Ses critiques
143 critiques
9/10
Pour qui sont ces applaudissements qui claquent dans la salle ?
Andromaque, bien sûr.
Et c’est peu dire qu’ils sont amplement mérités.
Née sous la plume de Racine, cette tragédie en cinq actes peut se résumer d’une façon simple : Oreste aime Hermione, laquelle aime Pyrrhus, qui, lui, aime Andromaque, laquelle cherche à protéger son fils tout en restant fidèle au souvenir de son mari, Hector, tué à la guerre.
Au théâtre de Nesle, la metteure en scène, Emilie Jeanne, donne à voir une version modernisée de l’œuvre originelle. Crime de lèse-majesté ? Absolument pas, car le texte et l’esprit demeurent fidèles à l’écrit de Racine. Seul le cadre, devenu contemporain, change. Une initiative audacieuse et astucieuse qui donne une contemporanéité bienvenue à l’ensemble. De quoi faire aimer les textes classiques, même aux plus récalcitrants.
Le décor est simple, sobre, permet à l’œil du spectateur de ne pas s’attarder sur des détails et à l’oreille de se concentrer sur les comédiens. Et là, il est servi ! Deux comédiennes : Natacha Simic et Emilie Jeanne. Deux comédiens : Mansour Bel Hadj et Sébastien Corona. Tous très talentueux, donnant à leur personnage une belle intensité :
- Sébastien Corona diffusant cette assurance qu’ont les vainqueurs, sûrs de leur pouvoir.
- Mansour Bel Hadj donnant vraiment à vivre cet amour qui le détruit.
- Emilie Jeanne donnant une teinte à la fois douce et cruelle à son personnage.
- Natacha Simic dont l’émotion prend aux tripes et faisant vivre la souffrance d’être écartelée entre la survie de son fils et la mémoire de feu son époux.
Originalité de la mise en scène, une voix off vient régulièrement interpeler les personnages. Bien trouvé !
Au final, Andromaque est une tragédie humaine dont on ne sort pas indemne. En une heure trente, le spectateur aura aimé, haï, craint, pleuré, sourit … en un mot : il aura été bouleversé.
Pour qui cherche une belle soirée théâtrale (pour un tarif très raisonnable), je conseille de faire un saut au théâtre de Nesle pour aller voir Andromaque. Vous avez jusqu’au 30 avril (jeudi, vendredi et samedi à 21h).
Andromaque, bien sûr.
Et c’est peu dire qu’ils sont amplement mérités.
Née sous la plume de Racine, cette tragédie en cinq actes peut se résumer d’une façon simple : Oreste aime Hermione, laquelle aime Pyrrhus, qui, lui, aime Andromaque, laquelle cherche à protéger son fils tout en restant fidèle au souvenir de son mari, Hector, tué à la guerre.
Au théâtre de Nesle, la metteure en scène, Emilie Jeanne, donne à voir une version modernisée de l’œuvre originelle. Crime de lèse-majesté ? Absolument pas, car le texte et l’esprit demeurent fidèles à l’écrit de Racine. Seul le cadre, devenu contemporain, change. Une initiative audacieuse et astucieuse qui donne une contemporanéité bienvenue à l’ensemble. De quoi faire aimer les textes classiques, même aux plus récalcitrants.
Le décor est simple, sobre, permet à l’œil du spectateur de ne pas s’attarder sur des détails et à l’oreille de se concentrer sur les comédiens. Et là, il est servi ! Deux comédiennes : Natacha Simic et Emilie Jeanne. Deux comédiens : Mansour Bel Hadj et Sébastien Corona. Tous très talentueux, donnant à leur personnage une belle intensité :
- Sébastien Corona diffusant cette assurance qu’ont les vainqueurs, sûrs de leur pouvoir.
- Mansour Bel Hadj donnant vraiment à vivre cet amour qui le détruit.
- Emilie Jeanne donnant une teinte à la fois douce et cruelle à son personnage.
- Natacha Simic dont l’émotion prend aux tripes et faisant vivre la souffrance d’être écartelée entre la survie de son fils et la mémoire de feu son époux.
Originalité de la mise en scène, une voix off vient régulièrement interpeler les personnages. Bien trouvé !
Au final, Andromaque est une tragédie humaine dont on ne sort pas indemne. En une heure trente, le spectateur aura aimé, haï, craint, pleuré, sourit … en un mot : il aura été bouleversé.
Pour qui cherche une belle soirée théâtrale (pour un tarif très raisonnable), je conseille de faire un saut au théâtre de Nesle pour aller voir Andromaque. Vous avez jusqu’au 30 avril (jeudi, vendredi et samedi à 21h).
10/10
Cher Edouard,
Avant ce 6 juillet, 20h30, quelle image avais-je de vous ? Bien sûr, vous ne m’étiez pas inconnu. Le théâtre et la télévision avaient été, à cet égard, des relais efficaces pour faire connaître l’acteur. L’acteur, d’accord, mais l’homme ? Eh bien, je n’en connaissais pas grand-chose. Je n’avais de vous que l’image que je m’en étais faite. Celle d’un homme au physique avantageux, au sourire avantageux, à la carrure avantageuse. Certainement fort sympathique et à la conversation intéressante. Un ami avec lequel on aime passer des soirées à rigoler. Un homme à la jeunesse, sûrement identique à celle vécue par des milliers de Français. Monsieur Toulemonde, en somme …
Puis, il y a eu ce mardi 6 juillet, 20h30.
Et là, une claque !
Il y a, d’abord, la découverte d’un comédien au talent incroyable et à l’inépuisable énergie. Votre seul jeu de scène justifierait de venir vous voir. Il est impressionnant de constater à quel point vous vivez votre spectacle (en habitué des théâtres, j’ai rarement vu un comédien aussi impliqué dans son rôle). Je me suis surpris, à une ou deux reprises, à ne plus écouter le personnage pour observer le comédien. Votre phrasé, vos gestes, vos mimiques et votre façon d’habiter la scène. Une leçon de comédie assez fascinante. Chapeau, l’artiste !
Ensuite, il y a le spectacle. Une plongée dans votre passé. Tantôt drôle, tantôt violente. Qui aurait pu croire que derrière ce sourire se dissimulait une telle histoire ? Un passé au cœur duquel l’amour côtoie constamment la violence. Pas simple de le retranscrire sur scène sans virer dans une espèce de voyeurisme. Pourtant, vous savez éviter l’écueil adroitement. Jamais, vous ne réclamez que l’on s’apitoie sur votre vécu, juste que l’on vous regarde tel que vous êtes. Vous y parvenez fort bien. Par vos gestes et vos propos, vous savez, habilement, jongler avec les émotions des spectateurs, les transportant dans un sacré ascenseur émotionnel. A la sortie, ils sont habités de sentiments divers, chamboulés, certes, mais heureux d’avoir été présents, ce soir-là, à vos côtés.
Mes adorées, c’est drôle. C’est dur. C’est intense. Mais, qu’est-ce que c’est beau.
Indéniablement, le spectacle à voir actuellement !
Quant à vous, cher Edouard, quelle image ai-je de vous ?
Celle d’un homme qui a su parfaitement trouver sa voie et pour laquelle je vous souhaite la plus belle des réussites (vous la méritez !).
Celle d’un comédien auquel, si un jour j’avais la chance de partager un verre, j’aurais mille questions à poser. Non sur sa vie, mais sur sa technique de jeu.
Celle enfin d’un professionnel dont le nom fait, désormais, partie de ceux pour lesquels je me déplacerai, sans hésitation, dès lors qu’il figurera sur une affiche. Il est, pour moi, la garantie d’un spectacle de qualité.
Avant ce 6 juillet, 20h30, quelle image avais-je de vous ? Bien sûr, vous ne m’étiez pas inconnu. Le théâtre et la télévision avaient été, à cet égard, des relais efficaces pour faire connaître l’acteur. L’acteur, d’accord, mais l’homme ? Eh bien, je n’en connaissais pas grand-chose. Je n’avais de vous que l’image que je m’en étais faite. Celle d’un homme au physique avantageux, au sourire avantageux, à la carrure avantageuse. Certainement fort sympathique et à la conversation intéressante. Un ami avec lequel on aime passer des soirées à rigoler. Un homme à la jeunesse, sûrement identique à celle vécue par des milliers de Français. Monsieur Toulemonde, en somme …
Puis, il y a eu ce mardi 6 juillet, 20h30.
Et là, une claque !
Il y a, d’abord, la découverte d’un comédien au talent incroyable et à l’inépuisable énergie. Votre seul jeu de scène justifierait de venir vous voir. Il est impressionnant de constater à quel point vous vivez votre spectacle (en habitué des théâtres, j’ai rarement vu un comédien aussi impliqué dans son rôle). Je me suis surpris, à une ou deux reprises, à ne plus écouter le personnage pour observer le comédien. Votre phrasé, vos gestes, vos mimiques et votre façon d’habiter la scène. Une leçon de comédie assez fascinante. Chapeau, l’artiste !
Ensuite, il y a le spectacle. Une plongée dans votre passé. Tantôt drôle, tantôt violente. Qui aurait pu croire que derrière ce sourire se dissimulait une telle histoire ? Un passé au cœur duquel l’amour côtoie constamment la violence. Pas simple de le retranscrire sur scène sans virer dans une espèce de voyeurisme. Pourtant, vous savez éviter l’écueil adroitement. Jamais, vous ne réclamez que l’on s’apitoie sur votre vécu, juste que l’on vous regarde tel que vous êtes. Vous y parvenez fort bien. Par vos gestes et vos propos, vous savez, habilement, jongler avec les émotions des spectateurs, les transportant dans un sacré ascenseur émotionnel. A la sortie, ils sont habités de sentiments divers, chamboulés, certes, mais heureux d’avoir été présents, ce soir-là, à vos côtés.
Mes adorées, c’est drôle. C’est dur. C’est intense. Mais, qu’est-ce que c’est beau.
Indéniablement, le spectacle à voir actuellement !
Quant à vous, cher Edouard, quelle image ai-je de vous ?
Celle d’un homme qui a su parfaitement trouver sa voie et pour laquelle je vous souhaite la plus belle des réussites (vous la méritez !).
Celle d’un comédien auquel, si un jour j’avais la chance de partager un verre, j’aurais mille questions à poser. Non sur sa vie, mais sur sa technique de jeu.
Celle enfin d’un professionnel dont le nom fait, désormais, partie de ceux pour lesquels je me déplacerai, sans hésitation, dès lors qu’il figurera sur une affiche. Il est, pour moi, la garantie d’un spectacle de qualité.
9/10
Après Influence et Prémonition, voici venir le troisième spectacle de Léo Brière : L’expérience interdite. Un titre qui s’annonce prometteur ? Après l’avoir vu, je peux vous assurer que le contenu l’est réellement !
Comme dans ses deux précédents spectacles, Léo Brière prend soin de ne pas présenter au public une simple accumulation de tours impressionnants. Non ! Tous s’articulent autour d’une histoire. Si Prémonition vous proposait de remonter le temps cette fois-ci, l’artiste s’attaque au cerveau humain. En une heure et demie, ce dernier est exploré sous toutes ses coutures.
Qui dit mentalisme, dit spectacle participatif. A ceux qui pourraient craindre de monter sur scène, je veux préciser que Léo Brière fait preuve d’une grande bienveillance à l’égard de celles et ceux le rejoignant sous les projecteurs. Personne n’est ridiculisé. Il suffit de rester quelques instants à l’extérieur du théâtre à la fin de la soirée pour constater que les « cobayes du jour » sont ravis de leur expérience.
Sur scène, comme à son habitude, Léo Brière fait montre d’un grand professionnalisme et d’une dextérité bluffante au cours de ses numéros. Bien sûr, la tentation d’en dévoiler quelques uns ici est grande, mais elle ôterait la surprise aux futurs spectateurs. Aussi, je garderai un silence absolu sur le contenu de L’expérience interdite. Sachez seulement que vous n’avez pas fini d’aller de surprise en surprise au cours de la soirée.
En famille ou entre amis, L’expérience interdite saura, à coup sûr, séduire tout le monde.
Mon conseil ? Prenez place dans un siège du théâtre Trévise, laissez vos certitudes à la porte et laissez vous porter par la magie d’une expérience fabuleuse.
Comme dans ses deux précédents spectacles, Léo Brière prend soin de ne pas présenter au public une simple accumulation de tours impressionnants. Non ! Tous s’articulent autour d’une histoire. Si Prémonition vous proposait de remonter le temps cette fois-ci, l’artiste s’attaque au cerveau humain. En une heure et demie, ce dernier est exploré sous toutes ses coutures.
Qui dit mentalisme, dit spectacle participatif. A ceux qui pourraient craindre de monter sur scène, je veux préciser que Léo Brière fait preuve d’une grande bienveillance à l’égard de celles et ceux le rejoignant sous les projecteurs. Personne n’est ridiculisé. Il suffit de rester quelques instants à l’extérieur du théâtre à la fin de la soirée pour constater que les « cobayes du jour » sont ravis de leur expérience.
Sur scène, comme à son habitude, Léo Brière fait montre d’un grand professionnalisme et d’une dextérité bluffante au cours de ses numéros. Bien sûr, la tentation d’en dévoiler quelques uns ici est grande, mais elle ôterait la surprise aux futurs spectateurs. Aussi, je garderai un silence absolu sur le contenu de L’expérience interdite. Sachez seulement que vous n’avez pas fini d’aller de surprise en surprise au cours de la soirée.
En famille ou entre amis, L’expérience interdite saura, à coup sûr, séduire tout le monde.
Mon conseil ? Prenez place dans un siège du théâtre Trévise, laissez vos certitudes à la porte et laissez vous porter par la magie d’une expérience fabuleuse.
8/10
Une exposition consacrée à Louis de Funès à la Cinémathèque, non ?
Si.
Oh !
Alors moi, la Cinémathèque, elle m’épate, elle m’épate, elle m’épate … elle m’épate !
Grand fan de l’acteur, je ne pouvais décemment pas manquer ce rendez-vous. Aussi, par une belle journée estivale, direction le douzième arrondissement de Paris. Souvent boudé par la critique, Louis de Funès fut adoré du public … Fut et continue d’être. Il suffit de voir la file se former devant le bâtiment bordant le Parc de Bercy pour constater que presque quarante ans après sa disparition, l’acteur n’a quitté ni le cœur, ni l’esprit des grands comme des petits.
Après une attente (raisonnable … COVID oblige), le visiteur peut enfin franchir l’entrée de l’exposition. Et là, c’est tout un univers, joliment mis en scène, qui s’ouvre à lui. Comptez deux bonnes heures si vous souhaitez profiter pleinement de toutes les vidéos, textes et pièces présentées.
Alors que vaut cette exposition ? Particulièrement riche en photographies, vidéos et documents en tout genre, elle n’est pas une simple rétrospective de la filmographie de l’acteur. Non, non. Elle raconte une histoire au visiteur. Celle de Louis de Funès et comment cet homme, que rien ne prédestinait à être premier rôle, est devenu cette icône française du cinéma. De Barnier à Blaireau, De Pivert à Don Salluste, de Brisebard au Commissaire Juve, tout y est. Un petit regret ? Si les vitrines foisonnent de scénarii, courriers, croquis originaux, une partie des objets ou costumes présentés sont des reproductions. Malgré cela, on prend un réel plaisir à revoir des extraits cultes, on s’attarde devant la correspondance et quelle chance d’avoir sorti des collections les croquis qui préfiguraient un film resté à l’état de projet : Le Crocodile.
Qui pense De Funès, pense immédiatement à sa biche … La Cinémathèque n’a pas oublié de faire une place à celles qui furent Madame De Funès à l’écran, et parmi elles bien évidemment l’inoubliable Claude Gensac. Pour ma part, ma pièce préférée de l’exposition n’est étonnamment pas un objet en rapport avec l’acteur, mais une très belle photo de Claude Gensac prise sur un tournage d’un Gendarme.
Qui dit De Funès dit Oury, Poiré ou encore Girault … réalisateurs des plus grands succès de l’acteur. Et la musique ? Reconnaissable entre toutes. Elles sont indissociables du film, participant à son identité. Qui ne s’est pas écrié en entendant les premières notes : La grande vadrouille, La folie des grandeurs, Fantômas, Le Gendarme ou Jo. Louis de Funès demeure attaché aux Lefèvre, Magne ou Cosma.
En quittant l’exposition, le visiteur à l’impression d’avoir passé un bon moment avec un ami. Cet ami qui sait parler à toutes les générations : enfants, parents et grands-parents, tous réunis dans un même éclat de rire. Louis de Funès l’assurait : « je voudrais jouer des films où les gens rient comme à Guignol ». C’est réussi.
A souligner enfin le très beau catalogue d’exposition à vendre à la librairie … Près de 300 pages d’interviews, de photos et d’anecdotes.
Vous recherchez une activité estivale familiale, entre amis ou en solo ? Rendez-vous non pas au 45 rue Poliveau, mais à la Cinémathèque.
Si.
Oh !
Alors moi, la Cinémathèque, elle m’épate, elle m’épate, elle m’épate … elle m’épate !
Grand fan de l’acteur, je ne pouvais décemment pas manquer ce rendez-vous. Aussi, par une belle journée estivale, direction le douzième arrondissement de Paris. Souvent boudé par la critique, Louis de Funès fut adoré du public … Fut et continue d’être. Il suffit de voir la file se former devant le bâtiment bordant le Parc de Bercy pour constater que presque quarante ans après sa disparition, l’acteur n’a quitté ni le cœur, ni l’esprit des grands comme des petits.
Après une attente (raisonnable … COVID oblige), le visiteur peut enfin franchir l’entrée de l’exposition. Et là, c’est tout un univers, joliment mis en scène, qui s’ouvre à lui. Comptez deux bonnes heures si vous souhaitez profiter pleinement de toutes les vidéos, textes et pièces présentées.
Alors que vaut cette exposition ? Particulièrement riche en photographies, vidéos et documents en tout genre, elle n’est pas une simple rétrospective de la filmographie de l’acteur. Non, non. Elle raconte une histoire au visiteur. Celle de Louis de Funès et comment cet homme, que rien ne prédestinait à être premier rôle, est devenu cette icône française du cinéma. De Barnier à Blaireau, De Pivert à Don Salluste, de Brisebard au Commissaire Juve, tout y est. Un petit regret ? Si les vitrines foisonnent de scénarii, courriers, croquis originaux, une partie des objets ou costumes présentés sont des reproductions. Malgré cela, on prend un réel plaisir à revoir des extraits cultes, on s’attarde devant la correspondance et quelle chance d’avoir sorti des collections les croquis qui préfiguraient un film resté à l’état de projet : Le Crocodile.
Qui pense De Funès, pense immédiatement à sa biche … La Cinémathèque n’a pas oublié de faire une place à celles qui furent Madame De Funès à l’écran, et parmi elles bien évidemment l’inoubliable Claude Gensac. Pour ma part, ma pièce préférée de l’exposition n’est étonnamment pas un objet en rapport avec l’acteur, mais une très belle photo de Claude Gensac prise sur un tournage d’un Gendarme.
Qui dit De Funès dit Oury, Poiré ou encore Girault … réalisateurs des plus grands succès de l’acteur. Et la musique ? Reconnaissable entre toutes. Elles sont indissociables du film, participant à son identité. Qui ne s’est pas écrié en entendant les premières notes : La grande vadrouille, La folie des grandeurs, Fantômas, Le Gendarme ou Jo. Louis de Funès demeure attaché aux Lefèvre, Magne ou Cosma.
En quittant l’exposition, le visiteur à l’impression d’avoir passé un bon moment avec un ami. Cet ami qui sait parler à toutes les générations : enfants, parents et grands-parents, tous réunis dans un même éclat de rire. Louis de Funès l’assurait : « je voudrais jouer des films où les gens rient comme à Guignol ». C’est réussi.
A souligner enfin le très beau catalogue d’exposition à vendre à la librairie … Près de 300 pages d’interviews, de photos et d’anecdotes.
Vous recherchez une activité estivale familiale, entre amis ou en solo ? Rendez-vous non pas au 45 rue Poliveau, mais à la Cinémathèque.
8,5/10
-Docteur, je crois que j’ai un problème.
-Un problème. Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?
-Hé bien, il n’y a pas si longtemps, sans prévenir, j’ai ri. Pas un peu. Non, non beaucoup.
-Ah. Et c’est un problème pour vous de rire ?
-Oui … enfin non … je ne sais pas. C’est grave ?
-Voyons cela. Pourriez-vous me dire comment cela s’est produit ?
-Eh bien, voilà. Un soir, je me suis installé dans mon siège au théâtre … comme d’habitude. La pièce a démarré … comme d’habitude. L’histoire était originale. L’action se situe dans le bureau du Chef de l’Etat, nouvellement élu, à quelques heures de sa première allocution. Problème. Dès qu’il entame son discours, il est pris de terribles démangeaisons (très désagréables pour lui je n’en doute pas, mais provoquant des mimiques irrésistibles pour les spectateurs). Impossible pour lui de se présenter devant les Français ainsi, ses conseillers engagent donc un éminent psychiatre afin de lui venir en aide …
-Mmmmh je vois. La politique vous fait donc rire ?
-Non, d’ailleurs, Par le bout du nez -c’est le nom de la pièce, Docteur- ne parle pas vraiment de politique contrairement à ce que l’histoire laisse supposer. Si la politique en constitue la toile de fond, cette pièce se veut plutôt centrée sur l’humain, son interaction avec les autres, l’influence de la parole ou du silence sur lui … Une sorte de psychanalyse du « moi ». Le tout enrobé d’une bonne dose d’humour (parfois grinçant), car cette comédie fait réellement passer une agréable soirée.
-Une agréable soirée, je vois. Agréable comment ?
-Ben agréable comme … agréable, quoi.
-Je vois, je vois. Je voudrais tenter quelque chose. Je vais vous dire un mot et vous allez me dire, sans réfléchir, ce qu’il vous évoque. Texte !
-Bien écrit. C’est vrai qu’il est bien écrit (il faut dire qu’on n’en attendait pas moins des auteurs ayant signé Le Prénom), fourmillant d’une multitude de petites références à l’histoire, au monde de la télévision et bien évidemment de la politique … Et je le redis, le tout avec humour.
-Et vous avez aimé cet humour ?
-Bien sûr, car cette pièce est drôle sans être caricaturale, ni méchante, ni bas de gamme. On ne vogue pas de clichés en clichés. C’est plutôt bien vu. Et au-delà du seul texte, la mise en scène permet aux joutes verbales de produire, à chaque fois, leurs effets. Pas facile d’organiser un tel ping-pong et pourtant aucun temps mort ressenti, c’est un vrai plaisir pour le spectateur. Le duo François Berléand / François-Xavier Demaison fonctionne du tonnerre. Le premier impayable dans un rôle de psy lui allant comme un gant, maniant à la perfection la rupture de rythme pour surprendre le public. Le second plus vrai que nature dans son costume bleu nuit, à l’apparence tellement sereine et pourtant intérieurement hurlant d’angoisse. Avec une certaine justesse, il parvient même à dépeindre, du tac-o-tac, certains tics de nos hommes politiques. Si l’un se joue à merveille des mots, l’autre n’a pas son pareil pour susciter le rire avec une attitude ou une mimique.
-Donc une bonne pièce ?
-Excellente même, une pièce que je conseille à tous recherchant une bonne soirée d’humour.
-Un problème. Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?
-Hé bien, il n’y a pas si longtemps, sans prévenir, j’ai ri. Pas un peu. Non, non beaucoup.
-Ah. Et c’est un problème pour vous de rire ?
-Oui … enfin non … je ne sais pas. C’est grave ?
-Voyons cela. Pourriez-vous me dire comment cela s’est produit ?
-Eh bien, voilà. Un soir, je me suis installé dans mon siège au théâtre … comme d’habitude. La pièce a démarré … comme d’habitude. L’histoire était originale. L’action se situe dans le bureau du Chef de l’Etat, nouvellement élu, à quelques heures de sa première allocution. Problème. Dès qu’il entame son discours, il est pris de terribles démangeaisons (très désagréables pour lui je n’en doute pas, mais provoquant des mimiques irrésistibles pour les spectateurs). Impossible pour lui de se présenter devant les Français ainsi, ses conseillers engagent donc un éminent psychiatre afin de lui venir en aide …
-Mmmmh je vois. La politique vous fait donc rire ?
-Non, d’ailleurs, Par le bout du nez -c’est le nom de la pièce, Docteur- ne parle pas vraiment de politique contrairement à ce que l’histoire laisse supposer. Si la politique en constitue la toile de fond, cette pièce se veut plutôt centrée sur l’humain, son interaction avec les autres, l’influence de la parole ou du silence sur lui … Une sorte de psychanalyse du « moi ». Le tout enrobé d’une bonne dose d’humour (parfois grinçant), car cette comédie fait réellement passer une agréable soirée.
-Une agréable soirée, je vois. Agréable comment ?
-Ben agréable comme … agréable, quoi.
-Je vois, je vois. Je voudrais tenter quelque chose. Je vais vous dire un mot et vous allez me dire, sans réfléchir, ce qu’il vous évoque. Texte !
-Bien écrit. C’est vrai qu’il est bien écrit (il faut dire qu’on n’en attendait pas moins des auteurs ayant signé Le Prénom), fourmillant d’une multitude de petites références à l’histoire, au monde de la télévision et bien évidemment de la politique … Et je le redis, le tout avec humour.
-Et vous avez aimé cet humour ?
-Bien sûr, car cette pièce est drôle sans être caricaturale, ni méchante, ni bas de gamme. On ne vogue pas de clichés en clichés. C’est plutôt bien vu. Et au-delà du seul texte, la mise en scène permet aux joutes verbales de produire, à chaque fois, leurs effets. Pas facile d’organiser un tel ping-pong et pourtant aucun temps mort ressenti, c’est un vrai plaisir pour le spectateur. Le duo François Berléand / François-Xavier Demaison fonctionne du tonnerre. Le premier impayable dans un rôle de psy lui allant comme un gant, maniant à la perfection la rupture de rythme pour surprendre le public. Le second plus vrai que nature dans son costume bleu nuit, à l’apparence tellement sereine et pourtant intérieurement hurlant d’angoisse. Avec une certaine justesse, il parvient même à dépeindre, du tac-o-tac, certains tics de nos hommes politiques. Si l’un se joue à merveille des mots, l’autre n’a pas son pareil pour susciter le rire avec une attitude ou une mimique.
-Donc une bonne pièce ?
-Excellente même, une pièce que je conseille à tous recherchant une bonne soirée d’humour.