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Claudine Arrazat
Claudine Arrazat
Mini-Molière du Critique
100 ans
18 espions
espionner Ne plus espionner
Son blog : http://www.critiquetheatreclau.com/.
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Ses critiques

478 critiques
Oh les beaux jours

Oh les beaux jours

8,5/10
2
Puissant, Bouleversant, Insolite, Drolatique.

Après En attendant Godot (1951), Fin de partie (1957), dans Oh! les beaux jours (1961) Beckett nous offre enfin un personnage féminin Winnie. Oh! les beaux jours fut d'abord écrit en anglais puis traduit un an plus tard en français par Beckett lui-même, chemin inverse d' En attendant Godot.

La pièce fut jouée pour la première fois en octobre 1963, mise en scène par Roger Blin au théâtre de l’Odéon, avec Jean-Louis Barrault dans le rôle de Willie et Madeleine Renaud dans celui de Winnie.

Une sonnerie stridente résonne, sur scène Winnie, jouée avec brio par Véronique Boulanger, apparait le corps enlisé dans le sable jusqu’à la taille. Elle se réveille doucement, se sent légère et heureuse, elle prie puis vaque à ses occupations ignorant son ensablement. Elle farfouille dans son sac, en sort une triade d’objets, sa brosse à dent, son maquillage, un revolver... Elle épilogue sur la vie, s'adresse à son tendre Willie

« Il y a si peu qu'on puisse dire. On dit tout. Tout ce qu'on peut. Et pas un mot de vrai nulle part »

Willie interprété avec talent par Jérôme Keen, lit impassiblement son journal, il rampe autour d’elle, cherche un point d’ombre, on ne le voit ni ne l'entends…. Willie est indispensable à Winnie, elle a besoin de lui pour continuer sa journée, peu importe qu'il lui réponde, il faut qu’il soit présent, qu'il l'entende et l’écoute face à sa solitude.

Les jours se suivent et se répètent, c’est un interminable recommencement. Sonnerie du levé puis du coucher puis à nouveau du levé....

« certaines jours passent, sans retour, ça sonne, pour le sommeil, et rien ou presque rien de dit »

Winnie reste optimiste et s’émerveille d’un petit bonheur de chaque jour. Winnie est bien vivante, on lui pardonnerait de sombrer mais non, Winnie se raccroche à la vie malgré son ensablement….

“ Oh le beau jour encore que ça aura été... Encore un... Après tout. ”

Au deuxième acte, Winnie s’enlise de plus en plus, elle est aspirée par la terre. Elle ne peut plus bouger la tête, ses bras sont emprisonnés dans le sol, ses petits objets intimes ont regagnés son sac, le revolver est posé prés d'elle. Elle se souvient de sa vie, elle évoque ses souvenirs…Winnie reste digne devant la souffrance et la déchéance.

« Avoir été toujours celle que je suis - et être si différente de celle que j'étais. »

“ Tiens-toi, Winnie ”, se dit-elle, “ advienne que pourra, tiens-toi. ”

Willie apparait en costume de ville, il essaie de se hisser sur le mamelon, veut-il toucher le visage de Winnie ou prendre le revolver?

Un texte tragique et bouleversant qui ne manque pas d'ironie, le sujet est grave mais nous avons souvent le sourire aux lèvres. Un questionnement sur la condition humaine, une belle réflexion philosophique qui illustre bien le théâtre de l'absurde.

Véronique Boulanger est une magnifique Winnie, ses mimiques, ses intonations, ses inclinaisons de tête et ses silences, nous tiennent en haleine, nous captivent et nous émeuvent.

Un moment de théâtre intense en compagnie de talentueux comédiens.
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Nuit d'octobre

Nuit d'octobre

8,5/10
5
Percutant, Bouleversant, Éloquent.

Depuis les années 1950, les algériens sont parqués dans les bidonvilles en banlieue parisienne. Depuis 1954, la guerre pour l'indépendance sévit en Algérie. Le 5 octobre1961, un communiqué de la préfecture de police de Paris dirigée par Maurice Papon, ordonne un couvre-feu pour les algériens de 20H30 à 5H30 du matin. Décision impliquant entre autres, de grandes difficultés pour que ces hommes et ces femmes puissent se rendre au travail librement.

Le 17 octobre lors d’une manifestation pacifiste à l’appel du FLN réunissant 30 mille algériens, un massacre eu lieu. Des centaines d’algériens sont tabassés, tués et certains jetés dans la Seine pieds et poings liés. Massacre non reconnu par la France et évènement des plus controversé et débattu de l’histoire.

Myriam Boudenia et Louise Vignaud ne souhaitent point témoigner ou documenter ce drame. « il y a pour cela de nombreux livres et de nombreuses recherches (Paulette Péju ou de Monique Hervo, Paulette Péju , Jean-Luc Einaudi ). »

A travers des faits réels, elles renouent avec la fiction pour pouvoir dire ce qui ne se dit pas. Comment représenter l’horreur ?

Myriam Boudenia et Louise Vignaunous nous mènent à la rencontre

*des Harkis de la goutte d’or utilisés par la préfecture de police pour interroger et torturer les algériens du FLN, un fratricide…

*de Fatima Bedar, jeune fille de 15 ans noyée le 17 octobre et déclarée suicidée par la préfecture...

*de Brigitte Lainé archiviste mise au placard après avoir témoigné contre Maurice Papon en1999.

La pièce commence dans une pharmacie restée ouverte cette nuit-là sur le boulevard St Michel. Des blessés vont y être emmenés, c’est antichambre de l’horreur. Dans les rues le massacre commence, c'est un bain de sang.

Ce crime d’état nous est présenté en trois grands chapitres :

La différence: les atrocités du 17 oct...

Le silence : le 22 oct. de cette même année Ray Charles vient en concert à Paris, comme s’il ne s’était rien passé… plus de deux décennies de silence suivront ces événements.

La nuit: Comment vivre avec les disparus qui ne sont pas reconnus ?

Les histoires se suivent, s’enchevêtrent, se complètent, toutefois malgré la profondeur et l’importance des détails et des bifurcations (la bombe atomique de 1960 ou les 9 morts du métro Charonne en 1992 ..), c’est parfois un peu difficile à suivre la trame du récit.

Myriam Boudenia et Louise Vignau nous offrent un moment de théâtre où la vérité nous fait frémir et nous épouvante. Merci de nous remémorer cette histoire, qu’il ne faut point oublier.

Comment ne pas être bouleversé par ce père venant reconnaitre la dépouille de sa fille Nour dans ce commissariat où les hommes sont traités avec dédain comme des numéros. De cette scène sans geste brutal et sans cri émane une violence insupportable.

Tout au long de ce drame, la scénographie Irène Vignaud, sobre et astucieuse, constituée de placards mobiles, nous transporte un clin d’œil de l’office pharmaceutique, au commissariat, à usine, dans la rue, dans une cuisine, au bureau des archives, à la morgue…

Nous allons à l'encontre des bourreaux et des victimes, des engagés et des lâches et de tous ces êtres qui ont traversés cette tuerie.

Les lumières de Julie-Lola Lanteri et le son Orane Duclos intensifient les émotions.

Les comédiens jouent chacun plusieurs rôles et passent de l’un à l’autre avec aisance et talent. Un petit plus pour Yasmine Hadj Ali Zohra qui incarne cette jeune fille, Nour, avec grande justesse et brio.

Merci à tous.
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Andromaque

Andromaque

8/10
25
La mise en scène de Stephane Braunscweig fait ressortir l’horreur et la puissance de la guerre. Oreste, Hermione, Andromaque et Pyrrhus pris dans une chaine amoureuse sans issue, sont avant tout Grecs ou Troyens, vainqueurs ou vaincus, dévastés par les atrocités des affrontements et la douleur de la perte des leurs.

Pyrrhus, fils d’Achille, aime Andromaque sa prisonnière, «la troyenne », qui aime passionnément son époux Hector tué à la guerre de Troie par Achille. Achille, qui atteint peu après par une flèche de Paris au talon trouva lui aussi la mort.

Oreste fils d’Agamemnon aime Hermione sa cousine, fille d’Hélène et de Ménéla mais Hermione aime Pyrrhus, roi d’Epire à qui elle a été promise en récompense du courage et des exploits du guerrier.

Pour aggraver le tout, Oreste demande à Pyrrhus de lui livrer Astyanax fils d’Andromaque et d’Hector. Il désire tuer l'enfant de peur que plus tard, il se rebelle contre les Grecs pour venger son père et les Troyens.

Une scénographie épurée est percutante, une table et deux chaises renversées sur un sol rouge étincelant qui au premier regard évoque une mare de sang.

Les comédiens vêtus de couleur sombres se meuvent, glissent, tombent et se relèvent dans cette mer sanguinolente.

A travers cette mise en scène et la puissance du texte de Racine, résonnent la violence des conflits guerriers actuels : en Ukraine, au Hamas...

Bénédicte Cerutti interprète Andromaque le cœur brisé et inconsolable des horreurs de la guerre et de la perte de son époux Hector.

Alexandes Pallu en treillis militaire, incarne Pyrrhus, puissant et vaillant guerrier revenant vainqueur de la guerre de Troie. Prêt à abandonner Hermione sa promise pour Andromaque sa captive.

Pierric Plathier ‘Oreste’, en costume noir inonde plateau par son charisme. Il demande sans retour, le sacrifice et la mise à mort Astyanax cet enfant innocent mais son plus grand désir est de conquérir Hermione l’élue de son cœur.

Chloé Réjon amoureuse éconduite est bouleversante. Bouillonnante de colère et de rage elle ordonne avec furie à Oreste d’aller tuer Pyrrhuss, l’homme qui fait vibrer son cœur mais qui l'a trahi.

Jean-Baptiste Anoumon ‘Pylade’, Boutaïna El Fekkak ‘Céphise’, Jean-Philippe Vidal ‘Phoenix’, Clémentine Vignais ‘Cléone’ accompagnent avec talent le tragique et néfaste destin de nos protagonistes, marqués au fer rouge par l’horreur de la guerre et embastillés par les amours impossibles.

« Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui n’aime qu’Hector, son époux mort ».
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Lexperience de l'arbre

Lexperience de l'arbre

9,5/10
10
Poétique, Harmonieux, Éloquent.

Cela fait 10 ans que Valérie Dassonville et Adrien de Van sont aux rênes du Paris-Villette attentifs aux équipes et aux formes nouvelles, un lieu où les compagnies et les artistes se croisent, un lieu ouvert à tous, enfants, adolescents, adultes.

Pour célèbre cet anniversaire, Valérie Dassonville et Adrien de Van nous offre une histoire de transmission chargée de poésie où l’arbre prend la parole pour raconter le passé et l’avenir.

« Si l’arbre est si fragile à notre époque contemporaine, il incarne et symbolise la filiation et la transmission. Par ses branches, il sculpte le passé jusqu’à la naissance de l’avenir qui bourgeonne au printemps. »

En devant de scène Valérie Dassonville et Adrien de Van nous accueillent et nous offrent un petit historique du théâtre Paris Villette.

Le théâtre Paris Villette fait partie du site des anciens abattoirs et du marché à bestiaux de la Villette crée en 1859 et abandonné pour faute de travaux trop onéreux en 1970.

Dans les années 70, Arlette Thomas et Pierre Peyrou fondateur du Théâtre Présent, installent leur compagnie au Pavillon de la Bourse après quelques travaux et bien avant la création du parc de la Villette inauguré en 1987 par François Mitterrand.

Le théâtre Présent deviendra le Théâtre d’arrondissement en 1979. Nommé en 1985 Théâtre Paris Villette dirigé par Henri de Menthon puis par Patrick Guffet en 1992. On y découvrira Yasmina Reza, Isabelle Lafon Joêl Pommerat…

Naissance de "L’expérience de l’arbre".

En 2008, Simon Gauchet part au japon à la découverte du théâtre asiatique qui avait fascine Antonio Artaud, mais aussi Brecht,Stanislavki …

Il y rencontre Tatsushige Udaka un jeune acteur de Nô qui l’initia pendant un mois à son théâtre millénaire.

Lors que Simon Gauchet voulu le payer, Tatsushige Udaka refusa et lui demanda de revenir un jour pour lui transmettre son théâtre à lui.

Dix ans plus tard, en résidence pendant 3 mois à la villa Kujoyama, Simon Gauchet en eut l’occasion, de là est née L’Expérience de l’arbre.
Visuel : Louise Quignon

Magnifique pièce sur la transmission.

Dans décor minimaliste, au sol un plateau de bois clair, entouré de branchages tout dans une belle et chaude lumière, apparait un musicien, Joaquim Pavy suivi de Simon Gauchet vêtu à l'occidentale et Hiroaki Ogasaara en costume traditionnel du théâtre Nô.

La musique retenti, les deux comédiens nous salent. Nous allons assister à un bel échange entre le théâtre Nô et le théâtre occidental.

Quels sont les rituels de transmissions? Les cultures s’interrogent, les fantômes surgissent…

L’apprentissage du théâtre Nô se transmet de père en fils, les gestes enseignés sont millénaires, chez nous la commedia dell’arte est l’ancêtre du théâtre contemporain.

Chacun va transmettre à l’autre des brides de son théâtre.

Ils se questionnent et s’initient sur les différentes modulations de voix. Simon Gauchet essaie de réciter un Nô, Hiroaki Ogasawara , un extrait de l’éloge de l’arbre de Claudel ‘Tête d’or’. Chacun a ses difficultés de prononciations qui nous amusent.

Simon Gauchet surprend Hiroaki Ogasawara en imitant la voix perçante Antonin Artaud ou en récitant Le chêne et le roseau de La Fontaine de façon baroque.

Ils s’interrogent sur la signification de leur gestuelle si opposée.

Quelle est donc la signification des gestes lents et symboliques du théâtre Nô?

Hiroaki Ogasawara évoque les fantômes:

« dans chaque théâtre il y a un fantôme qui loge », « il faut mettre les masques Nô avec précaution car des fantômes s’y cachent »

Simon Gauchet lui fait découvrir ‘la servante’ que nous laissons allumée la nuit dans les théâtres et qui se nomme ‘the ghost light’ au royaume uni...

L’Arbre, le lien entre la terre et le ciel, entre les hommes et les dieux.

« Nombre de personnages dans le théâtre Nô sont l’esprit d’un arbre » H.O

Au fond de chaque scène Nô, est peint un arbre, il incarne la filiation et la transmission. Les arbres comme tous les acteurs du théâtre Nô sont les survivants du monde anciens.

Hiroaki Ogasawara nous conte l’histoire du Ginkgo biloba, arbre magique qui a survécu à la bombe atomique de Hiroshima ainsi que celle du Pin miracle seul survivant du Tsunami de 2011.

« Un seul arbre est resté debout. « Le pin du miracle ». Son tronc commence peu à peu à pourrir de l’intérieur et on décide alors de le découper en 9 morceaux, afin d’injecter de la résine dans ses veines et l’ériger à nouveau pour qu’il demeure un symbole de la reconstruction japonaise. »

Il faut apprendre à écouter le chant des arbres.

Simon Gauchet et Hiroaki Ogasawara vont reconstituer cet arbre sous nos yeux. C’est magique, solennel et d’une grande beauté. L’arbre se soulève et tournoie au-dessus d’eux.

Simon Gauchet et Hiroaki Ogasawara nous captivent et nous entrainent avec talent dans cette magnifique « expérience de l’arbre » accompagnés par la musique électro crée et joué en live avec brio par Joaquim Pavy.

Un beau moment de théâtre.
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L esthetique de la résistance

L esthetique de la résistance

9,5/10
2
Puissant, Percutant, Remarquable.

Sylvain Creuzevault, auteur, metteur en scène et comédien, après nous avoir enchanté avec Le grand inquisiteur 2020 et Les frères Karamazov 2021, nous offre L’esthétique de la résistance, de Peter Weiss avec le groupe 47 de l’école du TNS.

Peter Ulrich Weiss (1916-1982) est le fils d'un petit industriel juif berlinois. L'arrivée d'Hitler au pouvoir pousse sa famille à l'exil en Suéde. Il réalise, entre 1952 et 1955 une série de films expérimentaux. Il connait un franc succès international en 1964 avec "La persecution de l'assassinat de Marat". Il fonde une nouvelle esthétique, "le théâtre Documentaire" avec sa pièce "L'Instruction" 1965. Le prix Büchner lui est décerné à titre posthume.
Je ne suis pas assis entre les chaises, mais sur le tabouret inconfortable du socialisme. » Peter Weiss

L’esthétique de la résistance, est un roman en 3 tomes, publié entre 1975 et 1981. Il est considéré comme l’un des chefs d’œuvre de la littérature du XX éme siècle.
© Jean-Louis Fernandez

C’est l’histoire du mouvement ouvrier luttant contre le fascisme de 1937 jusqu’à la chute du troisième Reich en 1945. Nous rencontrons le narrateur à Berlin révolté contre la montée du fascisme, en Espagne avec les Brigades rouges, à Paris pendant les accords de Munich puis en Suède où il rejoint les milieux clandestins anti fascistes.

La complexité du monde par le biais d' œuvres d'art. Tout au long du parcours du mouvement ouvrier luttant contre le fascisme, des œuvres d’art remarquablement interprétées, aiguisent et aiguillent notre regard et notre sens critique, la frise de l'autel de Pergame, Le Massacre des Innocents et Le Triomphe de la Mort de Brueghel, Guernica de Picasso, La liberté guidant le peuple Delacroix , Le radeau de la méduse de Géricault, Gaudi, …C’est passionnant.

« Le roman mêle deux fils : une histoire des représentations de la lutte des classes à travers les arts et une histoire de la résistance intérieure allemande au nazisme ». Sylvain Creuzevault
© Jean-Louis Fernandez

Le premier tome, commence à Berlin devant la frise de l'autel de Pergame représentant, la Victoire des Dieux sur les Géants.

Un jeune ouvrier allemand, juif et communiste, le narrateur, commente la frise en compagnie de sa mère et ses amis, Horst Heilmann et Hans Coppi. Ils discutent de leurs engagements pour lutter contre la montée du nazisme. Devant cette frise, bien des questions se posent…

Qui sont les Dieux, qui sont les Géants ? Et pourquoi pas la puissance de la Russie contre le III Reich...

Qui étaient-ils donc ces ouvriers-esclaves ayant acheminé les blocs de marbres ?

Le narrateur souligne que l’art est un moyen d’expression de la souffrance et de la révolte des homme. Les jeunes ouvriers doivent se donner les moyens pour avoir accès à l’art.

L’art peut-il être un outil de résistance politique face aux forces du pire?

Puis, en un clin d’œil, la frise se subdivise, les panneaux glissant côté cour, l’éclairage s’assombrit, nous sommes à l’usine. Le narrateur et ses compagnons entonnent un RAP dynamique et rythmé sur la condition ouvrière...
© DR

Le deuxième tome s’ouvre au Cabaret du désespoir à Paris Joséphine Backer, Édit Piaf, Maurice Chevalier… C'est vivant et réjouissant. C'est à Paris que le narrateur rencontre les membres de L’orchestre rouge, un réseau d'espionnage en contact avec l'Union soviétique.

Puis il s’exile en Suède où il rencontre Brecht.

Pour symboliser cette rencontre, nous assistons à une répétition de Mère courage dirigée par Brecht lui-même. Une mise en abime remarquable, dans la pénombre Mère courage sans visage dans un beau costume en lin blanc, tire sa cariole-maison-commerce et cantine. Brecht dirige son petit monde avec autorité et persuasion. C'est troublant, Brecht est bien là sous nos yeux. Notre narrateur adhère à la résistance fasciste , sous- terraine suédoise.

Le troisième Tome est sombre, c’est la dictature de Staline, le nazisme, les exécutions, la déportation de juifs. La défaite de la résistance face au fascisme.
© Jean-Louis Fernandez

Nous parcourons l’Europe, l'Allemagne, l'Espagne, la France, la Suède nous rencontrons Coppi, Heilmann, , Hodann, Ayschmann, Brecht en compagnie du narrateur, un des rares personnages fictifs.

La scénographie simple et efficace, nous transporte avec grand brio au Pergamon , à l’usine, dans une gare, dans un appartement, au cabaret, à la caserne…

La variation des lumières et ses magnifiques clairs obscures, la création musique harmonieuse, les costumes d’une belle esthétique, intensifient les émotions.

La mise en scène de Sylvain Creuzevault est grandiose et orchestrée avec minutie et grand talent. Le théâtre documentaire, le théâtre du récit, la Commedia dell’arte, cabaret et le théâtre de tréteaux, cohabitent et fusionnent pour notre plus grand plaisir.
© Jean-Louis Fernandez

Les acteurs sont époustouflants, tous jouent, chantent, dansent avec un extraordinaire talent. Ils nous emportent dans leurs convictions et leurs passions, nous enchantent en entonnant des chants partisans, nous réjouissent par leurs gestuelles parfois clownesques et chargées d'ironie, la justesse de leur jeu nous émeut et nous fascine.
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