- Théâtre contemporain
- Théâtre Gérard Philipe
- Saint-Denis
Paroles Gelées
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- Théâtre Gérard Philipe
- 59, boulevard Jules-Guesde
- 93200 Saint-Denis
Pantagruel voyage. Il traverse les mers d'îles en îles, jusqu'à la Dive Bouteille. Les héros de Rabelais, condensés de l'humanité, partent en quête de découvertes dans des contrées imaginaires...
...jusqu'à l'oracle final qui dévoile la vérité du monde et des êtres. Ils chevauchent les moutons de Panurge, survivent dans la tempête, livrent une guerre aux Andouilles.
Ils découvrent les Paroles gelées, voix de peuples disparus, paroles glaçons qui se dégèlent et se font entendre quand on les touche, qui charment ou effraient.
Rabelais, écrivain humaniste et médecin, insolente figure de la Renaissance, invente des mots et une langue chatoyante. Il compose le Quart livre en 1552, point d'orgue de son oeuvre.
Il brasse le cul et l'âme, les étrons et les étoiles, les peuples monstrueux et leurs coutumes fantasques. Cinq siècles plus tard, la jeune troupe de Jean Bellorini réécrit une langue actuelle et fleurie pour édifier un théâtre populaire et festif.
Les treize artistes complets bricolent un espace en mouvement. Après l'étonnant Tempête sous un crâne d'après Les Misérables d'Hugo, la Compagnie Air de Lune se jette dans le gargantuesque et dans la flotte d'un décor fontaine. Tous chantent et dansent dans une aventure humaine étincelée de questionnements philosophiques.
Les thèmes nous renvoient à nos préoccupations : " lutte pour la libération des mots et des corps, recherche d'une pédagogie idéale, attaques contre les fanatismes religieux, dénonciation des guerres de conquête ", énonce le metteur en scène.
Allégorique, satirique, scatologique, poétique, Paroles gelées, périple initiatique, entraîne et éblouit.
Paroles Gelées a été récompensée du Molière du Théâtre Public 2014.
Jean Bellorini a également été Molière du metteur en scène de théâtre public pour cette pièce et La Bonne âme du Se-Tchouan.
Le spectacle est terminé au TGP mais il tournera encore (mais peut-être pas tout de suite) m’a dit J. Bellorini, le metteur en scène et directeur du Théâtre.
Alors un petit mot encore à son propos… avant qu’il ne tombe dans un oubli passager.
Un public (dont plein de jeunes ados hilares) amusé par une aventure théâtrale hors normes.
Une jolie façon de (re)découvrir l’écriture de Rabelais, si jouissive et, pourtant, si éloignée de la nôtre.
Des épisodes et des personnages qui nous amusent, nous touchent , nous émeuvent… même si on ne comprend pas tout …
Des comédiens/ musiciens, pleins d’énergie, de vivacité, qui se livrent à un corps à corps époustouflant avec des torrents de mots, des histoires complètement absurdes et des rêves insensés.
Grâce à ce travail exemplaire de la troupe, et une mise en scène dynamique et joyeuse, une intimité est rendue possible avec les mots et les histoires du « quart Livre ».
Et d’emblée ce n’était pas évident ! A découvrir lors d'une prochaine tournée.
Jean Bellorini et ses talentueux comédiens nous ravisent et nous mènent dans le monde imaginaire et fantastique de Rabelais.
Au cours de ce voyage théâtral nous rencontrerons Gargantua, Pantagruel, Panurge dans des épisodes plus croustillants et fantastiques les uns que les autres
Dès les premiers instants « Le papier cabinet » nous plonge dans l’univers satirique de Rabelais. Puis nous embarquons avec Pantagruel à la recherche de l’oracle de la Vérité. Nous allons d’iles en iles où nous seront contés de merveilleux récits extravagants mais assez philosophiques et moralistes.
*les pays des andouilles
*les marchands de moutons
*la mer de paroles gelées
Les comédiens en bottes de caoutchouc évoluent sur une scène recouverte d’eau. Ils y dansent, ils y plongent … « La noyade de Panurge dans les viscères de Pantagruel » est vraiment cocasse et amusante.
Les jeux de lumière et d’eau sont féeriques, époustouflants et d’une grande esthétique. Nous sommes dans un monde onirique. C’est fabuleux.
La musique a une très grande importance, les comédiens chantent en chœur accompagnés d’une magnifique soprano. Cela intensifie l’émotion, on est submergé, ça frappe en plein cœur.
C’est grandiose.
Une introduction malicieuse et mystérieuse, burlesque et étonnante. Que va-t-il se passer durant les 2 prochaines heures ?! Les spectateurs retiennent leur souffle.
Et en avant toute. Les mots percutent et chatouillent notre sensibilité. Les rires éclatent, s'installent, au rythme décadent des mots de Rabelais, modelés par des comédiens généreux.
Que le spectacle commence. On découvre alors le plateau, d'une rare beauté, généreuse elle aussi. Les couleurs apaisent et éveillent en nous des émotions refoulées. La plus grande preuve d'intelligence scénographique se trouve au sol (surprise surprise). Chaque scène, une photo, un tableau.
Et les mots de Rabelais, repensés, détonnent. On se rend alors compte de l'extrême précision, de la parfait maîtrise de la langue française, dans ce qu'elle a d'habile, de technique et d'irrésistible. Une poésie.
Je tire mon chapeau aux comédiens qui, avec brio, exécutent les mots - en vieux français - sans bafouiller. Ils assument un texte d'une technicité rare, et ils le font bien.
A voir, et à revoir. Pour le fond comme pour la forme.
Le nouveau directeur du TGP, Jean Bellorini livre dans Paroles gelées une version patchwork de ce concentré d’humanisme mêlant danse, chant, musique (rock autant que lyrique !), absurde et sens du merveilleux avec un formidable esprit de troupe.
À la sortie, le public reste éclaboussé par un tel mouvement d’euphorie général, alliant le cul à la sagesse avec maestria.