- Comédie Contemporaine
- Théâtre du Marais
- Paris 3ème
Mes adorées
Au-delà des apparences, l’histoire d’un enfant que la vie n’a pas épargné… Mes Adorées ce sont mes grands-mères : un volcan et un iceberg.
C’est ma mère : ma star au charme ravageur, à la fureur de vivre, dont la descente aux enfers m’aura marqué au fer rouge.
Leurs rires, leurs forces et leurs faiblesses : c’est mon histoire. Note du metteur en scène : Edouard puise sa force (de jeu), son instinct de survie (sur scène), sa beauté et sa générosité dans les premières années de sa vie. Elles auraient pu le détruire mais au contraire l’ont construit. Comme pourrait le dire Mamy Adorée : » Quand certains voient le verre à moitié vide, d’autres le voient à moitié plein.
« Edouard n’a d’yeux que pour le verre à moitié plein et garde l’idée de le remplir encore. Ce qui est merveilleux. Quand l’éducation est une arme chargée dans les mains d’un enfant. Plusieurs possibilités : l’enfant tire sur les autres, l’enfant se tire une balle, l’enfant dépose l’arme. Edouard a déposé cette arme.
Mais les différents personnages qu'il fait vivre nous poussent à croire qu'ils partagent la scène avec lui.
On les voit, on les sent, on les attend et il sont là, tant le jeu est parfait.
Le texte subtile dont, il est l'auteur, est prenant, émouvant, poignant mais aussi léger et drôle pour nous laisser reprendre notre souffle à l'évocation d'une enfance et adolescence tourmentées et difficiles, mais sans aucun larmoiement de la part du comédien bien que son émotion soit palpable à nombre de moments.
Ce sont les spectateurs dont les yeux ( les miens entre autres) s'embuent à l'émotion que suscite ce parcours difficile mais sans rancune ni rancoeur de celui qui nous les relate, au contraire, avec son respect, sa reconnaissance pour ces "Adorées".
Beaucoup de dignité dans tout cela.
Mais on rit aussi et l'on ressort de ce spectacle chamboulé mais qu' est ce que l'on aimerait être de ses Adoré(e)s tant Édouard Collin, en dehors d'être excellent comédien est un "mec" bien.
Après celà, je suis sûr que beaucoup auront reconnu dans les Adorées d'Edouard Collin un peu de ceux ou celles qui ont fait ce que nous sommes.
Avant ce 6 juillet, 20h30, quelle image avais-je de vous ? Bien sûr, vous ne m’étiez pas inconnu. Le théâtre et la télévision avaient été, à cet égard, des relais efficaces pour faire connaître l’acteur. L’acteur, d’accord, mais l’homme ? Eh bien, je n’en connaissais pas grand-chose. Je n’avais de vous que l’image que je m’en étais faite. Celle d’un homme au physique avantageux, au sourire avantageux, à la carrure avantageuse. Certainement fort sympathique et à la conversation intéressante. Un ami avec lequel on aime passer des soirées à rigoler. Un homme à la jeunesse, sûrement identique à celle vécue par des milliers de Français. Monsieur Toulemonde, en somme …
Puis, il y a eu ce mardi 6 juillet, 20h30.
Et là, une claque !
Il y a, d’abord, la découverte d’un comédien au talent incroyable et à l’inépuisable énergie. Votre seul jeu de scène justifierait de venir vous voir. Il est impressionnant de constater à quel point vous vivez votre spectacle (en habitué des théâtres, j’ai rarement vu un comédien aussi impliqué dans son rôle). Je me suis surpris, à une ou deux reprises, à ne plus écouter le personnage pour observer le comédien. Votre phrasé, vos gestes, vos mimiques et votre façon d’habiter la scène. Une leçon de comédie assez fascinante. Chapeau, l’artiste !
Ensuite, il y a le spectacle. Une plongée dans votre passé. Tantôt drôle, tantôt violente. Qui aurait pu croire que derrière ce sourire se dissimulait une telle histoire ? Un passé au cœur duquel l’amour côtoie constamment la violence. Pas simple de le retranscrire sur scène sans virer dans une espèce de voyeurisme. Pourtant, vous savez éviter l’écueil adroitement. Jamais, vous ne réclamez que l’on s’apitoie sur votre vécu, juste que l’on vous regarde tel que vous êtes. Vous y parvenez fort bien. Par vos gestes et vos propos, vous savez, habilement, jongler avec les émotions des spectateurs, les transportant dans un sacré ascenseur émotionnel. A la sortie, ils sont habités de sentiments divers, chamboulés, certes, mais heureux d’avoir été présents, ce soir-là, à vos côtés.
Mes adorées, c’est drôle. C’est dur. C’est intense. Mais, qu’est-ce que c’est beau.
Indéniablement, le spectacle à voir actuellement !
Quant à vous, cher Edouard, quelle image ai-je de vous ?
Celle d’un homme qui a su parfaitement trouver sa voie et pour laquelle je vous souhaite la plus belle des réussites (vous la méritez !).
Celle d’un comédien auquel, si un jour j’avais la chance de partager un verre, j’aurais mille questions à poser. Non sur sa vie, mais sur sa technique de jeu.
Celle enfin d’un professionnel dont le nom fait, désormais, partie de ceux pour lesquels je me déplacerai, sans hésitation, dès lors qu’il figurera sur une affiche. Il est, pour moi, la garantie d’un spectacle de qualité.