- Théâtre contemporain
- Comédie Bastille
- Paris 11ème
Les Téméraires
Découvrez à Avignon avant Paris, Zola et Méliès au coeur d'un mensonge d'Etat ! Les Téméraires !
1894, l’Affaire Dreyfus divise la France.
Un Capitaine est accusé d’espionnage et déclaré coupable.
En plein succès littéraire et contre l’avis de son éditeur, Zola enquête sur le cas Dreyfus. Depuis son studio de cinéma, Méliès, lui, s’engage à dénoncer un mensonge d’État. Malgré les menaces et soutenus par leur femme, l’un écrit l’article le plus connu de l’histoire, l’autre réalise le premier film censuré au monde.
Fausses rumeurs et antisémitisme n’arrêtent pas ces Téméraires, qui, armés de leur courage et d’un sens du devoir hors du commun font éclater la vérité.
7 comédiens interprètent 30 personnages et amènent du rire au milieu de la haine.
L’Histoire est en marche, rien ne l’arrêtera plus.
Zola est très convaincant. Avoir mêlé le cinéma (début contemporain) est surprenant mais très bien réalisé.
C'est plus qu'un cours d'histoire, on comprend le climat très conflictuel de cette "affaire".
Ne ratez pas ce spectacle !
Catherine, Paris
La pièce nous propose deux histoires conjointes de deux grands personnages dreyfusards. Méliès prend le parti de Dreyfus et décide de faire pour la première fois un film détaillant précisément l’affaire et montrant le scandale de l’accusation qui ne porte sur aucun élément tangible. En parallèle, on découvre la vie d’Emile Zola, auteur à succès, qui est le grand écrivain du moment. Ses ventes de feuilleton dans les journaux sont d’immenses succès. Les Rougon-Macquart est le best-seller du moment. Emile Zola condamne l’antisémitisme de la société française du moment. Il suit et se passionne pour l’affaire Dreyfus. Sa notoriété et ses prises de parole dans les journaux lui permettent d’accéder au dossier. Il deviendra ce qu’on appelle aujourd’hui un lanceur d’alerte. Il se scandalise du montage de l’affaire et se bat pour dénoncer le mensonge.
Les deux histoires avancent en parallèle et culminent par le J’accuse de Zola et le film censuré de Méliès. Les deux histoires se retrouvent par la rencontre de Zola et de Méliès à Londres. Comme chacun sait, Dreyfus sera libéré et péniblement réhabilité dans la société française.
La pièce est un classique de pièce historique. L’idée de mettre deux histoires dans l’Histoire est une belle idée. Cela donne beaucoup de dynamisme à la pièce. On passe facilement d’une histoire à l’autre dans une belle énergie.
La mise en scène est efficace avec un immense meuble à tout qui est une excellente idée. La mise en scène est réussie car les lieux sont multipliés sans difficulté.
Au-delà de l’intérêt historique, le texte pointe bien le danger des phrases antisémites qui insidieusement rentrent dans l’acceptation de la population et relayé même par une certaine classe intellectuelle. Cela porte un discours actuel.
L’interprétation de tous est superbe. L’effet groupe dynamise la pièce. La multiplicité des personnages est bien gérée. J’ai adhéré aux changements et je salue l’interprétation de Zola.
Je me suis demandée ce qui m’avait plu dans cette pièce qui est classique. C’est sans aucun doute le dynamisme du montage. La double histoire aide beaucoup, la troupe est dynamique et la mise en scène est extrêmement bien faite et permet le changement de personnages et de lieux.
J’ai aimé, je me suis même agacée de l’injustice de l’affaire Dreyfus. Je suis tombée dans le piège de façon très agréable.
Venez vous insurger contre l’un des plus grands scandales d’état et vous apprendrez plein de faits historiques.
Le sujet principal de la pièce raconte l'affaire Dreyfus au travers de 2 suiveurs avisés de cette époque troublée :Émile Zola et le cinéaste Melies.
Mais la pièce nous raconte aussi avec finesse et pointe d'humour décalée le processus de création artistique de Zola et Melies, en observateurs de la société française de 1900 ,en analystes politique et finalement en acteurs éclairés de l'affaire Dreyfus .
La mise en scène est époustouflante,dynamique ,inventive grâce au contraste entre la grande table centrale imposante qui est utilisée pour l'action principale, et l'arrière scène utilisée en ombre chinoise ou en jeux d'écran cinématographique .
Le jeu des acteurs est brillant notamment l'acteur principal jouant Zola ...il l'interprète avec talent conviction et maestria! Il est vraiment très convaincant.
Les 6 autres acteurs se partagent près de 30 rôles différents sans que l'on s'y perde car la narration est claire et limpide tout en adoptant un rythme virevoltant symbolisant parfaitement la société française complexe des années 1900.
Cette pièce est une réussite totale car elle parvient à nous conter des faits de société majeurs de l'histoire de France de manière claire et précise tout en nous décrivant une partie de la vie de 2 grands artistes avec humour, émotion et clairvoyance .
« 1894, l’Affaire Dreyfus divise la France. Un Capitaine est accusé d’espionnage et déclaré coupable. En plein succès littéraire et contre l’avis de son éditeur, Zola enquête sur le cas Dreyfus. Depuis son studio de cinéma, Méliès, lui, s’engage à dénoncer un mensonge d’État.
Le texte de Julien Delpech et Alexandre Foulon est passionnant, c’est une merveilleuse idée d’avoir juxtaposé le combat d’Émile Zola et de Georges Méliès, courageux défenseurs du capitaine Dreyfus.
Zola vient de terminer Les Rougon Macquart, nous le rencontrons avec sa maitresse et mère de ses futurs enfants Jeanne, ancienne domestique de son épouse Alexandrine.
L’humeur est joyeuse et légère jusqu’à sa rencontre avec Alphonse Daudet qui l’accuse des paroles antisémites de l’un des personnages de son roman « L' argent ».
Copyright : Grégoire Matzneff
Dès cet instant, nous assistons à la prise de conscience de Zola, doutant fortement de la culpabilité de Dreyfus, puis sûr de son innocence, il s' implique malgré les craintes de son éditeurs. Sa parole et sa notoriété serviront à révéler l’innocence de ce capitaine.
En parallèle, nous sommes conviés dans l’atelier de Méliès et nous assistons au tournage du premier film politique. Ce film, L'Affaire Dreyfus, scène du Conseil de guerre (1899). démontre l'innocence de Dreyfus et fut interdit en France pendant de nombreuses années mais diffusé dans le monde entier.
L’élaboration du film est amusante, les comédiens sont des illustres inconnus, les truquages sont cocasses, les scénettes simples, un peu caricaturales mais finalement très percutantes. C’est un vrai régal de retourner quelques années dans le temps au tout début du cinéma.
Copyright : Grégoire Matzneff
La mise scène est orchestrée par Charlotte Matzneff avec minutie et grand talent, les tableaux s’enchainent avec aisance et dynamisme.
La scénographie d’Antoine Milian est astucieuse et esthétique, un immense meuble-bureau munie de divers tiroirs, trône sur le plateau. Par magie, il se transforme, nous passons d’un tableau à l’autre en un instant : du bureau de Zola au studio de Méliès, d’un quai d’une gare au comptoir d’un café…
Les costumes de Corinne Rossi sont pittoresques et attrayants.
La musique de Mehdi Bourayou intensifie les émotions et joue un grand rôle. Le piano est toujours présent en live, tant chez Zola que chez Méliès.
Romain Lagarde incarne Zola plein d’humanité, il est bouleversant de par sa fragilité d’homme et sa soif de vérité.
Stephane Dauch, « Georges Méliés », envahi la scène par son charisme, il nous réjouit.
Sandrine Seubille « Alexandrine Zola » est touchante et émouvante.
Arnaud Allain, Armance Galpin, Barbara Lamballais, , Thibault Sommain , interprètent avec grand brio et dextérité un chassé-croisé autour d’une trentaine de personnages.
Tous nous enchantent par la justesse de leur jeu. Ils nous émeuvent et nous ravissent.
Un grand moment de plaisir et d’émotions