- En tournée
- En tournée dans toute la France
Cirque Le Roux, The Elephant in the room
Cirque Le Roux installe un salon monochrome dans un univers d’intrigues, où quatre personnages tentent de protéger un coupable secret : "The Elephant in the Room".
Un spectacle inhabituel, une bombe d’esthétisme, et de folie joyeuse. Une fusion unique et comique entre le cirque, les films noirs hollywoodiens et le théâtre physique.
Une distribution spectaculaire d’acrobates ayant parcouru le monde, de Broadway, récompensés d'un Tony Award, aux cabarets allemands en passant par Montréal avec les 7 doigts de la main.
La critique de la rédaction : 6.5/10. Très original ce spectacle d'acrobaties. Il nous plonge dans un vrai univers : dans les années 40, un beau salon avec tapisserie, dont les éléments de décor regorgeront de possibilités pour les différents numéros.
La mise en scène et la bande son sont superbes. Elles créent une ambiance poétique qui capte notre attention et nous aide à savourer les prouesses des 4 talentueux artistes.
Très chorégraphiés, très esthétiques, nous avons beaucoup aimé quelques numéros. Dommage que le spectacle mette autant de temps à se lancer et que les transitions soient si foireuses. Des blagues pas drôles, déjà vues-entendues 100 fois en franglais.
La troupe du cirque Le Roux termine en beauté avec une performance impressionnante de mât chinois, qui fait sortir le public avec un large sourire.
Les artistes du Cirque Le Roux sont exceptionnels et la mise en scène qui a été réglée par Charlotte Saliou est un bijou. Impossible de faire plus décalé tout en ne cédant rien à la difficulté. Leur talent est immense, on pourrait dire gros comme une maison, ce qui se traduit en anglais par ... the elephant in the room.
Leur compagnie porte un nom de cirque mais leur spectacle est inclassable, tenant aussi du théâtre. Vous les avez peut-être vu dans le Plus grand cabaret du monde ou au cours de la retransmission télévisée de la soirée des Molières en 2016.
The Elephant in the Room est le premier spectacle de la compagnie créée en janvier 2014 et dont la première a eu lieu en France en janvier 2015 à la Criée de Marseille dans le cadre des Biennales internationales des arts du Cirque. Ils reviennent enfin à Paris après une tournée internationale.
Ça commence sobrement sur l'air doucereux de Dangerous Moonlight- Warsaw Concerto. Juste des notes égrenées au piano. Nous apprenons que l'action se situe à l'automne 1937, le jour du mariage de Miss Betty dans une ambiance raffinée. Serions nous invités à la noce ? Pourtant la mariée a un rire sardonique et porte un pantalon noir. Qu'est-ce qu'elle rigole dans ce salon monochrome, noir et blanc, répondant à la promesse de l'affiche.
Une sorte de sonnerie retentit et le générique s'affiche dans les tableaux qui composent le décor sur la toile de fond. On se croirait dans une salle de cinéma, quelque part en Amérique, impression qui sera renforcée quand un des personnages s'exprimera en anglais. On nous prévient que les acrobaties sont réalisées sans trucage (et j'ajouterai aussi sans harnais de sécurité) et que toute ressemblance avec un autre spectacle de cirque ne serait que fortuite. C'est que, oui, ils sont exceptionnels.
Trois hommes font irruption dans la pièce où la jeune femme était venue s'isoler. S'enchaînent longues glissades, rires, bagarres, et danses dignes d'un music hall américain. Le jeu des acteurs affiche flegme et panache mais on devine que les acrobaties sont réglées à la seconde près.
Quelques mots en anglais émergent d'une sorte de brouhaha, d'où surgit soudain une interrogation bien française : avez-vous du feu ? Les invités de cette noce peu académique miment des grognements bestiaux. Quel cirque !
On se tape dans le dos comme le font les duos de clowns. Les portées sont audacieuses. On saute, se lance, se jette, et la différence de taille entre le très grand et le relativement petit fait sens. Après whisky et champagne ils ont une manière bien à eux de secouer la pina colada dans un shaker.
Ils retirent leurs chaussettes et les voilà tout en blanc, comme sur l'affiche. L'ouverture de La Gazza ladra de Rossini est propice aux sautillements et aux entrechats. Le marié découvre sa tête sous une croix rouge sur les portraits de mariage. On est dans un univers devenu policier. Pas de doute, il y a comme une épine dans le pied (the elephant in the rom dit-on en anglais). Il faisait tout à l'heure le babouin, elle mime maintenant la chatte.
Puis une quantité phénoménale de lustres tombent du plafond pendant que les tableaux changent. Lolita fume (beaucoup) un peu comme ces actrices des films hollywoodiens des années trente qui sont une des nombreuses références du spectacle. Le cocktail gagnant est un mélange d'excentricité, de mystère et d'humour comme The Party de Peter Sellers ou les Monty Python.
Le repas de mariage sera composé de plateaux de fruits de mer XLL présentés comme un tableau à la Arcimboldo. Suivra un moment romantique très chorégraphié où lumières, décors et musiques semblent se répondre. Nous applaudirons aussi un numéro de claquettes génial et une danse du mari et de la femme.
Quand les artistes reviennent en tenue fleurie et s'accrochent au mat chinois on comprend qu'il sera le support de numéros époustouflants. On reconnait la musique d'Ennio Morricone, le bon la brute et le truand. Les artistes-acrobates dessinent un alphabet dans l'espace et tracent des figures inventives avec beaucoup de confiance et de grâce. Tout va très vite depuis les premières notes de Sphinx de Novar et la fin explosera dans une apothéose et en couleurs.
On admire leur puissance qui ne faiblit pas pendant quatre-vingt minutes et on sourit de les voir mimer à la fin l'épuisement.
Les quatre artistes dialoguent, peu par les mots, surtout par les arabesques de voltige acrobatique dont ils sont maitres à bord. Il y a Philip Rosenberg qui est Monsieur Chance, Yannick Thomas est John Barick, Gregory Arsenal Jeune Bouchon et Lolita Costet joue le rôle de Miss Betty.
Les 3 garçons ont suivi l'Ecole nationale de cirque de Montréal reconnaissable pour sa finesse, son esthétisme, la précision dans le mouvement. Lolita a suivi l'Ecole supérieure des arts du cirque de Bruxelles qui est réputée pour son coté plus contemporain, et le travail de jeu d'acteurs. La metteuse en scène a apporté son expérience de clown française et a amené le coté vaudeville.
Les corps sont magnifiques, admirablement mis en valeur par des costumes conçus par deux des circassiens, Grégory Arsenal et Philip Rosenberg et qui aident à reconnaitre des personnages différents les uns des autres, que Charlotte Saliou a travaillé à développer... mais en brouillant les cartes. Le spectateur croit saisir le propos mais à peine a-t-il identifié un bout de trame qu'il est lancé sur une nouvelle piste.
UNE AMBIANCE DE POLAR
Tout commence dans un décor monochrome. On se croirait dans un film muet de la grande période du cinéma noir américain. Une femme qui joue à cache-cache, un mariage, un américain séducteur, un cabaret dans l'ombre, un serviteur bouffon, un maître de maison qui impressionne, une mariée intrigante, des tableaux qui se modifient. La première partie du spectacle met l'accent sur l'ambiance, la théâtralité et l'esthétisme et s'installe doucement, voire un peu trop lentement, dans l'histoire. Une musique jazzy et quelques numéros de main-à-main aux portés acrobatiques éclatants de force et de technique, de la magie, de l'équilibre sur mannequins, de la comédie et du splapstick. Le spectacle est agréable et les numéros circassiens sont étonnants. Mais la lenteur de la mise en scène a du mal à nous faire entrer dans l'histoire.
THÉÂTRE PHYSIQUE
Puis l'ambiance change pour ce faire cabaret intimiste et érotique. La mise en scène se fait plus poétique, l'histoire plus émouvante. Dans une seconde partie plus rythmée les numéros d'enchaînent plus éblouissants les uns que les autres. L'intrigue semble s'éloigner de son argument de départ pour y revenir dans un théâtre physique qui va crescendo pour culminer avec un mât chinois aux prouesses techniques stupéfiantes. Les artistes qui nous avaient séduits dans la première parties finissent de nous conquérir par la qualité de leurs performances très techniques et très physiques. Tandis que le noir et blanc a fait place à la couleur et à la vie, on sort de la salle éblouis par la beauté de l'ensemble, la haute technicité des artistes et l'audace de leurs numéros.
TALENTS RECONNUS INTERNATIONALEMENT
Le cirque Le Roux s'inscrit dans la tradition du cirque contemporain qui multiplie les formats, innove et bouleverse les schémas établis. Formés à l'Ecole Nationale du Cirque de Montréal et à l'Ecole des Arts du Cirque de Bruxelles les 4 artistes ont fait leurs armes avec les 7 Doigts de la Main (Traces, Cuisine et Confessions), le Cirque Monti, Vague de Cirque et joué dans de nombreux cabarets allemands et à Broadway. En 2014 ils décident de revenir en France pour créer leur propre compagnie.
The Elephant In The Room est leur premier spectacle. Depuis sa création en janvier 2015 à La Criée à Marseille le spectacle a voyagé dans plus de 10 pays, dont le Fringe Festival d'Edimbourg où il est remarqué et nommé pour le Total Theater Award et la palme Guichet Fermé.
La mise en scène de Charlotte SALIOU est le fruit de 15 ans de travail sur le cirque, le théâtre physique et l'humour. Elle travaille également l'univers du cabaret, entre autres pour le spectacle des Sea Girls. Les 4 artistes complets excellent chacun dans leur spécialité : Philip ROSENBERG aux équilibres, Gregory ARSENAL et Lolita COSTET au main à main, et Yannick THOMAS impressionnant acrobate et porteur.
En bref : Avec cette première composition le cirque Le Roux frappe un grand coup. Après un démarrage un peu lent les performances audacieuses prennent le dessus pour créer un spectacle original, baignant dans une esthétique poussée, entre humour et poésie. On sort éblouis par les prouesses techniques de ces 4 artistes.
Un peu trop "clownesque" pendant sa première partie, The Elephant in the Room se révèle au fur et à mesure de plus en plus noir, jusqu'à son dénouement. Voilà un spectacle qui ose sortir des sentiers battus du cirque en proposant une vraie oeuvre scénarisée, ponctuée de chutes burlesques, d'acrobaties et de scènes de danse (ah, les claquettes).
On retiendra les très beaux portés ainsi que le numéro de mât chinois à quatre parfaitement exécuté sur un des plus célèbres morceaux d'Ennio Morricone. Ce spectacle hybride entre cirque et cinéma (il y a même un générique de début) est assurément à voir !
La Compagnie du Cirque Le Roux, ce sont quatre artistes passionnés qui nous proposent une comédie remplie d'intrigues racontée à la manière d'un film noir hollywoodien et en y incluant de manière originale la discipline du cirque, qu'on voit encore peu au théâtre. Les premières minutes, qui laissent place plutôt à un dialogue, peuvent paraître un peu déroutantes, mais on est vite happés par la suite du spectacle qui va crescendo au fil des scènes au travers d'acrobaties époustouflantes.
Dans un décor monochrome, "The Elephant in the Room" est un spectacle atypique et moderne de cirque théâtralisé qui embarque le spectateur du début à la fin par la beauté des numéros réalisés. Les artistes volent, virevoltent, s'entremêlent, et nous proposent des figures, numéros, tableaux aussi beaux qu'impressionnants. J'ai particulièrement aimé le tableau présenté sur fond de lanternes flottant sur la scène, ainsi que les numéros présentés autour du mât chinois.
Alors, oui j'ai été conquise par ce spectacle hors-norme de théâtre circassien. Qu'on aime ou non le cirque, ce show est un véritable émerveillement du début à la fin. A ne pas manquer !