- Classique
- Comédie Française - Salle Richelieu
- Paris 1er
Le Misanthrope

- Comédie Française - Salle Richelieu
- 2, rue de Richelieu
- 75001 Paris
- Palais Royal (l.1, l.7)
Alceste aime Célimène, une jeune femme éprise de liberté, conduite, à la suite de son récent veuvage, à prendre les rênes de son salon. Hanté par un procès dont il redoute l’issue, Alceste se rend chez elle, accompagné de son ami Philinte auquel il reproche ses complaisances vis-à-vis de la société. Il souhaite que sa maîtresse se déclare publiquement en sa faveur.
Mais c’est sans compter l’arrivée impromptue d’un gentilhomme poète faiseur de vers de mirliton, de deux marquis intronisés à la Cour, d’Éliante, la cousine de Célimène, qui a emménagé au-dessus de chez elle, et d’Arsinoé qui vient la mettre en garde contre des rumeurs circulant à son propos. Le Misanthrope donne à voir une société libérée de l’emprise parentale et religieuse, dont le vernis social s’écaille lorsque surgit le désir.
Poussés à bout par la radicalité d’Alceste, prêt à s’extraire de toute forme de mondanité, les personnages dévoilent, le temps d’une journée, les contradictions du genre humain soumis à un cœur que la raison ne connaît point.
L'avis de la rédaction : 6/10. Ils sont jeunes, beaux, élégants, ont des servantes, des amis, s’aiment et vivent d’hypocrisie.
Le Misanthrope, 348 ans après sa première représentation (c’était en juin 1666 !), a bien des similitudes avec nos contes modernes. Clément Hervieu-Léger dépoussière la Comédie Française et s’applique à livrer une mise en scène d’une modernité et d’une grâce surprenantes. Les comédiens, la scénographie, les costumes, la chorégraphie, tout est remarquable. Un travail très soigné, la barre semble toujours plus haute.
Pourtant, on tend parfois l’oreille pour entendre les répliques, on aimerait gommer les longueurs de certains scènes, casser ce piano sur lequel les comédiens s’attardent et qui n’apporte rien. On se lasse de trop de fioriture mais comme dit Philinte à l’Acte I « Ne l’examinons point dans la grande rigueur, et voyons ses défauts, avec quelque douceur. »
Trahison d'amour autant que d'amitié, mal être d'un homme inadapté au monde dans lequel il vit, portrait d'une dépression autant que d'une société ...
Voilà ce que la formidable et innovante version de Clément Hervieu-Léger met en lumière !
Il a ce don rare de nous rendre modernes, proches, et même familiers les personnages qu'il met en scène.
Voici un jeune Alceste fiévreux, qui se consume d'amour et de haine mélangés, de colère et de désespoir.
Le jeu des comédiens, tous formidables de naturel, alterne les à coups furieux et les moments où le temps s'étire, et où parfois le piano remplace les dialogues...
Et notre regard sur ce Misanthrope change ! Des pans entiers de son âme se découvrent.
Magie des grands du théâtre !!!
Un Molière autrement, un Alceste surprenant... à voir absolument.
Heureusement l'entracte m'as permis de mieux apprécier la seconde partie, mes oreilles devaient être plus reposées... Autre problème, c'est loooooooooong, et oui trois heures de classique où il faut être concentré c'est très long, mais quand tout le monde se retient de tousser alors de temps en temps on peut voir de beau moments, des moments d'émotions intenses, de vrais constuctions, les corps sont beaux, ce qui rend certaines scènes violentes et très émouvantes (je pense par exemple à la scène final, d'une grande force).
Pour résumer, ce spectacle est à voir si on a une bonne audition et de la patience, avec ces deux atouts il peut vraiment valoir le coup.
Il faudrait mettre à jour le texte « Courez vous cacher » deviendrait « casse toi pauvre con »... on parle aussi du « petit coucher », de la Cour..., de carrosse, de rubans vert, enfin bref, après tout le texte est de Molière, alors !
Parti pris aussi de faire jouer Alceste totalement hystérique, on n’a vraiment pas envie d’être ami avec lui, si ce n’est pour le conduire dans une maison de repos.
Célimène, j’ai du mal avec la voix d’Adeline d’Hermy ! mais avec son personnage aussi, ce n’est pas une victime. Manipulatrice, Célimène déguste sa liberté de femme, retrouvée. Elle n’aime qu’elle, sa cousine lui sert de faire-valoir, les petits marquis sont là pour la flatter.
Ne reste que l’excellent Philinte d’Eric Génovèse et le très drôle Oronte de Serge Bagdassarian.
Un spectateur derrière nous, murmurait « oh là ça ne m’étonne pas que ça dure trois heures ! », en effet, il y a des temps interminables entre les scènes, changement de décor, va et vient d’Alceste sur scène. Le rideau est levé, le décor ma foi, est fort beau, un bel intérieur bourgeois, la salle toujours éclairée, je me demandais ce que faisait le type sur scène (je pensais que c’était un technicien) alors que c’était le comédien !