- Théâtre contemporain
- Comédie Française - Salle Richelieu
- Paris 1er
L'Opéra de Quat'sous

- Comédie Française - Salle Richelieu
- 2, rue de Richelieu
- 75001 Paris
- Palais Royal (l.1, l.7)
Écrite et composée par Bertolt Brecht et Kurt Weill en 1928 comme une revue grinçante, destinée à être interprétée par des comédiennes et des comédiens, elle connaît dès sa création un immense succès. Au cœur des bas-fonds londoniens, où les personnages appartiennent tous, peu ou prou, au monde du crime, le bandit Macheath s’échine à dissimuler ses conquêtes amoureuses aux nombreuses femmes qu’il courtise. Dans cette parodie d’opéra où les chansons sont le moteur de l’action, les personnages singent le mode de vie bourgeois du public pour mieux dénoncer la période de confusion morale qu’il traverse, et qui n’est pas sans rappeler la nôtre.
Cette nouvelle production est aussi celle des premières fois. Première collaboration entre la Comédie-Française et le Festival d’Aix-en-Provence, où le spectacle sera créé le 4 juillet avant d’être présenté Salle Richelieu. Première mise en scène de Thomas Ostermeier pour l’opéra avec cette pièce musicale mythique qui lui permet de retrouver la Troupe pour une troisième création. Nouvelle traduction française – la dernière datant d’un demi-siècle – commandée pour l’occasion à Alexandre Pateau. Enfin, une chanson inédite, initialement prévue pour la version française mais jamais créée, sera à découvrir sous la baguette de Maxime Pascal qui renoue ici avec la tradition d’origine de l’œuvre d’un orchestre composé de multi-instrumentistes. « Pour façonner l’environnement esthétique, dit Thomas Ostermeier, nous avons lorgné du côté de ce qui se faisait de plus intéressant et de plus novateur à partir des années 1917-1918 sur les scènes de théâtre russes, avec Meyerhold ou Maïakovski, le constructivisme, les créations de Lissitzky », une esthétique du collage résonnant avec cette œuvre polymorphe.
« L’opéra de quat’sous » est une des œuvres les plus célèbres de la culture allemande et demeure l’une des plus jouées Outre-Rhin.
L'AVIS DE LA REDACTION : 5,5/10
Un faux pas à la Comédie française !
Les comédiens de la Troupe ne sont nullement en cause, faisant à merveille ce qu'on leur demande de faire.
Ce sont l'adaptation et la mise en scène de Thomas Ostermeier qui ne nous ont pas touché.
Prenant des libertés avec le texte - pour le moderniser ?! - transformant cet opéra de Brecht en une bouffonnerie qui ne rend pas hommage à son auteur.
Enchaînant les fausses bonnes idées, forçant le trait, abusant de l'effet "tarte à la crème - au propre comme au figuré - .....la liste des défauts de ce spectacle pourtant ambitieux est bien longue.
Que dire des interventions permanentes et inutiles aux micros qui hachent les scènes et leur ôtent toute émotion ?
Du manque de fluidité des enchaînements ?
Du ton artificiel de certains dialogues ?
Pourquoi certains metteurs en scènes actuels veulent ils absolument mettre leur "patte" sur des oeuvres qui ont fait leurs preuves depuis longtemps et ainsi les dénaturer ?
Heureusement, pour sauver ces 2h30 - bien longues - il y a quelques moments savoureux offerts par les talentueux comédiens du Français, ainsi que par les musiciens.
Christian Hecq et Véronique Vella - très très drôles - les voix superbes de Marie Oppert et Claïna Clavaron, la présence toujours merveilleuse d'Elsa Lepoivre, l'orchestre - malheureusement caché sous la scène !! -
Mais c'est loin, bien loin d'être suffisant pour chasser la déception.
Sylvie Tuffier
Les comédiens de la Troupe ne sont nullement en cause, faisant à merveille ce qu'on leur demande de faire.
Ce sont l'adaptation et la mise en scène de Thomas Ostermeier qui ne nous ont pas touché.
Prenant des libertés avec le texte - pour le moderniser ?! - transformant cet opéra de Brecht en une bouffonnerie qui ne rend pas hommage à son auteur.
Enchaînant les fausses bonnes idées, forçant le trait, abusant de l'effet "tarte à la crème - au propre comme au figuré - .....la liste des défauts de ce spectacle pourtant ambitieux est bien longue.
Que dire des interventions permanentes et inutiles aux micros qui hachent les scènes et leur ôtent toute émotion ?
Du manque de fluidité des enchaînements ?
Du ton artificiel de certains dialogues ?
Pourquoi certains metteurs en scènes actuels veulent ils absolument mettre leur "patte" sur des oeuvres qui ont fait leurs preuves depuis longtemps et ainsi les dénaturer ?
Heureusement, pour sauver ces 2h30 - bien longues - il y a quelques moments savoureux offerts par les talentueux comédiens du Français, ainsi que par les musiciens.
Christian Hecq et Véronique Vella - très très drôles - les voix superbes de Marie Oppert et Claïna Clavaron, la présence toujours merveilleuse d'Elsa Lepoivre, l'orchestre - malheureusement caché sous la scène !! -
Mais c'est loin, bien loin d'être suffisant pour chasser la déception.
Ostermeier qui monte son premier opéra avec la comédie française est en soi une source de grande curiosité. Sa lecture de l’opéra de quatre sous est surprenante. On est dans la comédie pure, on va presque toucher le vaudeville avec un Christian Hecq déchainé dans ce domaine.
L’histoire est la lutte entre Peachum, roi des clochards et Macheath, chef de bandits dans un Soho pauvre et miséreux. Macheath épouse la fille de Peachum en cachette. Ce dernier fera tout pour se débarrasser de lui avec l’aide de Brown, chef de la police qui est au début le soutien de Macheath. Et tout est bien qui finit bien, Macheath sera sauvé au dernier moment de la pendaison par un envoyé de la reine qui l’anoblira.
On passe de tableaux en tableaux qui ont une forte irrégularité. Etonnant de voir la troupe d’acteurs se lancer dans la peau de chanteurs lyriques. C’est évidemment plus ou moins réussi. Cependant, c’est une grande performance de la troupe. Certains sont impeccables dans l’alternance acteur chanteur. C’est le cas de la merveilleuse Elsa Lepoivre qui tient le rôle de Jenny superbement. De même Marie Oppert incarne Polly Peachum de façon impeccable. Christian Hecq est évidemment tordant dans un rôle au bord du vaudeville. Il est drôle comme toujours, peut-être moins chanteur...
Le début a été difficile pour moi. J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans la proposition. L’excès de tartes à la crème m’a un peu affolé avec un risque de surjeu frisé à plusieurs reprises. Difficile entrée en matière pour moi. Je vois une comédie montée par Ostermeier quand j’attendais du dur (classique pour Ostermeier) dans un Soho miséreux. Ce contre-pied m’a désorienté. En plus de cela, le début m’a fait peur dans les interprétations que j’ai vu friser le surjeu. Le groupe de bandits était assez dangereux. Le mode stand-up, « je rigole avec le public » ne m’a pas paru irrésistible.
Finalement, je suis entrée dans la proposition. J’ai fini par accepter les chorégraphies en mode cinéma muet, les pompons. J’ai même fini par accepter la chanson finale volontairement militante et qui enfonce les portes ouvertes. Mention spéciale aux tableaux finaux de chaque acte qui sont très attachants. Finalement, je me suis divertie, amusée.
J’ai passé une soirée sympathique, agréable. Ce n’est pas du tout ce que j’attendais de l’affiche par le directeur, l’œuvre et les acteurs. Après, j’avais quand même un peu triché et lu quelques critiques à la sortie de la représentation d’Aix-en-Provence. Mais mon constat est assez semblable. J’attendais du « lourd », j’ai été prise à contrepied dans une comédie.
Il est difficile de dire que j’ai adoré. Je garde le souvenir du fabuleux Richard III repris la saison dernière. J’ai eu une soirée agréable, sympatoche. Je me sens légitime en disant que j’attendais plus. Mais, soyons honnête, j’ai passé une bonne soirée.
En tant que premier opéra, j’aurais aussi attendu plus de consistance. Cela m’a rappelé le premier opéra de Thomas Jolly qui a été une réussite pour moi. Ma première réflexion en sortant a été de me demander pourquoi cela a été fait au français et pas dans une orientation plus lyrique.
Attendez vous à aller voir une comédie légère chantée pour en profiter pleinement.
Le texte de la pièce n’est pas très intéressant. Il y est question de trahisons multiples dans les bas-fonds d’un Londres d’un siècle passé. Un maquereau polygame, ami du chef de la police se fait piéger par le chef des mendiants et par les prostituées qu’il fréquente. Ses femmes, d’abord aimantes, le lâchent quand elles comprennent qu’elles ont été flouées. On ne saisit pas bien le sens de toutes ces manigances.
Les 2 h 30 de la représentation se passent cependant sans trop de désagréments grâce à des musiques, chansons, danses et autres facéties exécutées avec brio par les acteurs de la Comédie Française.
Les valeurs sures de la troupe se régalent à l’instar de Christian Hecq, drôlissime ou de Véronique Vella. Les espoirs s’affirment : Birane Ba et Claïna Clavaron sont excellents en Macheath et en Lucy ; Marie Oppert (Polly) joue et chante merveilleusement.
Un spectacle où les plus l’emportent sur les moins.
Votre point est un peu sévère mais juste. J'irais tout de même jusqu'à reprocher la touche "boulevard" qui n'a pas lieu