top5 (1)

Normalito

Normalito
  • Les Plateaux Sauvages
  • 5 Rue des Plâtrières
  • 75020 Paris
  • Ménilmontant (l.2)
Itinéraire
Evénement plus programmé pour le moment
Achat de Tickets

La metteuse en scène et auteure Pauline Sales présente le tout premier spectacle à découvrir en famille des Plateaux Sauvages : Normalito. La maîtresse demande à sa classe de CM2 d’inventer un super-héros.

Lucas dessine Normalito le super-héros « qui rend tout le monde normaux ». Les autres ont tou·te·s une singularité, lui aucune ! Iris, enfant zèbre qui aimerait être normale, devient son amie.

En découvrant la famille de l’autre, Lucas et Iris trouvent une manière de vivre qui leur correspond mieux. Le duo va rencontrer Lina, dame pipi, née homme dans un corps qui ne lui correspondait pas…

 

Note rapide
9,3/10
pour 2 notes et 2 critiques
0 critique
Note de 1 à 3
0%
0 critique
Note de 4 à 7
0%
2 critiques
Note de 8 à 10
100%
Toutes les critiques
3 oct. 2021
9/10
11
Est-il normal d’être anormal, ou bien est-ce anormal d’être normal ?
Vous avez trois heures…

Pauline Sales n’a eu besoin quant à elle "que" d’une heure pour nous proposer un spectacle intelligent, malin, spirituel et passionnant qui va questionner petits et grands sur la différence et la tolérance par le prisme d’une fable moderne et drôle.

Figurez-vous que la maîtresse a demandé à ses CM2 de s’imaginer en super-héros.
Lucas a choisi d’inventer Normalito, le super-héros qui rend les gens normaux.

Parce que c’est vrai, quoi, pas facile de vivre aux côtés des anormaux que sont les troubles dys, les enfants à Haut-Potentiel, ceux qui sont d’origine étrangère, les filles de la classe, les enfants de réfugiés, ceux qui sont très riches ou très pauvres...
En un mot comme en cent, ceux qui sont différents…

Comment exister, lorsque vous n’avez aucune différence particulière à mettre en avant ?

Voilà ce qu’il pense, Lucas…
Jusqu’à ce qu’il rencontre deux personnages singuliers…

Tout d’abord, il y Iris…
Une fille de sa classe, au QI époustouflant…
Une espèce de Fifi Brindacier surdouée, intelligente comme ça n'est pas permis...

Deux mômes aux antipodes l’un de l’autre, qui vont se lancer dans une sorte de voyage initiatique au cours duquel ils vont faire la connaissance de Lina, l’étrange dame-pipi de la gare centrale.

Pauline Sales met en scène cette pièce qu’elle a écrit en 2019.
Une écriture faite de vraies formules acérées, percutantes, drôlissimes, des formules qui vont déclencher l’hilarité.

Une écriture qui par ce registre va déclencher sans avoir l’air d’y toucher une vertigineuse réflexion.
Tellement d’actualité, cette réflexion, tant l’intolérance règne encore…

La mise en scène va être à la hauteur de l’écriture.

Lorsque nous rentrons dans la grande salle des plateaux sauvages, sur la scène trône une cuvette de WC, à jardin et à cour, trois portes fermées.
Il n’y a pas à s’y tromper, nous savons où nous nous trouvons.

Et pourtant, tout au long de cette heure, par le biais d’artifices scénographiques et dramaturgiques que je me garderai bien entendu de révéler, nous allons retrouver dans quantité de lieux différents.
Il y a là une vraie inventivité et un vrai et jubilatoire travail formel.

Il va y avoir du cartoon là-dedans, du Tex Avery, du Chuck Jones.

Nous n’allons vraiment pas nous ennuyer : pas un instant de répit, pas de baisse de régime, un rythme effréné tout au long de cette heure.
Oui, ça va pulser. Avec un impressionnant travail de changement d’accessoires et de costumes en coulisse.

Les six portes, qui vont claquer à tour de rôle, vont nous révéler bien des surprises.
Tout ceci est très réussi.

Et puis trois comédiens vont se répartir les six rôles de la pièce.
Des comédiens qui ne vont pas ménager leur peine, et qui vont nous enchanter.

Les deux jeunes sont interprétés par Cloé Lastère et Antoine Courvoisier.
Immédiatement, nous croyons à leur rôle d’élèves du CM2.
Chacun dans son personnage va nous ravir, et va nous réserver de grands moments.
Quelle énergie, quelle vis comica, quelle force comique émanent de ces deux-là.

Anthony Poupard est Lina, la dame-pipi.
Son interprétation force le respect.
Nous croyons tout à fait à son personnage. Il a su placer le curseur à l’exacte position.

Et puis, il y a la fin de la pièce, qui va nous plonger dans l’univers du cinéma en général, et dans une célèbre comédie sentimentale de Roger Mitchell en particulier. (Je n’en dis évidemment pas plus, et vous laisse découvrir…)
Là encore, tout ceci est très malin.
L’amour sauvera tout.

Une fois les lumières rallumées après le noir finale, une véritable ovation salue les trois comédiens.
Normal.
Petits et grands auront pris un immense plaisir à assister à ce magnifique moment de théâtre.

Gros succès à Avignon cette année, ce spectacle va partir en tournée.
S’il passe à côté de chez vous, n’hésitez surtout pas.
(La liste est sur le site mentionné ci-dessous.)

Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas !
29 sept. 2021
9,5/10
2
La lumière s’éteint, le plateau s’allume et le comédien commence… Immédiatement je sais que je vais adhérer à ce type d’énergie et de sincérité de jeu. On est directement impacté et entraîné dans son histoire. On est instantanément touché par ce personnage attachant.

C’est une pièce sur la différence. Qu’est-ce que la normalité ? Doit-on mettre des gens dans des cases, même pour leur bien ? Les stigmatiser, utiliser systématiquement des classifications, mettre chaque enfant dans une boîte : les HP, les TDA, tous les di (dysgraphies, dysorthographies…), toutes les personnalités singulières et différentes.

C’est l’histoire d’une rencontre entre un garçon « normal » et une fille zèbre. C’est aussi l’histoire de leur famille. Comment les parents se comportent avec leurs enfants, avec leur individualité, leurs qualités, leurs défauts.

Cela parle de la difficulté d’intégration et d’adaptation dans le cercle familial et à l’école quand on se sent différent.

Et puis c’est également une pièce sur le genre à travers la rencontre entre les deux enfants et cette femme trans qui lutte elle aussi avec sa propre famille.

C’est une pièce d’une grande finesse et d’une grande intelligence portée par trois merveilleux comédiens . Les dialogues sont incisifs et percutants « tu veux ma photo, elle est en vente chez Casino »

La pièce est à la fois drôle, intense, et émouvante. On est transporté par la justesse du thème abordé et par la sincérité des comédiens.

La mise en scène est précise et efficace.

Comment doit-on se positionner par rapport aux autres quand on est « normal » ou différent ? Quelle est la définition de la normalité ? Et quelle souffrance l’existence d’une telle norme apporte-t-elle ?

Une très belle pièce !
Votre critique endiablée
Nos visiteurs sont impatients de vous lire ! Si vous êtes l'auteur, le metteur en scène, un acteur ou un proche de l'équipe de la pièce, écrivez plutôt votre avis sur les sites de vente de billets. Ils seront ravis de le mettre en avant.
Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor