Ses critiques
478 critiques
9,5/10
Magnifique, Dynamique, Réjouissant.
Le misanthrope ou L’atrabilaire amoureux a été joué pour la premier fois au théâtre du Palais Royal le 4 juin 1666. Molière s’inspira du Dyscolos de Ménandre pour créer cette comédie en 4 actes. Molière y critique les mœurs de la cour ; l’hypocrisie, la compromission et la couardise de cette société du paraitre.
Alceste n’aime que la vérité, la sincérité, la franchise sans compromis quitte à blesser ses compères comme Oronte qui le mènera au tribunal. Philinte l’avais pourtant mis en garde :
« Plutôt que de se plaindre des défauts des autres, mieux vaut se montrer indulgent, bienveillant, les prendre pour ce qu'ils sont …. dans une société sans pitié »
Nous sommes étonnés qu’un homme d’une telle droiture soit amoureux de Célimène jeune veuve coquette, frivole, mondaine et superficielle qui représente tout ce qu’il déteste.
Célimène se pliera-t-elle à ses exigences ?
Alceste serai-il prêt à être moins rigoureux ?
L’adaptation et la mise en scène de Thomas Douarec sont un vrai régal.
Les alexandrins résonnent et prennent une grande ampleur, le texte de Molière devient d’une évidente contemporanéité. C’est la modernité de la langue de Molière.
Dans un décor épuré et contemporain, les portables, les selfies, sont de la partie. En fond de plateau, sur un grand écran vidéo, s’affichent les sms ainsi que les images filmées par les portables des protagonistes.
Les costumes sont d’une élégance et d’une esthétique qui ravissent nos yeux.
Tout commence dans une ambiance festive, rock en roll, Célimène se déhanche et se déchaine aux milieux de ses amis, Alceste reste à l’écart, observant le monde d’un air désabusé. Le ton est donné…
Les tableaux s’enchainent rythmés au son de la guitare électrique en live, c’est enthousiasmant, deux heures de pur bonheur.
Ce texte classique est d’une modernité qui nous enchante et nous enthousiasme.
Les comédiens sont excellents, on ressent une grande complicité entre eux. Ils nous amusent, nous captivent et nous entrainent avec grand talent dans cette comédie.
Jean-Charles Chagachbanian, interprète avec grand brio Alceste, séduisant mais sourd aux conseils avisés de Philinte.
Philippe Maymat , incarne merveilleusement Philinte cet ami fidèle parfois désespéré.
Thomas le Douarec, « Oronte » est drolatique et époustouflant, il nous réjouit.
Jeanne Pajon, « Céliméne » vaporeuse et sensuelle nous séduit.
Justine Vultaggio, « Eliante », tendre et prude nous charme et nous émeut.
Rémi Johnsen, marquis, Valérian Béhar-Bonnet, les deux marquis haut en couleur, nous amusent
Caroline Devismes joue avec brio Arsinoé et nous ravie.
Un grand moment de plaisir en compagnie d’une formidable troupe.
Le misanthrope ou L’atrabilaire amoureux a été joué pour la premier fois au théâtre du Palais Royal le 4 juin 1666. Molière s’inspira du Dyscolos de Ménandre pour créer cette comédie en 4 actes. Molière y critique les mœurs de la cour ; l’hypocrisie, la compromission et la couardise de cette société du paraitre.
Alceste n’aime que la vérité, la sincérité, la franchise sans compromis quitte à blesser ses compères comme Oronte qui le mènera au tribunal. Philinte l’avais pourtant mis en garde :
« Plutôt que de se plaindre des défauts des autres, mieux vaut se montrer indulgent, bienveillant, les prendre pour ce qu'ils sont …. dans une société sans pitié »
Nous sommes étonnés qu’un homme d’une telle droiture soit amoureux de Célimène jeune veuve coquette, frivole, mondaine et superficielle qui représente tout ce qu’il déteste.
Célimène se pliera-t-elle à ses exigences ?
Alceste serai-il prêt à être moins rigoureux ?
L’adaptation et la mise en scène de Thomas Douarec sont un vrai régal.
Les alexandrins résonnent et prennent une grande ampleur, le texte de Molière devient d’une évidente contemporanéité. C’est la modernité de la langue de Molière.
Dans un décor épuré et contemporain, les portables, les selfies, sont de la partie. En fond de plateau, sur un grand écran vidéo, s’affichent les sms ainsi que les images filmées par les portables des protagonistes.
Les costumes sont d’une élégance et d’une esthétique qui ravissent nos yeux.
Tout commence dans une ambiance festive, rock en roll, Célimène se déhanche et se déchaine aux milieux de ses amis, Alceste reste à l’écart, observant le monde d’un air désabusé. Le ton est donné…
Les tableaux s’enchainent rythmés au son de la guitare électrique en live, c’est enthousiasmant, deux heures de pur bonheur.
Ce texte classique est d’une modernité qui nous enchante et nous enthousiasme.
Les comédiens sont excellents, on ressent une grande complicité entre eux. Ils nous amusent, nous captivent et nous entrainent avec grand talent dans cette comédie.
Jean-Charles Chagachbanian, interprète avec grand brio Alceste, séduisant mais sourd aux conseils avisés de Philinte.
Philippe Maymat , incarne merveilleusement Philinte cet ami fidèle parfois désespéré.
Thomas le Douarec, « Oronte » est drolatique et époustouflant, il nous réjouit.
Jeanne Pajon, « Céliméne » vaporeuse et sensuelle nous séduit.
Justine Vultaggio, « Eliante », tendre et prude nous charme et nous émeut.
Rémi Johnsen, marquis, Valérian Béhar-Bonnet, les deux marquis haut en couleur, nous amusent
Caroline Devismes joue avec brio Arsinoé et nous ravie.
Un grand moment de plaisir en compagnie d’une formidable troupe.
9/10
Puissant, Violent, Bouleversant.
Aymeri Suarez-Pazos nous offre un texte puissant, fort et brut, dans un langage impulsif, saccadé où les mots vous percent le cœur et vous bouleversent.
Prison est le premier texte d’une trilogie écrite en 2012 et enrichie plus tard à la suite d’entretiens, d’échanges et d’ateliers d’écriture en milieu carcéral menés à la maison d’arrêt d’Angoulême.
Dans Prison nous rencontrons le personnage à la veille de sa probable condamnation à la réclusion criminelle pour des faits commis dans sa minorité, puis dans la nuit qui précèdera sa libération (Prison II – Centrale –), et enfin 10 ans plus tard.
Le personnage nous parle de sa vie, de son enfance, de son adolescence. Une vie qui apparait comme une succession de prisons intérieures dont il faut s’extirper pour être soi, être reconnu et être aimé.
« C’est quoi le truc de la vie qui te fait tout rater, alors que tu fais qu'attendre, qu'attendre, ou chercher, chercher sans voir ? C'est dans le ciel, ils disent, d'autres. Ben oui. Putain. Et moi je suis où »
Une mère morte trop tôt, un père inaccessible aux multiples maitresses qu'il n’aura pas eu le temps de connaitre.
« Des femmes qui passaient comme ça, sans que j'existe, -et moi j'aurais voulu qu’elles n’existent pas ! », un père qui disait « Ce n’est rien c’est mon fils »
Enfermé dans cette jeunesse blessée, douloureuse et incomprise, notre jeune homme essaie de sortir de cet enfermement, de trouver son identité.
Placé de foyer en foyer, ce garçon perdu, se cherchant désespérément, franchira des barrières qui le mèneront en prison.
Au milieu de cet enfer, il y eut tout de même une belle mais éphémère rencontre, Véronique, sa belle-mère.
« J’avais déjà quatorze ans peut-être, j'étais déjà un caïd… elle me disait : qu'est-ce que tu fais, ce n’est pas toi... elle ne cherchait rien avec moi, elle s'intéressait, juste. »
Sur le plateau, une table et une chaise. Avec grand talent, Aymeri Suarez-Pazos joue, manie, déplace, renverse ces éléments avec une énergie fulgurante et nous mène dans les différents lieux du déroulement de ce récit : la prison, la maison, un cinéma, le foyer…
La composition sonore de Charlène Martin intensifie fortement les émotions, les portes de la prison claquent, les paperasses du commissariat s’envolent mais, lorsque la tension devient trop forte, la Tosca de Puccini retentit.
A travers la chorégraphie de Chinatsu Kosakatani, la gestuelle d’Aymeri Suarez-Pazos s’envole, tremble, se tord , s’immobilise dans l’espace pour libérer un corps traumatisé par les angoisses intérieures.
Aymeri Suarez-Pazos est impressionnant, sa présence envahie le plateau, son visage expressif, son jeu puissant nous captivent et nous bouleversent.
Un beau et émouvant moment de théâtre dont nous attendons avec impatience les deux autres chapitres.
Aymeri Suarez-Pazos nous offre un texte puissant, fort et brut, dans un langage impulsif, saccadé où les mots vous percent le cœur et vous bouleversent.
Prison est le premier texte d’une trilogie écrite en 2012 et enrichie plus tard à la suite d’entretiens, d’échanges et d’ateliers d’écriture en milieu carcéral menés à la maison d’arrêt d’Angoulême.
Dans Prison nous rencontrons le personnage à la veille de sa probable condamnation à la réclusion criminelle pour des faits commis dans sa minorité, puis dans la nuit qui précèdera sa libération (Prison II – Centrale –), et enfin 10 ans plus tard.
Le personnage nous parle de sa vie, de son enfance, de son adolescence. Une vie qui apparait comme une succession de prisons intérieures dont il faut s’extirper pour être soi, être reconnu et être aimé.
« C’est quoi le truc de la vie qui te fait tout rater, alors que tu fais qu'attendre, qu'attendre, ou chercher, chercher sans voir ? C'est dans le ciel, ils disent, d'autres. Ben oui. Putain. Et moi je suis où »
Une mère morte trop tôt, un père inaccessible aux multiples maitresses qu'il n’aura pas eu le temps de connaitre.
« Des femmes qui passaient comme ça, sans que j'existe, -et moi j'aurais voulu qu’elles n’existent pas ! », un père qui disait « Ce n’est rien c’est mon fils »
Enfermé dans cette jeunesse blessée, douloureuse et incomprise, notre jeune homme essaie de sortir de cet enfermement, de trouver son identité.
Placé de foyer en foyer, ce garçon perdu, se cherchant désespérément, franchira des barrières qui le mèneront en prison.
Au milieu de cet enfer, il y eut tout de même une belle mais éphémère rencontre, Véronique, sa belle-mère.
« J’avais déjà quatorze ans peut-être, j'étais déjà un caïd… elle me disait : qu'est-ce que tu fais, ce n’est pas toi... elle ne cherchait rien avec moi, elle s'intéressait, juste. »
Sur le plateau, une table et une chaise. Avec grand talent, Aymeri Suarez-Pazos joue, manie, déplace, renverse ces éléments avec une énergie fulgurante et nous mène dans les différents lieux du déroulement de ce récit : la prison, la maison, un cinéma, le foyer…
La composition sonore de Charlène Martin intensifie fortement les émotions, les portes de la prison claquent, les paperasses du commissariat s’envolent mais, lorsque la tension devient trop forte, la Tosca de Puccini retentit.
A travers la chorégraphie de Chinatsu Kosakatani, la gestuelle d’Aymeri Suarez-Pazos s’envole, tremble, se tord , s’immobilise dans l’espace pour libérer un corps traumatisé par les angoisses intérieures.
Aymeri Suarez-Pazos est impressionnant, sa présence envahie le plateau, son visage expressif, son jeu puissant nous captivent et nous bouleversent.
Un beau et émouvant moment de théâtre dont nous attendons avec impatience les deux autres chapitres.
9,5/10
Onirique, Poétique, Attrayant.
Pauline Bureau nous offre une réécriture très contemporaine de Blanche- Neige d’une grande poésie et d’une éblouissante esthétique.
La scénographie d’Emmanuelle Roy et les effets visuels du vidéaste et magicien Clément Debailleul, nous transportent au cœur d’une forêt de bouleaux non désertée par la faune sauvage. Les loups hantent les lieux et viennent un peu nous effrayer dans la brume matinale, les biches nous rendent furtivement visite, la neige tombe dans le silence de la nuit, c’est magique.
Côté cour, entourée d’arbres, une énorme citerne qui se mue par intervalles et devient la chambre de Neige ou le commissariat.
Dans ce décor de rêves et de beauté, Pauline Bureau nous conte avec élégance et délicatesse la magnifique histoire de Neige qui comme Blanche-Neige, meurt et renait plusieurs fois. De fillette, Neige, se transforme en jeune fille au coté de sa mère qui a du mal à se voir vieillir et à voir grandir sa fille.
« Une pièce qui raconte combien c’est dur et beau d’être l’enfant de quelqu’un tout comme d’être le parent de quelqu’un. Et l’on est parfois les deux à la fois ! » P.B
Entre ses cours de danses imposés par sa mère et ses devoirs de math qui l’ennuient, Neige étouffe, un soir elle décide de fuguer et va retrouver d’autres ados dans la forêt.
« Toutes les règles de ma mère s'impriment en moi au fer rouge. ’Ne ris pas si fort’, ‘Ne mets pas de jean’, ‘Qu'est-ce que c'est que ces baskets’…ces règles rentrent dans mes oreilles, trouvent le chemin de ma joie et taillent dedans jour après jour » Neige
Neige a envie de connaitre la vraie vie, de devenir celle qu’elle aimerait être et non celle qui plairait à sa mère mais qu’elle n’aimerait peut-être pas. Elle va découvrir et échanger avec le monde des ados et se faire de vrais amis.
C’est un teen movie contemporain pittoresque : la musique rock, les réseaux sociaux, les portables, le langage des ados, la rave party baignent dans une ambiance de Conte de Grimm, nous sommes dans la foret profonde, il y a les animaux sauvages, le froids, la neige, l’âme de ces grands arbres, l’eau, l’espace, la liberté.
« La forêt, ce n’est pas un paysage. Quand on est dedans, on y est pleinement. Plus je m’enfonçais, plus mon corps se réparait. Petit à petit, elle m’a soigné » Le chasseur
Les images sont époustouflantes les fleurs éclosent sous nos yeux, les loups hurlent, on découvre Neige et ses amis nageant avec volupté en apnée dans la citerne...c'est enchanteur.
Dans cette forêt à la fois protectrice et dangereuse, la mère de Neige vient à sa rencontre. Cette mère directive, pleine de principes, commence douter de ses certitudes...
« On reste les enfants déçus de ceux qui nous ont mis au monde. Et on devient les ascendants fragiles de ceux qui viennent après nous. » La mère
Dans ce joli conte, nous croisons maintes personnages pittoresques, attachants, au parcours de vie singulier et surprenant, entre autre un chasseur hors du commun.
Pauline Bureau nous enchante et nous captive, son écriture est simple, clair, poétique, parfois onirique, parfois très réaliste. Sa mise en scène est dynamique, sa direction d’acteur réglée au diapason.
Les comédiens nous ravissent et nous émeuvent par la justesse de leur jeu et leur talent.
Yann Burlot le père, Camille Garcia Neige, Régis Laroche le chasseur, Tristan Garcia et Sirènes, Marie Nicolle la mère, Anthony Roullier Chris, l’adjoint de l’inspectrice, Claire Toubin Delphine, l’Inspectrice.
Un magnifique spectacle enchanteur et attrayant.
Pauline Bureau nous offre une réécriture très contemporaine de Blanche- Neige d’une grande poésie et d’une éblouissante esthétique.
La scénographie d’Emmanuelle Roy et les effets visuels du vidéaste et magicien Clément Debailleul, nous transportent au cœur d’une forêt de bouleaux non désertée par la faune sauvage. Les loups hantent les lieux et viennent un peu nous effrayer dans la brume matinale, les biches nous rendent furtivement visite, la neige tombe dans le silence de la nuit, c’est magique.
Côté cour, entourée d’arbres, une énorme citerne qui se mue par intervalles et devient la chambre de Neige ou le commissariat.
Dans ce décor de rêves et de beauté, Pauline Bureau nous conte avec élégance et délicatesse la magnifique histoire de Neige qui comme Blanche-Neige, meurt et renait plusieurs fois. De fillette, Neige, se transforme en jeune fille au coté de sa mère qui a du mal à se voir vieillir et à voir grandir sa fille.
« Une pièce qui raconte combien c’est dur et beau d’être l’enfant de quelqu’un tout comme d’être le parent de quelqu’un. Et l’on est parfois les deux à la fois ! » P.B
Entre ses cours de danses imposés par sa mère et ses devoirs de math qui l’ennuient, Neige étouffe, un soir elle décide de fuguer et va retrouver d’autres ados dans la forêt.
« Toutes les règles de ma mère s'impriment en moi au fer rouge. ’Ne ris pas si fort’, ‘Ne mets pas de jean’, ‘Qu'est-ce que c'est que ces baskets’…ces règles rentrent dans mes oreilles, trouvent le chemin de ma joie et taillent dedans jour après jour » Neige
Neige a envie de connaitre la vraie vie, de devenir celle qu’elle aimerait être et non celle qui plairait à sa mère mais qu’elle n’aimerait peut-être pas. Elle va découvrir et échanger avec le monde des ados et se faire de vrais amis.
C’est un teen movie contemporain pittoresque : la musique rock, les réseaux sociaux, les portables, le langage des ados, la rave party baignent dans une ambiance de Conte de Grimm, nous sommes dans la foret profonde, il y a les animaux sauvages, le froids, la neige, l’âme de ces grands arbres, l’eau, l’espace, la liberté.
« La forêt, ce n’est pas un paysage. Quand on est dedans, on y est pleinement. Plus je m’enfonçais, plus mon corps se réparait. Petit à petit, elle m’a soigné » Le chasseur
Les images sont époustouflantes les fleurs éclosent sous nos yeux, les loups hurlent, on découvre Neige et ses amis nageant avec volupté en apnée dans la citerne...c'est enchanteur.
Dans cette forêt à la fois protectrice et dangereuse, la mère de Neige vient à sa rencontre. Cette mère directive, pleine de principes, commence douter de ses certitudes...
« On reste les enfants déçus de ceux qui nous ont mis au monde. Et on devient les ascendants fragiles de ceux qui viennent après nous. » La mère
Dans ce joli conte, nous croisons maintes personnages pittoresques, attachants, au parcours de vie singulier et surprenant, entre autre un chasseur hors du commun.
Pauline Bureau nous enchante et nous captive, son écriture est simple, clair, poétique, parfois onirique, parfois très réaliste. Sa mise en scène est dynamique, sa direction d’acteur réglée au diapason.
Les comédiens nous ravissent et nous émeuvent par la justesse de leur jeu et leur talent.
Yann Burlot le père, Camille Garcia Neige, Régis Laroche le chasseur, Tristan Garcia et Sirènes, Marie Nicolle la mère, Anthony Roullier Chris, l’adjoint de l’inspectrice, Claire Toubin Delphine, l’Inspectrice.
Un magnifique spectacle enchanteur et attrayant.
9/10
Puissant, Poignant, Violent, Bouleversant.
Dennis Kelly auteur dramatique anglais, né en 1970 nous offre un théâtre s’apparentant au IN-YER-FACE, « théâtre coup-de-poing » ou « théâtre de la provocation », forme théâtrale née au Royaume Uni dans les années 1990. Denis Kelly nous conte et affronte des problématiques contemporaines de notre société.
Dans Orphelins, Denis Kelly nous transporte dans un huis clos familial où l’incompréhension, la folie, la violence mais aussi l’amour vont fusionner, nous transpercer et nous clouer sur place.
Helen et Liam sont deux orphelins mal menés dans leur enfance, ballotés de familles d’accueil en foyers. Helen a réussi à construire sa vie avec Danny dont elle a un enfant et en attend un autre. Liam est un être inadapté dans notre société, ayant peu d’estime de soi, déboussolé, porteur de violence.
A soir, Liam couvert de sang fait interruption chez sa sœur Helen et son beau-frère Danny qui s’apprêtaient à festoyer en amoureux.
Que s’est-t-il passé ?
Les explications de Liam sont confuses et incohérentes.
Il dit avoir aidé un jeune homme victime d’une agression. Mais au fil du temps, la tension monte, les non-dits et les mensonges éclosent, la vérité prend forme.
Liam est-il suspect ? S’agit-il d’une vengeance ? d’un crime raciste ?
Helen est aveuglée par les liens fusionnels qui la lient à son frère.
Danny, son époux est atterré et horrifié par les révélations qui fusent peu à peu du discourt de Liam.
Liam est de plus en plus équivoque.
Nos protagonistes vont-ils sortir idem de ce cauchemar ?
Nous sommes empoignés et fortement ébranlés par la découverte et l’escalade de la violence et de l’horreur.
La scénographie en tri-frontale intensifie l’émotion, le quatrième mur est absent, nous sommes au cœur des conflits existentiels qui animent les personnages.
En fond de plateau, la régisseuse, Loreleï Vauclin va nous lire les didascalies qui apportent une certaine distance, une respiration et créent un lien entre la fiction et sa représentation ; ‘ Bonsoir, nous sommes dans l’appartement d’Helen et Danny…’, ‘ Le sang n’est que peinture rouge.’…
Les comédiens sont époustouflants, ils nous bouleversent par la justesse de leur jeu. Tous trois s’observent, se regardent, s’accrochent, se séparent, ils sont perdus dans ce bouillonnement d’atrocités. Dans un rythme cadencé, les mots nous transpercent le cœur, certitudes, hésitations, peurs, silences…
Martin Legro ‘Liam’, nous subjugue. Sa gestuelle, son regard, ses intonations nous inquiètent, nous horrifient et nous attendrissent.
Sophie Lebrun ‘Helen’, nous fascine. Perdue et fragile entre ses deux amours, elle s’efforce de fermer les yeux devant l’évidence pour protéger son frère.
Julien Girard ‘Danny’, nous émeut. Désemparé, choqué, scandalisé par cette abominable tragédie, il ne sait plus à quel saint se vouer pour contenter Helen et ne point renier ses principes et ses valeurs.
Un grand moment de théâtre.
Dennis Kelly auteur dramatique anglais, né en 1970 nous offre un théâtre s’apparentant au IN-YER-FACE, « théâtre coup-de-poing » ou « théâtre de la provocation », forme théâtrale née au Royaume Uni dans les années 1990. Denis Kelly nous conte et affronte des problématiques contemporaines de notre société.
Dans Orphelins, Denis Kelly nous transporte dans un huis clos familial où l’incompréhension, la folie, la violence mais aussi l’amour vont fusionner, nous transpercer et nous clouer sur place.
Helen et Liam sont deux orphelins mal menés dans leur enfance, ballotés de familles d’accueil en foyers. Helen a réussi à construire sa vie avec Danny dont elle a un enfant et en attend un autre. Liam est un être inadapté dans notre société, ayant peu d’estime de soi, déboussolé, porteur de violence.
A soir, Liam couvert de sang fait interruption chez sa sœur Helen et son beau-frère Danny qui s’apprêtaient à festoyer en amoureux.
Que s’est-t-il passé ?
Les explications de Liam sont confuses et incohérentes.
Il dit avoir aidé un jeune homme victime d’une agression. Mais au fil du temps, la tension monte, les non-dits et les mensonges éclosent, la vérité prend forme.
Liam est-il suspect ? S’agit-il d’une vengeance ? d’un crime raciste ?
Helen est aveuglée par les liens fusionnels qui la lient à son frère.
Danny, son époux est atterré et horrifié par les révélations qui fusent peu à peu du discourt de Liam.
Liam est de plus en plus équivoque.
Nos protagonistes vont-ils sortir idem de ce cauchemar ?
Nous sommes empoignés et fortement ébranlés par la découverte et l’escalade de la violence et de l’horreur.
La scénographie en tri-frontale intensifie l’émotion, le quatrième mur est absent, nous sommes au cœur des conflits existentiels qui animent les personnages.
En fond de plateau, la régisseuse, Loreleï Vauclin va nous lire les didascalies qui apportent une certaine distance, une respiration et créent un lien entre la fiction et sa représentation ; ‘ Bonsoir, nous sommes dans l’appartement d’Helen et Danny…’, ‘ Le sang n’est que peinture rouge.’…
Les comédiens sont époustouflants, ils nous bouleversent par la justesse de leur jeu. Tous trois s’observent, se regardent, s’accrochent, se séparent, ils sont perdus dans ce bouillonnement d’atrocités. Dans un rythme cadencé, les mots nous transpercent le cœur, certitudes, hésitations, peurs, silences…
Martin Legro ‘Liam’, nous subjugue. Sa gestuelle, son regard, ses intonations nous inquiètent, nous horrifient et nous attendrissent.
Sophie Lebrun ‘Helen’, nous fascine. Perdue et fragile entre ses deux amours, elle s’efforce de fermer les yeux devant l’évidence pour protéger son frère.
Julien Girard ‘Danny’, nous émeut. Désemparé, choqué, scandalisé par cette abominable tragédie, il ne sait plus à quel saint se vouer pour contenter Helen et ne point renier ses principes et ses valeurs.
Un grand moment de théâtre.
8,5/10
Puissant, Bouleversant, Poignant.
Le Birgit Ensemble tisse des récits politiques, historiques et intimes en explorant les liens entre mémoire individuelle et collective.
En 2017, Mémoire de Sarajevo : « les tableaux se succèdent entre les pourparlers politiques et l'effroyable quotidien du peuple déchiré par la guerre civile en Bosnie »
Dans les ruines d’Athènes : « autour d'une table, le FMI et l'Union Européenne proposent de relever le déficit grec… »
Aujourd’hui Les suppliques : « histoire française entre 1941 et 1944 sous le régime de Vichy. »
Les suppliques désignent des milliers de lettres envoyées par les membres de familles juives françaises ou étrangères au Commissariat général aux questions juives ou au maréchal Pétain lui-même. Celles-ci, espèrent que leurs requêtes seront exaucées. Ces lettres ont été découvertes par l’historien Laurent Joly.
Nous sommes bouleversés par leur puissance qui témoignent de la persécution des juifs sous le régime de Vichy.
Un dur travail d’enquête a été mené par Julie Bertin et Jade Herbulot avec l’aide de Laurent Joly et et d’Aude Vassallo documentaliste pour être au plus près des traces laissées par les victimes disparues. Ces lettres mèneront vers d’autres archives - photos, cartes d’identité, archives préfectorales.
Au travers d' une succession de tableaux, Julie Bertin et Jade Herbulot nous font découvrir le contexte de 6 lettres bouleversantes adressées avec ferveur et espoir aux services administratifs et dirigeants de Vichy ainsi qu'au Maréchal Pétain lui-même.
Tous ont écrit en espérant être entendu.
Édith Schleifer, française et catholique dont l’époux est juif, demande de reprendre leur commerce à son nom...
Gaston Lévy, ancien combattant réclame la liberté des cultes...
Renée Haguenauer, demande la libération de ses deux filles soupçonnées à tort d’avoir voulu passer la frontière...
Alice Gruneba sollicite le retour de sa fille Nelly, arrêtée et déportée par erreur pour le non port de l'étoile jaune...
Léon Kacenelenbogen s’adresse à Pétain en ces termes ‘J'ai commis l’horrible crime de naître en Pologne…’
Charlotte Lewin écrit à 17ans une supplique à Pétain après la déportation de ses parents...
Les réponses du CGQJ sont identiques, brèves et sans appels. Ce sont les forces de l’occupation qui ont le dernier mot.
Nous sommes consternés, ébranlés et horrifiés par ces révélations.
La mise en scène, sous le regard de Thierry Thieû Niang, est orchestrée avec minutie et grand talent, les tableaux s’enchainent, nous captivent et nous déconcertent.
La scène est bi-frontale, côté jardin, un poste de TSF diffusera les directives et les lois anti-juives, coté cour le bureau de l’administration, des cartons d’archives…
Nous faisons connaissance avec ces hommes et ces femmes dans leur intimité. Les comédiens Gilles Privat, Marie Bunel, Salomé Ayache et Pascal Cesari nous transportent avec grand brio, délicatesse et émotions à travers les fragments de vie familiale et privée. Ils enchainent avec brio une multitude de rôles, c’est vivant, captivant, éloquent et poignant.
Le Birgit Ensemble tisse des récits politiques, historiques et intimes en explorant les liens entre mémoire individuelle et collective.
En 2017, Mémoire de Sarajevo : « les tableaux se succèdent entre les pourparlers politiques et l'effroyable quotidien du peuple déchiré par la guerre civile en Bosnie »
Dans les ruines d’Athènes : « autour d'une table, le FMI et l'Union Européenne proposent de relever le déficit grec… »
Aujourd’hui Les suppliques : « histoire française entre 1941 et 1944 sous le régime de Vichy. »
Les suppliques désignent des milliers de lettres envoyées par les membres de familles juives françaises ou étrangères au Commissariat général aux questions juives ou au maréchal Pétain lui-même. Celles-ci, espèrent que leurs requêtes seront exaucées. Ces lettres ont été découvertes par l’historien Laurent Joly.
Nous sommes bouleversés par leur puissance qui témoignent de la persécution des juifs sous le régime de Vichy.
Un dur travail d’enquête a été mené par Julie Bertin et Jade Herbulot avec l’aide de Laurent Joly et et d’Aude Vassallo documentaliste pour être au plus près des traces laissées par les victimes disparues. Ces lettres mèneront vers d’autres archives - photos, cartes d’identité, archives préfectorales.
Au travers d' une succession de tableaux, Julie Bertin et Jade Herbulot nous font découvrir le contexte de 6 lettres bouleversantes adressées avec ferveur et espoir aux services administratifs et dirigeants de Vichy ainsi qu'au Maréchal Pétain lui-même.
Tous ont écrit en espérant être entendu.
Édith Schleifer, française et catholique dont l’époux est juif, demande de reprendre leur commerce à son nom...
Gaston Lévy, ancien combattant réclame la liberté des cultes...
Renée Haguenauer, demande la libération de ses deux filles soupçonnées à tort d’avoir voulu passer la frontière...
Alice Gruneba sollicite le retour de sa fille Nelly, arrêtée et déportée par erreur pour le non port de l'étoile jaune...
Léon Kacenelenbogen s’adresse à Pétain en ces termes ‘J'ai commis l’horrible crime de naître en Pologne…’
Charlotte Lewin écrit à 17ans une supplique à Pétain après la déportation de ses parents...
Les réponses du CGQJ sont identiques, brèves et sans appels. Ce sont les forces de l’occupation qui ont le dernier mot.
Nous sommes consternés, ébranlés et horrifiés par ces révélations.
La mise en scène, sous le regard de Thierry Thieû Niang, est orchestrée avec minutie et grand talent, les tableaux s’enchainent, nous captivent et nous déconcertent.
La scène est bi-frontale, côté jardin, un poste de TSF diffusera les directives et les lois anti-juives, coté cour le bureau de l’administration, des cartons d’archives…
Nous faisons connaissance avec ces hommes et ces femmes dans leur intimité. Les comédiens Gilles Privat, Marie Bunel, Salomé Ayache et Pascal Cesari nous transportent avec grand brio, délicatesse et émotions à travers les fragments de vie familiale et privée. Ils enchainent avec brio une multitude de rôles, c’est vivant, captivant, éloquent et poignant.