Ses critiques
55 critiques
8,5/10
Pièce vue au au TNP Villeurbanne le 2 octobre 2019.
Pierre Notte est un artiste touche à tout : auteur, metteur en scène, acteur, romancier, chanteur et aussi journaliste, formateur et … spectateur de théâtre , et … conférencier pour l’occasion.
Ce saltimbanque a l’esprit malin et l’oeil farceur : un Scapin mâtiné du Baptiste des Enfants du Paradis.
Et de fait, c’est un homme audacieux qui s’aventure dans les contrées de la salle de théâtre pour témoigner de l’effort d’être spectateur. Il observe le rapport unique et exigeant entre les acteurs/le plateau et la salle/le public.
« Le spectateur lui aussi construit une oeuvre ». Il travaille à son œuvre. Il vient là pour ne plus voir la « réalité saturée » du cinéma et de la télévision. Il connaît les artifices du théâtre et s’en nourrit dans une sorte de communion avec les autres spectateurs. Et s’il se laisse aller à la somnolence, c’est déjà « une position presque critique » !
Mais ne vous y trompez pas ! Ce conférencier inclassable a l’art de nous manipuler gentiment et pour notre plus grand plaisir. Son humour parfois tendre, parfois féroce est à voir sans modération.
Pièce que je conseille vivement.
Pierre Notte est un artiste touche à tout : auteur, metteur en scène, acteur, romancier, chanteur et aussi journaliste, formateur et … spectateur de théâtre , et … conférencier pour l’occasion.
Ce saltimbanque a l’esprit malin et l’oeil farceur : un Scapin mâtiné du Baptiste des Enfants du Paradis.
Et de fait, c’est un homme audacieux qui s’aventure dans les contrées de la salle de théâtre pour témoigner de l’effort d’être spectateur. Il observe le rapport unique et exigeant entre les acteurs/le plateau et la salle/le public.
« Le spectateur lui aussi construit une oeuvre ». Il travaille à son œuvre. Il vient là pour ne plus voir la « réalité saturée » du cinéma et de la télévision. Il connaît les artifices du théâtre et s’en nourrit dans une sorte de communion avec les autres spectateurs. Et s’il se laisse aller à la somnolence, c’est déjà « une position presque critique » !
Mais ne vous y trompez pas ! Ce conférencier inclassable a l’art de nous manipuler gentiment et pour notre plus grand plaisir. Son humour parfois tendre, parfois féroce est à voir sans modération.
Pièce que je conseille vivement.
7/10
Le Musée des Beaux-Arts de Lyon et le Musée d'Art Contemporain de Lyon ont eu la bonne idée de dialoguer entre leurs collections pour nous proposer de nous interroger sur les formes et les couleurs d'oeuvres des XXème et XXIème siècles.
Les tableaux présentés ne sont pas forcément des tableaux emblématiques ou majeurs d'artistes mais qu'importe … ils sont tout à fait représentatifs du parcours artistique de cette exposition. Dans la section « Sans y penser », les intentions farcesques et « la contrepèterie visuelle » d'Erik Dietman nous donnent des sculptures/objets pleines d'humour, comme « Pour Munch » 1993-1997 ou « Le nouvel an chinois » 1993-1997. De très beaux monochromes sont largement présents comme « Yellow » 1986 de Phil Sims ou « Le monochrome rouge A5 » de Bernard Aubertin 2015 dont la particularité est d'être en relief. La lumière transfigure l'outrenoir cher à Soulages - oeuvre de 2009. Steven Parrino froisse sa toile bleue « Turning blue » 1988 pour enlever la planéité du monochrome.
Olivier Mosset avec « Escort » 1987 fait réfracter une lumière rose/orange qui jaillit dans l'espace. Olivier Debré, quant à lui, avec « Bleu pâle de Loire » 1976 nous entraîne dans un paysage ligérien au calme soudain basculé de quelques pointes de vert. D'autres territoires sont exposés que ce soit les chemins cartographiques de la communauté aborigène Warlukurlangu 2000 dialoguant avec ceux de Philippe Dereux « La rose des vents » 1964 ; les territoires oniriques de Fred Deux ou ceux revenant d'outre-tombe « Guano » de Judith Reigl 1963-1964. Au final, une thématique intelligente et enrichissante à voir si vous êtes de passage à Lyon jusqu'au 5 janvier 2020.
Les tableaux présentés ne sont pas forcément des tableaux emblématiques ou majeurs d'artistes mais qu'importe … ils sont tout à fait représentatifs du parcours artistique de cette exposition. Dans la section « Sans y penser », les intentions farcesques et « la contrepèterie visuelle » d'Erik Dietman nous donnent des sculptures/objets pleines d'humour, comme « Pour Munch » 1993-1997 ou « Le nouvel an chinois » 1993-1997. De très beaux monochromes sont largement présents comme « Yellow » 1986 de Phil Sims ou « Le monochrome rouge A5 » de Bernard Aubertin 2015 dont la particularité est d'être en relief. La lumière transfigure l'outrenoir cher à Soulages - oeuvre de 2009. Steven Parrino froisse sa toile bleue « Turning blue » 1988 pour enlever la planéité du monochrome.
Olivier Mosset avec « Escort » 1987 fait réfracter une lumière rose/orange qui jaillit dans l'espace. Olivier Debré, quant à lui, avec « Bleu pâle de Loire » 1976 nous entraîne dans un paysage ligérien au calme soudain basculé de quelques pointes de vert. D'autres territoires sont exposés que ce soit les chemins cartographiques de la communauté aborigène Warlukurlangu 2000 dialoguant avec ceux de Philippe Dereux « La rose des vents » 1964 ; les territoires oniriques de Fred Deux ou ceux revenant d'outre-tombe « Guano » de Judith Reigl 1963-1964. Au final, une thématique intelligente et enrichissante à voir si vous êtes de passage à Lyon jusqu'au 5 janvier 2020.
10/10
L'exposition sur Ernest Pignon -Ernest, artiste niçois né en 1942 et travaillant à Paris, a pour objet de nous montrer ses « interventions » de 1966 à 2019 : des affiches dessinées au fusain ou à la pierre noire et collées aux murs des villes. Oui, cet artiste atypique, est bien un « interventionniste ». Il intervient sur des lieux « lieu(x) de vie » bien définis auparavant ; il intervient sur « l'histoire, les souvenirs enfouis, la charge symbolique » des lieux urbains.
Ernest Pignon- Ernest est un fin limier qui scrute l'environnement, analyse l'architecture de la ville, cherche des indices symboliques pour afficher une narration engagée politiquement et socialement. Son univers est sombre et parfois nous plonge dans l'effroi mais la poésie et la vie planent aussi sur ces lieux choisis. Cet artiste, doué, met l'humain au coeur de son œuvre et ose l'éphémère : coller des affiches qui seront condamnées, voire mises en lambeau par des passants. Pionnier de l'art urbain, il commence à dessiner sur du papier journal quand il était militaire en Kabylie. Puis, sur les traces de Maïakovski, il souhaite renouveler les commandes sociales. En 1971, Paris lui commande les Communards. Pour Ernest Pignon-Ernest, il s'agira certes de coller des affiches de Communards morts, mais pas n'importe où, pas n'importe comment ; il faut coller à l'environnement. Et cela donnera ses corps morts, plaqués sur les marches du métro de Charonne. L'émotion nous gagne … Comment montrer les agressions invisibles du travail sur l'homme , comme la pollution ? Ce seront les affiches de l'Homme blessé de Grenoble en 1976. L'émotion nous gagne encore … Ernest Pignon-Ernest sait associer la souffrance subie par les hommes et les lieux d'histoire. Ce sera Calais en 1974, les immigrés à Avignon en 1975, les expulsés à Paris en 1979, le sida avec « Epidémie » à Naples en 1990, la torture avec Maurice Audin à Alger en 2003, les prisonniers de Saint Paul à Lyon en 2012, l'apartheid en Afrique du Sud. L'émotion nous gagne encore et encore …
En dehors des causes sociales actuelles, il élargit sa palette en s'approchant de la mythologie grecque « Prométhée » à Martigues en 1982 ou des icônes chrétiennes comme le Christ ou la Vierge, à Naples, autres symboles de souffrance. Témoigner de la souffrance est essentiel à Ernest Pignon-Ernest, voire serrer la mort au plus près. Mais toujours dans un espace de vie où les femmes bavardent sur des chaises, où les enfants jouent dans les rues. Des lieux accessibles à tous : un coin de rue, un marché, un pont d'autoroute . Mais que serait la souffrance, que serait un lieu de vie, sans nos poètes ? Ernest Pignon-Ernest dit lui-même « quand la poésie refuse d'être un ornement ou une collection d'afféteries formelles, elle garde trace des expériences vécues et des risques pris. Elle dit le réel mais en le révélant plus vaste ». Nos poètes sont aujourd'hui nos icônes païennes. Alors ce seront les affiches de Baudelaire 1978 , de Jean Genet 2006, de Mahmoud Darwich 2009 (affiche qui m'a noué la gorge ; ce poète me manque tant!) et Pasolini « Se torno- Pasolini assassiné » 2015. Un film sur Pasolini vient compléter cette exposition et nous laisse à penser qu'il s'agit peut-être d'un crime d'état. Alors, ne manquez pas cette exposition « Ecce Homo » dans la Grande Chapelle du Palais des Papes. Plus de 400 œuvres d'Ernest Pignon- Ernest (photographies, collages, dessins) vous sont présentées jusqu'au 29 février 2020.
Ernest Pignon- Ernest est un fin limier qui scrute l'environnement, analyse l'architecture de la ville, cherche des indices symboliques pour afficher une narration engagée politiquement et socialement. Son univers est sombre et parfois nous plonge dans l'effroi mais la poésie et la vie planent aussi sur ces lieux choisis. Cet artiste, doué, met l'humain au coeur de son œuvre et ose l'éphémère : coller des affiches qui seront condamnées, voire mises en lambeau par des passants. Pionnier de l'art urbain, il commence à dessiner sur du papier journal quand il était militaire en Kabylie. Puis, sur les traces de Maïakovski, il souhaite renouveler les commandes sociales. En 1971, Paris lui commande les Communards. Pour Ernest Pignon-Ernest, il s'agira certes de coller des affiches de Communards morts, mais pas n'importe où, pas n'importe comment ; il faut coller à l'environnement. Et cela donnera ses corps morts, plaqués sur les marches du métro de Charonne. L'émotion nous gagne … Comment montrer les agressions invisibles du travail sur l'homme , comme la pollution ? Ce seront les affiches de l'Homme blessé de Grenoble en 1976. L'émotion nous gagne encore … Ernest Pignon-Ernest sait associer la souffrance subie par les hommes et les lieux d'histoire. Ce sera Calais en 1974, les immigrés à Avignon en 1975, les expulsés à Paris en 1979, le sida avec « Epidémie » à Naples en 1990, la torture avec Maurice Audin à Alger en 2003, les prisonniers de Saint Paul à Lyon en 2012, l'apartheid en Afrique du Sud. L'émotion nous gagne encore et encore …
En dehors des causes sociales actuelles, il élargit sa palette en s'approchant de la mythologie grecque « Prométhée » à Martigues en 1982 ou des icônes chrétiennes comme le Christ ou la Vierge, à Naples, autres symboles de souffrance. Témoigner de la souffrance est essentiel à Ernest Pignon-Ernest, voire serrer la mort au plus près. Mais toujours dans un espace de vie où les femmes bavardent sur des chaises, où les enfants jouent dans les rues. Des lieux accessibles à tous : un coin de rue, un marché, un pont d'autoroute . Mais que serait la souffrance, que serait un lieu de vie, sans nos poètes ? Ernest Pignon-Ernest dit lui-même « quand la poésie refuse d'être un ornement ou une collection d'afféteries formelles, elle garde trace des expériences vécues et des risques pris. Elle dit le réel mais en le révélant plus vaste ». Nos poètes sont aujourd'hui nos icônes païennes. Alors ce seront les affiches de Baudelaire 1978 , de Jean Genet 2006, de Mahmoud Darwich 2009 (affiche qui m'a noué la gorge ; ce poète me manque tant!) et Pasolini « Se torno- Pasolini assassiné » 2015. Un film sur Pasolini vient compléter cette exposition et nous laisse à penser qu'il s'agit peut-être d'un crime d'état. Alors, ne manquez pas cette exposition « Ecce Homo » dans la Grande Chapelle du Palais des Papes. Plus de 400 œuvres d'Ernest Pignon- Ernest (photographies, collages, dessins) vous sont présentées jusqu'au 29 février 2020.
8,5/10
Compagnie Hercub' à Présence Pasteur – Avignon Au départ, une idée saugrenue, inattendue : un chancelier allemand décide de relocaliser en Allemagne les Juifs émigrés à l'étranger.
Fiction abracadabrante, caustique qui entraîne le spectateur dans un délire, à la découverte d'une cinquantaine de rôles joués seulement par 3 acteurs. La performance de ces acteurs fait merveille. La mise en scène et les accessoires, sans prétention, sont terriblement efficaces , au service d'un texte qui colle à notre réel actuel. Et peut-être aurez-vous la chance comme moi d'assister à cette pièce en compagnie de l'auteur Israël Horovitz, discrètement assis dans un coin de la salle.
Emotion supplémentaire...
Fiction abracadabrante, caustique qui entraîne le spectateur dans un délire, à la découverte d'une cinquantaine de rôles joués seulement par 3 acteurs. La performance de ces acteurs fait merveille. La mise en scène et les accessoires, sans prétention, sont terriblement efficaces , au service d'un texte qui colle à notre réel actuel. Et peut-être aurez-vous la chance comme moi d'assister à cette pièce en compagnie de l'auteur Israël Horovitz, discrètement assis dans un coin de la salle.
Emotion supplémentaire...
6/10
Un adolescent inhibé joue dans un atelier de théâtre le rôle de Cyrano et se confond avec lui pour exprimer son attirance pour la jeune lycéenne dont il s'est éprise.
Les spectateurs ont ovationné le spectacle. Leurs rires fusaient de toutes parts. La performance de l'acteur est bien mis en valeur par l'interprétation de plusieurs personnages. Personnellement les mimiques relatives à chaque personnage m'ont paru bien répétitives.
J'ai moyennement adhéré au spectacle.
Les spectateurs ont ovationné le spectacle. Leurs rires fusaient de toutes parts. La performance de l'acteur est bien mis en valeur par l'interprétation de plusieurs personnages. Personnellement les mimiques relatives à chaque personnage m'ont paru bien répétitives.
J'ai moyennement adhéré au spectacle.