- Classique
- Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- Paris 10ème
Le Tartuffe, avec Arditi et Weber
- Jacques Weber
- Manon Combes
- Isabelle Gélinas
- Agathe Bonitzer
- Pierre Arditi
- Loïc Mobihan
- Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 18, boulevard Saint-Martin
- 75010 Paris
- Strasbourg-Saint-Denis (l.4, l.8, l.9)
Par avidité, Le Tartuffe (Pierre Arditi) se fait passer pour un homme entièrement dévoué à Dieu. Il a assis son emprise sur les esprits d’Orgon (Jacques Weber) ainsi que sa mère Madame Pernelle, et vit à leurs crochets.
Directeur de leurs consciences, prompt à leur donner des leçons qu’il est le dernier à suivre, il se voit promettre par son protecteur la main de sa fille, Marianne, pourtant amoureuse de Valère.
Cela n’empêche pas Tartuffe de convoiter en même temps la jeune épouse d’Orgon, ainsi que tous leurs biens.
Le Tartuffe est une comédie de Molière en cinq actes et en vers dont la première représentation fut en 1669 sur la scène du Palais-Royal. Elle a d'abord été interdite, pour éviter de poser des problèmes à l'Eglise, puis une version remaniée a été autorisée 18 mois plus tard.
La programmation de la Porte St Martin des années 77 et 78 avait été marquée par les mises en scène du Tartuffe de Roger Planchon puis d’Antoine Vitez. 40 ans plus tard, la Porte St Martin renoue avec son Histoire et présente à un an d’intervalle, deux mises en scène radicalement différentes de la même oeuvre, par deux grands Maîtres, Michel Fau en 2017 et Peter Stein en 2018.
Pierre Arditi qui joue très souvent au théâtre, était ces dernières années plus coutumier des comédies contemporaines.
Dans cette distribution, il est accompagné par Jacques Weber qui lui joue essentiellement dans des classiques. Les deux sillonnent les planches depuis la fin des années 60.
Peter Stein est un metteur en scène et réalisateur allemand de 80 ans.
La critique de la rédaction : 5/10. Le Tartuffe n’est pas ma pièce préférée de Molière, cette adaptation, cette mise en scène ne la mettent pas non plus très en valeur.
Le premier acte a l’effet d’un puissant somnifère. Les scènes sont interminables, nous comprenons leur propos dès les premiers vers, mais les dialogues se prolongent à l’infini.
Ce n’est que quand le Tartuffe entre en scène que naît l’intérêt.
Jacques Weber, Isabelle Gélinas et Pierre Arditi jouent bien, les autres rôles également. Ils ont une belle manière de déclamer les vers.
Néanmoins, la mise en scène n’apporte pas l’énergie nécessaire pour réveiller ce classique.
C’est très long.
Arditi le joue sans le surjouer, et c 'est tant mieux, car il lui fait réintégrer la comédie. Mention spéciale pour la scène de dépit amoureux, généralement bâclée et conventionnelle, qui ici pétille et amuse pour notre plus grand plaisir. Le décor et la mise en scène sont sobres: pour autant ils sont extrêmement raffinés et plaisants. Nous avons applaudi, parce que nous nous sommes amusés et que nous n'avons pas vu le temps passer.
Venu d'un bas fond, habitant sous le toit (d'Orgon), une verrue sur le monde, le mal contaminant le salon, remplaçant le monde par une immondicité venue de l'ancien monde. C'est ce qu'il faut regarder au centre de cette mise en scène, Arditi montré en chair flasque d'autoflagellation (démonstration du péché à l'oeuvre dans toute humanité), inaugurant de dos sa présence imminente et obsédée-obsédante. Cheveux souillés, laideur sans séduction, créature avant tout dans sa stratégie d'insecte saprophyte.
Tout le texte se déroule autour de cet être. La troupe fait briller une normalité perturbée. A la fin on ne comprends pas grand chose de la tirade princière, (la voix se perd un peu dans un système brouilleur d'écho, voulu ?) . On comprend qu'il faut mettre une sorte de divin pour rendre la couleur justice aux âmes mais justice y a t-il quand au final l'âme elle même est si facile à perdre ?
C'est là tout le sacré païen de Tartuffe cette part du mal qui peut si facilement entrer en nous.
Si le théâtre existe, c'est bien pour divertir ...
On se délecte du cabotinage de ces merveilleux comédiens, on rit beaucoup.
Rarement Molière n'a été aussi proche de nous, et son Tartuffe, qui va fêter ses 350 ans se porte mieux que jamais !
Hollywood à la Porte St Martin ? Peut être ... Il n'empêche que pas un alexandrin ne manque à l'appel !
Vous reprendrez bien un dernier vers ??
Je trouve qu'Arditi est un bon Tartuffe et Manon Combes excellente Dorine, je suis d'accord avec toi pour la mise en scène, assez banale.