Ses critiques
61 critiques
8/10
Une adaptation déjantée d'un ouvrage totalement décalé, mais qui permet justement d'en restituer la force et la lucidité, de façon souvent plus percutante et pénétrante que la lecture du livre elle-même.
L'excellent travail de mise en scène de Julien Gosselin est le point fort de cette pièce : une scène centrale autour de laquelle gravitent les personnages, qui y entrent et sortent pendant les différentes séquences, avec des jeux de lumière et de projection qui permettent de varier les angles.
Les personnages sont convaincants, justes et capables de basculer en un instant du rire à l'émotion, du poétique au pathétique. Leur énergie est communicative, et cette troupe survitaminée tient la scène pendant les 3h45 de la représentation sans fléchir.
Là où le roman peut vous égarer, la troupe de Julien Gosselin vous prend par la main et vous permet d'en saisir le rythme, les nuances, l'essence. Des sujets tels que la sexualité, omniprésent dans l'ouvrage, sont abordés sans détour, mais c'est pour mieux dépasser ce 1er degré de lecture et comprendre l'analyse de Houellebecq.
Le seul bémol se situe sur certaines séquences de la pièce hystérisées, et tout particulièrement la reprise après l'entracte, où les acteurs s'égosillent sur un fond de musique déchaînée, qui les oblige à crier leur texte sans que cela ne soit justifié par le sens de leur propos, empêche d'entendre ce qu'ils disent et s'avère au final extrêmement désagréable pour le spectateur.
L'excellent travail de mise en scène de Julien Gosselin est le point fort de cette pièce : une scène centrale autour de laquelle gravitent les personnages, qui y entrent et sortent pendant les différentes séquences, avec des jeux de lumière et de projection qui permettent de varier les angles.
Les personnages sont convaincants, justes et capables de basculer en un instant du rire à l'émotion, du poétique au pathétique. Leur énergie est communicative, et cette troupe survitaminée tient la scène pendant les 3h45 de la représentation sans fléchir.
Là où le roman peut vous égarer, la troupe de Julien Gosselin vous prend par la main et vous permet d'en saisir le rythme, les nuances, l'essence. Des sujets tels que la sexualité, omniprésent dans l'ouvrage, sont abordés sans détour, mais c'est pour mieux dépasser ce 1er degré de lecture et comprendre l'analyse de Houellebecq.
Le seul bémol se situe sur certaines séquences de la pièce hystérisées, et tout particulièrement la reprise après l'entracte, où les acteurs s'égosillent sur un fond de musique déchaînée, qui les oblige à crier leur texte sans que cela ne soit justifié par le sens de leur propos, empêche d'entendre ce qu'ils disent et s'avère au final extrêmement désagréable pour le spectateur.
8,5/10
Un huis-clos d'exception, qui tient le spectateur en haleine, entre tension psychologique et réflexions historiques.
Le texte de Ludmilla Razoumovskaïa est délicieux, et on comprend rapidement pourquoi il avait du paraître sulfureux pour l'URSS de l'époque.
Le jeu est magnifiquement servi par une Myriam Boyer magristrale, qui place la pièce à son juste niveau et entraîne dans son sillage les 4 jeunes comédiens - dont 2 sont plus convaincants dans leur rôle que les 2 autres.
Le seul bémol serait à placer au niveau de la mise en scène et des décors : les déplacements ne sont pas suffisamment justifiés, la scénographie peu inspirée, et le plateau pas toujours utilisé de façon optimale.
La pièce reste un régal qui fait frémir et réfléchir, une très belle surprise donc que cette chère Elena.
Le texte de Ludmilla Razoumovskaïa est délicieux, et on comprend rapidement pourquoi il avait du paraître sulfureux pour l'URSS de l'époque.
Le jeu est magnifiquement servi par une Myriam Boyer magristrale, qui place la pièce à son juste niveau et entraîne dans son sillage les 4 jeunes comédiens - dont 2 sont plus convaincants dans leur rôle que les 2 autres.
Le seul bémol serait à placer au niveau de la mise en scène et des décors : les déplacements ne sont pas suffisamment justifiés, la scénographie peu inspirée, et le plateau pas toujours utilisé de façon optimale.
La pièce reste un régal qui fait frémir et réfléchir, une très belle surprise donc que cette chère Elena.
6,5/10
Tous les ingrédients étaient réunis : un texte exigeant mais plein de variations, un trio d'acteurs de grand talent et expérimentés, et un système de décor ingénieux qui donne à chaque début de plan l'aspect d'une photographie, qui prend soudain vie pour laisser l'action se dérouler.
Mais malgré cela, l'ensemble ne prend pas vraiment et la pièce s'installe rapidement dans le faux rythme d'un boulevard chic, oubliant les codes très spécifiques des pièces de Pinter, où tout se passe dans les non-dits et le silences - pourvu que ceux-ci soient habités par les comédiens.
Et justement, si Denis Podalydès est magistral et semble avoir parfaitement appréhendé le rythme pintérien, Laurent Stocker et Léonie Simaga apparaissent beaucoup moins à l'aise avec le jeu si particulier que réclame ce texte. Et les virgules musicales enlevées entre chaque tableau font redescendre la tension que les comédiens essayent de faire grandir au fil du jeu. La scène de fin semble donc badine et légère au lieu d'être le final cruel et cynique que le texte requiert.
Un beau texte, des décors ingénieux mais un jeu trop inégal et une mise en scène trop imprécise donc.
Mais malgré cela, l'ensemble ne prend pas vraiment et la pièce s'installe rapidement dans le faux rythme d'un boulevard chic, oubliant les codes très spécifiques des pièces de Pinter, où tout se passe dans les non-dits et le silences - pourvu que ceux-ci soient habités par les comédiens.
Et justement, si Denis Podalydès est magistral et semble avoir parfaitement appréhendé le rythme pintérien, Laurent Stocker et Léonie Simaga apparaissent beaucoup moins à l'aise avec le jeu si particulier que réclame ce texte. Et les virgules musicales enlevées entre chaque tableau font redescendre la tension que les comédiens essayent de faire grandir au fil du jeu. La scène de fin semble donc badine et légère au lieu d'être le final cruel et cynique que le texte requiert.
Un beau texte, des décors ingénieux mais un jeu trop inégal et une mise en scène trop imprécise donc.
8,5/10
Une pièce captivante, servie par d'excellents comédiens, avec une mise en scène des plus réussies. L'intrigue est tout à fait passionnante, même si elle n'étonnera pas ceux qui ont vu le film 'Les marches du pouvoir', dont le scénariste Beau Willimon s'est inspiré pour écrire cette pièce.
Mais elle est mise en scène de façon si ingénieuse et vivante par Ladislas Chollat, et jouée de façon si convaincante par la troupe emmenée par le duo de choc Raphaël Personnaz - Thierry Frémont, que l'on se régale même lorsqu'on connait le fin mot de l'histoire.
Une fresque fine et percutante des coulisses de la politique, qui fait rire et réfléchir en même temps.
Mais elle est mise en scène de façon si ingénieuse et vivante par Ladislas Chollat, et jouée de façon si convaincante par la troupe emmenée par le duo de choc Raphaël Personnaz - Thierry Frémont, que l'on se régale même lorsqu'on connait le fin mot de l'histoire.
Une fresque fine et percutante des coulisses de la politique, qui fait rire et réfléchir en même temps.
6,5/10
Une pièce qui n'est pas un trésor d'imagination, où l'on retrouve un François Pignon bien terne par rapport à ses homonymes, et où les répliques qui font mouche ne sont pas légion.
Le texte et la mise en scène de Francis Veber n'ont rien de réellement original, et il faut donc s'en remettre au talent, bien réel et souvent jouissif, du collectif d'acteurs réuni sur scène autour de Gérard Jugnot.
Grâce à leur énergie, et malgré des situations assez improbables et des personnages très attendus (quelle vision mysogine des femmes !), la mécanique Veber, huilée au fil des ans, parvient malgré tout à donner au spectacle le rythme nécessaire pour éviter le pire.
Le texte et la mise en scène de Francis Veber n'ont rien de réellement original, et il faut donc s'en remettre au talent, bien réel et souvent jouissif, du collectif d'acteurs réuni sur scène autour de Gérard Jugnot.
Grâce à leur énergie, et malgré des situations assez improbables et des personnages très attendus (quelle vision mysogine des femmes !), la mécanique Veber, huilée au fil des ans, parvient malgré tout à donner au spectacle le rythme nécessaire pour éviter le pire.