- Théâtre contemporain
- Théâtre national de la Colline
- Paris 20ème
Mort prématurée d'un chanteur populaire dans la force de l'âge

- Arthur H
- Théâtre national de la Colline
- 15, rue Malte-Brun
- 75020 Paris
- Gambetta (l.3)
Au seuil de la cinquantaine, Archibald Axe est un chanteur apprécié.
Il jouit autant des suffrages du public que du respect du milieu de la chanson, bénéficiant d’une visibilité dans la plupart des médias officiels. Mais un peu moins qu’avant.
C’est donc un chanteur au bord de l’amertume, qui fait cependant tout pour ne pas y sombrer. Songeant à sa longue carrière, l’idée d’une célébration parfois lui traverse l’esprit, mais son manageur a une meilleure idée. Rien de tel qu’une mort tragique pour redonner du souffle à une carrière vacillante et relancer les ventes de disques. Archibald décide donc de se faire passer pour mort et d’organiser ses funérailles.
Né de la rencontre entre Arthur H et Wajdi Mouawad, ce récit est celui d’une angoisse.
Comment épargner les pères envahissants sans se tuer soi-même ? Comment vivre avec les pères absents ? Comment porter plus loin la parole non transmise de la génération qui nous a donné la vie ? Entre le monde de la chanson et celui du théâtre, leur amitié les a menés aux confins de la forêt amazonienne. De ce voyage, entre humour et silence, ont surgi des scènes, des textes, des chansons, témoignages d’une génération égarée dans l’abandon des repères.
Une durée prétentieuse pour une intrigue amenée avec dificulté et qui tient en une phrase. Des ponctuations sur l’actualité qui tombent comme des cheveux dans la soupe et qui servent de faire valoir à un spectacle qui n'a pas de fond. La deuxième partie est moins pénible gràce au jeu de "Nancy".
Aigri, il rate la dernière interview d'un journaliste sur le départ en retraite qui aimerait le voir s'engager plus intensément dans la vie politique et sociale.
Des retrouvailles avec son premier manager le font se remettre en question et réveillent en lui les instincts punk de ses débuts.
Ensemble, ils mettent en place un plan afin de faire un pied de nez au système.
Née de la collaboration de Wajdi Mouawad et Arthur Higelin, cette pièce traite des affres du système, se fondre dans le moule, sans prise de risque, afin d'être reconnu. Mais est-ce que trahir sa personnalité et ses convictions, en quête du succès, peut rendre heureux ?
L'authenticité et l'intégrité ne seraient-ils pas un meilleur moyen ?
J'ai adoré la première partie que j'ai trouvé jubilatoire, ai moins aimé le milieu de la seconde pas assez crédible à mon goût car elle s'éloignait trop du style de la précédente, et ai trouvé le final très doux et poétique.
La mise en scène, les effets spéciaux, les lumières et tout le côté technique sont fabuleux.
Arthur H, qui n'est pas comédien, est bon et crédible. J'ai également beaucoup aimé le jeu de la fan et du journaliste.
Un spectacle d’Arthur H et Wajdi Mouawad.
Arthur H se glisse avec grand talent dans la peau d’Alice un chanteur populaire au sommet de son apogée.
Au cours d’une interview, Alice angoissé et désabusé se montre insensible au monde politique et social qui l’entoure. Cela lui vaudra un article déplorable qui le plonge dans la déprime.
Avec la complicité de son premier impresario et de quelques anciens amis Punks, il disparaît du monde, fait croire à sa mort…
Comment vont réagir ses proches face à une telle imposture ?
C’est extravagant et fantasque, nous allons assister à son enterrement qui ne manque pas de surprise puis à une séance pittoresque de vaudou.
Les personnages sont atypiques, attachant et haut en couleur.
*Diesel, l’attaché de presse surmenée, énergique et vouée corps et âme à son chanteur. Interprétée par Isabelle Lafon avec dynamisme et conviction.
*Nancy venue du Québec pleine d’amour et de générosité, adoratrice et inconditionnelle d’Alice.
*Faustin, le premier manager déçu par le monde mercantile du spectacle et regrettant amèrement la période punk est incarné par Patrick Le Mauff qui nous réjouit.
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Bien qu’un peu loufoque, on retrouve la signature de Wajdi à travers les parcours des différents protagonistes.
*Majda jeune épouse d’Alice part à New York exposer une photo prise à Drancy. Or Majda libanaise a été conçue dans le camp de Sabra en 1982 (où un massacre a été perpétué envers les Palestiniens). Incarné par Sara LLorca pétillante, émouvante qui nous captive.
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La mise en scène de Wajdi vivante et dynamique, parfois réaliste, parfois onirique nous transporte sous la pluie, sous la neige… à travers cette captivante histoire.
Avec : Marie-Josée Bastien (en alternance), Gilles David, Arthur H, Pascal Humbert, Isabelle Lafon, Jocelyn Lagarrigue, Linda Laplante (en alternance), Patrick Le Mauff, Sara Llorca tous de grand talent sont époustouflants.
Agréable et beau moment de fusion et de création entre Wajdi Mouawad et d’Arthur H .
Le scénario est construit sur une ligne simple qui laisse cependant toute sa place à l'imagination. Un grand Wouawad/Arthur H.