- Classique
- Théâtre Montparnasse
- Paris 14ème
La Légende d'une vie

- Valentine Galey
- Bernard Alane
- Gaël Giraudeau
- Natalie Dessay
- Macha Méril
- Théâtre Montparnasse
- 31, rue de la Gaîté
- 75014 Paris
- Edgard Quinet (l.6), Gaité (l.13)
En Autriche, à l'aube des années 20. Friedrich, jeune auteur, cherche à se défaire du souvenir de son père, poète adulé de tous, devenu icône nationale.
Le jeune homme étouffe dans la maison familiale où tout est organisé par sa mère, femme autoritaire et intransigeante, autour du culte du grand homme.
C’est alors que revient au sérail une femme dont le secret pourrait libérer le jeune homme de son carcan.
Natalie Dessay est une cantatrice française. Elle a déjà joué dans plusieurs pièces de théâtre.
Macha Méril a elle joué dans une dizaine de pièces de théâtre depuis 1987.
Stefan Zweig est un auteur autrichien de la première moitié du XXème siècle. Ses principales oeuvres sont 24 heures de la vie d'une femme et Le Joueur d'Echecs.
La critique de la rédaction : 6/10. Originale et intéressante cette intrigue de la pièce de Stefan Zweig : comment vivre dans l’ombre d’une légende ?
Ce thème est exploité en long, en large et en travers avec Friedrich qui marche dans les pas de son père Karl Amadeus Franck.
J’ai apprécié le début de la pièce lors de la soirée organisée pour lire les poèmes de la progéniture de l’artiste. Ensuite, le temps devient long, les dialogues trop bavards, le jeu des acteurs trop pleurnichard, emphatique à mon goût.
La mise en scène très statique n’arrange rien. Je suis sorti de l’histoire à plusieurs reprises.
Dommage, une version plus moderne et dynamique de La Légende d’une Vie m’aurait sûrement plu.
Est-ce qu’il ne faut pas que la légende se fissure pour pouvoir commencer à aimer ?
Tel est le sujet de cette pièce méconnue de Stefan Zweig, merveilleusement interprétée par Macha Méril, Bernard Albane, Nathalie Dessay et Gaël Giraudeau.
Zweig analyse finement les ressorts psychologiques des personnages qui prennent de l’épaisseur tout au long de là pièce.
La version vue cet été se concentrait sur le rapport entre le frère et la soeur Clarissa (Valentine Galey). Exister en tant que fils et artiste est une voie étroite sur laquelle avance Friedrich (Gaël Giraudeau), le fils de l’illustre Franck.
Mais c'est davantage la place de Maria, l'ancienne amie du père, incarnée par Macha Méril qui se présente comme un "fantôme du passé" qui pèse sur le plateau, face à la veuve du poète, Leonor, autoritaire et intransigeante gardienne de l’œuvre poétique de son époux, interprétée par Natalie Dessay. Inutile de se voiler la face, un des plaisirs de la soirée est d'assister à la confrontation entre les deux femmes et tout est mis en oeuvre pour qu'elles en sortent gagnantes l'une comme l'autre.
Rappelons l'intrigue : Vienne, 1919. Un jeune auteur cherche à exister indépendamment du souvenir de son père, poète devenu icône nationale. Le jeune homme étouffe dans la maison familiale où tout est organisé par sa mère, femme autoritaire et intransigeante, autour du culte du grand homme. C’est alors que revient au sérail une femme dont le secret pourrait libérer le jeune homme de son carcan.
Christophe Lidon, le metteur en scène, dit avoir cherché à installer ici l’ambiance incroyablement intense et redoutable d’une famille digne de Faulkner, les obsessions de Treplev dans "La Mouette" de Tchekhov et la puissance d’un Thomas Bernhard… Les thèmes que brasse la pièce sont l’écho fidèle de ce "monde d’hier" au déclin duquel Zweig ne voulut pas survivre: l’incidence des clivages sociaux et du culte du secret, la genèse des drames familiaux, la constitution de l’identité (comment construire sa propre identité face à un si lourd héritage ?), le glissement de la vérité déformée vers le mensonge affirmé, et, bien sûr, le thème central de l’héritage spirituel : Peut-on réécrire la vie de l’autre jusqu’à construire une légende ?
La pièce est un subtil match psychologique où Bürstein (Bernard Alane) le biographe du défunt, et ami de la famille semble maintenir chacun sous influence.
Christophe Lidon réunit une distribution exceptionnelle avec un Gaël Giraudeau qui montre une fois de plus qu'il fait partie de la relève du théâtre. Bernard Alane et Macha Méril absolument impeccables dans leur rôle tout comme Valentine Galey.
Petite réserve pour Natalie Dessay qui cherche parfois le bon tempo. On l'excuse, elle vient du lyrique et se glisse avec tant d''humilité dans son nouveau métier de comédienne qu'avec le temps elle sera au top.
Cette légende d'une vie nous concerne tous, c'est à la fois le secret de famille et la figure du père qui étouffe.
L'ambiance de l'époque est très bien restituée. Enfin du bon théâtre dans cette rentrée théâtrale bien terne.
Evidemment c'est du Stefan Zweig !
Les actrices jouent très bien mais les acteurs, notamment l'acteur principal, sont un cran en dessous.
Mention au très beau décor art déco.