Ses critiques
27 critiques
8/10
Cette pièce m’a fait découvrir que Benacquista écrivait pour le théâtre. J’aime beaucoup ses romans et ils se font rares depuis quelques années. C’est donc avec plaisir que j’ai retrouvé son style et son écriture.La qualité du style est très bien servie par la mise en scène et l’interprétation des deux acteurs très justes.
Ils savent très bien nous faire sentir bien la montée de la tension et la manière dont le rapport de force entre les deux hommes ne cesse de s’inverser.
Ils savent très bien nous faire sentir bien la montée de la tension et la manière dont le rapport de force entre les deux hommes ne cesse de s’inverser.
9,5/10
Mettre en scène les forums internet était un défi intéressant et Jeanne Herry a parfaitement su le relever.
Pendant deux heures, 7 comédiens endossent une multitude de personnages ce qui permet de parcourir tous nos comportements en ligne. On passe de l’Ultra moderne solitude à la haine agressive des trolls. On aborde les thèmes du harcèlement, de la pedophilie, du racisme ou de l’arnaque en ligne. Les auteurs ont aussi su jouer sur l’évolution de la langue qui s’associe à nos nouveaux usages. On passe du retraité qui s’exprime en langage châtié et ne maîtrise pas les abréviations, aux fautes de frappes et autres néologismes propres à internet. La mise en scène qui enferme les personnages dans des petites cases et les fait parler aux murs en supprimant les écrans et téléphones est assez judicieuse.
Cela donne un beau spectacle, original qui s’appuie sur un texte à la fois drôle et touchant très bien écrit servi par des comédiens très justes.
Pendant deux heures, 7 comédiens endossent une multitude de personnages ce qui permet de parcourir tous nos comportements en ligne. On passe de l’Ultra moderne solitude à la haine agressive des trolls. On aborde les thèmes du harcèlement, de la pedophilie, du racisme ou de l’arnaque en ligne. Les auteurs ont aussi su jouer sur l’évolution de la langue qui s’associe à nos nouveaux usages. On passe du retraité qui s’exprime en langage châtié et ne maîtrise pas les abréviations, aux fautes de frappes et autres néologismes propres à internet. La mise en scène qui enferme les personnages dans des petites cases et les fait parler aux murs en supprimant les écrans et téléphones est assez judicieuse.
Cela donne un beau spectacle, original qui s’appuie sur un texte à la fois drôle et touchant très bien écrit servi par des comédiens très justes.
9,5/10
« Angels in America » fait partie des pièces mythiques. Je n’avais pas vu la mise en scène française des années 1990..... et je l’ai longtemps regretté. Je ne pouvais rater la version de Desplechin pour la comédie française.
Je ne connais donc pas la version longue de 6 heures, mais celle de Desplechin resserrée en 2 h 30 est bien rythmée et m’a emportée, à part peut être quelques longueurs vers la fin. Les changements de décors fréquents et le jeu en simultané sur deux parties de la scène, sont très cinématographiques et servis par les projections vidéos et les écrans qui se referment et se réduisent comme des fondus au noir théâtraux.
Tout cela reste très sobre, peut être parfois un peu trop mais cela permet de sublimer et de faire ressortir le jeu des acteurs. Vuillermoz est exceptionnel et joue à merveille le rôle de l’immonde avocat Roy Cohn et Clément Hervieu-Leger incarne parfaitement la souffrance et la douleur de Prior Walter se mourant du Sida.
On se retrouve plongé au cœur des années 80, de ces années si sombres et on ne peut s’empêcher de penser à « 120 battements par minutes » et j’ai retrouvé la même tension et la même souffrance mais la pièce s’en éloigne aussi par sa dimension fantastique : des anges y dénoncent le rêve américain et on y croise même des hallucinations des personnages comme Ethel Rosenberg ou un agent de voyage sortant d’un frigo . Tout cela fait un spectacle très fort et très riche et Il m’a fallu un peu de temps pour analyser mes émotions mais plus je prends de recul et plus ce spectacle résonne et livre ses richesses.
Je ne connais donc pas la version longue de 6 heures, mais celle de Desplechin resserrée en 2 h 30 est bien rythmée et m’a emportée, à part peut être quelques longueurs vers la fin. Les changements de décors fréquents et le jeu en simultané sur deux parties de la scène, sont très cinématographiques et servis par les projections vidéos et les écrans qui se referment et se réduisent comme des fondus au noir théâtraux.
Tout cela reste très sobre, peut être parfois un peu trop mais cela permet de sublimer et de faire ressortir le jeu des acteurs. Vuillermoz est exceptionnel et joue à merveille le rôle de l’immonde avocat Roy Cohn et Clément Hervieu-Leger incarne parfaitement la souffrance et la douleur de Prior Walter se mourant du Sida.
On se retrouve plongé au cœur des années 80, de ces années si sombres et on ne peut s’empêcher de penser à « 120 battements par minutes » et j’ai retrouvé la même tension et la même souffrance mais la pièce s’en éloigne aussi par sa dimension fantastique : des anges y dénoncent le rêve américain et on y croise même des hallucinations des personnages comme Ethel Rosenberg ou un agent de voyage sortant d’un frigo . Tout cela fait un spectacle très fort et très riche et Il m’a fallu un peu de temps pour analyser mes émotions mais plus je prends de recul et plus ce spectacle résonne et livre ses richesses.
9/10
Encore une réussite que cette « Histoire d’amour », dernière création d’Alexis Michalik !
On est tout de suite emporté par le rythme vertigineux de l’intrigue. On retrouve le style Michalik : enchaînement rapide des séquences, création d’un décor et d’une ambiance en quelques secondes par des jeux de lumières, de la musique ou quelques accessoires, mélange habile de mélodrame et d’humour et cerise sur le gâteau, les comédiens sont très justes et parfaits. On rit, on pleure et on ne voit pas les 1 h 30 passer et la standing ovation finale est parfaitement méritée...
Mais, petit bémol ... que reste-t-il de tout cela finalement ? Tout va un peu trop vite et les sujets de société ne sont que survolés alors qu’ils auraient mérités d’être creusés. Michalik a renoncé à ses récits emboîtés et à l’utilisation de l’analepse qui était jusque là sa marque de fabrique. C’est bien de se renouveler mais cela laisse un peu plus voir que derrière cette mécanique bien huilé, il n’y a pas grand chose.
En fait, tout dépend de ce qu’on attend d’un spectacle de théâtre : cette pièce est un très bon mélodrame qu’on dévore avec plaisir comme un bon dessert un peu régressif ou un roman d’été sur la plage ... et il ne faut pas bouder ce type de plaisir. Dommage, cependant que cela n’aille pas un peu plus loin et ne nous fasse pas aussi un peu réfléchir (mais ça doit être mon côté prof de lettres qui ressort !)
On est tout de suite emporté par le rythme vertigineux de l’intrigue. On retrouve le style Michalik : enchaînement rapide des séquences, création d’un décor et d’une ambiance en quelques secondes par des jeux de lumières, de la musique ou quelques accessoires, mélange habile de mélodrame et d’humour et cerise sur le gâteau, les comédiens sont très justes et parfaits. On rit, on pleure et on ne voit pas les 1 h 30 passer et la standing ovation finale est parfaitement méritée...
Mais, petit bémol ... que reste-t-il de tout cela finalement ? Tout va un peu trop vite et les sujets de société ne sont que survolés alors qu’ils auraient mérités d’être creusés. Michalik a renoncé à ses récits emboîtés et à l’utilisation de l’analepse qui était jusque là sa marque de fabrique. C’est bien de se renouveler mais cela laisse un peu plus voir que derrière cette mécanique bien huilé, il n’y a pas grand chose.
En fait, tout dépend de ce qu’on attend d’un spectacle de théâtre : cette pièce est un très bon mélodrame qu’on dévore avec plaisir comme un bon dessert un peu régressif ou un roman d’été sur la plage ... et il ne faut pas bouder ce type de plaisir. Dommage, cependant que cela n’aille pas un peu plus loin et ne nous fasse pas aussi un peu réfléchir (mais ça doit être mon côté prof de lettres qui ressort !)
7,5/10
« Les passagers de l’aube » aborde un sujet peu traité au théâtre, et plutôt réservé d’habitude aux films de science fiction pour ados. On navigue entre science, philosophie et métaphysique puisqu’il est question de l’IME ou « expérience de mort imminente ». Et ce sujet est traité assez intelligemment en confrontant tout au long de la pièce les tenants des différentes théories et en mettant en scène les différends scientifiques sur le sujet, même si la fin prend clairement parti, ce qui m’a d’ailleurs un peu gêné, j’aurais préféré une fin plus ouverte et ambiguë, qui ne tranche pas plus que ne le font les connaissances scientifiques actuelles.
Toutefois, cet aspect scientifique n’est pas du tout indigeste car il est intégré à une mise en scène d’une grande de fluidité qui rappelle parfois un peu le style Michalik.
Il y a également un vrai travail de lumières, avec des moments particulièrement réussis durant lesquelles la danse se mêle au théâtre pour faire ressentir une émotion, une violence ou une tension. Les acteurs sont tous très justes et prometteurs.
Malgré tout, j’ai eu un peu de mal à entrer dans la pièce, peut-être parce qu’elle laisse trop de place à une intrigue amoureuse sans grand intérêt. Autant le texte sait être juste quand on aborde la science et la médecine, autant j’ai souvent trouvé que le texte tombait à plat et fonctionnait moins bien pour les relations amoureuses et amicales entre les personnages.
Mais cela n’empêche pas « Les passagers de l’aube » d’être un est un joli spectacle étonnant, sur un sujet original.
Toutefois, cet aspect scientifique n’est pas du tout indigeste car il est intégré à une mise en scène d’une grande de fluidité qui rappelle parfois un peu le style Michalik.
Il y a également un vrai travail de lumières, avec des moments particulièrement réussis durant lesquelles la danse se mêle au théâtre pour faire ressentir une émotion, une violence ou une tension. Les acteurs sont tous très justes et prometteurs.
Malgré tout, j’ai eu un peu de mal à entrer dans la pièce, peut-être parce qu’elle laisse trop de place à une intrigue amoureuse sans grand intérêt. Autant le texte sait être juste quand on aborde la science et la médecine, autant j’ai souvent trouvé que le texte tombait à plat et fonctionnait moins bien pour les relations amoureuses et amicales entre les personnages.
Mais cela n’empêche pas « Les passagers de l’aube » d’être un est un joli spectacle étonnant, sur un sujet original.