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Moi, Caravage

Avec Cezare Capitani
- Cezare Capitani
- Laëtitia Favart
8,1/10
80%
- Lucernaire
- 53, rue Notre-Dame-des-Champs
- 75006 Paris
- Notre-Dame-des-Champs (l.12)
Itinéraire
Billets de 13,00 à 35,00 €
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Le peintre italien originaire de Milan a marqué de son emprunte toute la peinture européenne.
Le 18 juillet 1610, alors qu’il arpentait une plage aux abords de Rome, l’artiste meurt dans de troublantes circonstances.
Qui a donc bien pu le tuer ? Mort avant d’avoir 40 ans, Le Caravage a été l’un des précurseurs du clair-obscur. Dès son vivant, il jouissait d’un fort succès grâce à ses œuvres naturalistes.
Grand admirateur du peintre, Cesare Capitani s’est inspiré du livre « La Course à l’abime », de Dominique Fernandez, pour écrire cette pièce de théâtre dans laquelle il joue.
Meilleures critiques
Meilleure critique positive
7,5/10
Ces deux acteurs nous emmènent sur une autre planète. Il faut avouer que cette pièce est complètement différente de la "masse". Même si Historiquement il y a quelques détails manquants ou erronés, j'ai repassé du temps à découvrir Caravage après la pièce....
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Toutes les critiques
Créé en 2010 à Avignon lors du 400ème anniversaire de la mort du Caravage, le spectacle de Cesare Capitani revient au Lucernaire jusqu’au 12 mars 2017. et Isabelle est allée le voir pour le blog.
Si beaucoup a déjà été dit sur l’œuvre et la technique du peintre, sa vie privée reste assez mystérieuse. C’est cet aspect qu’a exploré l'acteur franco-italien pour Moi, Caravage en s’appuyant sur un roman fort bien documenté de Dominique Fernandez, La course à l'abîme.
Dans la salle, la lumière diminue et le noir se fait. Apparait alors à jardin une forme humaine encapuchonnée d’une bure sombre qui porte l’unique source de lumière, une bougie blottie entre ses mains.
Le spectre vivant se déplace en chantant d’une voix douce et triste. Dans cette ambiance Arte Povera surgit soudain un personnage sur le devant de la scène. Personne n’en doute, c’est le Caravage réincarné. Il s’impose d’emblée tout en sensualité, sa chemise de peintre largement ouverte sur son torse, manches bouffantes, pantalon court et pieds nus.
L’artiste rebelle (1571-1610) vient dérouler devant nous le fil de sa courte existence. L’accent italien de Cesare Capitani rend le personnage très convaincant, et pour ceux qui comprennent cette belle langue, il joue en italien tous les mardis.
Michelangelo Merisi, est né en 1571 à Caravaggio, un village de Lombardie dont il s’appropriera le nom. Sa vocation pour la peinture se manifeste à treize ans. Il fait son apprentissage à Milan auprès d’un vieux maître qu’il trouve trop "moelleux" dans sa peinture : Moi ce n’est pas comme ça que je veux peindre. Je ne veux pas de silence dans mes tableaux : je veux du bruit !
Mérisi se révèle vite avoir un fort caractère. Il aime nager en eaux troubles et prendre des risques. Incarcéré pour avoir fréquenté des peintres que l'Inquisition considère comme hérétiques, il est marqué au fer rouge à l'épaule d'une fleur de chardon. Son caractère rebelle lui fera dire avec provocation cette plaie sera mon blason.
A 20 ans, il s’installe à Rome où sa peinture va attirer l’attention des riches notables et des proches du pape. On lui confie des commandes prestigieuses (par exemple trois grands tableaux célébrant la vie et le martyre de Saint Mathieu pour l’église Saint-Louis-des-Français de Rome) qu’il exécute avec talent. Son style s’affirme et sa palette s’obscurcit. Bien qu’il soit obligé de ne représenter pratiquement que des scènes religieuses, ses personnages dégagent une présence d’un réalisme et d’une force dramatique hors du commun.
Et surtout, il révolutionne les codes picturaux en imposant le clair-obscur. La lumière qui perce généralement en axe oblique depuis la gauche de la toile est le personnage principal de ses tableaux. Elle éclaire et donne du relief à la nudité des corps, à une épée, à l’expression torturée d’un visage. Par contraste, l’ombre monopolise le reste du tableau, et le décor n’a que peu d’importance, les figures au premier plan n’en sont que plus vivantes.
La scène est baignée de ce clair-obscur si cher à Caravage. Nous rentrons dans un de ses tableaux. C’est un autoportrait d’un réalisme fascinant qui nous est offert par Cesare Capitani. Dans la pénombre, l’éclairage des bougies ou des rais de lumière projetés sur le corps de l’acteur permettent à la sensualité érotique du Caravage d’éclore pleinement.
Cette ambiance quasi-religieuse est accentuée par les chants a capella de Laetitia Favart (en alternance avec Manon Leroy). On reconnait le Lamento d’Arianna de Monteverdi, Gesualdo et d’autres compositeurs italiens de la Renaissance comme Caccini et Grancini. J’ai beaucoup aimé l’interprétation androgyne de Manon Leroy, sa voix frêle comme celle d’un jeune garçon contraste avec la virilité de Cesare-Caravage. C’est une présence ambigüe qui incarne de multiples personnages : la boulangère avec laquelle il obtient son "certificat de virilité", ses modèles et amants dont son préféré, Mario, ainsi que des femmes…
Mais comme il nous l’explique, Caravage n’est pas intéressé par le bonheur, il vit dans l’urgence de peindre et le reste du temps multiplie querelles et condamnations. A 35 ans il tue un homme. Sa tête est mise à prix. Il sera dès lors davantage un peintre maudit que béni des dieux.
Cesare-Caravage parle de sa peinture David et Goliath. La tête que David tient dans sa main est celle de Caravage. L’acteur lève le bras comme David dans la peinture : Vous voulez ma tête, je vous la livre …
Au fil de la pièce, nous finissons par avoir une image précise de qui était le Caravage. Ainsi le côté cru et sans concession de l’artiste ressort de son tableau Judith et Holopherne (scène de l’Ancien Testament). Il veut montrer le crime en train de s’accomplir : Moi je veux saisir l’instant précis ou Judith décapite l’homme. Le résultat est saisissant et à la limite du soutenable. On ne voit aucun de ses chefs-d’oeuvre sur scène, le mime et les anecdotes qui entourent leur création suffisent à frapper l’imaginaire des spectateurs.
Le peintre finira par trouver la mort à 38 ans dans des circonstances mystérieuses. Je suis comme la pomme véreuse de mon premier tableau, le ver creusera sa galerie… et à la fin, il ne reste que le désespoir et la mort.
Courez voir ce magnifique spectacle ! Cesare Capitani est aussi flamboyant que son modèle ! Le temps passe trop vite tant la vie du Caravage est romanesque.
Je laisse le mot de la fin à Dominique Fernandez sans lequel Cesare Capitani n’aurait pas pu incarner aussi intimement le peintre maudit : En écrivant La Course à l’abîme, roman qui tente de ressusciter par l’écriture la figure du peintre Caravage, je ne pensais pas voir jamais ressurgir celui-ci, sous mes yeux, en chair et en os, cheveux noirs et mine torturée, tel que je me l’étais imaginé, brûlé de désirs, violent, insoumis, possédé par l’ivresse du sacrifice et de la mort. Eh bien, c’est fait : Cesare Capitani réussit le tour de force, d’incarner sur scène cet homme dévoré de passions. Il est Caravage, Moi, Caravage, c’est lui. Il prend à bras le corps le destin du peintre pour le conduire, dans la fièvre et l’impatience, jusqu’au désastre final.
Si beaucoup a déjà été dit sur l’œuvre et la technique du peintre, sa vie privée reste assez mystérieuse. C’est cet aspect qu’a exploré l'acteur franco-italien pour Moi, Caravage en s’appuyant sur un roman fort bien documenté de Dominique Fernandez, La course à l'abîme.
Dans la salle, la lumière diminue et le noir se fait. Apparait alors à jardin une forme humaine encapuchonnée d’une bure sombre qui porte l’unique source de lumière, une bougie blottie entre ses mains.
Le spectre vivant se déplace en chantant d’une voix douce et triste. Dans cette ambiance Arte Povera surgit soudain un personnage sur le devant de la scène. Personne n’en doute, c’est le Caravage réincarné. Il s’impose d’emblée tout en sensualité, sa chemise de peintre largement ouverte sur son torse, manches bouffantes, pantalon court et pieds nus.
L’artiste rebelle (1571-1610) vient dérouler devant nous le fil de sa courte existence. L’accent italien de Cesare Capitani rend le personnage très convaincant, et pour ceux qui comprennent cette belle langue, il joue en italien tous les mardis.
Michelangelo Merisi, est né en 1571 à Caravaggio, un village de Lombardie dont il s’appropriera le nom. Sa vocation pour la peinture se manifeste à treize ans. Il fait son apprentissage à Milan auprès d’un vieux maître qu’il trouve trop "moelleux" dans sa peinture : Moi ce n’est pas comme ça que je veux peindre. Je ne veux pas de silence dans mes tableaux : je veux du bruit !
Mérisi se révèle vite avoir un fort caractère. Il aime nager en eaux troubles et prendre des risques. Incarcéré pour avoir fréquenté des peintres que l'Inquisition considère comme hérétiques, il est marqué au fer rouge à l'épaule d'une fleur de chardon. Son caractère rebelle lui fera dire avec provocation cette plaie sera mon blason.
A 20 ans, il s’installe à Rome où sa peinture va attirer l’attention des riches notables et des proches du pape. On lui confie des commandes prestigieuses (par exemple trois grands tableaux célébrant la vie et le martyre de Saint Mathieu pour l’église Saint-Louis-des-Français de Rome) qu’il exécute avec talent. Son style s’affirme et sa palette s’obscurcit. Bien qu’il soit obligé de ne représenter pratiquement que des scènes religieuses, ses personnages dégagent une présence d’un réalisme et d’une force dramatique hors du commun.
Et surtout, il révolutionne les codes picturaux en imposant le clair-obscur. La lumière qui perce généralement en axe oblique depuis la gauche de la toile est le personnage principal de ses tableaux. Elle éclaire et donne du relief à la nudité des corps, à une épée, à l’expression torturée d’un visage. Par contraste, l’ombre monopolise le reste du tableau, et le décor n’a que peu d’importance, les figures au premier plan n’en sont que plus vivantes.
La scène est baignée de ce clair-obscur si cher à Caravage. Nous rentrons dans un de ses tableaux. C’est un autoportrait d’un réalisme fascinant qui nous est offert par Cesare Capitani. Dans la pénombre, l’éclairage des bougies ou des rais de lumière projetés sur le corps de l’acteur permettent à la sensualité érotique du Caravage d’éclore pleinement.
Cette ambiance quasi-religieuse est accentuée par les chants a capella de Laetitia Favart (en alternance avec Manon Leroy). On reconnait le Lamento d’Arianna de Monteverdi, Gesualdo et d’autres compositeurs italiens de la Renaissance comme Caccini et Grancini. J’ai beaucoup aimé l’interprétation androgyne de Manon Leroy, sa voix frêle comme celle d’un jeune garçon contraste avec la virilité de Cesare-Caravage. C’est une présence ambigüe qui incarne de multiples personnages : la boulangère avec laquelle il obtient son "certificat de virilité", ses modèles et amants dont son préféré, Mario, ainsi que des femmes…
Mais comme il nous l’explique, Caravage n’est pas intéressé par le bonheur, il vit dans l’urgence de peindre et le reste du temps multiplie querelles et condamnations. A 35 ans il tue un homme. Sa tête est mise à prix. Il sera dès lors davantage un peintre maudit que béni des dieux.
Cesare-Caravage parle de sa peinture David et Goliath. La tête que David tient dans sa main est celle de Caravage. L’acteur lève le bras comme David dans la peinture : Vous voulez ma tête, je vous la livre …
Au fil de la pièce, nous finissons par avoir une image précise de qui était le Caravage. Ainsi le côté cru et sans concession de l’artiste ressort de son tableau Judith et Holopherne (scène de l’Ancien Testament). Il veut montrer le crime en train de s’accomplir : Moi je veux saisir l’instant précis ou Judith décapite l’homme. Le résultat est saisissant et à la limite du soutenable. On ne voit aucun de ses chefs-d’oeuvre sur scène, le mime et les anecdotes qui entourent leur création suffisent à frapper l’imaginaire des spectateurs.
Le peintre finira par trouver la mort à 38 ans dans des circonstances mystérieuses. Je suis comme la pomme véreuse de mon premier tableau, le ver creusera sa galerie… et à la fin, il ne reste que le désespoir et la mort.
Courez voir ce magnifique spectacle ! Cesare Capitani est aussi flamboyant que son modèle ! Le temps passe trop vite tant la vie du Caravage est romanesque.
Je laisse le mot de la fin à Dominique Fernandez sans lequel Cesare Capitani n’aurait pas pu incarner aussi intimement le peintre maudit : En écrivant La Course à l’abîme, roman qui tente de ressusciter par l’écriture la figure du peintre Caravage, je ne pensais pas voir jamais ressurgir celui-ci, sous mes yeux, en chair et en os, cheveux noirs et mine torturée, tel que je me l’étais imaginé, brûlé de désirs, violent, insoumis, possédé par l’ivresse du sacrifice et de la mort. Eh bien, c’est fait : Cesare Capitani réussit le tour de force, d’incarner sur scène cet homme dévoré de passions. Il est Caravage, Moi, Caravage, c’est lui. Il prend à bras le corps le destin du peintre pour le conduire, dans la fièvre et l’impatience, jusqu’au désastre final.
La lumière baisse et le noir tombe finalement sur la salle.
A jardin, une ombre engoncée dans un grand manteau à capuche entre sur scène, avec pour seul projecteur une bougie à la main.
D'une voix féminine cette ombre chante un air mélancolique. (C'est Monteverdi qu'elle interprète.)
Soudain, il apparaît. Il surgit de l'obscurité au devant de scène. L'effet est saisissant.
Il est en pantalon court et large chemise ouverte, les yeux écarquillés et les cheveux en bataille.
C'est lui. Michelangelo Merisi en personne, alias Le Caravage.
Il nous parle.
Le Caravage décédé nous parle. Il va en effet nous raconter les grandes étapes de sa vie à la fois intense, tumultueuse et passionnante.
L'enfance, l'adolescence, les années d'apprentissage, les premiers chef-d'oeuvre, mais aussi les ennuis (beaucoup...) en tous genres.
Cesare Capitani a adapté pour la scène le livre de Dominique Fernandez « La course à l'abîme ».
Il a très habilement transposé ce roman pour en faire une vraie aventure dramaturgique et scénographique.
C'était une sacrée gageure !
La peinture étant par définition un art plastique « statique », comment parler de peinture au théâtre ?
Pour ce faire, Cesare Capitani n'est pas seul.
En alternance Manon Leroy et/ou Laëtitia Favart lui donnent la réplique.
Toutes deux incarnent une multitude de personnages : la boulangère qui va dépuceler le jeune Michelangelo (quelle carte de visite posthume...), ses amants (quelques filles, beaucoup de garçons), ses modèles aussi...
Et l'on ne va pas tarder à comprendre, subtilement, en douceur, sans avoir l'air d'y toucher, que les deux comédiens vont nous donner à voir les poses des modèles qui représenteront les tableaux les plus célèbres du génial artiste.
Il est troublant de voir s'animer la tête de la méduse, David, Goliath, un archange, un tricheur, j'en passe et non des moindres...
Ceci est bien évidemment pour le public l'occasion d'exercer son imagination, en retrouvant les tableaux ou bien en élaborant mentalement ses propres créations.
Une autre importante dimension de ce spectacle est la très belle scénographie.
Ici, elle est pratiquement réduite à sa plus simple expression.
Trois cubes noirs en bois, accueillant au dos des photophores.
Des bougies qui projettent une faible et douce lumière.
Car ne nous y trompons pas : le décor, c'est la lumière !
Qu'elle vienne de côté pour créer des clairs-obscurs saisissants ou du lointain, pour donner lieu à des contre-jours évocateurs, cette lumière est le décor, et peut-être même le troisième personnage de la pièce.
C'est beau. C'est visuellement très beau.
Un grand coup de chapeau au créateur-lumières !
Cesare Capitani est le Caravage, donc. Il incarne parfaitement et fougueusement cet artiste au caractère rebelle et provocateur.
Nous suivons sans en perdre le moindre fil les mésaventures du peintre et son processus créatif et pictural.
On sent bien que le comédien est passionné par son sujet et qu'il est vraiment partie-prenante du spectacle.
Et qu'on ne vienne pas parler de lassitude : il a joué ce « Moi, Caravage », plus de quatre cent cinquante fois...
Il faut mentionner évidemment Nita Klein, à la direction d'acteurs.
Elle a su éviter tout côté statique qui aurait été très préjudiciable au portrait de ce peintre.
Un peintre, qui par la magie de la scène et le talent de Cesare Capitani est devenu un personnage de théâtre.
A jardin, une ombre engoncée dans un grand manteau à capuche entre sur scène, avec pour seul projecteur une bougie à la main.
D'une voix féminine cette ombre chante un air mélancolique. (C'est Monteverdi qu'elle interprète.)
Soudain, il apparaît. Il surgit de l'obscurité au devant de scène. L'effet est saisissant.
Il est en pantalon court et large chemise ouverte, les yeux écarquillés et les cheveux en bataille.
C'est lui. Michelangelo Merisi en personne, alias Le Caravage.
Il nous parle.
Le Caravage décédé nous parle. Il va en effet nous raconter les grandes étapes de sa vie à la fois intense, tumultueuse et passionnante.
L'enfance, l'adolescence, les années d'apprentissage, les premiers chef-d'oeuvre, mais aussi les ennuis (beaucoup...) en tous genres.
Cesare Capitani a adapté pour la scène le livre de Dominique Fernandez « La course à l'abîme ».
Il a très habilement transposé ce roman pour en faire une vraie aventure dramaturgique et scénographique.
C'était une sacrée gageure !
La peinture étant par définition un art plastique « statique », comment parler de peinture au théâtre ?
Pour ce faire, Cesare Capitani n'est pas seul.
En alternance Manon Leroy et/ou Laëtitia Favart lui donnent la réplique.
Toutes deux incarnent une multitude de personnages : la boulangère qui va dépuceler le jeune Michelangelo (quelle carte de visite posthume...), ses amants (quelques filles, beaucoup de garçons), ses modèles aussi...
Et l'on ne va pas tarder à comprendre, subtilement, en douceur, sans avoir l'air d'y toucher, que les deux comédiens vont nous donner à voir les poses des modèles qui représenteront les tableaux les plus célèbres du génial artiste.
Il est troublant de voir s'animer la tête de la méduse, David, Goliath, un archange, un tricheur, j'en passe et non des moindres...
Ceci est bien évidemment pour le public l'occasion d'exercer son imagination, en retrouvant les tableaux ou bien en élaborant mentalement ses propres créations.
Une autre importante dimension de ce spectacle est la très belle scénographie.
Ici, elle est pratiquement réduite à sa plus simple expression.
Trois cubes noirs en bois, accueillant au dos des photophores.
Des bougies qui projettent une faible et douce lumière.
Car ne nous y trompons pas : le décor, c'est la lumière !
Qu'elle vienne de côté pour créer des clairs-obscurs saisissants ou du lointain, pour donner lieu à des contre-jours évocateurs, cette lumière est le décor, et peut-être même le troisième personnage de la pièce.
C'est beau. C'est visuellement très beau.
Un grand coup de chapeau au créateur-lumières !
Cesare Capitani est le Caravage, donc. Il incarne parfaitement et fougueusement cet artiste au caractère rebelle et provocateur.
Nous suivons sans en perdre le moindre fil les mésaventures du peintre et son processus créatif et pictural.
On sent bien que le comédien est passionné par son sujet et qu'il est vraiment partie-prenante du spectacle.
Et qu'on ne vienne pas parler de lassitude : il a joué ce « Moi, Caravage », plus de quatre cent cinquante fois...
Il faut mentionner évidemment Nita Klein, à la direction d'acteurs.
Elle a su éviter tout côté statique qui aurait été très préjudiciable au portrait de ce peintre.
Un peintre, qui par la magie de la scène et le talent de Cesare Capitani est devenu un personnage de théâtre.
C’est l’histoire du peintre Michelangelo Merisi, dit Caravage (d’où vient ce nom ? réponse dans le spectacle, parmi de nombreuses autres anecdotes passionnantes). L’histoire de sa vie, depuis sa naissance jusqu’à sa mort.
Comme elle fut passionnante et survoltée cette vie ! Personnage incroyablement romanesque, Caravage était un rebelle, une sorte d’écorché vif, un homme fougueux, toujours passionné, parfois violent, jamais paisible. Sa vie trépidante fut jalonnée d’aventures amoureuses avec des femmes, des hommes, des prostituées, des voyous…qui souvent lui servirent de modèles. L’existence du Caravage prit fin brusquement, dans des conditions qui demeurent obscures, à l’image de ses toiles qui marquèrent un tournant dans la peinture du XVIIè siècle.
Car c’est aussi et surtout de peinture dont nous parle Cesare Capitani dans son spectacle. Au fil de l’épopée qu’il nous relate, les célèbres tableaux se reconstituent dans notre esprit. De « Corbeille de fruits » à « David et Goliath » en passant par « Méduse », les œuvres défilent sous nos yeux grâce à une scénographie qui reconstitue subtilement le clair-obscur du Caravage.
Mis en lumière tantôt par de simples bougies, tantôt par le jeu des projecteurs, les visages de Cesare Capitani et de sa partenaire de scène se détachent avec précision, finesse, réalisme.
Laetitia Favart (en alternance avec Marion Leroy) chante a capella des morceaux de Monteverdi et d’autres compositeurs italiens de la Renaissance, donnant un relief supplémentaire au spectacle. On comprend le succès remporté par celui-ci. Depuis 2010, plus de 430 représentations ont permis de ressusciter autant de fois l’immense artiste, le « peintre maudit ». Et c’est assurément de la virtuosité, non plus devant la toile, mais sur les planches qui nous cueille dès les premières minutes. La virtuosité d’un comédien franco-italien aussi bouillonnant, passionné, exalté, véhément, débordant, volcanique que l’était son modèle. Cesare Capitani ne peut laisser indifférent : à peine sorti de salle, le premier réflexe, le premier désir est de « se téléporter » immédiatement devant une toile du Caravage…
Comme elle fut passionnante et survoltée cette vie ! Personnage incroyablement romanesque, Caravage était un rebelle, une sorte d’écorché vif, un homme fougueux, toujours passionné, parfois violent, jamais paisible. Sa vie trépidante fut jalonnée d’aventures amoureuses avec des femmes, des hommes, des prostituées, des voyous…qui souvent lui servirent de modèles. L’existence du Caravage prit fin brusquement, dans des conditions qui demeurent obscures, à l’image de ses toiles qui marquèrent un tournant dans la peinture du XVIIè siècle.
Car c’est aussi et surtout de peinture dont nous parle Cesare Capitani dans son spectacle. Au fil de l’épopée qu’il nous relate, les célèbres tableaux se reconstituent dans notre esprit. De « Corbeille de fruits » à « David et Goliath » en passant par « Méduse », les œuvres défilent sous nos yeux grâce à une scénographie qui reconstitue subtilement le clair-obscur du Caravage.
Mis en lumière tantôt par de simples bougies, tantôt par le jeu des projecteurs, les visages de Cesare Capitani et de sa partenaire de scène se détachent avec précision, finesse, réalisme.
Laetitia Favart (en alternance avec Marion Leroy) chante a capella des morceaux de Monteverdi et d’autres compositeurs italiens de la Renaissance, donnant un relief supplémentaire au spectacle. On comprend le succès remporté par celui-ci. Depuis 2010, plus de 430 représentations ont permis de ressusciter autant de fois l’immense artiste, le « peintre maudit ». Et c’est assurément de la virtuosité, non plus devant la toile, mais sur les planches qui nous cueille dès les premières minutes. La virtuosité d’un comédien franco-italien aussi bouillonnant, passionné, exalté, véhément, débordant, volcanique que l’était son modèle. Cesare Capitani ne peut laisser indifférent : à peine sorti de salle, le premier réflexe, le premier désir est de « se téléporter » immédiatement devant une toile du Caravage…
Belle performance d'acteur. Pour moi la découverte de la vie du Caravage avec en sortant l'envie d'en savoir plus. Des moments forts et une ambiance troublante accentuée par la mise en lumière.
Ces deux acteurs nous emmènent sur une autre planète. Il faut avouer que cette pièce est complètement différente de la "masse". Même si Historiquement il y a quelques détails manquants ou erronés, j'ai repassé du temps à découvrir Caravage après la pièce. A recommander (même si l'affiche ne donne pas forcément envie...)
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