- En tournée
- En tournée dans toute la France
Ramses II

- François Berléand
- Elise Diamant
- Eric Elmosnino
- Evelyne Buyle
- En tournée dans toute la France
Elisabeth et Jean attendent avec impatience leur fille adorée et son conjoint dans leur chaleureuse maison de campagne.
Bénédicte et Matthieu, qui rentrent tout juste d’un périple en Égypte sont donc conviés pour déjeuner.
Bizarrement, le mari arrive tout seul. Sans sa femme. Pourquoi n’est-elle pas là ? Matthieu, qui ne se comporte pas comme d’habitude, semble incapable d’expliquer l’absence de celle-ci.
Où est Bénédicte ? Que cache t’il ? Pourquoi cette famille, qui semblait aussi indestructible que la pyramide de Kheops, s’effondre t’elle devant nos yeux ?
Les grandes constructions, aussi solides soient elles, gardent quelques fois leur part de mystère...
Sébastien Thiéry est un auteur de 47 ans. Il a récemment écrit le décevant Deux Hommes Tout Nus (tomate de la pire fin de pièce de théâtre) ainsi que la pièce mieux réussie Momo.
François Berléand est un acteur de 65 ans. Il a joué dans Deux Hommes Tout nus au Théâtre de la Madeleine (2014-2015), puis dans Momo au théâtre de Paris et Moi, Moi et François B., au théâtre Montparnasse.
Eric Elmosnino a lui 53 ans. Au théâtre, vous l’avez peut-être vu dans Un Diner d’adieu.
Evelyne Buyle est une actrice de 69 ans. La saison passée, elle a joué dans Les Femmes savantes de Molière au Théâtre de la Porte Saint-Martin et a remporté un Molière du second rôle.
La critique de la rédaction : 6/10. Une comédie absurde, déroutante, éprouvante.
Matthieu, le personnage d'Éric Elmosnino, semble perdre la mémoire. Ses beaux-parents sont obligés de lui poser des tonnes de questions, de lui tirer les vers du nez pour savoir où est leur fille. C'est agaçant mais ça crée une attente, un suspense.
La mise en scène et le thème de l'Égypte entretiennent bien le mystère. Nous avons envie de découvrir la chute de l'histoire, qui est originale, bien ficelée.
Hélas, les dialogues ne sont pas à la hauteur. Nous ne les avons trouvé ni intéressants, ni très drôles. Ça rame, c'est répétitif et nous avons l'impression que l'intrigue ne se dénouera jamais. François Berléand et Evelyne Buyle jouent bien. À cause de son personnage, nous avons plus de mal à apprécier le flegme d'Éric Elmosnino.
Nous ne pouvons pas dire que ce soit un moment vraiment détendant. Heureusement la fin fait un peu oublier que le temps fut long.
En revanche, je ne suis pas sûre que l'interprétation de "Bénédicte" soit la bonne : je l'ai trouvé trop agressive et manquant de compassion.
Le texte...
Avec Ramsès II on se retrouve, après un point de départ intrigant, à ronronner...
Servi par un texte juste et de formidables acteurs, l’auteur pousse l’absurde pour en faire naître la réalité; certains ont évoqué du Chabrol; j’oserai faire référence à Ionesco.
Et pour ceux choqués par l’exhibition du sexe d’Elmosnino, qu’ils aillent fréquenter des hospices pour vieillards séniles ou services psychiatriques; l’auteur est en dessous du quotidien des familles. Jusqu’à s’interroger sur la maltraitance d’un cõté et sur le délire de persécution de l’autre.
De l’humour qui vous fait réfléchir et rire jaune.
La pièce est intéressante et bien écrite MAIS je ne savais pas qu'il s'agissait d'un porno car rien dans l'affiche ne semble nous en informer. En effet, durant une scène, Eric Elmosnino a défait sa braguette et, face à nous, a sorti sa verge et la tenue puis agitée devant le public. Dans cette scène il devait provoquer François Berléand et l'agacer très rudement mais j'avoue qu'il y avait bien d'autres moyens de le faire sans tomber dans une telle bassesse. J'étais consternée, choquée et honteuse (d'ailleurs je n'étais pas la seule). Je ne savais pas qu'un acteur de théâtre pouvait en arriver là. J'avais offert les places de spectacles à mon mari et j'avoue être bien confuse aujourd'hui de lui avoir offert un tel spectacle et une telle débauche, d'autant que nous sommes venus à Paris pour cette occasion après 800 km. Assurez-vous d'y aller sans enfant et sans personne âgée et préparez-vous à voir l'exhibition pathétique de M. Elmosnino.
Jean (François Berléand) et Elisabeth (Evelyne Buyle) s’apprêtent à recevoir à diner leur fille Bénédicte et son mari dans leur maison de campagne. Mais Matthieu (Eric Elmosnino), le gendre, arrive seul. Pourquoi ? C'est tout le sujet de la pièce et le spectateur aura autant de mal que les protagonistes à démêler le vrai du faux.
Le spectateur est entrainé dans un crescendo magistralement élaboré par Sébastien Thiery et finit par perdre sa capacité d'analyse.
Tout est symbolique, à commencer par le cadeau ramené de vacances et offert par Mathieu à son beau-père : une reproduction du masque mortuaire trouvé dans le sarcophage de Ramsès II. On devine la folie poindre dès les premiers échanges. Une folie en fin de compte autant contagieuse qu'un fou rire. Certains n'y verront que du tragique mais je veux y voir malgré tout une comédie parce qu'il vaut mieux en rire, et que ça fait du bien (de rire) même de ça.
Le gendre ne se souvient pas de l'essentiel et on le sent à coté de la plaque. Il prend les interrogations pour des affirmations. Le ton monte de part et d'autre. La tension devient perceptible. On perçoit le désarroi des parents. Et on veut croire que Matthieu n'est pour rien dans ce qui semble se tramer.
Tout fonctionne à la perfection. Le décor lui-même, imaginé par Jacques Gabel, se métamorphose au fil des actes, suggérant que la demeure va devenir semblable au tombeau d'un pharaon sous les éclairages de Dominique Borrini.
De multiples rites étaient entrepris pour protéger les pharaons des mauvais esprit après leur mort. Le pauvre Jean aurait besoin d'attention ... de son vivant. A quoi sert-il d'avoir raison si on est seul à le croire ?
On a le sentiment que le pire n'est pas encore arrivé mais qu'il se profile. Alors on guette l'indice, le faux pas. On espère et on frissonne. C'est délicieux.
Mention spéciale à Elise Diamant dont le rôle n'est pas aisé, mais je ne peux en dire davantage. Allez-y ... en famille si possible, ce sera encore plus jouissif.
Le spectacle est programmé aux Bouffes parisiens, qui est un très joli théâtre, encore imprégné du souvenir de grandes tragédiennes comme Arletty dont le portrait est accroché dans un couloir.
Jean et Élisabeth, à la retraire depuis l’accident qui oblige Jean à se déplacer en fauteuil roulant, vivent dans une maison près des bois et loin de tout. Ils attendent pour déjeuner leur fille Bénédicte et son mari Matthieu. Matthieu arrive le premier et le temps d’un échange avec ses beaux-parents, tout change, tout bascule. Les propos deviennent peu à peu confus, les situations étranges.
Fantasme, hallucination, plaisanterie, coup monté ? On ne sait pas, on ne sait plus. On voit tout pourtant mais non, ça ne tient pas debout… Est-ce une vague de mensonges qui déferle sur Magny en Vexin ? Mais alors qui ment à qui ? Est-ce une illusion, un récit rapporté ou un délire hallucinatoire ? Enfin quoi, on a bien vu ce qu’on a vu !
Non mais quelle histoire ! Dès notre lâcher-prise, il nous faut nous accrocher pour ne pas perdre la tête, pour garder le sens commun et piocher ce que nous pouvons dans le reste de rationnel qui se présente. Nous nous laissons prendre volontiers au délire ambiant pour en savourer toute la drôlerie et la cocasserie déjantée. La démence plane et les rires fusent. Les répliques sont cinglantes et ciselées, d’un humour ravageur et efficace ; les situations improbables nous intriguent autant qu’elles nous amusent ; le climat est caustique, un vent de folie souffle en permanence, les avis de tempête se multiplient.
La qualité de l’interprétation est remarquable et brille d’excellence. François Berléand est divin ou démoniaque, c’est selon, il joue avec un abattage comique féroce et désopilant. Évelyne Buyle est déroutante en femme déroutée, qu’elle incarne avec une finesse désarmante. Élise Diamant, délicate et précise, est tout à fait crédible dans ses courtes scènes. Éric Elmosnino impressionne par sa fougue et sa vis comica qui désarçonne. Quelle équipe !
Un spectacle drôle et très sympathique que cette comédie acide et acerbe.