- Théâtre contemporain
- Ateliers Berthier Théâtre de l'Odéon
- Paris 17ème
Edelweiss [France Fascisme]
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- Ateliers Berthier Théâtre de l'Odéon
- 32, boulevard Berthier
- 75017 Paris
- Porte de Clichy ( l.13, RER C)
Sylvain Creuzevault s’empare de figures historiques : écrivains et hommes politiques choisis au sein de l’extrême droite française, de la fin des années 1930 jusqu’à la collaboration et à l’épuration, sauvage puis légale, où certains trouveront leur fin. Se rappellent ainsi à notre bon souvenir Doriot, Déat, Laval, Rebatet, Brasillach, Céline, Brinon et quelques autres. Leurs discours, leurs livres, leurs mots sont des matériaux du spectacle.
C’est suite à un travail sur la résistance allemande pendant le régime nazi, que la compagnie a décidé de s’intéresser, symétriquement, au fascisme français dans la même période. Mais la question ne change pas : en scrutant le fascisme, c’est aussi l’antifascisme qu’on sonde – ce qu’il est, ce qu’il peut, et fait, ou pas. Il ne s’agit pas d’une reconstitution historique, mais d’une comédie écrite au moment du danger. Maintenant.
Le metteur en scène confronte le spectateur aux heures les plus sombres de l'histoire française en dépeignant les motivations de ces personnalités : opportunisme pour certains, réelles convictions pour d'autres.
La mise en scène est rythmée grâce à plusieurs effets : vidéos, musiques et enregistrements. Cependant certaines scènes ne sont pas nécessaires au récit, il me vient en tête cette scène de contemplation des corps dénudés qui, je trouve, n'apporte rien.
On en ressort en ayant appris des choses sur l'Histoire de France. Les quelques liens avec l'époque contemporaine sont nécessaires afin de nous faire entendre que le fascisme n'est jamais bien loin...
Un spectacle nécessaire.
Creuzevault touche volontairement un sujet difficile de la mémoire collective. Il nous livre la pensée dérangeante de ces intellectuels. Mélange d'antisémitisme profond, de populisme profond jusqu'aux réflexions les plus populistes faciles. L'objectif est atteint. On est dérangé. Les liens avec notre actualité sont disséminés. "On ne peut pas accueillir toute la misère du monde".
Dans ces tableaux qui se succèdent, on reste gênés, parfois en colère. Seul le traitement de Louis Ferdinand Céline n'apporte rien. Certaines scènes n'apportent pas grand-chose sinon de la provocation pure mais il est sûrement difficile de ne pas tomber dans ce travers avec ce thème.
Globalement, l'objectif est atteint. On en ressort avec l'irritation qu'il faut sur ce récit historique malgré, encore une fois, des moments inutiles. Certains passages stroboscopiques sont aussi plutôt inutiles.
La mise en scène est somme toute assez classique. Le son réglé sur scène est une idée originale.
Le jeu des acteurs est intéressant. Il y a eu quelques cafouillages mais c'est globalement bien joué.
J'ai apprécié la pièce même si j'en espérais plus.