- Théâtre contemporain
- Théâtre de l'Atelier
- Paris 18ème
Le bel indifférent

- Romane Bohringer
- Théâtre de l'Atelier
- 1, place Charles-Dullin
- 75018 Paris
- Anvers (l.2)
Jean Cocteau écrit Le Bel Indifférent pour Edith Piaf qui laisse sa place ici à Romane Bohringer incarnant une chanteuse d’aujourd’hui. Ce soir-là, en tournée de concerts, elle rentre aussitôt dans sa chambre d’hôtel et attend ce jeune homme auprès duquel elle espère tant pouvoir se blottir, et se sentir protégée. Mais quand finalement il la rejoint et refuse de lui parler, elle, lucide, décide d’affronter la vérité et de laisser son coeur se déverser.
Après Les Parents terribles, Christophe Perton prolonge l’exploration de l’oeuvre de Jean Cocteau en imaginant cette tragi-comédie musicale aux sonorités pop sur le thème des amours toxiques : « Cocteau aime les femmes, il les comprend, il s’empare de leurs corps et fait vibrer les âmes meurtries par la sensualité de sa poésie. Sur la scène plane le fantôme d’Edith Piaf, éternelle amoureuse désespérée, cherchant le contrepoint d’une vie faite d’excès et de paroxysme, dans le graal amoureux susceptible d’offrir l’oasis de paix. Mais derrière la beauté angélique des visages aimés se dissimule l’enfer. »
L'AVIS DE LA REDACTION : 9/10
Le silence plus fort que les mots !
Ces mots de Cocteau chantés et criés.
Magnifiques, envoûtants, désespérés.
Criés et chantés par une femme vieillissante qui hurle son besoin d'amour.
A un jeune homme infidèle et magnifique, gigolo, animal, incapable d'amour.
N'ayant rien à offrir que son silence tranchant comme un rasoir.
Et la violence !
Romane Bohringer et Tristan Sagon habitent la scène.
Elle, comme toujours incroyable, touchante et vraie dans sa folie amoureuse qui la dévore comme une drogue.
Lui, jeune danseur inspiré, présence immense dans son langage corporel parfait.
Les cris de l'une, le silence de l'autre .....
Pour les accompagner, la musique originale de Maurice Marius et Emmanuel Jessua est essentielle.
Ils l'interprètent sur scène, derrière un voile, présents et lointains à la fois.
La mise en scène de Christophe Perton, à qui nous devons cette adaptation, est un coup de poing dans cette histoire d'amour et de violence.
La chorégraphie incroyable de Glyslein Lefever, les vidéos de Baptiste Klein, les lumières de jean Pierre Michel sont autant de pépites.
"Je me tairai de peur que tu ne quittes la chambre
Toi mon seul souvenir et mon seul horizon "
Un spectacle fort;
Un projet singulier.
Une réussite totale.
Sylvie Tuffier
Une création musicale pour une comédienne, un danseur & cinq musiciens
Christophe Perton, nous avez réjouit en Mars denier en montant Les parents terribles de Cocteau, un vaudeville-tragi-comédie, une sulfureuse histoire de famille. Aujourd’hui, il poursuit d'explorer l’œuvre de celui-ci et met en scène une bouleversante tragédie, Le bel indiffèrent, l’histoire d’une femme éperdue d’amour pour son amant indifférent et reclus dans un silence glacial insoutenable.
« Cocteau s’était inspiré de la vie de Piaf pour cette pièce. Moi, je la transpose dans l’histoire d’une pop star d’aujourd’hui » Christophe Perton.
Jean Cocteau a écrit deux versions, une pour le théâtre et l’autre pour la chanson en l’honneur d’Édit Piaf. Christophe Person les réunit et fait fusionner avec grand talent, le théâtre, la danse, le chant et la musique dans une mise en scène orchestrée avec minutie et dynamisme.
Dés le premier instant, nous sommes époustouflés, des éclairs surgissent, la musique jaillit...
Apparait Romane Bohringer transformée en Pop star, elle nous emporte dans son univers et nous subjugue par sa vitalité, son ardeur et son punch.
Le concert terminé, la chanteuse rejoint son hôtel où elle espère retrouver son jeune amant. Mais l’attente est longue, elle fulmine de jalousie. tourne en rond, se déchire le cœur….
Lorsque que son amant apparait, stoïque, insensible à ses paroles, elle l’affronte, veut connaitre la vérité, lui ouvre son cœur, le supplie, hurle son amour et se brise dans la souffrance.
Une magnifique performance de Romane Bohringer impressionnante. Sa voix cassée bien reconnaissable nous transperce et nous émeut, elle glisse avec aisance du répertoire chanté au texte théâtral, sa gestuelle accompagne avec brio le danseur Tristan Sagon qui incarne le jeune amant.
Tristan Sagon, merveilleux danseur contemporain à l’univers hybride dont on devine la formation hip-hop de son adolescence, nous fascine. Sa gestuelle, son regard nous parle plus violemment et puissamment que des paroles.
La scénographie sur deux niveaux communiquant côté cour par un escalier au design aérien est d’une belle esthétique.
A l’étage, on aperçoit par transparence derrière un mur de verre cinq musiciens ; Lead guitare et claviers Emmanuel Jessua, Chant et claviers Maurice Marius, Guitare Jonathan Maurois Batterie Pierre Rettien, Basse Charles Villanueva. Ils nous ravissent en jouant en live une musique pop-rock, une composition musicale originale de Maurice Marius et Emmanuel Jessua. Au niveau inférieur, au centre d'une chambre d’hôtel à l’ameublement élégant, sobre et contemporain, siège un grand lit blanc en forme de coquille st jacques. Un lieu neutre sans souvenir où cette femme révèlera sa souffrance profonde et intime.
A travers la chorégraphie de Glyslein Lefever, se lève une tempête où la violence, la destruction, l'érotisme, le mépris se déchainent. C'est fougueux, endiablé et poignant, nous sommes fascinés et bouleversés.
Romane Bohringer et Tristan Sagon forme un duo dans un accord parfait, leur jeu est d’une justesse et d’une dextérité époustouflante. Bravo.
Une remarquable adaptation contemporaine de ce puissant texte de Cocteau à ne pas manquer.
Ces mots de Cocteau chantés et criés.
Magnifiques, envoûtants, désespérés.
Criés et chantés par une femme vieillissante qui hurle son besoin d'amour.
A un jeune homme infidèle et magnifique, gigolo, animal, incapable d'amour.
N'ayant rien à offrir que son silence tranchant comme un rasoir.
Et la violence !
Romane Bohringer et Tristan Sagon habitent la scène.
Elle, comme toujours incroyable, touchante et vraie dans sa folie amoureuse qui la dévore comme une drogue.
Lui, jeune danseur inspiré, présence immense dans son langage corporel parfait.
Les cris de l'une, le silence de l'autre .....
Pour les accompagner, la musique originale de Maurice Marius et Emmanuel Jessua est essentielle.
Ils l'interprètent sur scène, derrière un voile, présents et lointains à la fois.
La mise en scène de Christophe Perton est un coup de poing dans cette histoire d'amour et de violence.
La chorégraphie incroyable de Glyslein Lefever, les vidéos de Baptiste Klein, les lumières de jean Pierre Michel sont autant de pépites.
"Je me tairai de peur que tu ne quittes la chambre
Toi mon seul souvenir et mon seul horizon "
Un spectacle fort;
Un projet singulier.
Une réussite totale.
Sylvie Tuffier
La scénographie nous emporte dès les premières minutes. Dynamique notamment grâce à de très belles projections, on est vraiment sous le charme et c'est intelligent.
Le décor intègre parfaitement les musiciens qui jouent en direct et dont les morceaux se marient à merveille avec la voix de Romane Bohringer.
Romane est toujours juste et vraiment touchante dans ce rôle de femme mûre en manque d’amour de son jeune éphèbe, qui pour sa part a une belle présence.
A part quelques légères longueurs parfois au niveau des chansons, tout est top.