- Théâtre contemporain
- Théâtre La Bruyère
- Paris 9ème
Quatre Minutes

- Andréa Ferreol
- Pauline Leprince
- Erick Deshors
- Laurent Spielvogel
- Théâtre La Bruyère
- 5, rue La Bruyère
- 75009 Paris
- St-Georges (l.12)
Jenny est accusée d'un crime qu'elle n'a pas commis.
Mais elle a un don : c'est une musicienne surdouée.
Grâce à M Mutze, le gardien, elle rencontre Mme Krûger, professeur de piano à la prison. Entre elles va se nouer une relation forte et subtile. Elles cachent toutes deux secrets et part d'ombre. Elles s'apprivoisent l'une l'autre, comme le prouveront les quatre dernières minutes d'un récital à l'opéra...
Il suffit parfois de 4 minutes pour changer le cours de deux vies.
4 minutes pour que deux femmes que tout sépare, mais qu'une passion commune pour la musique rapproche, se libèrent de l'emprise de leur passé.
4 minutes pour se reconstruire.
Y parviendront-elles ?
4 minutes nous brosse le portrait au couteau de personnages écorchés par la vie, qui ne trouvent leur salut et leur rédemption qu'à travers la musique. Une musique forte et vibrante.
L'avis de la rédaction : Quelle violence !
Nous rentrons dans une prison, sommes nez à nez avec une détenue au passé difficile, impossible à digérer. D'une brutalité inouïe cette femme imprévisible malmène son entourage. Elle détruit tout ce qu'on lui donne.
Nous sommes surpris, choqués, ne savons pas si nous apprécions l'héroïne de cette pièce de théâtre originale qui nous prend aux tripes.
Les acteurs jouent bien, la scène de bagarre du début est particulièrement bien interprétée. Elle nous donne vite le ton. La mise en scène, quant à elle, ajoute de l’intensité à l'intrigue.
C'est prenant mais quelque chose nous gêne. Nous ne sommes pas entièrement conquis malgré la puissance des émotions. Peut-être est-ce trop brutal. Peut-être manque-t-il encore quelques bons mots derrière cette violence.
Une pièce à voir si vous aimez vous faire "bousculer".
Les deux comédiennes principales proposent un jeu très intéressant. Les autres comédiens sont également très bon. Jean-Luc Revol est fidèle à lui même, et à son travail. Une mise en scène raffinée, pleine d'élégance. Les décors sont aussi très bon !
Pièce à voir. Coup de cœur de la rentrée.
La mise en scène est plutôt sobre.
Le texte est texte fort, il parvient à installer tensions et intensité comme à nous faire rire, bravo.
Par contre beaucoup de thèmes sont abordés (trop ?) : violence, relation père/mère, viol, mort prématuré, passé nazi, rêves de gloire, ...
Peut-être aurait-il mieux valu en aborder moins et approfondir encore plus certains d'entre-eux seulement (je n'ai pas vu le film, je découvrais le texte).
Les acteurs ne trichent pas, les premiers comme les seconds rôles, tous sont saisissant de sincérité, tous ont leur puissance intérieure qu'ils extériorisent à petites goûtes mais avec brutalité.
La présence du piano sur scène (et de jolis morceaux) agrémente notre plaisir.
La pièce rencontrera certainement le même clivage. Pour moi, qui ai beaucoup aimé le film, pari réussi avec cette mise en scène de Jean-Luc Revol : l'émotion est là, la tension est constante, l'attention ne faiblit pas. Andréa Ferreol est parfaite et surprenante dans ce rôle de composition, pourtant aux antipodes de sa vraie nature, mais ses yeux jettent des éclairs meurtriers lorsqu'elle s'emporte, derrière ses lunettes d'époque, trop sages...
Pauline Leprince, en "Lisbeth Salander blonde", est à la hauteur d'un rôle exigeant et Erick Deshors, très juste, donne une vraie épaisseur au personnage du gardien, qui participe pleinement au succès d'ensemble. Un vrai régal si vous vous laissez embarquer par cette trame dramatique, toujours sur le fil du rasoir, qui, si elle n'était portée par des acteurs de talent, pourrait basculer dans le pathos, trop, trop...
Cette pièce aura ses aficionados, nombreux, et ne laissera, en tout cas, personne indifférent. Seule la musique ne peut rivaliser avec celle du film, dommage.