont dépeints devant nous, dans un impitoyable miroir.
Les costumes magnifiques de Colombe Lauriot Prévost participent également à la vision horrifique du propos général : des tissus usés, élimés, dont on voit toutes les coutures, des fringues poussiéreuses sur des rajouts corporels de mousse, des accessoires vieillots ou anachroniques, tout ceci nous édifie, voire nous effraie.
La robe et l’ombrelle de Dorimène sont à cet égard très parlantes. (L’entrée en scène du personnage est épatante, au cours de laquelle « la demoiselle » fait durer au maximum le suspens concernant la révélation de sa silhouette.)
Autre riche idée : aller jusqu’au bout de l’inversion évoquée ci-dessus : Sganarelle sera joué par une comédienne, la formidable Julie Sicard et Dorimène par le toujours inénarrable et hilarant Christian Hecq.
A leurs côtés trois autres comédiens français participent à cette jouissive mise en scène.
Durant presque une heure et quinze minutes, ils vont nous plonger dans un véritable maëlstrom, ne nous laissant que très peu souffler.
Melles Sicard, Bergé, MM. Hecq, Kamilindi et Lavernhe vont à la fois nous glacer et nous faire hurler de rire.
Mené à un train d’enfer par le metteur en scène, dans une dynamique très « burtonienne », le quintet jouant de façon très physique, très outrée, nous ravit.
Les cinq ne ménagent ni leur énergie, ni leur engagement : la partition est viscérale, le sang, les humeurs couleront, on fera sentir des parfums très intimes…
Tous les cinq, en jouant pour quatre d'entre eux plusieurs personnages, nous rappellent notre appartenance à notre pauvre genre humain, mené par ses pulsions sexuelles, destructrices et dérisoires.
De très grands moments et de grandes scènes de comédie nous sont réservés.
Un sabat rougeoyant d’un trio de bohémiennes fait partie de ceux-ci, nous glaçant, avec un tourbillon chorégraphié au millimètre et des poursuites infernales et sépulcrales.
Une époustouflante énergie est alors dépensée, pour notre plus grand plaisir.
Tout comme pour cette scène de "duel", dans laquelle les lames des couteaux sifflent aux oreilles de Sganarelle.
De la même manière, un banquet final verdâtre va nous sidérer, tout en faisant fonctionner nos zygomatiques à plein régime.
Les amateurs de crème chantilly se régalent… Julie Sicard aussi, j’espère...
Les couteaux seront ressortis, les attributs vont valser, les cris et les hurlements vont retentir…
On rit encore et une dernière fois énormément.
Ce spectacle est conseillé à partir de 15 ans. C’est une farce pour les grands.
Une farce jubilatoire, délicieusement monstrueuse et régressive, furieusement moderne et d’actualité, où l’on comprend combien Louis Arène excelle à mélanger l'humour le plus débridé et le plus jouissif à une parfaite capacité à nous montrer l’effroi et la sidération.
Ce Mariage forcé restera pour moi comme l’un des spectacles-phares incontournables de cette année Molière à la Comédie française.
Il faut absolument et coûte que coûte assister à cette réussite totale !
Un spectacle et une mise en scène de rêve pour illustrer un cauchemar !
Celui que nous montre Molière, et celui que nous « monstre » Louis Arène.
On ira tous au paradigme, surtout quand le grand Jean-Baptiste le renverse et le retourne avec une une force et une délectation véritables.
Ce mariage forcé, c’est celui de Sganarelle, ce vieillard de 53 ans, qui s’est mis en tête d’épouser la belle et toute jeune Dorimène.
Cette idée va aboutir pour lui à un cauchemar, à une obsession, et, appelons un chat un chat, à une névrose : la peur de devenir cocu.
Le renversement de paradigme, c’est le retournement même de la notion de patriarcat.
Dans cette pièce « à sketches », écrite en 1664 dans l’urgence et la hâte, aux emprunts assumés au Tiers-Livre de Rabelais, M. Poquelin a réussi à faire rire ses contemporains avec deux personnages hors du commun pour l’époque : une jeune femme qui devrait se montrer totalement soumise selon les mœurs du temps et qui en réalité fait figure de prédatrice sauvage, et un bourgeois qui, au lieu d’être un macho et un mâle dominant est une pauvre proie.
Pour Dorimène, le mariage sera le symbole de la lutte et de la conquête de la liberté !
Louis Arène, ex-pensionnaire de la maison, et co-patron dorénavant de la compagnie Munstrum théâtre, a reçu pour mission d’Eric Ruf de nous rappeler l’impact qu’avait eu pour Molière la Commedia Dell’arte.
Mission on ne peut plus réussie, avec ce spectacle brillant, fascinant et sidérant (au sens noble du terme), ce spectacle qui va nous plonger au plus profond du cauchemar de cet homme.
Pour ce faire, Louis Arène a eu recours à toute une série de parti-pris plus judicieux les uns que les autres.
L’espace est cauchemardesque : la scénographie que l’on doit au patron du Français évoque un endroit angoissant, glacial, comme une tranchée sous terre, poussiéreuse au possible, un lieu oppressant où l’on n’aimerait pas se retrouver. Un monde tout plein de chausse-trappes et de secrets.
La dramaturgie épatante de Laurent Mulheisen nous rappelle que cette pièce est pour l’auteur l’occasion de faire une synthèse de tous ses personnages.
Pour ce faire, le conseiller littéraire de la Maison n’a pas hésité à saupoudrer le texte de citations empruntées à d’autres chef d’œuvre de Molière.
Le procédé fonctionne à merveille et nous fait beaucoup rire. Quelle belle trouvaille !
La musique et le son de Jean Thevenin seront angoissantes, eux aussi, avec les « trois coups » décalés, des nappes d’infrabasses, des sons sourds ou intenses, étranges et mystérieux.
Les belles lumières de François Menou, générées par des projecteurs à changement de gélatine (et non pas à LED) sont crues, violentes, aux couleurs primaires assumées et très signifiantes.
Les masques de Louis Arène (on se souvient de son beau travail en la matière sur Lucrèce Borgia, salle Richelieu), ses masques fins très différents de ceux utilisés au XVIème siècle en Italie, sans cheveux (pas de signifiant de classe sociale), nous renvoient à notre propre monstruosité : nous avons devant nous des personnages monstrueux, certes, mais ce sont nos caractères humains qui sont dépeints devant nous, dans un impitoyable miroir.
Les costumes magnifiques de Colombe Lauriot Prévost participent également à la vision horrifique du propos général : des tissus usés, élimés, dont on voit toutes les coutures, des fringues poussiéreuses sur des rajouts corporels de mousse, des accessoires vieillots ou anachroniques, tout ceci nous édifie, voire nous effraie.
La robe et l’ombrelle de Dorimène sont à cet égard très parlantes. (L’entrée en scène du personnage est épatante, au cours de laquelle « la demoiselle » fait durer au maximum le suspens concernant la révélation de sa silhouette.)
Autre riche idée : aller jusqu’au bout de l’inversion évoquée ci-dessus : Sganarelle sera joué par une comédienne, la formidable Julie Sicard et Dorimène par le toujours inénarrable et hilarant Christian Hecq.
A leurs côtés trois autres comédiens français participent à cette jouissive mise en scène.
Durant presque une heure et quinze minutes, ils vont nous plonger dans un véritable maëlstrom, ne nous laissant que très peu souffler.
Melles Sicard, Bergé, MM. Hecq, Kamilindi et Lavernhe vont à la fois nous glacer et nous faire hurler de rire.
Mené à un train d’enfer par le metteur en scène, dans une dynamique très « burtonienne », le quintet jouant de façon très physique, très outrée, nous ravit.
Les cinq ne ménagent ni leur énergie, ni leur engagement : la partition est viscérale, le sang, les humeurs couleront, on fera sentir des parfums très intimes…
Tous les cinq, en jouant pour quatre d'entre eux plusieurs personnages, nous rappellent notre appartenance à notre pauvre genre humain, mené par ses pulsions sexuelles, destructrices et dérisoires.
De très grands moments et de grandes scènes de comédie nous sont réservés.
Un sabat rougeoyant d’un trio de bohémiennes fait partie de ceux-ci, nous glaçant, avec un tourbillon chorégraphié au millimètre et des poursuites infernales et sépulcrales.
Une époustouflante énergie est alors dépensée, pour notre plus grand plaisir.
Tout comme pour cette scène de "duel", dans laquelle les lames des couteaux sifflent aux oreilles de Sganarelle.
De la même manière, un banquet final verdâtre va nous sidérer, tout en faisant fonctionner nos zygomatiques à plein régime.
Les amateurs de crème chantilly se régalent… Julie Sicard aussi, j’espère...
Les couteaux seront ressortis, les attributs vont valser, les cris et les hurlements vont retentir…
On rit encore et une dernière fois énormément.
Ce spectacle est conseillé à partir de 15 ans. C’est une farce pour les grands.
Une farce jubilatoire, délicieusement monstrueuse et régressive, furieusement moderne et d’actualité, où l’on comprend combien Louis Arène excelle à mélanger l'humour le plus débridé et le plus jouissif à une parfaite capacité à nous montrer l’effroi et la sidération.
Ce Mariage forcé restera pour moi comme l’un des spectacles-phares incontournables de cette année Molière à la Comédie française.
Il faut absolument et coûte que coûte assister à cette réussite totale !
En vert et contre tous !
Un vert couleur Zad !
Quand Emmanuel Bex compose un passionnant « écolopéra » sur un livret poétique et engagé de Lucie Vérot.
Ou quand la salle tout en bois du TGP est transformée en Zad militante, au service de la nature.
Ou comment proposer un hymne à l’écologie joyeuse, enthousiaste et collective.
On ne présente plus Emmanuel Bex, qu’on a pourtant souvent tort de réduire à son seul (très grand) talent d’organiste de jazz.
Certes, le musicien est l’un des grands maîtres européens du clavier waterfall et des tirettes harmoniques du Hammond B3.
Emmanuel Bex est avant tout un immense compositeur. (On remarquera que je n’accole à dessein aucune étiquette de style au substantif « compositeur »…)
Bex, celui qui arrive toujours là où l’on ne l’attend pas.
Bex l’imprévisible.
Bex, celui qui participe ou initie des projets étonnants, insolites, surprenants, mais toujours passionnants.
Des projets qui rassemblent des musiciens qu’on n’attendrait pas voir jouer un jour ensemble.
Dame, on ne commence pas sans raison une carrière jazz en fondant un groupe comprenant un joueur de steel-drum.
On ne joue pas pour rien avec l’un de nos plus importants dramaturges, David Lescot. (C’était la merveilleuse aventure de La chose commune.)
Aujourd’hui, au Théâtre Gérard-Philippe, dans le cadre du Saint-Denis-Jazz-Club, il a « purement et simplement » composé un opéra écologique.
Lucie Verot, au cours d’ateliers d’écriture et avec ses propres créations littéraires en a signé le livret.
Cette création musicale a un premier grand mérite : rassembler sur scène des musiciens professionnels, et des amateurs très éclairés, qui en auraient certainement beaucoup à remontrer à pas mal d’artistes dont c’est le « métier ».
C’est ainsi qu’aux côtés de Mathias Lévy (violon), Adèle Viret (violoncelle), Maëlle Debrosses (violon alto), Jérémy Bruyère (contrbasse) et François Verly (percussions), la soprano falcon Marion Gomar dirige la chorale La belle Zoé, et le patron dirigeant quant à lui son groupe « dominical » La grande soufflerie.
Nous allons très vite nous rendre compte que sur le plateau, tout ce petit monde se fiche de svoir qui est qui.
Dans un enthousiasme et une cohésion remarquables, dans une énergie de tous les instants, tous au service du projet nous embarquent dans cette ode militante en faveur de la défense de notre planète.
Car c’est bien de cela dont il va s’agir : nous alerter sur les désastres que l’Homme avec un grand H (qui parfois devient très petit, ce H…) fait subir à notre terre.
Tout commence par un dramatique état des lieux.
Au piano et à la direction musicale, Emmanuel Bex lance ses troupes, après une première partie au cours de laquelle, avec le virtuose Mathias Lévy, il nous proposera un magnifique et bouleversant arrangement de l’hymne ukrainien.
Dans une valse primesautière, délicate, enjouée, le chœur nous rappelle de façon jubilatoire et décalée les dramatiques et peut-être irréversibles ravages infligés à Dame Nature.
Une très belle pâte sonore, une véritable cohésion des pupitres vocaux et le grand talent de Marion Gomar nous sautent aux oreilles.
Le chœur nous embarque véritablement dans cette œuvre, porté par la musique du compositeur.
Oui, pour swinguer, ça va swinguer.
Emmanuel Bex nous rappelle avec cette composition l’intérêt qu’il porte à la musique dite « classique » (mais que je n’aime pas les étiquettes…) du début du XXième siècle.
On se souvient de son album de 2011 intitulé Open Gate feat. Béla Bartók.
J’ai retrouvé hier soir ces accords, ces progressions harmoniques d’inspiration très « bartokienne », associés au « chabada » que le pianiste insuffle à cette création.
Ce qu’il nous donne à écouter est passionnant d’originalité et de créativité, servi qu’il est par tous ces musiciens qui nous ravissent à interpréter la musique du patron.
Un patron qui ne ménage pas sa peine, puisque sa direction d’orchestre est très physique : il crie, il tape du pied, arpente le plateau, vocifère, s’emporte, montera sur son tabouret, jouera même avec deux parties très charnues de son individu, (si si…), toujours et complètement dans son sujet.
Un quintet de solistes lyriques nous enchantera à nous faire part des mots de l’auteure, à nous dire ce qui ne va plus et les solutions alternatives à ce désastre annoncé.
Des récitatifs savoureux (notamment sur le désir ou le non-désir de faire des enfants dans ce monde de bruts) nous feront beaucoup rire.
Lucie Vérot viendra en personne nous dire son Cantique des marais, dans lequel elle nous dit son amour de la mangrove, ce biotope particulier, de moins en moins présent dans le monde.
Beaucoup d’émotion nous cueille alors.
Un autre grand moment, cette bossa-nova- « apocalypso » interprétée par l’ensemble La grande soufflerie.
Là encore, le talent du compositeur et arrangeur Bex est parfaitement mis en évidence par cette formation composée de dionysiens enthousiastes.
Et puis ce sera pour terminer L’hymne à demain.
Tous sur scène et dans le public (avec nos petits moyens), tous nous reprendrons en chœur les paroles de la librettiste :
Nous qui hier sommes nés sur terre,
Levons-nous,
Nos lendemains seront plus verts
Rassemblons-nous maintenant
Nous qui sommes le présent.
Un dernier funk endiablé entraînera artistes et spectateurs dans d’intenses déhanchés.
Ce spectacle est de ceux qui font énormément de bien, dans ce monde de grisaille à l’actualité si morose.
Que d’enthousiasme, que d’énergie, que de talents rassemblés, au service d’un projet artistique fédérateur, politique au bon sens du terme, dans lequel le fond et la forme sont associés en terme d’indéniable et incontestable réussite.
Deux dernières questions se posent : ce magnifique projet restera-t-il à l’état de « one-shot », et comment faire en sorte qu’il soit vu et applaudi par beaucoup d’autres spectateurs ?
En vert et contre tous !
Un vert couleur Zad !
Quand Emmanuel Bex compose un passionnant « écolopéra » sur un livret poétique et engagé de Lucie Vérot.
Ou quand la salle tout en bois du TGP est transformée en Zad militante, au service de la nature.
Ou comment proposer un hymne à l’écologie joyeuse, enthousiaste et collective.
On ne présente plus Emmanuel Bex, qu’on a pourtant souvent tort de réduire à son seul (très grand) talent d’organiste de jazz.
Certes, le musicien est l’un des grands maîtres européens du clavier waterfall et des tirettes harmoniques du Hammond B3.
Emmanuel Bex est avant tout un immense compositeur. (On remarquera que je n’accole à dessein aucune étiquette de style au substantif « compositeur »…)
Bex, celui qui arrive toujours là où l’on ne l’attend pas.
Bex l’imprévisible.
Bex, celui qui participe ou initie des projets étonnants, insolites, surprenants, mais toujours passionnants.
Des projets qui rassemblent des musiciens qu’on n’attendrait pas voir jouer un jour ensemble.
Dame, on ne commence pas sans raison une carrière jazz en fondant un groupe comprenant un joueur de steel-drum.
On ne joue pas pour rien avec l’un de nos plus importants dramaturges, David Lescot. (C’était la merveilleuse aventure de La chose commune.)
Aujourd’hui, au Théâtre Gérard-Philippe, dans le cadre du Saint-Denis-Jazz-Club, il a « purement et simplement » composé un opéra écologique.
Lucie Verot, au cours d’ateliers d’écriture et avec ses propres créations littéraires en a signé le livret.
Cette création musicale a un premier grand mérite : rassembler sur scène des musiciens professionnels, et des amateurs très éclairés, qui en auraient certainement beaucoup à remontrer à pas mal d’artistes dont c’est le « métier ».
C’est ainsi qu’aux côtés de Mathias Lévy (violon), Adèle Viret (violoncelle), Maëlle Debrosses (violon alto), Jérémy Bruyère (contrbasse) et François Verly (percussions), la soprano falcon Marion Gomar dirige la chorale La belle Zoé, et le patron dirigeant quant à lui son groupe « dominical » La grande soufflerie.
Nous allons très vite nous rendre compte que sur le plateau, tout ce petit monde se fiche de svoir qui est qui.
Dans un enthousiasme et une cohésion remarquables, dans une énergie de tous les instants, tous au service du projet nous embarquent dans cette ode militante en faveur de la défense de notre planète.
Car c’est bien de cela dont il va s’agir : nous alerter sur les désastres que l’Homme avec un grand H (qui parfois devient très petit, ce H…) fait subir à notre terre.
Tout commence par un dramatique état des lieux.
Au piano et à la direction musicale, Emmanuel Bex lance ses troupes, après une première partie au cours de laquelle, avec le virtuose Mathias Lévy, il nous proposera un magnifique et bouleversant arrangement de l’hymne ukrainien.
Dans une valse primesautière, délicate, enjouée, le chœur nous rappelle de façon jubilatoire et décalée les dramatiques et peut-être irréversibles ravages infligés à Dame Nature.
Une très belle pâte sonore, une véritable cohésion des pupitres vocaux et le grand talent de Marion Gomar nous sautent aux oreilles.
Le chœur nous embarque véritablement dans cette œuvre, porté par la musique du compositeur.
Oui, pour swinguer, ça va swinguer.
Emmanuel Bex nous rappelle avec cette composition l’intérêt qu’il porte à la musique dite « classique » (mais que je n’aime pas les étiquettes…) du début du XXième siècle.
On se souvient de son album de 2011 intitulé Open Gate feat. Béla Bartók.
J’ai retrouvé hier soir ces accords, ces progressions harmoniques d’inspiration très « bartokienne », associés au « chabada » que le pianiste insuffle à cette création.
Ce qu’il nous donne à écouter est passionnant d’originalité et de créativité, servi qu’il est par tous ces musiciens qui nous ravissent à interpréter la musique du patron.
Un patron qui ne ménage pas sa peine, puisque sa direction d’orchestre est très physique : il crie, il tape du pied, arpente le plateau, vocifère, s’emporte, montera sur son tabouret, jouera même avec deux parties très charnues de son individu, (si si…), toujours et complètement dans son sujet.
Un quintet de solistes lyriques nous enchantera à nous faire part des mots de l’auteure, à nous dire ce qui ne va plus et les solutions alternatives à ce désastre annoncé.
Des récitatifs savoureux (notamment sur le désir ou le non-désir de faire des enfants dans ce monde de bruts) nous feront beaucoup rire.
Lucie Vérot viendra en personne nous dire son Cantique des marais, dans lequel elle nous dit son amour de la mangrove, ce biotope particulier, de moins en moins présent dans le monde.
Beaucoup d’émotion nous cueille alors.
Un autre grand moment, cette bossa-nova- « apocalypso » interprétée par l’ensemble La grande soufflerie.
Là encore, le talent du compositeur et arrangeur Bex est parfaitement mis en évidence par cette formation composée de dionysiens enthousiastes.
Et puis ce sera pour terminer L’hymne à demain.
Tous sur scène et dans le public (avec nos petits moyens), tous nous reprendrons en chœur les paroles de la librettiste :
Nous qui hier sommes nés sur terre,
Levons-nous,
Nos lendemains seront plus verts
Rassemblons-nous maintenant
Nous qui sommes le présent.
Un dernier funk endiablé entraînera artistes et spectateurs dans d’intenses déhanchés.
Ce spectacle est de ceux qui font énormément de bien, dans ce monde de grisaille à l’actualité si morose.
Que d’enthousiasme, que d’énergie, que de talents rassemblés, au service d’un projet artistique fédérateur, politique au bon sens du terme, dans lequel le fond et la forme sont associés en terme d’indéniable et incontestable réussite.
Deux dernières questions se posent : ce magnifique projet restera-t-il à l’état de « one-shot », et comment faire en sorte qu’il soit vu et applaudi par beaucoup d’autres spectateurs ?
En vert et contre tous !
Un vert couleur Zad !
Quand Emmanuel Bex compose un passionnant « écolopéra » sur un livret poétique et engagé de Lucie Vérot.
Ou quand la salle tout en bois du TGP est transformée en Zad militante, au service de la nature.
Ou comment proposer un hymne à l’écologie joyeuse, enthousiaste et collective.
On ne présente plus Emmanuel Bex, qu’on a pourtant souvent tort de réduire à son seul (très grand) talent d’organiste de jazz.
Certes, le musicien est l’un des grands maîtres européens du clavier waterfall et des tirettes harmoniques du Hammond B3.
Emmanuel Bex est avant tout un immense compositeur. (On remarquera que je n’accole à dessein aucune étiquette de style au substantif « compositeur »…)
Bex, celui qui arrive toujours là où l’on ne l’attend pas.
Bex l’imprévisible.
Bex, celui qui participe ou initie des projets étonnants, insolites, surprenants, mais toujours passionnants.
Des projets qui rassemblent des musiciens qu’on n’attendrait pas voir jouer un jour ensemble.
Dame, on ne commence pas sans raison une carrière jazz en fondant un groupe comprenant un joueur de steel-drum.
On ne joue pas pour rien avec l’un de nos plus importants dramaturges, David Lescot. (C’était la merveilleuse aventure de La chose commune.)
Aujourd’hui, au Théâtre Gérard-Philippe, dans le cadre du Saint-Denis-Jazz-Club, il a « purement et simplement » composé un opéra écologique.
Lucie Verot, au cours d’ateliers d’écriture et avec ses propres créations littéraires en a signé le livret.
Cette création musicale a un premier grand mérite : rassembler sur scène des musiciens professionnels, et des amateurs très éclairés, qui en auraient certainement beaucoup à remontrer à pas mal d’artistes dont c’est le « métier ».
C’est ainsi qu’aux côtés de Mathias Lévy (violon), Adèle Viret (violoncelle), Maëlle Debrosses (violon alto), Jérémy Bruyère (contrbasse) et François Verly (percussions), la soprano falcon Marion Gomar dirige la chorale La belle Zoé, et le patron dirigeant quant à lui son groupe « dominical » La grande soufflerie.
Nous allons très vite nous rendre compte que sur le plateau, tout ce petit monde se fiche de svoir qui est qui.
Dans un enthousiasme et une cohésion remarquables, dans une énergie de tous les instants, tous au service du projet nous embarquent dans cette ode militante en faveur de la défense de notre planète.
Car c’est bien de cela dont il va s’agir : nous alerter sur les désastres que l’Homme avec un grand H (qui parfois devient très petit, ce H…) fait subir à notre terre.
Tout commence par un dramatique état des lieux.
Au piano et à la direction musicale, Emmanuel Bex lance ses troupes, après une première partie au cours de laquelle, avec le virtuose Mathias Lévy, il nous proposera un magnifique et bouleversant arrangement de l’hymne ukrainien.
Dans une valse primesautière, délicate, enjouée, le chœur nous rappelle de façon jubilatoire et décalée les dramatiques et peut-être irréversibles ravages infligés à Dame Nature.
Une très belle pâte sonore, une véritable cohésion des pupitres vocaux et le grand talent de Marion Gomar nous sautent aux oreilles.
Le chœur nous embarque véritablement dans cette œuvre, porté par la musique du compositeur.
Oui, pour swinguer, ça va swinguer.
Emmanuel Bex nous rappelle avec cette composition l’intérêt qu’il porte à la musique dite « classique » (mais que je n’aime pas les étiquettes…) du début du XXième siècle.
On se souvient de son album de 2011 intitulé Open Gate feat. Béla Bartók.
J’ai retrouvé hier soir ces accords, ces progressions harmoniques d’inspiration très « bartokienne », associés au « chabada » que le pianiste insuffle à cette création.
Ce qu’il nous donne à écouter est passionnant d’originalité et de créativité, servi qu’il est par tous ces musiciens qui nous ravissent à interpréter la musique du patron.
Un patron qui ne ménage pas sa peine, puisque sa direction d’orchestre est très physique : il crie, il tape du pied, arpente le plateau, vocifère, s’emporte, montera sur son tabouret, jouera même avec deux parties très charnues de son individu, (si si…), toujours et complètement dans son sujet.
Un quintet de solistes lyriques nous enchantera à nous faire part des mots de l’auteure, à nous dire ce qui ne va plus et les solutions alternatives à ce désastre annoncé.
Des récitatifs savoureux (notamment sur le désir ou le non-désir de faire des enfants dans ce monde de bruts) nous feront beaucoup rire.
Lucie Vérot viendra en personne nous dire son Cantique des marais, dans lequel elle nous dit son amour de la mangrove, ce biotope particulier, de moins en moins présent dans le monde.
Beaucoup d’émotion nous cueille alors.
Un autre grand moment, cette bossa-nova- « apocalypso » interprétée par l’ensemble La grande soufflerie.
Là encore, le talent du compositeur et arrangeur Bex est parfaitement mis en évidence par cette formation composée de dionysiens enthousiastes.
Et puis ce sera pour terminer L’hymne à demain.
Tous sur scène et dans le public (avec nos petits moyens), tous nous reprendrons en chœur les paroles de la librettiste :
Nous qui hier sommes nés sur terre,
Levons-nous,
Nos lendemains seront plus verts
Rassemblons-nous maintenant
Nous qui sommes le présent.
Un dernier funk endiablé entraînera artistes et spectateurs dans d’intenses déhanchés.
Ce spectacle est de ceux qui font énormément de bien, dans ce monde de grisaille à l’actualité si morose.
Que d’enthousiasme, que d’énergie, que de talents rassemblés, au service d’un projet artistique fédérateur, politique au bon sens du terme, dans lequel le fond et la forme sont associés en terme d’indéniable et incontestable réussite.
Deux dernières questions se posent : ce magnifique projet restera-t-il à l’état de « one-shot », et comment faire en sorte qu’il soit vu et applaudi par beaucoup d’autres spectateurs ?
En vert et contre tous !
Un vert couleur Zad !
Quand Emmanuel Bex compose un passionnant « écolopéra » sur un livret poétique et engagé de Lucie Vérot.
Ou quand la salle tout en bois du TGP est transformée en Zad militante, au service de la nature.
Ou comment proposer un hymne à l’écologie joyeuse, enthousiaste et collective.
On ne présente plus Emmanuel Bex, qu’on a pourtant souvent tort de réduire à son seul (très grand) talent d’organiste de jazz.
Certes, le musicien est l’un des grands maîtres européens du clavier waterfall et des tirettes harmoniques du Hammond B3.
Emmanuel Bex est avant tout un immense compositeur. (On remarquera que je n’accole à dessein aucune étiquette de style au substantif « compositeur »…)
Bex, celui qui arrive toujours là où l’on ne l’attend pas.
Bex l’imprévisible.
Bex, celui qui participe ou initie des projets étonnants, insolites, surprenants, mais toujours passionnants.
Des projets qui rassemblent des musiciens qu’on n’attendrait pas voir jouer un jour ensemble.
Dame, on ne commence pas sans raison une carrière jazz en fondant un groupe comprenant un joueur de steel-drum.
On ne joue pas pour rien avec l’un de nos plus importants dramaturges, David Lescot. (C’était la merveilleuse aventure de La chose commune.)
Aujourd’hui, au Théâtre Gérard-Philippe, dans le cadre du Saint-Denis-Jazz-Club, il a « purement et simplement » composé un opéra écologique.
Lucie Verot, au cours d’ateliers d’écriture et avec ses propres créations littéraires en a signé le livret.
Cette création musicale a un premier grand mérite : rassembler sur scène des musiciens professionnels, et des amateurs très éclairés, qui en auraient certainement beaucoup à remontrer à pas mal d’artistes dont c’est le « métier ».
C’est ainsi qu’aux côtés de Mathias Lévy (violon), Adèle Viret (violoncelle), Maëlle Debrosses (violon alto), Jérémy Bruyère (contrbasse) et François Verly (percussions), la soprano falcon Marion Gomar dirige la chorale La belle Zoé, et le patron dirigeant quant à lui son groupe « dominical » La grande soufflerie.
Nous allons très vite nous rendre compte que sur le plateau, tout ce petit monde se fiche de svoir qui est qui.
Dans un enthousiasme et une cohésion remarquables, dans une énergie de tous les instants, tous au service du projet nous embarquent dans cette ode militante en faveur de la défense de notre planète.
Car c’est bien de cela dont il va s’agir : nous alerter sur les désastres que l’Homme avec un grand H (qui parfois devient très petit, ce H…) fait subir à notre terre.
Tout commence par un dramatique état des lieux.
Au piano et à la direction musicale, Emmanuel Bex lance ses troupes, après une première partie au cours de laquelle, avec le virtuose Mathias Lévy, il nous proposera un magnifique et bouleversant arrangement de l’hymne ukrainien.
Dans une valse primesautière, délicate, enjouée, le chœur nous rappelle de façon jubilatoire et décalée les dramatiques et peut-être irréversibles ravages infligés à Dame Nature.
Une très belle pâte sonore, une véritable cohésion des pupitres vocaux et le grand talent de Marion Gomar nous sautent aux oreilles.
Le chœur nous embarque véritablement dans cette œuvre, porté par la musique du compositeur.
Oui, pour swinguer, ça va swinguer.
Emmanuel Bex nous rappelle avec cette composition l’intérêt qu’il porte à la musique dite « classique » (mais que je n’aime pas les étiquettes…) du début du XXième siècle.
On se souvient de son album de 2011 intitulé Open Gate feat. Béla Bartók.
J’ai retrouvé hier soir ces accords, ces progressions harmoniques d’inspiration très « bartokienne », associés au « chabada » que le pianiste insuffle à cette création.
Ce qu’il nous donne à écouter est passionnant d’originalité et de créativité, servi qu’il est par tous ces musiciens qui nous ravissent à interpréter la musique du patron.
Un patron qui ne ménage pas sa peine, puisque sa direction d’orchestre est très physique : il crie, il tape du pied, arpente le plateau, vocifère, s’emporte, montera sur son tabouret, jouera même avec deux parties très charnues de son individu, (si si…), toujours et complètement dans son sujet.
Un quintet de solistes lyriques nous enchantera à nous faire part des mots de l’auteure, à nous dire ce qui ne va plus et les solutions alternatives à ce désastre annoncé.
Des récitatifs savoureux (notamment sur le désir ou le non-désir de faire des enfants dans ce monde de bruts) nous feront beaucoup rire.
Lucie Vérot viendra en personne nous dire son Cantique des marais, dans lequel elle nous dit son amour de la mangrove, ce biotope particulier, de moins en moins présent dans le monde.
Beaucoup d’émotion nous cueille alors.
Un autre grand moment, cette bossa-nova- « apocalypso » interprétée par l’ensemble La grande soufflerie.
Là encore, le talent du compositeur et arrangeur Bex est parfaitement mis en évidence par cette formation composée de dionysiens enthousiastes.
Et puis ce sera pour terminer L’hymne à demain.
Tous sur scène et dans le public (avec nos petits moyens), tous nous reprendrons en chœur les paroles de la librettiste :
Nous qui hier sommes nés sur terre,
Levons-nous,
Nos lendemains seront plus verts
Rassemblons-nous maintenant
Nous qui sommes le présent.
Un dernier funk endiablé entraînera artistes et spectateurs dans d’intenses déhanchés.
Ce spectacle est de ceux qui font énormément de bien, dans ce monde de grisaille à l’actualité si morose.
Que d’enthousiasme, que d’énergie, que de talents rassemblés, au service d’un projet artistique fédérateur, politique au bon sens du terme, dans lequel le fond et la forme sont associés en terme d’indéniable et incontestable réussite.
Deux dernières questions se posent : ce magnifique projet restera-t-il à l’état de « one-shot », et comment faire en sorte qu’il soit vu et applaudi par beaucoup d’autres spectateurs ?
Un vert couleur Zad !
Quand Emmanuel Bex compose un passionnant « écolopéra » sur un livret poétique et engagé de Lucie Vérot.
Ou quand la salle tout en bois du TGP est transformée en Zad militante, au service de la nature.
Ou comment proposer un hymne à l’écologie joyeuse, enthousiaste et collective.
On ne présente plus Emmanuel Bex, qu’on a pourtant souvent tort de réduire à son seul (très grand) talent d’organiste de jazz.
Certes, le musicien est l’un des grands maîtres européens du clavier waterfall et des tirettes harmoniques du Hammond B3.
Emmanuel Bex est avant tout un immense compositeur. (On remarquera que je n’accole à dessein aucune étiquette de style au substantif « compositeur »…)
Bex, celui qui arrive toujours là où l’on ne l’attend pas.
Bex l’imprévisible.
Bex, celui qui participe ou initie des projets étonnants, insolites, surprenants, mais toujours passionnants.
Des projets qui rassemblent des musiciens qu’on n’attendrait pas voir jouer un jour ensemble.
Dame, on ne commence pas sans raison une carrière jazz en fondant un groupe comprenant un joueur de steel-drum.
On ne joue pas pour rien avec l’un de nos plus importants dramaturges, David Lescot. (C’était la merveilleuse aventure de La chose commune.)
Aujourd’hui, au Théâtre Gérard-Philippe, dans le cadre du Saint-Denis-Jazz-Club, il a « purement et simplement » composé un opéra écologique.
Lucie Verot, au cours d’ateliers d’écriture et avec ses propres créations littéraires en a signé le livret.
Cette création musicale a un premier grand mérite : rassembler sur scène des musiciens professionnels, et des amateurs très éclairés, qui en auraient certainement beaucoup à remontrer à pas mal d’artistes dont c’est le « métier ».
C’est ainsi qu’aux côtés de Mathias Lévy (violon), Adèle Viret (violoncelle), Maëlle Debrosses (violon alto), Jérémy Bruyère (contrbasse) et François Verly (percussions), la soprano falcon Marion Gomar dirige la chorale La belle Zoé, et le patron dirigeant quant à lui son groupe « dominical » La grande soufflerie.
Nous allons très vite nous rendre compte que sur le plateau, tout ce petit monde se fiche de svoir qui est qui.
Dans un enthousiasme et une cohésion remarquables, dans une énergie de tous les instants, tous au service du projet nous embarquent dans cette ode militante en faveur de la défense de notre planète.
Car c’est bien de cela dont il va s’agir : nous alerter sur les désastres que l’Homme avec un grand H (qui parfois devient très petit, ce H…) fait subir à notre terre.
Tout commence par un dramatique état des lieux.
Au piano et à la direction musicale, Emmanuel Bex lance ses troupes, après une première partie au cours de laquelle, avec le virtuose Mathias Lévy, il nous proposera un magnifique et bouleversant arrangement de l’hymne ukrainien.
Dans une valse primesautière, délicate, enjouée, le chœur nous rappelle de façon jubilatoire et décalée les dramatiques et peut-être irréversibles ravages infligés à Dame Nature.
Une très belle pâte sonore, une véritable cohésion des pupitres vocaux et le grand talent de Marion Gomar nous sautent aux oreilles.
Le chœur nous embarque véritablement dans cette œuvre, porté par la musique du compositeur.
Oui, pour swinguer, ça va swinguer.
Emmanuel Bex nous rappelle avec cette composition l’intérêt qu’il porte à la musique dite « classique » (mais que je n’aime pas les étiquettes…) du début du XXième siècle.
On se souvient de son album de 2011 intitulé Open Gate feat. Béla Bartók.
J’ai retrouvé hier soir ces accords, ces progressions harmoniques d’inspiration très « bartokienne », associés au « chabada » que le pianiste insuffle à cette création.
Ce qu’il nous donne à écouter est passionnant d’originalité et de créativité, servi qu’il est par tous ces musiciens qui nous ravissent à interpréter la musique du patron.
Un patron qui ne ménage pas sa peine, puisque sa direction d’orchestre est très physique : il crie, il tape du pied, arpente le plateau, vocifère, s’emporte, montera sur son tabouret, jouera même avec deux parties très charnues de son individu, (si si…), toujours et complètement dans son sujet.
Un quintet de solistes lyriques nous enchantera à nous faire part des mots de l’auteure, à nous dire ce qui ne va plus et les solutions alternatives à ce désastre annoncé.
Des récitatifs savoureux (notamment sur le désir ou le non-désir de faire des enfants dans ce monde de bruts) nous feront beaucoup rire.
Lucie Vérot viendra en personne nous dire son Cantique des marais, dans lequel elle nous dit son amour de la mangrove, ce biotope particulier, de moins en moins présent dans le monde.
Beaucoup d’émotion nous cueille alors.
Un autre grand moment, cette bossa-nova- « apocalypso » interprétée par l’ensemble La grande soufflerie.
Là encore, le talent du compositeur et arrangeur Bex est parfaitement mis en évidence par cette formation composée de dionysiens enthousiastes.
Et puis ce sera pour terminer L’hymne à demain.
Tous sur scène et dans le public (avec nos petits moyens), tous nous reprendrons en chœur les paroles de la librettiste :
Nous qui hier sommes nés sur terre,
Levons-nous,
Nos lendemains seront plus verts
Rassemblons-nous maintenant
Nous qui sommes le présent.
Un dernier funk endiablé entraînera artistes et spectateurs dans d’intenses déhanchés.
Ce spectacle est de ceux qui font énormément de bien, dans ce monde de grisaille à l’actualité si morose.
Que d’enthousiasme, que d’énergie, que de talents rassemblés, au service d’un projet artistique fédérateur, politique au bon sens du terme, dans lequel le fond et la forme sont associés en terme d’indéniable et incontestable réussite.
Deux dernières questions se posent : ce magnifique projet restera-t-il à l’état de « one-shot », et comment faire en sorte qu’il soit vu et applaudi par beaucoup d’autres spectateurs ?
En vert et contre tous !
Un vert couleur Zad !
Quand Emmanuel Bex compose un passionnant « écolopéra » sur un livret poétique et engagé de Lucie Vérot.
Ou quand la salle tout en bois du TGP est transformée en Zad militante, au service de la nature.
Ou comment proposer un hymne à l’écologie joyeuse, enthousiaste et collective.
On ne présente plus Emmanuel Bex, qu’on a pourtant souvent tort de réduire à son seul (très grand) talent d’organiste de jazz.
Certes, le musicien est l’un des grands maîtres européens du clavier waterfall et des tirettes harmoniques du Hammond B3.
Emmanuel Bex est avant tout un immense compositeur. (On remarquera que je n’accole à dessein aucune étiquette de style au substantif « compositeur »…)
Bex, celui qui arrive toujours là où l’on ne l’attend pas.
Bex l’imprévisible.
Bex, celui qui participe ou initie des projets étonnants, insolites, surprenants, mais toujours passionnants.
Des projets qui rassemblent des musiciens qu’on n’attendrait pas voir jouer un jour ensemble.
Dame, on ne commence pas sans raison une carrière jazz en fondant un groupe comprenant un joueur de steel-drum.
On ne joue pas pour rien avec l’un de nos plus importants dramaturges, David Lescot. (C’était la merveilleuse aventure de La chose commune.)
Aujourd’hui, au Théâtre Gérard-Philippe, dans le cadre du Saint-Denis-Jazz-Club, il a « purement et simplement » composé un opéra écologique.
Lucie Verot, au cours d’ateliers d’écriture et avec ses propres créations littéraires en a signé le livret.
Cette création musicale a un premier grand mérite : rassembler sur scène des musiciens professionnels, et des amateurs très éclairés, qui en auraient certainement beaucoup à remontrer à pas mal d’artistes dont c’est le « métier ».
C’est ainsi qu’aux côtés de Mathias Lévy (violon), Adèle Viret (violoncelle), Maëlle Debrosses (violon alto), Jérémy Bruyère (contrbasse) et François Verly (percussions), la soprano falcon Marion Gomar dirige la chorale La belle Zoé, et le patron dirigeant quant à lui son groupe « dominical » La grande soufflerie.
Nous allons très vite nous rendre compte que sur le plateau, tout ce petit monde se fiche de svoir qui est qui.
Dans un enthousiasme et une cohésion remarquables, dans une énergie de tous les instants, tous au service du projet nous embarquent dans cette ode militante en faveur de la défense de notre planète.
Car c’est bien de cela dont il va s’agir : nous alerter sur les désastres que l’Homme avec un grand H (qui parfois devient très petit, ce H…) fait subir à notre terre.
Tout commence par un dramatique état des lieux.
Au piano et à la direction musicale, Emmanuel Bex lance ses troupes, après une première partie au cours de laquelle, avec le virtuose Mathias Lévy, il nous proposera un magnifique et bouleversant arrangement de l’hymne ukrainien.
Dans une valse primesautière, délicate, enjouée, le chœur nous rappelle de façon jubilatoire et décalée les dramatiques et peut-être irréversibles ravages infligés à Dame Nature.
Une très belle pâte sonore, une véritable cohésion des pupitres vocaux et le grand talent de Marion Gomar nous sautent aux oreilles.
Le chœur nous embarque véritablement dans cette œuvre, porté par la musique du compositeur.
Oui, pour swinguer, ça va swinguer.
Emmanuel Bex nous rappelle avec cette composition l’intérêt qu’il porte à la musique dite « classique » (mais que je n’aime pas les étiquettes…) du début du XXième siècle.
On se souvient de son album de 2011 intitulé Open Gate feat. Béla Bartók.
J’ai retrouvé hier soir ces accords, ces progressions harmoniques d’inspiration très « bartokienne », associés au « chabada » que le pianiste insuffle à cette création.
Ce qu’il nous donne à écouter est passionnant d’originalité et de créativité, servi qu’il est par tous ces musiciens qui nous ravissent à interpréter la musique du patron.
Un patron qui ne ménage pas sa peine, puisque sa direction d’orchestre est très physique : il crie, il tape du pied, arpente le plateau, vocifère, s’emporte, montera sur son tabouret, jouera même avec deux parties très charnues de son individu, (si si…), toujours et complètement dans son sujet.
Un quintet de solistes lyriques nous enchantera à nous faire part des mots de l’auteure, à nous dire ce qui ne va plus et les solutions alternatives à ce désastre annoncé.
Des récitatifs savoureux (notamment sur le désir ou le non-désir de faire des enfants dans ce monde de bruts) nous feront beaucoup rire.
Lucie Vérot viendra en personne nous dire son Cantique des marais, dans lequel elle nous dit son amour de la mangrove, ce biotope particulier, de moins en moins présent dans le monde.
Beaucoup d’émotion nous cueille alors.
Un autre grand moment, cette bossa-nova- « apocalypso » interprétée par l’ensemble La grande soufflerie.
Là encore, le talent du compositeur et arrangeur Bex est parfaitement mis en évidence par cette formation composée de dionysiens enthousiastes.
Et puis ce sera pour terminer L’hymne à demain.
Tous sur scène et dans le public (avec nos petits moyens), tous nous reprendrons en chœur les paroles de la librettiste :
Nous qui hier sommes nés sur terre,
Levons-nous,
Nos lendemains seront plus verts
Rassemblons-nous maintenant
Nous qui sommes le présent.
Un dernier funk endiablé entraînera artistes et spectateurs dans d’intenses déhanchés.
Ce spectacle est de ceux qui font énormément de bien, dans ce monde de grisaille à l’actualité si morose.
Que d’enthousiasme, que d’énergie, que de talents rassemblés, au service d’un projet artistique fédérateur, politique au bon sens du terme, dans lequel le fond et la forme sont associés en terme d’indéniable et incontestable réussite.
Deux dernières questions se posent : ce magnifique projet restera-t-il à l’état de « one-shot », et comment faire en sorte qu’il soit vu et applaudi par beaucoup d’autres spectateurs ?
En vert et contre tous !
Un vert couleur Zad !
Quand Emmanuel Bex compose un passionnant « écolopéra » sur un livret poétique et engagé de Lucie Vérot.
Ou quand la salle tout en bois du TGP est transformée en Zad militante, au service de la nature.
Ou comment proposer un hymne à l’écologie joyeuse, enthousiaste et collective.
On ne présente plus Emmanuel Bex, qu’on a pourtant souvent tort de réduire à son seul (très grand) talent d’organiste de jazz.
Certes, le musicien est l’un des grands maîtres européens du clavier waterfall et des tirettes harmoniques du Hammond B3.
Emmanuel Bex est avant tout un immense compositeur. (On remarquera que je n’accole à dessein aucune étiquette de style au substantif « compositeur »…)
Bex, celui qui arrive toujours là où l’on ne l’attend pas.
Bex l’imprévisible.
Bex, celui qui participe ou initie des projets étonnants, insolites, surprenants, mais toujours passionnants.
Des projets qui rassemblent des musiciens qu’on n’attendrait pas voir jouer un jour ensemble.
Dame, on ne commence pas sans raison une carrière jazz en fondant un groupe comprenant un joueur de steel-drum.
On ne joue pas pour rien avec l’un de nos plus importants dramaturges, David Lescot. (C’était la merveilleuse aventure de La chose commune.)
Aujourd’hui, au Théâtre Gérard-Philippe, dans le cadre du Saint-Denis-Jazz-Club, il a « purement et simplement » composé un opéra écologique.
Lucie Verot, au cours d’ateliers d’écriture et avec ses propres créations littéraires en a signé le livret.
Cette création musicale a un premier grand mérite : rassembler sur scène des musiciens professionnels, et des amateurs très éclairés, qui en auraient certainement beaucoup à remontrer à pas mal d’artistes dont c’est le « métier ».
C’est ainsi qu’aux côtés de Mathias Lévy (violon), Adèle Viret (violoncelle), Maëlle Debrosses (violon alto), Jérémy Bruyère (contrbasse) et François Verly (percussions), la soprano falcon Marion Gomar dirige la chorale La belle Zoé, et le patron dirigeant quant à lui son groupe « dominical » La grande soufflerie.
Nous allons très vite nous rendre compte que sur le plateau, tout ce petit monde se fiche de svoir qui est qui.
Dans un enthousiasme et une cohésion remarquables, dans une énergie de tous les instants, tous au service du projet nous embarquent dans cette ode militante en faveur de la défense de notre planète.
Car c’est bien de cela dont il va s’agir : nous alerter sur les désastres que l’Homme avec un grand H (qui parfois devient très petit, ce H…) fait subir à notre terre.
Tout commence par un dramatique état des lieux.
Au piano et à la direction musicale, Emmanuel Bex lance ses troupes, après une première partie au cours de laquelle, avec le virtuose Mathias Lévy, il nous proposera un magnifique et bouleversant arrangement de l’hymne ukrainien.
Dans une valse primesautière, délicate, enjouée, le chœur nous rappelle de façon jubilatoire et décalée les dramatiques et peut-être irréversibles ravages infligés à Dame Nature.
Une très belle pâte sonore, une véritable cohésion des pupitres vocaux et le grand talent de Marion Gomar nous sautent aux oreilles.
Le chœur nous embarque véritablement dans cette œuvre, porté par la musique du compositeur.
Oui, pour swinguer, ça va swinguer.
Emmanuel Bex nous rappelle avec cette composition l’intérêt qu’il porte à la musique dite « classique » (mais que je n’aime pas les étiquettes…) du début du XXième siècle.
On se souvient de son album de 2011 intitulé Open Gate feat. Béla Bartók.
J’ai retrouvé hier soir ces accords, ces progressions harmoniques d’inspiration très « bartokienne », associés au « chabada » que le pianiste insuffle à cette création.
Ce qu’il nous donne à écouter est passionnant d’originalité et de créativité, servi qu’il est par tous ces musiciens qui nous ravissent à interpréter la musique du patron.
Un patron qui ne ménage pas sa peine, puisque sa direction d’orchestre est très physique : il crie, il tape du pied, arpente le plateau, vocifère, s’emporte, montera sur son tabouret, jouera même avec deux parties très charnues de son individu, (si si…), toujours et complètement dans son sujet.
Un quintet de solistes lyriques nous enchantera à nous faire part des mots de l’auteure, à nous dire ce qui ne va plus et les solutions alternatives à ce désastre annoncé.
Des récitatifs savoureux (notamment sur le désir ou le non-désir de faire des enfants dans ce monde de bruts) nous feront beaucoup rire.
Lucie Vérot viendra en personne nous dire son Cantique des marais, dans lequel elle nous dit son amour de la mangrove, ce biotope particulier, de moins en moins présent dans le monde.
Beaucoup d’émotion nous cueille alors.
Un autre grand moment, cette bossa-nova- « apocalypso » interprétée par l’ensemble La grande soufflerie.
Là encore, le talent du compositeur et arrangeur Bex est parfaitement mis en évidence par cette formation composée de dionysiens enthousiastes.
Et puis ce sera pour terminer L’hymne à demain.
Tous sur scène et dans le public (avec nos petits moyens), tous nous reprendrons en chœur les paroles de la librettiste :
Nous qui hier sommes nés sur terre,
Levons-nous,
Nos lendemains seront plus verts
Rassemblons-nous maintenant
Nous qui sommes le présent.
Un dernier funk endiablé entraînera artistes et spectateurs dans d’intenses déhanchés.
Ce spectacle est de ceux qui font énormément de bien, dans ce monde de grisaille à l’actualité si morose.
Que d’enthousiasme, que d’énergie, que de talents rassemblés, au service d’un projet artistique fédérateur, politique au bon sens du terme, dans lequel le fond et la forme sont associés en terme d’indéniable et incontestable réussite.
Deux dernières questions se posent : ce magnifique projet restera-t-il à l’état de « one-shot », et comment faire en sorte qu’il soit vu et applaudi par beaucoup d’autres spectateurs ?
En vert et contre tous !
Un vert couleur Zad !
Quand Emmanuel Bex compose un passionnant « écolopéra » sur un livret poétique et engagé de Lucie Vérot.
Ou quand la salle tout en bois du TGP est transformée en Zad militante, au service de la nature.
Ou comment proposer un hymne à l’écologie joyeuse, enthousiaste et collective.
On ne présente plus Emmanuel Bex, qu’on a pourtant souvent tort de réduire à son seul (très grand) talent d’organiste de jazz.
Certes, le musicien est l’un des grands maîtres européens du clavier waterfall et des tirettes harmoniques du Hammond B3.
Emmanuel Bex est avant tout un immense compositeur. (On remarquera que je n’accole à dessein aucune étiquette de style au substantif « compositeur »…)
Bex, celui qui arrive toujours là où l’on ne l’attend pas.
Bex l’imprévisible.
Bex, celui qui participe ou initie des projets étonnants, insolites, surprenants, mais toujours passionnants.
Des projets qui rassemblent des musiciens qu’on n’attendrait pas voir jouer un jour ensemble.
Dame, on ne commence pas sans raison une carrière jazz en fondant un groupe comprenant un joueur de steel-drum.
On ne joue pas pour rien avec l’un de nos plus importants dramaturges, David Lescot. (C’était la merveilleuse aventure de La chose commune.)
Aujourd’hui, au Théâtre Gérard-Philippe, dans le cadre du Saint-Denis-Jazz-Club, il a « purement et simplement » composé un opéra écologique.
Lucie Verot, au cours d’ateliers d’écriture et avec ses propres créations littéraires en a signé le livret.
Cette création musicale a un premier grand mérite : rassembler sur scène des musiciens professionnels, et des amateurs très éclairés, qui en auraient certainement beaucoup à remontrer à pas mal d’artistes dont c’est le « métier ».
C’est ainsi qu’aux côtés de Mathias Lévy (violon), Adèle Viret (violoncelle), Maëlle Debrosses (violon alto), Jérémy Bruyère (contrbasse) et François Verly (percussions), la soprano falcon Marion Gomar dirige la chorale La belle Zoé, et le patron dirigeant quant à lui son groupe « dominical » La grande soufflerie.
Nous allons très vite nous rendre compte que sur le plateau, tout ce petit monde se fiche de svoir qui est qui.
Dans un enthousiasme et une cohésion remarquables, dans une énergie de tous les instants, tous au service du projet nous embarquent dans cette ode militante en faveur de la défense de notre planète.
Car c’est bien de cela dont il va s’agir : nous alerter sur les désastres que l’Homme avec un grand H (qui parfois devient très petit, ce H…) fait subir à notre terre.
Tout commence par un dramatique état des lieux.
Au piano et à la direction musicale, Emmanuel Bex lance ses troupes, après une première partie au cours de laquelle, avec le virtuose Mathias Lévy, il nous proposera un magnifique et bouleversant arrangement de l’hymne ukrainien.
Dans une valse primesautière, délicate, enjouée, le chœur nous rappelle de façon jubilatoire et décalée les dramatiques et peut-être irréversibles ravages infligés à Dame Nature.
Une très belle pâte sonore, une véritable cohésion des pupitres vocaux et le grand talent de Marion Gomar nous sautent aux oreilles.
Le chœur nous embarque véritablement dans cette œuvre, porté par la musique du compositeur.
Oui, pour swinguer, ça va swinguer.
Emmanuel Bex nous rappelle avec cette composition l’intérêt qu’il porte à la musique dite « classique » (mais que je n’aime pas les étiquettes…) du début du XXième siècle.
On se souvient de son album de 2011 intitulé Open Gate feat. Béla Bartók.
J’ai retrouvé hier soir ces accords, ces progressions harmoniques d’inspiration très « bartokienne », associés au « chabada » que le pianiste insuffle à cette création.
Ce qu’il nous donne à écouter est passionnant d’originalité et de créativité, servi qu’il est par tous ces musiciens qui nous ravissent à interpréter la musique du patron.
Un patron qui ne ménage pas sa peine, puisque sa direction d’orchestre est très physique : il crie, il tape du pied, arpente le plateau, vocifère, s’emporte, montera sur son tabouret, jouera même avec deux parties très charnues de son individu, (si si…), toujours et complètement dans son sujet.
Un quintet de solistes lyriques nous enchantera à nous faire part des mots de l’auteure, à nous dire ce qui ne va plus et les solutions alternatives à ce désastre annoncé.
Des récitatifs savoureux (notamment sur le désir ou le non-désir de faire des enfants dans ce monde de bruts) nous feront beaucoup rire.
Lucie Vérot viendra en personne nous dire son Cantique des marais, dans lequel elle nous dit son amour de la mangrove, ce biotope particulier, de moins en moins présent dans le monde.
Beaucoup d’émotion nous cueille alors.
Un autre grand moment, cette bossa-nova- « apocalypso » interprétée par l’ensemble La grande soufflerie.
Là encore, le talent du compositeur et arrangeur Bex est parfaitement mis en évidence par cette formation composée de dionysiens enthousiastes.
Et puis ce sera pour terminer L’hymne à demain.
Tous sur scène et dans le public (avec nos petits moyens), tous nous reprendrons en chœur les paroles de la librettiste :
Nous qui hier sommes nés sur terre,
Levons-nous,
Nos lendemains seront plus verts
Rassemblons-nous maintenant
Nous qui sommes le présent.
Un dernier funk endiablé entraînera artistes et spectateurs dans d’intenses déhanchés.
Ce spectacle est de ceux qui font énormément de bien, dans ce monde de grisaille à l’actualité si morose.
Que d’enthousiasme, que d’énergie, que de talents rassemblés, au service d’un projet artistique fédérateur, politique au bon sens du terme, dans lequel le fond et la forme sont associés en terme d’indéniable et incontestable réussite.
Deux dernières questions se posent : ce magnifique projet restera-t-il à l’état de « one-shot », et comment faire en sorte qu’il soit vu et applaudi par beaucoup d’autres spectateurs ?