Phedre (Renucci)
Evénement plus programmé pour le moment
Achat de Tickets
Phèdre n’est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente.
Elle est engagée, par sa destinée et par la colère des Dieux,
dans une passion illégitime, dont elle a horreur toute la première.
Toutes les critiques
Superbe représentation des artistes.
Quel travail et quelle belle tenue des répliques !
Bravo.
Vu à Cergy le 120822
Quel travail et quelle belle tenue des répliques !
Bravo.
Vu à Cergy le 120822
Bouleversant, Captivant, Magnifique.
Installés en cercle autour d’un grand plateau en bois clair surélevé, notre premier regard est émerveillé par les magnifiques costumes du XVII ème des comédiens qui viennent nous conter le prologue de cette tragédie.
Pas besoin de décor, la mise en scène de Robin Renucci donne une grande ampleur au texte, les alexandrins tintent clairement, les mots nous vont droit au cœur, nous transpercent et nous bouleversent.
« L’un des buts des Tréteaux de France est de créer de l’écoute, de l’attention et une rencontre autour de la langue » RR
Les cinq actes sont annoncés par le son sourd et majestueux du gong, l’ambiance est magique et cérémoniale, nous sommes au cœur de ce drame racinien.
Phèdre, seconde femme de Thésée roi d’Athènes ressent un amour passionné pour Hippolyte son beau-fils. Une passion amoureuse incontrôlable et fatale.
« C’est Vénus tout entière à sa proie attachée »
« Vénus inspira la passion de sa mère Pasiphaé pour un taureau dont s’en suit la naissance du Minotaure, Venus poussa Thésée a abandonner Ariane, la sœur de Phèdre, qui l'avait aidé à sortir du Labyrinthe... ».
Phèdre dépérit rongée et culpabilisée par cet amour incestueux, Œnone , sa nourrice lui soutire cette déchirante confession.
Hyppolyte de son côté, avoue à Théramène qu’il aime d’un amour impossible Aricie, princesse athénienne retenue prisonnière par Thésée.
Suite à l’annonce la mort de Thésée, Phèdre avoue son amour à Hyppolyte offusqué et hors de lui.
Mais Thésée revient bien vivant au milieu de ce chaos.
La tragédie familiale s’enflamme. Des paroles ont été dites et ne peuvent être effacées…
Phèdre peut-elle retrouver son honneur face à Thésée après de tels aveux ?
La colère de Thésée s’apaisera elle ?
- © Sigrid Colomyès
Les comédiens fabuleux nous transportent avec grand brio dans cette tragédie enflammée, nous sommes emportés au rythme des alexandrins qui emplissent l’espace, nous captivent, nous font vibrer et nous chavirent.
Les costumes de Jean-Bernard Scotto sont somptueux, soieries, crinolines, robes à panier, vestes de brocart….
La mise en scène de Robin Renucci est orchestrée avec minutie, les actes s’enchainent avec fluidité et harmonie au son du gong.
Nous n’osons respirer, l’émotion nous envahie, nous sommes un instant Phèdre, Hyppolyte ou Thésée.
Merci à tous pour ce grand moment théâtral.
Installés en cercle autour d’un grand plateau en bois clair surélevé, notre premier regard est émerveillé par les magnifiques costumes du XVII ème des comédiens qui viennent nous conter le prologue de cette tragédie.
Pas besoin de décor, la mise en scène de Robin Renucci donne une grande ampleur au texte, les alexandrins tintent clairement, les mots nous vont droit au cœur, nous transpercent et nous bouleversent.
« L’un des buts des Tréteaux de France est de créer de l’écoute, de l’attention et une rencontre autour de la langue » RR
Les cinq actes sont annoncés par le son sourd et majestueux du gong, l’ambiance est magique et cérémoniale, nous sommes au cœur de ce drame racinien.
Phèdre, seconde femme de Thésée roi d’Athènes ressent un amour passionné pour Hippolyte son beau-fils. Une passion amoureuse incontrôlable et fatale.
« C’est Vénus tout entière à sa proie attachée »
« Vénus inspira la passion de sa mère Pasiphaé pour un taureau dont s’en suit la naissance du Minotaure, Venus poussa Thésée a abandonner Ariane, la sœur de Phèdre, qui l'avait aidé à sortir du Labyrinthe... ».
Phèdre dépérit rongée et culpabilisée par cet amour incestueux, Œnone , sa nourrice lui soutire cette déchirante confession.
Hyppolyte de son côté, avoue à Théramène qu’il aime d’un amour impossible Aricie, princesse athénienne retenue prisonnière par Thésée.
Suite à l’annonce la mort de Thésée, Phèdre avoue son amour à Hyppolyte offusqué et hors de lui.
Mais Thésée revient bien vivant au milieu de ce chaos.
La tragédie familiale s’enflamme. Des paroles ont été dites et ne peuvent être effacées…
Phèdre peut-elle retrouver son honneur face à Thésée après de tels aveux ?
La colère de Thésée s’apaisera elle ?
- © Sigrid Colomyès
Les comédiens fabuleux nous transportent avec grand brio dans cette tragédie enflammée, nous sommes emportés au rythme des alexandrins qui emplissent l’espace, nous captivent, nous font vibrer et nous chavirent.
Les costumes de Jean-Bernard Scotto sont somptueux, soieries, crinolines, robes à panier, vestes de brocart….
La mise en scène de Robin Renucci est orchestrée avec minutie, les actes s’enchainent avec fluidité et harmonie au son du gong.
Nous n’osons respirer, l’émotion nous envahie, nous sommes un instant Phèdre, Hyppolyte ou Thésée.
Merci à tous pour ce grand moment théâtral.
Afficher le commentaire
Dieux que j’aime le son du gong, le soir au fond de Trézène.
Ce gong qui annoncera chaque acte du chef d’œuvre de Jean Racine, dans cette magistrale, poignante et bouleversante mise en scène de Robin Renucci.
L’une des plus belles Phèdre auxquelles il m’ait été donné d’assister.
Un gong, qui au même titre que la scène circulaire en bois et le petit laïus introductif que nous délivrent les huit comédiens, témoigne de deux essentielles préoccupations du patron des Tréteaux de France : l’itinérance et la pédagogie.
Cette piste, appelons un chat un chat, pourra se retrouver aisément sous un chapiteau, celui du Centre dramatique national, tout particulièrement, afin de porter la parole racinienne ici et là.
Ce petit état des lieux, avant le début de la tragédie, c’est encore et toujours cette volonté de rendre accessible au plus grand nombre nos grands textes.
Ou comment ne laisser aucun spectateur sur la touche.
Pas besoin de décors, d'ailleurs. Le texte se suffira bien à lui-même.
Les comédiens nous attendent.
Deux par deux, aux quatre coins de la salle à conception quadrifrontale.
Filles et garçons aux angles opposés.
Une piste, un ring ? La joute verbale peut commencer.
Car c’est bien de cela dont il s’agit. La parole.
La parole irréversible, la parole qui ne peut se reprendre, pour citer le propos de Roland Barthes.
La parole de celle et celui qui, dans les deux premiers actes, dans une magnifique construction symétrique et complémentaire, la parole qui va mener à la perte irrémédiable de ceux qui l’ont émise.
La parole qui constituera la musique, mais quelle musique, de toute la soirée !
Sauf peut-être le délicat froissement des riches tissus des costumes XVIIème siècle.
Car immédiatement, la première chose qui frappe les spectateurs assis autour de la scène circulaire surélevée, ce sont les somptueux costumes créés par Jean-Bernard Scotto.
Rien ne manque : le rhingrave, les rubans, les aiguillettes, les robes à vertugadin, les petites oies, les justaucorps, les hauts se chausse, tout est là. Je donnerais cher pour endosser un moment le haut d’armure baroque de Thésée.
La tragédie peut commencer.
Les huit comédiennes et comédiens, dirigés avec la précision que l’on connaît par M. Renucci (assisté de Judith d’Aleazzo qui interprète également Panope), les huit vont nous bouleverser.
Oui, pour fonctionner, la mimesis et la catharsis vont fonctionner !
Je crois qu’au cours d’une représentation de cette pièce, je n’ai jamais été autant « dedans ».
A la question « Aimez-vous ? » que pose Œnone, je me suis surpris à opiner du chef, avant même la réponse de sa maîtresse !
Le travail du metteur en scène repose sur plusieurs judicieux parti pris.
Son travail « topographique » sur le plateau circulaire lui permet de mettre parfaitement et physiquement en exergue les constructions raciniennes, que ce soient les oppositions ou les symétries dramaturgiques.
Ici, tout est clair, limpide, tout est fluide et maîtrisé. Même sans une connaissance approfondie du texte, tout le monde peut saisir les terribles et irrémédiables enjeux.
Autre grande réussite : la notion de distance entre les personnages.
Lorsque vous assisterez à ce spectacle, je vous conseille d’être très attentif à l’espace qui sépare les protagonistes (toujours par deux) de chaque scène.
Un espace qui systématiquement nous renseigne lui aussi sur l’état d’esprit de celui ou celle qui parle et de celui ou celle qui écoute l’autre.
Du grand art !
Et puis, d’une certaine manière, cette mise en scène a quelque chose de vertical, avec trois « étages » scéniques, que les regards des comédiens matérialisent.
- L’étage des hommes, où chaque personnage nommé se verra regardé par celui qui le nomme. (Ceux qui ne jouent pas restent en effet assis dans leur coin, à suivre le déroulé de la tragédie.)
- Les comédiens seront souvent au sol, nous montrant l’accablement, l’abattement, les yeux rivés vers le Styx.
- Et puis le ciel, le monde des Dieux, souvent apostrophés, montrés du doigt, regardés en contreplongée par les personnages.
Bien entendu, tout ceci ne serait rien sans les huit époustouflants comédiens qui illuminent cette entreprise artistique.
Je n’en finirais pas de citer tous les grands moments que nous procurent ces huit-là.
Tous vont nous passionner, nous bouleverser, nous émouvoir, chacun ayant placé le curseur à son exacte position.
Tous portent cette parole sublimée par un alexandrin merveilleux se faisant souvent oublier.
Ici, c’est la vérité que nous percevons en permanence, une vérité à laquelle nous pouvons nous identifier, une vérité qui nous touche au plus profond de nous même.
Maryline Fontaine est éblouissante en héroïne racinienne, dans sa Phèdre bouleversante de passion amoureuse, de douleur, de furie.
Elle m’a fait penser par moments à Cécile Brune, l’ex-sociétaire de la Comédie-Française, que je tiens pour l’une de nos plus importantes comédiennes.
Melle Fontaine m’a plusieurs fois transporté vers un moment où les larmes n’étaient pas loin.
Le Thésée de Julien Tiphaine est absolument grandiose.
Le comédien est admirable en mari outragé, en père s’estiment bafoué par un fils (l’épatant Ulysse Robin) qu’il finira trop tardivement par pleurer, le Destin ayant tranché..
Les scènes père-fils, avec l’opposition des débits, lent et rapide, ces scènes sont magnifiques.
Le couple Œnone la nourrice (Nadine Darmon) et Théramène le précepteur (Patrick Palmero) est lui aussi bouleversant.
Vous l’aurez compris, cette Phèdre-là restera dans les annales des très grandes mises en scène de ce chef d’œuvre .
La père de la fille de Minos et de Pasiphaé peut dormir sur ses deux oreilles.
C’est un spectacle incontournable, à ne pas manquer, d’autant que, conformément à la politique culturelle des Tréteaux de France, il partira très prochainement en tournée.
Ce gong qui annoncera chaque acte du chef d’œuvre de Jean Racine, dans cette magistrale, poignante et bouleversante mise en scène de Robin Renucci.
L’une des plus belles Phèdre auxquelles il m’ait été donné d’assister.
Un gong, qui au même titre que la scène circulaire en bois et le petit laïus introductif que nous délivrent les huit comédiens, témoigne de deux essentielles préoccupations du patron des Tréteaux de France : l’itinérance et la pédagogie.
Cette piste, appelons un chat un chat, pourra se retrouver aisément sous un chapiteau, celui du Centre dramatique national, tout particulièrement, afin de porter la parole racinienne ici et là.
Ce petit état des lieux, avant le début de la tragédie, c’est encore et toujours cette volonté de rendre accessible au plus grand nombre nos grands textes.
Ou comment ne laisser aucun spectateur sur la touche.
Pas besoin de décors, d'ailleurs. Le texte se suffira bien à lui-même.
Les comédiens nous attendent.
Deux par deux, aux quatre coins de la salle à conception quadrifrontale.
Filles et garçons aux angles opposés.
Une piste, un ring ? La joute verbale peut commencer.
Car c’est bien de cela dont il s’agit. La parole.
La parole irréversible, la parole qui ne peut se reprendre, pour citer le propos de Roland Barthes.
La parole de celle et celui qui, dans les deux premiers actes, dans une magnifique construction symétrique et complémentaire, la parole qui va mener à la perte irrémédiable de ceux qui l’ont émise.
La parole qui constituera la musique, mais quelle musique, de toute la soirée !
Sauf peut-être le délicat froissement des riches tissus des costumes XVIIème siècle.
Car immédiatement, la première chose qui frappe les spectateurs assis autour de la scène circulaire surélevée, ce sont les somptueux costumes créés par Jean-Bernard Scotto.
Rien ne manque : le rhingrave, les rubans, les aiguillettes, les robes à vertugadin, les petites oies, les justaucorps, les hauts se chausse, tout est là. Je donnerais cher pour endosser un moment le haut d’armure baroque de Thésée.
La tragédie peut commencer.
Les huit comédiennes et comédiens, dirigés avec la précision que l’on connaît par M. Renucci (assisté de Judith d’Aleazzo qui interprète également Panope), les huit vont nous bouleverser.
Oui, pour fonctionner, la mimesis et la catharsis vont fonctionner !
Je crois qu’au cours d’une représentation de cette pièce, je n’ai jamais été autant « dedans ».
A la question « Aimez-vous ? » que pose Œnone, je me suis surpris à opiner du chef, avant même la réponse de sa maîtresse !
Le travail du metteur en scène repose sur plusieurs judicieux parti pris.
Son travail « topographique » sur le plateau circulaire lui permet de mettre parfaitement et physiquement en exergue les constructions raciniennes, que ce soient les oppositions ou les symétries dramaturgiques.
Ici, tout est clair, limpide, tout est fluide et maîtrisé. Même sans une connaissance approfondie du texte, tout le monde peut saisir les terribles et irrémédiables enjeux.
Autre grande réussite : la notion de distance entre les personnages.
Lorsque vous assisterez à ce spectacle, je vous conseille d’être très attentif à l’espace qui sépare les protagonistes (toujours par deux) de chaque scène.
Un espace qui systématiquement nous renseigne lui aussi sur l’état d’esprit de celui ou celle qui parle et de celui ou celle qui écoute l’autre.
Du grand art !
Et puis, d’une certaine manière, cette mise en scène a quelque chose de vertical, avec trois « étages » scéniques, que les regards des comédiens matérialisent.
- L’étage des hommes, où chaque personnage nommé se verra regardé par celui qui le nomme. (Ceux qui ne jouent pas restent en effet assis dans leur coin, à suivre le déroulé de la tragédie.)
- Les comédiens seront souvent au sol, nous montrant l’accablement, l’abattement, les yeux rivés vers le Styx.
- Et puis le ciel, le monde des Dieux, souvent apostrophés, montrés du doigt, regardés en contreplongée par les personnages.
Bien entendu, tout ceci ne serait rien sans les huit époustouflants comédiens qui illuminent cette entreprise artistique.
Je n’en finirais pas de citer tous les grands moments que nous procurent ces huit-là.
Tous vont nous passionner, nous bouleverser, nous émouvoir, chacun ayant placé le curseur à son exacte position.
Tous portent cette parole sublimée par un alexandrin merveilleux se faisant souvent oublier.
Ici, c’est la vérité que nous percevons en permanence, une vérité à laquelle nous pouvons nous identifier, une vérité qui nous touche au plus profond de nous même.
Maryline Fontaine est éblouissante en héroïne racinienne, dans sa Phèdre bouleversante de passion amoureuse, de douleur, de furie.
Elle m’a fait penser par moments à Cécile Brune, l’ex-sociétaire de la Comédie-Française, que je tiens pour l’une de nos plus importantes comédiennes.
Melle Fontaine m’a plusieurs fois transporté vers un moment où les larmes n’étaient pas loin.
Le Thésée de Julien Tiphaine est absolument grandiose.
Le comédien est admirable en mari outragé, en père s’estiment bafoué par un fils (l’épatant Ulysse Robin) qu’il finira trop tardivement par pleurer, le Destin ayant tranché..
Les scènes père-fils, avec l’opposition des débits, lent et rapide, ces scènes sont magnifiques.
Le couple Œnone la nourrice (Nadine Darmon) et Théramène le précepteur (Patrick Palmero) est lui aussi bouleversant.
Vous l’aurez compris, cette Phèdre-là restera dans les annales des très grandes mises en scène de ce chef d’œuvre .
La père de la fille de Minos et de Pasiphaé peut dormir sur ses deux oreilles.
C’est un spectacle incontournable, à ne pas manquer, d’autant que, conformément à la politique culturelle des Tréteaux de France, il partira très prochainement en tournée.
Dans le même genre
Les avis de la rédaction