Que dire...après Le Porteur d'Histoire on se laisse encore emporter avec délice dans l'univers d'Alexis Michalik.

On reconnait certaines ficelles, il y a peut-être une toute petite longueur à la fin pour raconter l'histoire du kinétographe mais qu'importe. On voyage pendant 1h30 dans le passé, dans le présent, dans l'univers de la magie, du cinéma, ... on est littéralement transporté !
La mise en scène et le rythme sont très soutenus, les acteurs (qui changent parfois de costumes sur scène) sont tous fabuleux, ils passent d'une émotion à une autre en un claquement de doigt, on les suit sourire aux lèvres pendant 1h30, c'est trop court !

J'adore et j'en redemande.

Enfin une pièce qui nous bouscule un peu !
La mise en scène est plutôt sobre.
Le texte est texte fort, il parvient à installer tensions et intensité comme à nous faire rire, bravo.

Par contre beaucoup de thèmes sont abordés (trop ?) : violence, relation père/mère, viol, mort prématuré, passé nazi, rêves de gloire, ...
Peut-être aurait-il mieux valu en aborder moins et approfondir encore plus certains d'entre-eux seulement (je n'ai pas vu le film, je découvrais le texte).

Les acteurs ne trichent pas, les premiers comme les seconds rôles, tous sont saisissant de sincérité, tous ont leur puissance intérieure qu'ils extériorisent à petites goûtes mais avec brutalité.
La présence du piano sur scène (et de jolis morceaux) agrémente notre plaisir.

Avec plus d'un siècle et demi d'avance, L'Affaire de la rue de Lourcine propose la même idée de départ que Deux Hommes Tout Nus qui se joue en ce moment.
Et il semblerait que c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures.

Le texte n'est pas un bijou, du vaudeville sans prétentions mais néanmoins efficace.

Yann Dacosta a choisi des costumes et décors très actuels, hauts de gamme pour représenter ce Labiche et cela fonctionne avec une mise en scène inventive, des comédiens qui se donnent entièrement, des musiciens présents sur scène, bref un bon moment.

Le TOP (Théâtre de l'Ouest Parisien) proposait d'ailleurs en Septembre une répétition ouverte au public de cette pièce, très bonne initiative.
La pièce reprendra en Janvier au Théâtre 13.

La mise en scène est plutôt intelligente même si elle tire essentiellement les ficelles dictées par le texte, mais surtout les décors et costumes sont très travaillés, c'est appréciable pour ressentir l'univers si particulier de Jon Fosse.

Le texte est long, il faut s'y attendre. C'est nécessaire pour installer ce climat et ce questionnement, entre vivants et morts.
Jean-Claude Frissung est très juste, même s'il est parfois difficile de tenir et de faire vivre ce texte seul en scène il parvient à rester sincère à chaque instant, et dès qu'un partenaire (Peter ou leurs femmes respectives par exemple) entre en scène il se révèle touchant, nous offrant de très jolis échanges.

A découvrir

Que dire, tout a déjà été dit... Une pièce contemporaine qui sort de l'ordinaire, fabuleuse à mes yeux.
Une histoire, des histoires, des références à l'Histoire...

Je pense qu'il ne faut pas lutter et vouloir absolument garder le fil car cela va vite et on a pas forcément le temps de se dire "attends du coup on en est où dans l'histoire là", il faut accepter le texte comme il vient et se laisser emporter, tout se recoupe et fini par se reconstruire naturellement.
Au final on ne sait plus où se situe la vérité mais qu'importe (c'est même le but), le texte est somptueux, poétique, il nous transporte, on voyage...

Que dire de la mise en scène, elle parait simple et très travaillée à la fois : mettre en scène un tel texte avec pour simple décor des tabourets, un tableau, et des costumes n'est pas facile, pourtant tout est bien ficelé, tout coule de source, tout est beau.
Mention spéciale pour les jeux de lumière sur les protagonistes.

Quant aux acteurs ils sont impressionnants, ils passent d'un personnage à un autre avec une justesse et même une finesse déconcertante, ils miment, ils parlent plusieurs langues (latin, arabe, ...), ils ont 20 ans puis 60, ... Bref ils participent grandement au voyage et à la poésie de cette pièce.

Un délice.