Difficile de décrire la beauté de ce spectacle : prisonniers de ce gigantesque plateau qui tourne, ondule, monte, descend, bascule, six hommes et femmes tentent de se maintenir en équilibre.

Cela donne des tableaux magnifiques dessinés par la force centrifuge, les points d'équilibre, l'attraction terrestre ou la puissance d'un ballant... C'est un spectacle magnifique, entre acrobatie et chorégraphie.
Et si vous êtes d'un naturel suspicieux sur les productions contemporaines, sachez que le spectacle ne dure qu'une heure (hélas) : vous ne prenez pas de grands risques !
Vraiment, courez-y !

A voir aussi avec des enfants à partir de 10 ans.

Réservations prises d'assaut, places chères, théâtre bondé : le Rond Point des grands soirs ! Mais qu'allais-je faire dans cette galère ?

J'ai rarement vu une pièce qui s'écoute autant parler - sauf dans un sketch à mourir de rire des Inconnus il y a quelques années... Mais ici, ce n'est pas une parodie, hélas : cela se veut un drame de l'amour, un vrai, un lourd, avec de la violence, du sexe, des mots sales, et des Je t'aime-je t'aime-je t'aime-je te hais-je te hais-je te hais répétés sur tous les tons. Ri-di-cu-le.

Heureusement, les 4 comédiens sont excellents et arrivent à tenir éveillés les spectateurs par leur simple présence : on se demande d'ailleurs si cette pièce aurait été programmée sans ce casting de rêve ?

Un seul moment à sauver : le chant d'Anaïs Demoustier ! Quelle voix ! Mais ces trois minutes de grâce ne m'ont pas consolée de mes 38 euros.

J'avais vu cette pièce avec Jean-François Balmer, il y a une bonne dizaine d'années : c'était à la fois drôle, poétique et nostalgique, et j'avais donc très envie de signer à nouveau pour cette croisière musicale en transatlantique. Las ! Dussollier nous a mené droit sur l'iceberg et le paquebot a coulé.

Mais pourquoi diable débite-t-il son texte à la vitesse d'un hors-bord en courant partout sur scène comme un rat qui quitte le navire ? Rien de neuf non plus dans cette mise en scène : les musiciens ponctuent le monologue, avec talent, mais c'est tout : chez Balmer, notes et mots s'entremêlaient dans une même respiration. Ca laissait groggy et heureux.

Là, on a juste eu l'impression un tantinet désagréable d'avoir essuyé une tempête. Mon mari aussi s'est endormi !

4 coeurs... pour les musiciens !

J'ai dû passer à côté de quelque chose, et j'en suis désolée. Difficile, peut-être, de réchauffer une salle aux 3/4 vides en ce froid soir d'hiver ? Les comédiens-musiciens sont excellents, mais les airs choisis, certes ravissants, sont plutôt en mode mineur, un peu nostalgiques, et engendrent plus la mélancolie que la gaieté. Entre chaque chant, des dialogues absurdes : mais quand l'absurdité devient système, on s'en lasse. La mise en scène est un peu trop statique, et l'ensemble manque de corps, de fil conducteur fort.

J'ai souvent souri, jamais ri : peut-être n'étais-je pas assez en forme ?
Restera un souvenir de très beaux chants a capella, d'un poétique numéro des doigts, ... mais aussi d'un certain ennui.

Sur un thème assez dérangeant (comment se débarrasser d'amis dont on s'est lassé), cette pièce se rapproche pas mal du Dîner de cons (comme le notait une critique précédemment). Elle est pourtant bien moins enlevée et aurait gagné à être coupée d'une bonne demie heure, sans parler de la fin, bâclée et convenue. Je suis un peu restée de marbre dans toute la première partie, malgré les efforts des trois acteurs, plutôt bons, même s'ils surjouent beaucoup. J'ai fini par me laisser entraîner par la bonne humeur de la salle, ravie de voir ces belles têtes d'affiche en faire des tonnes pour les faire rire.

J'aurais peut-être été moins sévère si on ne nous avait pas fait passer des vessies pour des lanternes, car, à 57 euros la place d'orchestre, cette pièce, qui ne dépasse pas le modeste boulevard, est bien prétentieuse !