Ce spectacle dégage une énergie folle, les comédiens aiment ce qu’ils font et ont le désir de faire du Théâtre et ça se voit, cela regorge de nouvelles idées et d’utilisation intelligente de l’espace, du personnel (ils exploiteront leur ingé son et leur ingé lumière) et des clichés dramatique, le 4ème mur est brisé dès les premières minutes comme certaines attentes de voir du théâtre « classique » (du théâtre « rasoir » selon Peter Brook, que j’apparenterais pour ma part à du théâtre de « prof de français » mais j’y reviendrais).

Malgré cela, le spectacle est un peu long (2h30), et certains gags sont étirés au maximum, le spectacle aurait gagné à être raccourci, la dernière demi-heure étant moins créative et plus -n’ayons pas peur des mots-, chiante. J’ai regretté aussi qu’il n’y ait pas de jeu avec le public, ça aurait ou vraiment bien marché…

Conclusion : Un spectacle très drôle, énergique et frais, d’une compagnie à suivre attentivement.

Que je l'attendais cet Arturo Ui, depuis ma premère lecture de la pièce je m'impatientais d'enfin le voir jouer pour trouver un sens nouveau à la pièce. Et j'ai eu mes comparaisons que j'attendais avec l'actualité, et ça m'a fait du bien!

La scène finale de meeting est absolument formidable et si tout le spectacle avait ce niveau je ne pourrais que donner la note de 20/10 mais malheureusement il y a des défauts, comme des changements dans le texte qui semblent étranges pour les spectateurs qui n'ont pas lu la pièce, les villes sont ici changées par des pays, ainsi mon père ne comprenait pas en quoi le commerce de légumes pouvait être si important à grande échelle et comment la situation pouvait grimper aussi vite, on perd l'aspect "cette situation peut se passer n'importe où" pour venir à quelque chose de plus général.

J'ai regretté aussi la disparition des écriteaux qui dans la pièce de Brecht expliquent la montée au pouvoir de Hitler. Un des principes de base de la pièce n'est pas vraiment respecté puisqu'il existe une vraie distance entre le public et la scène, un quatrième mur qu'on aimerait voir voler en éclats mais qui reste intact, je ne pense pas qu'il s'agisse d'un effet de distanciation... Mais le principal est là, on ne tombe pas dans la caricature nazi qui représente pour moi une preuve flagrante de non-compréhension du texte, ici on raconte une RÉSISTIBLE ascension bien comme il faut avec de la grand classe, la preuve, ça commence par le morceau de métal allemand "ich will".

C'est dans les spectacles les moins représentatifs du théâtre qu'on trouve le plus de groupes scolaires, là encore, ma conviction se vérifia, Jean-Pierre Vincent signe une mise en scène absolument abominable, d'un ennui profond.

Les acteurs ont une diction qui se veut classique mais qui supprime toute nuance de jeu et donne un ton affreusement plat et soporifique, les gestes sont automatiques, ils semblerait que les acteurs aient 5 mouvements dans leurs répertoires, aller vers les gradins, revenir, s'assoir par terre, faire les mêmes gestes stupides devant un autel, et quand les acteurs se rappellent enfin que le théâtre est un art du VIVANT alors ils sont pris d'une convulsion dans tout le corps et font un geste ridicule tourné vers le ciel en général et qui donne un profond sentiment de mal être.

Le décors est assez lamentable, une chaise bleu au fond semble être arrivée là par hasard tant elle n'a aucun rapport avec le reste du décors... Et cette horreur dure 2H sans entracte.

Pendant tout la pièce il manquait quelque chose... Un truc qui faisait qu'avec moi ça ne marchait pas, les chansons ont pourtant l'air sympa, les danses sont bien et le jeu d'acteur est plutôt convaincant mais il manque un truc...

C'est au salut que j'ai compris, ils n'étaient pas heureux de jouer, habituée à voir une grande satisfaction sur les visages des comédiens à la fin, je n'ai vu cette fois ci que des visages sobres, des gens qui avaient finit leur travail et qui pouvaient maintenant rentrer chez eux... Certains acteurs s'amusent et ce sont les seuls qui jouent biens... Une jolie coquille vide... Dommage.

Après une très bonne surprise avec Roméo et Juliette mis en scène par Eric Ruf, je me faisait une joie de retrourner au français, je m'installe dans la salle, le spectacle commence, chuuut, oui chut en effet, si le silence n'est pas complet il est difficile d'entendre les comédiens, ils ne parlent pas fort, alors même si j'ai trouvé certaines émotions très fortes et que j'avais vraiment envie de suivre tout ça, c'était fatiguant de devoir toujours tendre l'oreille, et être concentrée 3h c'est compliqué...

Heureusement l'entracte m'as permis de mieux apprécier la seconde partie, mes oreilles devaient être plus reposées... Autre problème, c'est loooooooooong, et oui trois heures de classique où il faut être concentré c'est très long, mais quand tout le monde se retient de tousser alors de temps en temps on peut voir de beau moments, des moments d'émotions intenses, de vrais constuctions, les corps sont beaux, ce qui rend certaines scènes violentes et très émouvantes (je pense par exemple à la scène final, d'une grande force).

Pour résumer, ce spectacle est à voir si on a une bonne audition et de la patience, avec ces deux atouts il peut vraiment valoir le coup.