- One Man Show / Stand up
- Théâtre de Poche Montparnasse
- Paris 6ème
Le tour du théâtre en 80 minutes

- Christophe Barbier
- Théâtre de Poche Montparnasse
- 75, boulevard du Montparnasse
- 75006 Paris
- Montparnasse (l.4, l.6, l.12, l.13, Trans N)
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- HORAIRE
- 19:00
Que se passe-t-il dans la tête d’un comédien, du maquillage aux rappels en passant par les trois coups, l’entrée en scène, les grandes tirades et… le trou de mémoire ?
Quels émois, quelles réflexions accompagnent l’acteur dans cette aventure inconséquente qui s’appelle «jouer» ?
À partir des définitions contenues dans son Dictionnaire amoureux du Théâtre (Plon), et de longues années de pratique du théâtre amateur, Christophe Barbier tente de répondre à ces questions, en s’appuyant sur des extraits de grandes pièces qui parlent de l’art dramatique: L’Impromptu de Versailles de Molière, L’Illusion comique de Corneille, L’Échange de Claudel, Kean de Dumas, Cyrano de Bergerac, Hernani, Roméo et Juliette, Macbeth…
On croise aussi les plus inspirés des théoriciens du théâtre : Louis Jouvet, Laurent Terzieff, Antonin Artaud… Mais aussi Guitry ou encore Mademoiselle Mars. Dans une seconde partie, il décrit le trio infernal et prodigieux composé depuis 2 500 ans par le théâtre, la politique et la religion, pour forger ce qui s’appelle la civilisation...
L'AVIS DE LA REDACTION : 9/10
Le tour de force de Christophe Barbier !
Partant de son " Dictionnaire amoureux du théâtre ", Christophe Barbier vagabonde et nous entraîne dans une épopée qui dure ... 2500 ans !
Il ne suffit pas d'être passionné et formidablement cultivé, encore faut il avoir un vrai talent de conteur... Cet homme là possède les trois à la perfection.
De la tragédie grecque à Molière, du trou de mémoire (génial!) aux affres du trac, de Napoléon à Victor Hugo, c'est un voyage trépidant dans lequel il nous embarque... Pas une seconde on ne décroche tellement c'est vivant !
Amoureux du théâtre, allez partager ce moment de grâce!
Sylvie Tuffier
Spectacle vu en 2019
Le spectacle est divisé en 2 parties : une première partie plutôt axée sur le rapport du comédien au théâtre. Tout y est : le rapport presque charnel avec le rideau qui le sépare du public, le trac, le trou de mémoire... , le tout entrecoupé de scènes de théâtre.
Puis une seconde partie sur l’histoire du théâtre et les liens entre théâtre, religion et politique.
Vous ne pourrez qu’être charmés par les talents de conteur de Christophe Barbier, avec son éternelle écharpe rouge. Il nous entraîne avec lui dans son récit au travers des siècles. C’est vraiment une superbe performance. C’est sérieux, instructif et drôle à la fois. Spectacle un peu "high level" quand même.
Au niveau du lieu, le théâtre du Poche Montparnasse est bien sympa mais le spectacle étant souvent complet, il faut se serrer sur des bancs (rembourrés et avec dossiers).
Partant de son " Dictionnaire amoureux du théâtre ", Christophe Barbier vagabonde et nous entraîne dans une épopée qui dure ... 2500 ans !
Il ne suffit pas d'être passionné et formidablement cultivé, encore faut il avoir un vrai talent de conteur... Cet homme là possède les trois à la perfection.
De la tragédie grecque à Molière, du trou de mémoire (génial!) aux affres du trac, de Napoléon à Victor Hugo, c'est un voyage trépidant dans lequel il nous embarque... Pas une seconde on ne décroche tellement c'est vivant !
Amoureux du théâtre, allez partager ce moment de grâce!
Et faites vite, il ne reste plus que quelques dates ...
Dans la petite salle du Poche, l’ambiance est déjà là, comme au 17ème siècle, le public s’installe, rouspète parce que la place convoitée est déjà prise... on regarde vite fait le portable pour savoir si la personne attendue arrivera ou non, on parle de chose et d’autre, tandis que le comédien se grime devant sa glace. La prof demande le calme à ses élèves, au fait on commence quand ? L’ouvreur vient faire son office avec beaucoup d’humour et d’aisance.
Christophe Barbier est un amoureux du théâtre, il nous conte à travers les pages de Molière, Hugo, Guitry, Dumas, l’univers du comédien, du maquillage, de la diction, l’entrée en scène, le trac et le « trou de mémoire ». Il n’oublie pas les maîtres : Jouvet, Terzieff, Artaud. En ce qui concerne le beau langage et la diction Napoléon a ouvert la voie, puisque nos politiques prennent des cours avec des chanteurs ou des comédiens.
Deuxième partie (pas d’entracte ça n’existe plus !), il troque son habit brodé contre l’écharpe rouge, sa signature, et nous apprenons tout sur les rapports entre la religion, le théâtre, la politique. Là aussi passions, déchirements, coups bas.
Nous assistons à une brillante conférence-spectacle sur le théâtre, amusante, intéressante. Une soirée gagnée et non perdue, un bon moment.
En habit fin-XVIIème siècle, il se prépare à jouer.
Christophe Barbier se maquille et se coiffe méticuleusement, tout en faisant mine de repasser son texte.
La perruque est posée à portée de main, sur un crâne. Un bien beau symbole.
Et le voici prêt pour ce Tour du théâtre en quatre-vingts minutes, un spectacle composé de deux parties bien distinctes.
Si l'on connaît évidemment l'homme à l'écharpe rouge journaliste, éditorialiste, on connaît en revanche beaucoup moins le Barbier comédien.
C'est un tort.
Durant quarante-cinq minutes, celui qui joua à l'âge de dix-sept ans Cyrano dans son lycée, en Haute-Savoie, celui-là va littéralement subjuguer le public, à raconter ce que vit un comédien, ce qu'il endure, ce qui se passe dans sa tête.
Seront évoqués devant nous le quotidien pas toujours évident, les moments-clefs du métier, le maquillage, le trac, le trou de mémoire, mais aussi l'orgasme des bravi, des rappels, j'en passe et non des moindres.
Il a lui-même écrit le texte qui comporte des moments fort drôles, mais aussi poétiques ou émouvants.
Le passage concernant cet objet mythique qu'est le brigadier est un de ceux-là, tout empreint de poésie et d'émotion.
L'écriture vive, imagée, parfois truculente, est matière pour le comédien à bien des effets théâtraux, toujours justes, jamais surjoués.
Il m'a vraiment captivé, je ne m'attendais pas du tout à être emmené dans ce vrai voyage dramaturgique qu'est ce seul-en-scène.
Un voyage « à rebours », puisqu'au fur et à mesure qu'il joue, le personnage va se défaire de son costume et de son maquillage pour devenir le conférencier de la seconde partie du spectacle.
Car c'est ce qui nous attend.
Christophe Barbier va – brillamment – nous exposer, avec le talent d'orateur et de pédagogue qu'on lui connaît (même si l'on ne partage pas ses convictions politiques), il va nous exposer les relations tumultueuse qu'entretient le théâtre avec la politique, justement, et la religion depuis deux mille cinq cents ans, depuis le tout premier comédien, Thespis, qui dit-on inventa la tragédie.
Nous sera rapportée une multitude de faits historiques, d'anecdotes savoureuses et autres succulentes petites histoires de la grande histoire théâtrale.
La confrontation entre Melle Mars et Victor Hugo, par exemple, est un moment purement jubilatoire du spectacle.
J'aurais sans doute personnellement aimé que fût développée un peu plus l'histoire universelle du théâtre, et non pas seulement l'histoire française, j'aurais aimé que fussent mentionnés Shakespeare, Tchekhov, Garcia Lorca, Strindberg, et consorts.
Il est évident qu'il a fallu faire des choix, et ce sera assurément pour un prochain spectacle.
Quoi qu'il en soit, on l'aura compris, c'est un bien beau moment de théâtre, et de théâtre dans le théâtre que M. Barbier nous propose.
Un homme nous parle de sa passion et sait nous la fait partager.
Les gens passionnés sont de plus en plus rares. Il faut en profiter.