La serva amorosa

La serva amorosa
  • Théâtre de la Porte-Saint-Martin
  • 18, boulevard Saint-Martin
  • 75010 Paris
  • Strasbourg-Saint-Denis (l.4, l.8, l.9)
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Événement incontournable au Théâtre de la Porte Saint-Martin, plus de 30 ans après avoir joué le rôle-titre à la Comédie-Française, Catherine Hiegel met en scène la comédie de Goldoni La serva amorosa avec Isabelle Carré en servante triomphante, un grand rôle féministe du répertoire classique.

Après Le Bourgeois gentilhomme (François Morel), Les Femmes savantes (Bacri / Jaoui) et Le Jeu de l’amour et du hasard (Calamy/Dedienne), il s’agit de la 4ème collaboration entre le Théâtre de la Porte Saint-Martin et la metteure en scène.

Ottavio, riche négociant de Vérone, prend de l’âge. Béatrice, sa seconde épouse, manigance pour écarter de la succession Florindo, le fils d’Ottavio,  au profit du sien, le stupide Lélio, et convainc son mari de le chasser de la maison. Mais Coraline, leur fidèle et astucieuse servante, dévouée à Florindo, va déployer des trésors de ruse et d’audace pour rétablir la situation afin que ce dernier reprenne ses droits légitimes. 

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L'AVIS DE LA REDACTION : 9,5/10

La revanche d'une femme !

Nous sommes en Italie, au XVIIIe siècle dans une maison bourgeoise.
Autant dire que les conditions ne sont pas très favorables à l'émancipation d'une servante, veuve de surcroît.

Et pourtant .....

Coraline, domestique au grand coeur qui regorge d'intelligence, mène tout son petit monde à la baguette pour sauver son maître tombé en disgrâce.
Tour à tour enjoleuse et rusée, séduisante et calculatrice, n'hésitant pas à recourir au mensonge, elle manie l'intrigue comme personne pour arriver à ses fins.

Goldoni était un fervent admirateur de Molière, et certaines scènes rappellent en particulier le "Malade imaginaire", et l'on entendrait presque Toinette intriguer, et le célèbre "drelin drelin" d'Argan.

Dans ce grand rôle féministe Isabelle Carré fait merveille.
Avec sa façon bien à elle d'interpréter son personnage, elle nous captive tout le long de cette comédie délectable. Son jeu, ses changements d'humeurs, sa fausse ingénuité, tout est parfait !
Il faut dire qu'elle est bien entourée : Jackie Berroyer, savoureux en vieil homme chevrotant, Hélène Babu piquante maîtresse femme, Tom Pezier, fils idiot mais touchant dont chaque apparition est un régal.
Sans oublier Jérôme Pouly, irréprochable notable, Jérémy Lewin, parfaitement élastique dans le costume d'Arlequin, et la très savoureuse Ombeline Guillem.

Habituée de cette grande scène de la Porte St Martin, Catherine Hiegel a réussi haut la main son pari, elle qui jouait le rôle titre il y a quelques 30 ans.
Menant son équipe avec le talent qu'on lui connaît, s'appuyant sur des décors somptueux, elle dirige avec virtuosité ses comédiens, somptueusement vêtus, et le résultat est époustouflant !

Un moment inratable hors du temps !

Sylvie Tuffier

Note rapide
8,4/10
pour 5 notes et 3 critiques
0 critique
Note de 1 à 3
0%
1 critique
Note de 4 à 7
20%
2 critiques
Note de 8 à 10
80%
Toutes les critiques
31 oct. 2024
8/10
4
Quel modernisme dans ce texte si ancien !
Décors superbes, dans une mise en scène très intelligente dans l'occupation des espaces.
Les acteurs sont très bons également.
J'ai juste du mal avec le rôle d'Arlequin, mais c'est général à tous les arlequins.
Je n'y trouve jamais un intérêt quelconque.
6 oct. 2024
9,5/10
7
La revanche d'une femme !

Nous sommes en Italie, au XVIIIe siècle dans une maison bourgeoise.
Autant dire que les conditions ne sont pas très favorables à l'émancipation d'une servante, veuve de surcroît.

Et pourtant .....

Coraline, domestique au grand coeur qui regorge d'intelligence, mène tout son petit monde à la baguette pour sauver son maître tombé en disgrâce.
Tour à tour enjoleuse et rusée, séduisante et calculatrice, n'hésitant pas à recourir au mensonge, elle manie l'intrigue comme personne pour arriver à ses fins.

Goldoni était un fervent admirateur de Molière, et certaines scènes rappellent en particulier le "Malade imaginaire", et l'on entendrait presque Toinette intriguer, et le célèbre "drelin drelin" d'Argan.

Dans ce grand rôle féministe Isabelle Carré fait merveille.
Avec sa façon bien à elle d'interpréter son personnage, elle nous captive tout le long de cette comédie délectable. Son jeu, ses changements d'humeurs, sa fausse ingénuité, tout est parfait !
Il faut dire qu'elle est bien entourée : Jackie Berroyer, savoureux en vieil homme chevrotant, Hélène Babu piquante maîtresse femme, Tom Pezier, fils idiot mais touchant dont chaque apparition est un régal.
Sans oublier Jérôme Pouly, irréprochable notable, Jérémy Lewin, parfaitement élastique dans le costume d'Arlequin, et la très savoureuse Ombeline Guillem.

Habituée de cette grande scène de la Porte St Martin, Catherine Hiegel a réussi haut la main son pari, elle qui jouait le rôle titre il y a quelques 30 ans.
Menant son équipe avec le talent qu'on lui connaît, s'appuyant sur des décors somptueux, elle dirige avec virtuosité ses comédiens, somptueusement vêtus, et le résultat est époustouflant !

Un moment inratable hors du temps !
27 sept. 2024
6,5/10
6
Fidélité, intégrité, stratégies et amour

Catherine Hiegel monte la serva amorosa de Goldoni après avoir interprété le rôle de Coraline il y a 30 ans. Elle transmet le flambeau à Isabelle Carré.

Ayant une grande confiance dans la créativité de Catherine Hiegel, je suis restée surprise par l’orientation de la pièce présentée. Goldoni est un roi de la comédie, transmetteur de la Comedia Dell’Arte. Il est vrai que la serva amorosa est un texte plus sérieux de Goldoni, mais de là à minimiser autant la comédie, je suis restée surprise. Goldoni casse les codes de l’époque dans cette pièce car la grande protagoniste est Coraline, une femme. Le lien final avec le discours féministe à tendance « Me too » m’a paru un peu tiré par les cheveux pour coller à l’actualité.

La proposition est ici une pièce presque sérieuse. Isabelle Carré est froide, calculatrice. C’est l’aspect machiavélique qui ressort bien plus qu’un aspect comédie. Alors, bien sûr, Coraline n’est pas un Scapin et il ne faut pas tomber dedans, mais là on est à l’autre extrême. L’aspect comédie est très minimisé, tellement que beaucoup de moments comiques tombent un peu à plat. Isabelle Carré sert bien évidemment parfaitement un personnage froid mais j’ai trouvé que c’était trop. On rit peu des subterfuges inventés au fil de l’histoire par Coraline.

A l’opposé, le positionnement d’Arlequin m’a surpris. Arlequin est cantonné dans un rôle de bouffon poussé à l’extrême. Arlequin est très caricaturé.

Ottavio n’est pas à sa place durant toute la pièce. Finalement, la pièce semble portée par des rôles secondaires. J’ai beaucoup aimé le rôle de Béatrice et de Lélio dans le style.

La pièce manque de dynamisme tout au long. La comédie est bien souvent manquante. On ne passe pas par de moments de stratégie sérieuse à la comédie. Je m’attendais à ces alternances en mode montagne russe. On s’amuse, on ne rit pas. Les moments de comédie tendaient plus vers le Vaudeville que vers la Comedia Dell’Arte et c’est dommage. On ne retiendra pas la partie de carte si on doit se référer au montage de Lassalle.

Bref, je suis déçue par une orientation très marquée de la pièce.

L’histoire est intelligente, Coraline est une entremetteuse efficiente. La fin est en mode rebondissement avec un petit suspense bien mené. Bien sûr, comme toujours dans ces classiques, tout est bien qui finit bien.

Au-delà de cette orientation, j’ai beaucoup aimé le décor très efficient et très soigné. C’est vraiment un apport avec de très jolis costumes.

Manifestement la pièce a du mal à démarrer, espérons qu’elle se rééquilibre.
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Rire
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor