Les comédiens et néanmoins auteurs de cette pièce satirique, nous ont concoctés une savoureuse histoire de la Ve république.

C’est très drôle, mais quand on pense que le texte est écrit en reprenant des déclarations de nos Présidents de la République successifs, ça l’est beaucoup moins. La vérité dépasse la fiction. On ne pourrait pas imaginer écrire de telles choses pourtant ce n’est que la triste réalité. C’est enlevé, vif, grinçant et corrosif à souhait. Pas le temps de s’ennuyer. Des projections viennent corroborer et authentifier les propos.

Une relecture de la politique politicienne.

C’est la folle et passionnante épopée des pionniers de l’aviation qui voit triompher Louis Blériot dans la première traversée de la manche en avion.

On s’y croirait tant les comédiens nous font vivre avec fougue et passion la soirée qui précède cet exploit. Tous les acteurs de cette comédie dégagent un tel enthousiasme et un tel dynamisme que l’on est emporté par leur fougue. Ce n’est pas Maxence Gaillard mais bien le personnage qu’il incarne qui est avec nous sur scène.

On peut souligner la mise en scène de Benoit Lavigne qui donne un rythme effréné à cette pièce dans un agréable décor. Je pense que l’on tient là « un incontournable » à voir par tous les publics.

Belle performance de Béatrice Agenin, récompensée par le Molière de la meilleure comédienne en 2020, dans le double rôle de cette comédie de Gérard Savoisien pleine de sensibilité.

L’interprétation, par deux comédiennes, de Marie des Poules et de la dame de Nohant, aurait pu apporter plus de lisibilité et de volume à cette pièce. Arnaud Denis est juste dans le rôle de bourgeois oisif, fils de George Sand. A travers la triste histoire de Marie Caillaud, c’est la difficulté, au XIXe siècle, de se sortir de sa condition quand on est une jeune fermière devenue simple gouvernante.

En ce temps-là, même si on s’élève intellectuellement, on est et l’on reste parmi les gens d’en bas, surtout si on est une femme.

« L’Argent ne fait pas le bonheur » dit-on. Mais y contribue-t-il ? Là est la question. Cette comédie nous fait réfléchir sur la fragilité de l’unité d’une famille pour une histoire de gros sous. C’est bien écrit avec humour et pertinence.

C’est rythmé plein de surprises et rebondissements. Les comédiens sont tous excellents et complètement dans leur rôle. Au cours du déroulement de cette pièce on se met à la place d’un personnage en nous interrogeant sur ce que nous ferions à sa place.

Au premier abord, c’est un parfait divertissement mais qui, en vérité, est un vrai sujet de réflexion.

« Fallait pas le dire », mais pas dire quoi, à qui, et comment ! Ou le dire, mais dire quoi, à qui et comment !! comme dit l’autre « le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté » !?!

Salomé Lelouch a écrit cette comédie sur mesure pour sa mère et son beau-père. Ça sent le vécu quand on voit le naturel avec lequel les comédiens interprètent cette pièce. L’excellent et truculant Pierre Arditi, est comme à son habitude irrésistible. Quant à la dynamique Evelyne Bouix, plus jeune que jamais, elle est parfaite dans le rôle de la femme qui essaie d’exister aux côtés d’un monstre sacré.

Les sketches s’enchainent dans un décor astucieusement transformable. Tous les couples peuvent se reconnaitre dans les sujets abordés aussi bien sensibles que futiles. C’est drôle et philosophique à la fois.