- Théâtre contemporain
- Théâtre du Petit Saint Martin
- Paris 10ème
Les Gratitudes

- Théâtre du Petit Saint Martin
- 17, rue René Boulanger
- 75010 Paris
- République (l.3, l.5, l.8, l.9, l.11)
Après le succès de Stallone, Fabien Gorgeart adapte Les Gratitudes de Delphine de Vigan, récit d’un apprentissage de la perte, porté par les comédiennes Catherine Hiegel et Laure Blatter aux côtés du musicien et comédien Pascal Sangla.
Michka, une femme âgée, perd peu à peu l’usage de la parole, événement d’autant plus bouleversant que les mots furent la vie de cette ancienne parolière. Placée dans un EHPAD, elle doit imaginer un nouveau rapport aux autres avec Marie, jeune femme dont elle est très proche, et Jérôme, l’orthophoniste chargé de la suivre, touché par sa quête. Car avant de mourir, Michka voudrait retrouver le couple qui a sauvé la petite fille qu’elle était.
Les Gratitudes est un récit émouvant sur la réparation : que réparer et qui remercier avant de disparaître ? Fidèle aux intentions du roman, Fabien Gorgeart en déploie une adaptation ample et libre, en troublant la perception de ce que l’on voit et où le chant et la musique occupent un rôle essentiel, en contrepoint de la parole qui se perd et du silence qui s’installe.
L'AVIS DE LA REDACTION : 9/10
Attention fragiles !
Au commencement étaient les mots.
Ceux magnifiques de Delphine de Vigan.
Ceux que Michka, ancienne parolière de chansons, a perdu.
Michka est atteinte d'aphasie, les mots se carambolent l'un contre l'autre, elle n'y peut rien.
Dans la solitude de cette chambre d'Ehpad, ni pire ni mieux qu'un autre, elle rencontre Jérôme, orthophoniste tendre et passionné, lui aussi un peu abîmé par la vie. Qui est là pour ralentir la chute.
Et puis il y a Marie, sa jeune voisine qu'elle recueillait souvent quand elle était jeune et qui vient la voir tous les week-ends.
Le premier la fait travailler - ces moments là nous font sourire au milieu des larmes - et il finit par livrer lui aussi ses blessures.
La seconde fait partie de ces êtres rares qui rendent la bonté par la bonté, qui savent dire merci, qui chassent les regrets comme les rancoeurs.
Fabien Gorgeart a merveilleusement adapté et mis en scène ce roman poignant.
Avec un plateau nu et beaucoup de musique, il nous raconte ces histoires qui contiennent tant de tendresse et un coeur gros comme ça.
Il faut dire que les comédiens sont incroyables.
Catherine Hiegel, avec une simplicité et une vérité bluffantes, se glisse dans la peau de cette octogénaire qui coule doucement vers la fin.
Tout en délicatesse, sans jamais en faire trop - et Dieu sait que ce serait tentant ! - elle est incroyablement touchante, parfois drôle, souvent désemparée.
Une femme perdue.
A ses côtés, Pascal Sangla, avec sensibilité et une immense empathie essaie de ralentir la chute. Le talentueux comédien/musicien joue au piano les notes qui vont aider sa patiente. Là encore la simplicité de son jeu est touchante.
Dans la peau de Marie, Laure Blatter, chanteuse aussi bien que comédienne, est le rayon de soleil et d'optimisme de la chambre.
Cà devrait être comme çà dans la vie, on donne, on reçoit, c'est pas plus compliqué.....Voilà la leçon de ce spectacle.
Ca résonne fort dans la salle.
Quand on aime ....on ne "pompte" pas !
Sylvie Tuffier
Michka vit chez elle. Marie, une jeune fille qui a passé beaucoup de temps chez elle pendant son enfance, passe régulièrement et aide Michka. Cette dernière commence à avoir des phases d’aphasie de plus en plus préoccupantes. Il est évident qu’elle a un problème cognitif. Elle décide de partir vivre en Ehpad. Une relation forte va se mettre en place avec l’orthophoniste. Celui-ci l’aide et tente de contrer la dégénération cognitive. Michka a été placée dans une famille lors de la guerre quand elle était enfant. Elle souhaite retrouver les personnes. Jérôme, l’orthophoniste, l’aidera à créer ce lien de mémoire alors que lui-même ne fait pas de démarche pour renouer les liens de sa propre histoire familiale.
Le texte est sur le sujet de la perte de la parole et la dégénération cognitive. Tout cela est dans le paradoxe que Michka a été parolière. Perdre les mots pour celle qui a dédié sa vie à l’écriture est une douleur supplémentaire. L’histoire nous centre sur ce qu’il faut dire impérativement avant de ne plus parler, de ne plus exprimer. Remercier, aimer, réconforter, rassurer, accompagner avant que les mots ne soient plus là.
Il s’agit d’une adaptation libre qui m’a posé problème. L’aphasie est limitée à des confusions de mots qui visent à faire sourire le public. La dégénération n’est pas mise en avant. C’est une version bien édulcorée de ce qu’est l’aphasie et de la dégénération cognitive. Ce point m’a gêné. Cette femme, réaliste et résiliente, nous apparait comme une vieille dame qui s’agace à ne plus trouver les mots. La réalité est bien moins fantaisiste. Je n’ai pas adhéré à ce point. Par ailleurs, la relation entre Michka et Jérôme est touchante et met au second plan la relation avec Marie. Celle-ci devient assez annexe. J’ai trouvé cela déséquilibré.
La pièce démarre par un karaoké original qui plonge le public dans une atmosphère de nostalgie. L’interprétation de Catherine Hiegel est merveilleuse. Elle incarne cette femme forte qui a toujours mené sa vie à merveille. Le jeu d’interprétation n’est pas toujours égal.
Le rendu est touchant mais rend une réalité édulcorée. J’ai été gênée que cela se limite à rendre fantaisiste une aphasie. L’adaptation est en cause pour moi.
On se régale de l’interprétation de Catherine Hiegel.
Au commencement étaient les mots.
Ceux magnifiques de Delphine de Vigan.
Ceux que Michka, ancienne parolière de chansons, a perdu.
Michka est atteinte d'aphasie, les mots se carambolent l'un contre l'autre, elle n'y peut rien.
Dans la solitude de cette chambre d'Ehpad, ni pire ni mieux qu'un autre, elle rencontre Jérôme, orthophoniste tendre et passionné, lui aussi un peu abîmé par la vie. Qui est là pour ralentir la chute.
Et puis il y a Marie, sa jeune voisine qu'elle recueillait souvent quand elle était jeune et qui vient la voir tous les week-ends.
Le premier la fait travailler - ces moments là nous font sourire au milieu des larmes - et il finit par livrer lui aussi ses blessures.
La seconde fait partie de ces êtres rares qui rendent la bonté par la bonté, qui savent dire merci, qui chassent les regrets comme les rancoeurs.
Fabien Gorgeart a merveilleusement adapté et mis en scène ce roman poignant.
Avec un plateau nu et beaucoup de musique, il nous raconte ces histoires qui contiennent tant de tendresse et un coeur gros comme ça.
Il faut dire que les comédiens sont incroyables.
Catherine Hiegel, avec une simplicité et une vérité bluffantes, se glisse dans la peau de cette octogénaire qui coule doucement vers la fin.
Tout en délicatesse, sans jamais en faire trop - et Dieu sait que ce serait tentant ! - elle est incroyablement touchante, parfois drôle, souvent désemparée.
Une femme perdue.
A ses côtés, Pascal Sangla, avec sensibilité et une immense empathie essaie de ralentir la chute. Le talentueux comédien/musicien joue au piano les notes qui vont aider sa patiente. Là encore la simplicité de son jeu est touchante.
Dans la peau de Marie, Laure Blatter, chanteuse aussi bien que comédienne, est le rayon de soleil et d'optimisme de la chambre.
Cà devrait être comme çà dans la vie, on donne, on reçoit, c'est pas plus compliqué.....Voilà la leçon de ce spectacle.
Ca résonne fort dans la salle.
Quand on aime ....on ne "pompte" pas !