Bon, c'est très vulgaire, très futile et très facile mais il y a un public pour ce genre de pièce et force est de constater que dans ce registre, Laurent Baffie est très bon.
Je ne suis pas fan mais je suis venue avec des membres de ma famille qui ne vont jamais au théâtre et qui ont passé une bonne soirée et c'est le principal.

Si ce classique n'a rien perdu de sa superbe, tellement brillant et intemporel, la mise en scène déçoit.

Clément Hervieu-Léger arrive en effet à nous faire trouver le temps long (3h avec des silences, et quelques notes de piano, qui n'en finissent pas), tout en nous fatiguant, demandant à ses acteurs d'en faire des tonnes sur leurs sentiments et leurs déplacements.

Une pièce pleine de tension et profonde dans la psychologie de ses personnages impeccablement interprétés par le couple Kessler-Vuillermoz. Si elle date de plus d'un siècle, on se croit presque assister à une série de Canal+ d'une part pour sa noirceur mais aussi pour sa pertinence encore aujourd'hui malgré quelques longueurs.

- Pièce vue durant la saison 2015-2016 -

Cette pièce restera gravée pour longtemps dans ma mémoire non pour ses qualités (quoi que) mais pour la simple et bonne raison que je l'ai vu un certain 13 novembre 2015. S'il y a une certaine indécence à dire qu'au moment ou des dizaines d'innocents se faisaient assassiner pour avoir eu le tord de boire un verre en terrasse ou d'écouter un concert, je riais à gorge déployée...

Cette pièce est donc une excellente cour de récréation, on y laisse son cerveau à l'entrée du théâtre et on rie bêtement des péripéties et déconvenues infligées aux acteurs de cette pièce dans la pièce, le tout dans un rythme effréné qui, ne nous laissant pas de pause pour respirer, y est pour beaucoup dans sa réussite. Les Faux British ne semble pas être la première à utiliser ce principe (on m'a notamment parlé de "Thé à la menthe ou t'es citron") mais si comme moi c'est une première, je ne peux que vous conseiller de foncer voir cette pièce !

- Pièce vue au Théâtre Tristan Bernard -

Pièce très bourgeoise et "bien-pensante" mais qui tourne cruellement à vide enchainant les poncifs et portes ouvertes, cette pièce s’enferme dans une mécanique qui devient qui plus est lassante et paradoxalement longue pour une pièce d’à peine plus d’une heure. Ne restent que le beau décor et un duo de grands acteurs pour tenter de sauver cette pièce.