- Théâtre contemporain
- La Pépinière Théâtre
- Paris 2ème
Le comble de la vanité

- La Pépinière Théâtre
- 7, rue Louis-le-Grand
- 75002 Paris
- Opéra (l.3, l.7, l.8, RER A)
Un testament et un objet inattendu trouvé au fond du grenier vont venir bouleverser l'équilibre vacillant d'une famille bien sous tous rapports.
Quand la mère, les deux frères, la sœur et la belle-sœur se retrouvent coincés dans la maison familiale, rien ne se passe comme prévu ! Quand les parents ne règlent pas leurs problèmes ils les lèguent...
Dans cette comédie joyeusement macabre "Le comble de la vanité" serait de croire que l'on peut échapper aux liens du sang…
L'AVIS DE LA REDACTION : 7/10
"Il aurait préféré mourir à la fin de sa vie" !
Encore une Comédie de plus sur la famille me direz vous ?
Et bien détrompez vous ....
L'écriture très efficace de Valérie Fayolle, dont c'est la première pièce, nous embarque, nous surprend et nous fait bien rire.
Du bon Boulevard, macabre juste ce qu'il faut, décalé et plein de rebondissements.
Après un démarrage un peu lent, l'action s'emballe et nous tient en haleine jusqu'au bout, ce qui n'est pas toujours le cas avec ce genre de comédie.
Il faut dire que la troupe est menée de main de maître - ou devrais je dire de maîtresse - par Virginie Pradal, réjouissive dans le rôle de la veuve plutôt joyeuse qui n'est pas du tout celle que ses enfants croient.
Et ce disparu qu'elle pleure, qui donc est-il ?
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé .....et plusieurs ?
Sylvie Tuffier
On ne présente plus cette comédienne géniale à la carrière prolifique, passée par la Comédie-Française et… se faisant de plus en plus rare sur les planches ces dernières années. Ce qui est rare étant précieux, je ne voulais pas rater cette nouvelle apparition, d’autant que je fais en général plutôt confiance à la programmation de la Pépinière – il suffit d’ailleurs d’être dans le hall du théâtre entouré de toutes les affiches des dernières années pour se demander où on était à ce moment là. Bref, Virginie Pradal, me voilà !
L’affiche était plutôt éloquente, mais pour vous situer, on atterrit au milieu d’une famille dont le patriarche vient de passer l’arme à gauche. Il a laissé un testament que ses enfants découvrent par hasard et qui répartit ses biens entre quatre personnes : les trois enfants, et un de leurs camarades de classe qu’ils ont complètement perdu de vue. La question est : pourquoi cet ami d’enfance se retrouve-t-il sur le testament de leur père ? Ils ne peuvent hélas plus lui demander, mais peut-être que leur mère en sait quelque chose…
Bon, alors, voilà. Ce n’est sûrement pas le spectacle de ma vie. L’histoire est assez attendue, la mise en scène fonctionne, mais sans éclat, les personnages sont dessinés trop grossièrement, on retrouve toujours les mêmes archétypes qui manquent de relief (le gros macho, la vieille fille…), et qui sont interprétés de manière un peu trop caricaturales par des comédiens qui semblent manquer d’indication et de feuille de route.
Je me doutais que ce ne serait pas le spectacle de l’année – j’ai presque envie de dire que ce n’est pas le contrat : Valérie Fayolle est journaliste et signe ici sa première pièce de théâtre, Ludivine de Chastenet est davantage comédienne que metteuse en scène. Je le savais. Je connaissais les règles. Et c’était ok. Car, si on se souvient bien, moi, je venais pour Virginie Pradal.
Et Virginie Pradal m’a complètement régalée. Elle est juste divine : son sens du rythme, ses yeux qui pétillent, cette espèce d’insouciance enfantine dans son sourire malin, tout cela me comble de bonheur. Elle est tout l’opposé de cette pièce, finalement assez prévisible, puisque chaque mot qui sort de sa bouche est une surprise. Elle est le bonbon de ce spectacle. Elle est la pièce maîtresse qui fait que, finalement, ça fonctionne.
Et oui, ça fonctionne. Ça fonctionne car les bases sont les bonnes : c’est un texte de théâtre, avec des défauts, mais avec un enjeu malgré tout. Le côté policier est bien ficelé et permet de maintenir l’intérêt du spectateur jusqu’à la révélation finale ; l’aspect macabre de la pièce, qu’on voit rarement monté ainsi au théâtre, fait aussi la différence. Et elle, au milieu de tout ça, apporte une telle fraîcheur sur scène qu’elle efface les défauts trop visibles du spectacle et permet de faire ressortir le meilleur. Et le théâtre, quand c’est comme ça, avec cet Ulysse venu sauver ses compagnons, c’est beau aussi. Ça fait croire aux miracles.
La mère, souriante, élégante tout de blanc vêtue, heureuse de retrouver sa « tribu », elle est un peu dans son « monde », mais si délicate et si drôle, par contre, ses enfants ne s’attendent pas à ce qu’elle leur réserve !
Un testament est trouvé dans un des tiroirs, certes ils sont tous bénéficiaires, mais il y a un « autre » bénéficiaire et ils le connaissent tous, un petit gars qui partageait leurs jeux. Pas question de se faire gruger, ils fouillent dans le grenier dans lequel un tableau assez mochasse a atterri, un cadeau du fils ainé à ses parents, le sujet est ce qu’on appelait à la Renaissance « une vanité », la vie, la mort. Et derrière le tableau ils découvriront un crane… Ils bousculent leur mère, un peu brusquement, mais celle-ci ne perd pas pied et leur répond le plus gentiment du monde oui elle a eu un amant et celui-ci repose sous un massif de fleurs… alors là s’en est trop pour eux, recherche ADN ou pas ? La mère va-t-elle révéler son secret ? y a-t-il eu crime, leur père un assassin ?
Une comédie cynique et drôle de Valérie Fayolle, Virginie Pradal que l’on a toujours plaisir à retrouver sur scène, est une veuve plus que joyeuse ! Mikaël Chirinian, Julie Farenc, Cécile Rebboah et David Talbot ses enfants, sont tous investis dans leurs personnages et s’amusent autant que nous.
Encore une Comédie de plus sur la famille me direz vous ?
Et bien détrompez vous ....
L'écriture très efficace de Valérie Fayolle, dont c'est la première pièce, nous embarque, nous surprend et nous fait bien rire.
Du bon Boulevard, macabre juste ce qu'il faut, décalé et plein de rebondissements.
Après un démarrage un peu lent, l'action s'emballe et nous tient en haleine jusqu'au bout, ce qui n'est pas toujours le cas avec ce genre de comédie.
Il faut dire que la troupe est menée de main de maître - ou devrais je dire de maîtresse - par Virginie Pradal, réjouissive dans le rôle de la veuve plutôt joyeuse qui n'est pas du tout ce que ses enfants croient.
Et ce disparu qu'elle pleure, qui donc est-il ?
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé .....Mais plusieurs ?
« Un testament et un objet inattendu trouvé au fond du grenier vont venir bouleverser l'équilibre vacillant d'une famille bien sous tous rapports. Quand la mère, les deux frères, la sœur et la belle-sœur se retrouvent coincés dans la maison familiale, rien ne se passe comme prévu ! Quand les parents ne règlent pas leurs problèmes ils les lèguent... Dans cette comédie joyeusement macabre "Le comble de la vanité" serait de croire que l'on peut échapper aux liens du sang… »
L’autrice utilise un humour au cynisme efficace truffé de saillies balancées pour composer cette peinture astucieuse et adroite des menteries alimentant les secrets de famille, souvent liées comme ici aux ravages de l’image sociale à préserver par-dessus tout. Et quand il y est ajouté les outrances savoureuses des excès de l’estime de soi et du sentiment de compétence, nous sommes alors en présence d’une singerie espiègle et élégante où l’arrogance narcissique et mégalomane de celles et ceux qui en sont ou en étaient bardés, nous raconte, façon thriller drôle, une histoire atrocement et macabrement rieuse.
Mentir serait-il alors l’ombre de la vanité ? Ce serait un comble !
La mise en scène Ludivine de Chastenet assistée par Sabrina Paul, met le texte en valeur dans une allure allègre et un climat de suspens qui siéent parfaitement au texte et laissent toute la place aux interprètes pour nous entreprendre.
Les éléments scéniques, la scénographie de Emmanuel Charles, les costumes de Isabelle Mathieu, la lumière de François Leneveu et la musique de Pierre-Antoine Durand participent avec harmonie au cheminement agréable de ce spectacle.
L’interprétation est gourmande et mystérieuse à souhait. Autour de Virginie Pradal, magnifique mère tutélaire, drôle et énigmatique jusqu’à la dernière minute, Mikaël Chirinian, Julie Farenc, Cécile Rebboah et David Talbot campent leurs rôles avec fluidité et complémentarité. Un bel ouvrage !
Du théâtre de plaisir. Une comédie amusante. Une merveilleuse distribution. Encore un bon et beau spectacle à la Pépinière Théâtre !