Grégori Baquet revient sur scène dans un nouveau genre théâtral : on ne l'attendait pas dans cette pièce tirée d'un roman de Wajdi Mouawad, portant sur la guerre, la peur, la vie.

L'acteur a plus d'une corde à son arc, et il prend le corps de Wahab, Libanais vivant au Canada et nous racontant son histoire, avec talent et force. Son interprétation est sans faille, tout comme la mise en scène qui l'encadre : les lumières donnent vie aux différents lieux évoqués, et la simple utilisation d'une capuche permet de situer l'action. Moment intense et émotion au rendez-vous.

A voir.

L'art de la mise en scène prend toute son ampleur quand c'est Arnaud Denis aux commandes : le Dom Juan qu'il monte actuellement au théâtre 14 est sans nulle doute la vision la plus intelligente et intéressante que j'ai jamais vue au théâtre.
Et il a plus d'une corde à son arc : il ne se contente pas de signer une mise en scène de génie, mais il incarne également ce personnage noir et inquiétant, avec le talent qu'on lui connaît. A ses côtés, les autres comédiens brillent également, Jean-Pierre Leroux en tête, Sganarelle terrifié.
On regrette simplement une erreur de casting en la personne d'Alexandra Lemasson, Elvire un peu faible comparé au reste de la distribution.
Malgré tout, le spectacle est sublime. A voir.

J'avoue que j'y allais sans beaucoup d'attente, mais j'ai été très agréablement surprise et j'ai passé un excellent moment au Théâtre La Bruyère.
Francis Perrin est étonnant et tient le spectacle avec un talent incroyable, et ce sujet qui peut paraître déroutant tout d'abord, est traité avec humour, ne tombant jamais dans le pathos.
On rit, on est ému, et on vous ordonne d'y courir.

On ne s'imaginait pas meilleure Vieille Dame que Danièle Lebrun. Inquiétante et terrifiante, elle campe une Clara Zahanassian vengeresse qui ne nous laissera pas indifférent. Le reste de la troupe suit, et on retient tout particulièrement le très émouvant Michel Favory, qui prononce son discours humanisme avec un intérêt profond.
La mise en scène classique de Lidon sert le texte et particulièrement l'omniprésence de Zahanassian dans les esprits.
Un très bon spectacle.

Benjamin Jungers, qui sait nous séduire en tant qu'acteur, n'a pas su nous convaincre en endossant le titre de metteur en scène. Cette Ile des esclaves manque de consistance et d'idée, les comédiens semblent laissés en roue libre et c'est bien dommage.
On ne retient que la performance de l'excellent Jérémy Lopez, les autres comédiens ne parvenant pas à entrer réellement dans leur personnage.
Pas essentiel.