Critiques pour l'événement Misery
J'avais a-do-ré le film de Rob Reiner, qui avait été un vrai choc en février 1991. Le couple composé par James Caan dans le rôle de l'écrivain Paul Sheldon et Kathy Bates dans celui d'Annie Wilkes, l'infirmière maléfique me semblait inégalable.
Et pourtant je jurerai aujourd'hui qu'on ne peut pas imaginer mieux que Francis Lombrail et Myriam Boyer.
Avec une histoire conçue par un maitre du suspense (Stephen King), une adaptation cousue main par Viktor Lazlo, un décor (de Jean-Pierre Laporte) très intelligemment suggestif d'une Amérique "provinciale", conformiste et éloignée de tout, des éclairages adéquats, et pour cause puisque c'est le metteur en scène Daniel Benoin qui les a réalisés (qui a lui-même mis en scène et joué la pièce il y a quinze ans dans une autre adaptation), et deux grands comédiens ... le succès est assuré, et mérité.
Maintenir le suspense pendant près d'une heure trente demande beaucoup de soin. Et ça commence par la tempête de neige qui a (aurait ?) causé l'accident de Paul Sheldon, le romancier et créateur du personnage de Misery. Prise dans un violent blizzard, sa voiture a dérapé sur le verglas et est tombée dans un ravin. Les bourrasques sont perceptibles à jardin et on ressent quasiment le froid d'un hiver qui promet d'être terrible. Il faut aussi citer le recours intelligent à la vidéo (Paolo Correia) pour suggérer ce qui n'est pas montrable et entretenir l'angoisse, à commencer par nous faire vivre l'accident.
Par chance (fatalité ?) l'écrivain a été secouru par sa plus grande fan (fanatique) qui se trouve être infirmière. Le public assiste à son réveil dans le chalet isolé. Rien de mal ne peut vous arriver. Pas avec Annie près de vous. Je suis votre fan numéro 1.
Peut-on faire confiance à quelqu'un qui a donné à son cochon le nom de l'héroïne qu'elle vénère et qui s'exprime parfois à la troisième personne, ce qui témoigne combien elle peut se sentir une mission surhumaine ? Le sauvetage n'est pas un miracle. Je vous suivais, reconnaitra Annie. Elle prendra soin de lui ... jusqu'à ce qu'elle apprenne que le neuvième opus, le dernier de la série qu'elle affectionne, raconte la mort de l'héroïne à laquelle la retraitée s'est quasiment identifiée.
C'est grâce à Misery que je sais que je ne suis pas seule au monde. Un écrivain, c'est Dieu pour celui qui lit ses histoires.
Paul Sheldon ne pourrait pas cacher la mort de son personnage principal. Annie a subtilisé le cartable qui était à coté de lui dans la voiture. L'écrivain a le sentiment de vivre un mauvais rêve et nous partageons ses cauchemars, grâce au recours de la vidéo alors que la neige n'en finit pas de s'accumuler à l'extérieur.
Annie ne cédera rien et le contraindra à récrire le roman en faisant ressusciter Misery. Le bruit de la machine à écrire deviendra lancinant alors que son cerveau échafaude un plan pour se sortir de cet enfer. Et vous verrez que l'affaire est loin d'être gagnée. Rien ne fonctionne comme on peut s'y attendre dans un monde "normal". La mise en scène est angoissante à souhait. Plusieurs de nos sens sont sollicités pour nous faire frissonner. La vue bien sur, mais aussi l'oreille et même le non dit en évoquant le vaudou. On a vraiment le sentiment que s'il échappe à Annie ce seront les coyotes qui auront raison de lui.
La tension se relâche à de brefs instants, pour mieux nous serrer la gorge ensuite. Connaitre l'issue ne change rien à l'affaire. Le spectateur, même averti, est jusqu'au bout subjugué par les deux comédiens qui nous font vivre une large palette d'émotions. Myriam Boyer y est redoutable et on est soulagé -façon de parler- de voir la complicité (artistique) qui l'unit à Francis Lombrail aux saluts. L'ovation est amplement méritée.
Puisse le succès de la pièce guider le spectateur à re-découvrir l'immense oeuvre de Stephen King! Ou de lire l'ouvrage que lui a consacré Alexandra Varrin, une fan authentique et animée d'excellentes intentions.
Et pourtant je jurerai aujourd'hui qu'on ne peut pas imaginer mieux que Francis Lombrail et Myriam Boyer.
Avec une histoire conçue par un maitre du suspense (Stephen King), une adaptation cousue main par Viktor Lazlo, un décor (de Jean-Pierre Laporte) très intelligemment suggestif d'une Amérique "provinciale", conformiste et éloignée de tout, des éclairages adéquats, et pour cause puisque c'est le metteur en scène Daniel Benoin qui les a réalisés (qui a lui-même mis en scène et joué la pièce il y a quinze ans dans une autre adaptation), et deux grands comédiens ... le succès est assuré, et mérité.
Maintenir le suspense pendant près d'une heure trente demande beaucoup de soin. Et ça commence par la tempête de neige qui a (aurait ?) causé l'accident de Paul Sheldon, le romancier et créateur du personnage de Misery. Prise dans un violent blizzard, sa voiture a dérapé sur le verglas et est tombée dans un ravin. Les bourrasques sont perceptibles à jardin et on ressent quasiment le froid d'un hiver qui promet d'être terrible. Il faut aussi citer le recours intelligent à la vidéo (Paolo Correia) pour suggérer ce qui n'est pas montrable et entretenir l'angoisse, à commencer par nous faire vivre l'accident.
Par chance (fatalité ?) l'écrivain a été secouru par sa plus grande fan (fanatique) qui se trouve être infirmière. Le public assiste à son réveil dans le chalet isolé. Rien de mal ne peut vous arriver. Pas avec Annie près de vous. Je suis votre fan numéro 1.
Peut-on faire confiance à quelqu'un qui a donné à son cochon le nom de l'héroïne qu'elle vénère et qui s'exprime parfois à la troisième personne, ce qui témoigne combien elle peut se sentir une mission surhumaine ? Le sauvetage n'est pas un miracle. Je vous suivais, reconnaitra Annie. Elle prendra soin de lui ... jusqu'à ce qu'elle apprenne que le neuvième opus, le dernier de la série qu'elle affectionne, raconte la mort de l'héroïne à laquelle la retraitée s'est quasiment identifiée.
C'est grâce à Misery que je sais que je ne suis pas seule au monde. Un écrivain, c'est Dieu pour celui qui lit ses histoires.
Paul Sheldon ne pourrait pas cacher la mort de son personnage principal. Annie a subtilisé le cartable qui était à coté de lui dans la voiture. L'écrivain a le sentiment de vivre un mauvais rêve et nous partageons ses cauchemars, grâce au recours de la vidéo alors que la neige n'en finit pas de s'accumuler à l'extérieur.
Annie ne cédera rien et le contraindra à récrire le roman en faisant ressusciter Misery. Le bruit de la machine à écrire deviendra lancinant alors que son cerveau échafaude un plan pour se sortir de cet enfer. Et vous verrez que l'affaire est loin d'être gagnée. Rien ne fonctionne comme on peut s'y attendre dans un monde "normal". La mise en scène est angoissante à souhait. Plusieurs de nos sens sont sollicités pour nous faire frissonner. La vue bien sur, mais aussi l'oreille et même le non dit en évoquant le vaudou. On a vraiment le sentiment que s'il échappe à Annie ce seront les coyotes qui auront raison de lui.
La tension se relâche à de brefs instants, pour mieux nous serrer la gorge ensuite. Connaitre l'issue ne change rien à l'affaire. Le spectateur, même averti, est jusqu'au bout subjugué par les deux comédiens qui nous font vivre une large palette d'émotions. Myriam Boyer y est redoutable et on est soulagé -façon de parler- de voir la complicité (artistique) qui l'unit à Francis Lombrail aux saluts. L'ovation est amplement méritée.
Puisse le succès de la pièce guider le spectateur à re-découvrir l'immense oeuvre de Stephen King! Ou de lire l'ouvrage que lui a consacré Alexandra Varrin, une fan authentique et animée d'excellentes intentions.
Alors ?
Blessé à la jambe suite à un accident de la route, Paul est pris en charge par une infirmière. Jusque là, rien de spécial. Sauf que Paul est Paul Sheldon, un écrivain à succès. Il se réveille chez la soignante, Annie, qui - comme c'est étrange - le suivait avant son accident.
L'auteur des best-sellers des aventures de Misery est sous perfusion chez sa fan numéro 1. Rien ne peut lui arriver, lui assure-t-elle. À cause de la neige, les routes sont impraticables. Il ne peut pas être transporté à l'hôpital. C'est une chance qu'elle ait été là. Petit à petit les soins administrés se transforment en séquestration et maltraitance. Faut-il tuer l'auteur pour sauver une oeuvre ou assassiner le lecteur pour délivrer l'écrivain ?
Le huis clos sous tension soulève des interrogations de fond. La mise en scène est intelligente, offrant des détails très réalistes et usant de transitions flippantes. Myriam Boyer interprète brillamment Annie, complètement dérangée et obsédée. Elle n'est rien, alors qu'il est tout. Il la faisait vivre jusque là et aujourd'hui c'est elle qui a sa vie entre les mains. C'est grâce au talent de la comédienne que le malaise est permanent. Sa victime, interprétée par Francis Lombrail, instille de l'humour face à une situation qui en désarmerait plus d'un.
Chacun dans son rôle, les comédiens parviennent à créer une alchimie entre cauchemar et fascination.
Blessé à la jambe suite à un accident de la route, Paul est pris en charge par une infirmière. Jusque là, rien de spécial. Sauf que Paul est Paul Sheldon, un écrivain à succès. Il se réveille chez la soignante, Annie, qui - comme c'est étrange - le suivait avant son accident.
L'auteur des best-sellers des aventures de Misery est sous perfusion chez sa fan numéro 1. Rien ne peut lui arriver, lui assure-t-elle. À cause de la neige, les routes sont impraticables. Il ne peut pas être transporté à l'hôpital. C'est une chance qu'elle ait été là. Petit à petit les soins administrés se transforment en séquestration et maltraitance. Faut-il tuer l'auteur pour sauver une oeuvre ou assassiner le lecteur pour délivrer l'écrivain ?
Le huis clos sous tension soulève des interrogations de fond. La mise en scène est intelligente, offrant des détails très réalistes et usant de transitions flippantes. Myriam Boyer interprète brillamment Annie, complètement dérangée et obsédée. Elle n'est rien, alors qu'il est tout. Il la faisait vivre jusque là et aujourd'hui c'est elle qui a sa vie entre les mains. C'est grâce au talent de la comédienne que le malaise est permanent. Sa victime, interprétée par Francis Lombrail, instille de l'humour face à une situation qui en désarmerait plus d'un.
Chacun dans son rôle, les comédiens parviennent à créer une alchimie entre cauchemar et fascination.
Annie a sauvé Paul, il était coincé dans sa voiture, elle l’a ramené chez elle et soigné, elle est infirmière. Tout pourrait sembler en bonne voie mais, Annie est une fan assidue de l’écrivain Paul Sheldon auteur à succès de la saga « Misery ». Annie est sa fan numéro 1, hélas pour lui…
Paul s’inquiète de ne pas se retrouver à l’hôpital, il souffre beaucoup, et voudrait donner de ses nouvelles à son éditeur et surtout à sa fille. Annie, lui dit qu’avec la neige, les routes sont encombrées et son téléphone ne passe pas.
Annie le rassure, elle connaît tout de Misery, et arrive à trouver enfin le dernier tome, elle se fait une joie de gamine à l’idée de retrouver son héroïne. Mais Paul, souhaitant passer à un autre genre littéraire a « tué » Misery. Annie devient hystérique et n’accepte pas non plus le nouveau manuscrit de Paul, qu’elle juge trop vulgaire. Et la descente aux enfers de l’écrivain commence. Annie l’oblige à « ressusciter » Misery ! Elle sera cruelle avec lui et tortionnaire.
Il n’a pas le choix, il est enfermé dans sa chambre, mais c’est un écrivain, donc il a assez d’imagination pour tenter le tout pour le tout.
La mise en scène est adroite, les vidéos cauchemardesques, bonne idée aussi de montrer par caméra, l’intérieur de la maison.
Myriam Boyer sait jouer au chat et à la souris, parfois souriante et humaine, elle devient abominable et psychotique. Francis Lombrail est à sa merci, on souffre avec lui, on aurait presque envie de lui crier « attention la voilà ! ».
Un bon moment de théâtre, suspense et angoisse réunis, avec deux excellents comédiens.
Paul s’inquiète de ne pas se retrouver à l’hôpital, il souffre beaucoup, et voudrait donner de ses nouvelles à son éditeur et surtout à sa fille. Annie, lui dit qu’avec la neige, les routes sont encombrées et son téléphone ne passe pas.
Annie le rassure, elle connaît tout de Misery, et arrive à trouver enfin le dernier tome, elle se fait une joie de gamine à l’idée de retrouver son héroïne. Mais Paul, souhaitant passer à un autre genre littéraire a « tué » Misery. Annie devient hystérique et n’accepte pas non plus le nouveau manuscrit de Paul, qu’elle juge trop vulgaire. Et la descente aux enfers de l’écrivain commence. Annie l’oblige à « ressusciter » Misery ! Elle sera cruelle avec lui et tortionnaire.
Il n’a pas le choix, il est enfermé dans sa chambre, mais c’est un écrivain, donc il a assez d’imagination pour tenter le tout pour le tout.
La mise en scène est adroite, les vidéos cauchemardesques, bonne idée aussi de montrer par caméra, l’intérieur de la maison.
Myriam Boyer sait jouer au chat et à la souris, parfois souriante et humaine, elle devient abominable et psychotique. Francis Lombrail est à sa merci, on souffre avec lui, on aurait presque envie de lui crier « attention la voilà ! ».
Un bon moment de théâtre, suspense et angoisse réunis, avec deux excellents comédiens.
La fan est-elle l'avenir de l'homme (en l'occurrence ici, de l'écrivain ?)
Dans son roman éponyme, Stephen King analyse ce qui pour lui constitue la relation existant entre la création artistique, littéraire et la réception d'une œuvre par le public en général, et le public le plus extrême en particulier.
A quel moment cette œuvre-là n'appartient-elle plus à son créateur, pour devenir la propriété de ceux pour qui elle a été conçue ?
L'auteur de Shining, Carrie, Christine et de tant d'autres thrillers répondra avec sa manière et son style si particuliers, une écriture ayant procuré bien des frissons à des millions de lecteurs.
Le couple Paul Sheldon (l'écrivain) et Annie Wilkes (La « fan N°1 », comme elle s'auto-proclame) représente cette étrange et pour le moins ambigüe relation.
King a en effet poussé le curseur à son maximum.
Il dissèque au scalpel le plus effilé ces liens extrêmes se tissant entre un écrivain à succès et une fan qu'on pourrait aisément qualifier de psychopathe.
Il est intéressant de noter que c'est une artiste, la chanteuse Viktor Lazlo, qui a réalisé l'adaptation théâtrale française. Il est permis de penser que ce sujet d'une célébrité face à ses fans l'a interpellé au plus haut point. On n'adapte pas par hasard une telle œuvre.
Bien entendu, ce qui va compter ici, ce sont les deux comédiens.
Francis Lombrail est Paul, l'auteur, et Myriam Boyer incarne Annie, l'infirmière démente.
Ces deux-là vont nous scotcher à notre fauteuil !
Ce qui se joue entre eux relève du grand art. C'est un bonheur de les voir jouer.
Immédiatement, la mayonnaise prend. Le metteur en scène Daniel Benoin entre tout de suite dans le vif du sujet.
Ce qui m'a le plus enthousiasmé, c'est la capacité des deux comédiens à conduire la progression dramaturgique de l'intrigue.
Par de subtiles touches, nous passons somme toutes à une situation normale, le sauvetage de Paul par Annie à ce qui relève du cauchemar pour terminer par un drame inéluctable.
Une véritable osmose entre M. Lombrail et Melle Boyer est perceptible de bout en bout de la pièce.
La comédienne est formidable à jouer une « démence ordinaire » pour utiliser un oxymore décrivant la pathologie de son personnage.
Elle m'a souvent fait peur !
La scénographie repose sur le fait de dérouler l'histoire dans un huis-clos. Malgré cet appartement clair, avec une grande ouverture sur l'extérieur, nous allons ressentir en permanence cette impression d'étouffement et d'oppression.
Pour autant, afin d'ouvrir l'espace, Daniel Benoin a utilisé plusieurs moyens qui fonctionnent parfaitement.
Des petits films video sont projetés de temps en temps sur l'angle des deux pans coupés du lointain.
Le visage de Myriam Boyer apparaît ainsi déformé, par le biais d'une anamorphose qui le rend monstrueux et diabolique.
Autre moyen : parfois, une batterie d'écrans de surveillance sera dévoilée, pour nous montrer ce qui se passe hors-plateau, notamment dans les couloirs de la demeure d'Annie.
Des noirs plateaux viendront (souvent) matérialiser le temps qui passe et la progression du cauchemar.
C'est donc une très belle entreprise qui est portée sur le plateau du théâtre Hébertot.
Nous retrouvons avec bonheur les personnages immortalisés à l'écran par James Caan et Kathy Bates.
Francis Lombrail et Myriam Boyer leur donnent vie de façon très intense et très prenante.
C 'est une bien belle réussite !
Dans son roman éponyme, Stephen King analyse ce qui pour lui constitue la relation existant entre la création artistique, littéraire et la réception d'une œuvre par le public en général, et le public le plus extrême en particulier.
A quel moment cette œuvre-là n'appartient-elle plus à son créateur, pour devenir la propriété de ceux pour qui elle a été conçue ?
L'auteur de Shining, Carrie, Christine et de tant d'autres thrillers répondra avec sa manière et son style si particuliers, une écriture ayant procuré bien des frissons à des millions de lecteurs.
Le couple Paul Sheldon (l'écrivain) et Annie Wilkes (La « fan N°1 », comme elle s'auto-proclame) représente cette étrange et pour le moins ambigüe relation.
King a en effet poussé le curseur à son maximum.
Il dissèque au scalpel le plus effilé ces liens extrêmes se tissant entre un écrivain à succès et une fan qu'on pourrait aisément qualifier de psychopathe.
Il est intéressant de noter que c'est une artiste, la chanteuse Viktor Lazlo, qui a réalisé l'adaptation théâtrale française. Il est permis de penser que ce sujet d'une célébrité face à ses fans l'a interpellé au plus haut point. On n'adapte pas par hasard une telle œuvre.
Bien entendu, ce qui va compter ici, ce sont les deux comédiens.
Francis Lombrail est Paul, l'auteur, et Myriam Boyer incarne Annie, l'infirmière démente.
Ces deux-là vont nous scotcher à notre fauteuil !
Ce qui se joue entre eux relève du grand art. C'est un bonheur de les voir jouer.
Immédiatement, la mayonnaise prend. Le metteur en scène Daniel Benoin entre tout de suite dans le vif du sujet.
Ce qui m'a le plus enthousiasmé, c'est la capacité des deux comédiens à conduire la progression dramaturgique de l'intrigue.
Par de subtiles touches, nous passons somme toutes à une situation normale, le sauvetage de Paul par Annie à ce qui relève du cauchemar pour terminer par un drame inéluctable.
Une véritable osmose entre M. Lombrail et Melle Boyer est perceptible de bout en bout de la pièce.
La comédienne est formidable à jouer une « démence ordinaire » pour utiliser un oxymore décrivant la pathologie de son personnage.
Elle m'a souvent fait peur !
La scénographie repose sur le fait de dérouler l'histoire dans un huis-clos. Malgré cet appartement clair, avec une grande ouverture sur l'extérieur, nous allons ressentir en permanence cette impression d'étouffement et d'oppression.
Pour autant, afin d'ouvrir l'espace, Daniel Benoin a utilisé plusieurs moyens qui fonctionnent parfaitement.
Des petits films video sont projetés de temps en temps sur l'angle des deux pans coupés du lointain.
Le visage de Myriam Boyer apparaît ainsi déformé, par le biais d'une anamorphose qui le rend monstrueux et diabolique.
Autre moyen : parfois, une batterie d'écrans de surveillance sera dévoilée, pour nous montrer ce qui se passe hors-plateau, notamment dans les couloirs de la demeure d'Annie.
Des noirs plateaux viendront (souvent) matérialiser le temps qui passe et la progression du cauchemar.
C'est donc une très belle entreprise qui est portée sur le plateau du théâtre Hébertot.
Nous retrouvons avec bonheur les personnages immortalisés à l'écran par James Caan et Kathy Bates.
Francis Lombrail et Myriam Boyer leur donnent vie de façon très intense et très prenante.
C 'est une bien belle réussite !
Jusqu'où un écrivain doit il aller pour écrire un chef d'oeuvre ?
Métaphore sur la création littéraire, Misery est adapté au théâtre pour la première fois.
Sacré pari quand on sait que nous avons encore tous en tête le visage déformé de Kathy Bates sur l'écran.
Si le scénario de Goldman est gardé, le décor lui est complètement transformé. Finie la petite ferme vieillotte et délabrée. La chambre du blessé, au décor moderne, mi hôpital mi loft va ici servir de décor .....et ça fonctionne. L'immense fenêtre à travers on voit la neige tomber ou le soleil se lever renforce l'ambiance de la pièce.
Myriam Boyer reprend le rôle phare de l'infirmière psychopathe, dans lequel elle est prodigieuse ! Passant d'un sentiment à l'autre avec une aisance qui donne froid dans le dos ! Francis Lombrail, moins spectaculaire et charismatique s'en sort plutôt bien.
Alors qu'est ce qui ne fonctionne pas complètement ?
Ce sont ces "noirs" répétitifs beaucoup trop fréquents qui nous sortent en permanence de l'histoire.
Si le talent des comédiens réussit à nous y replonger après chaque coupure, l'action finit par s'étirer et notre sang se glace de moins en moins jusqu'au dénouement final, que j'ai trouvé maladroit.
Alors bien sûr, on ne s'ennuie pas une seconde, mais le théâtre ne possédant pas toutes les ficelles du cinéma, il doit trouver d'autres manières de raconter les histoires !!
Métaphore sur la création littéraire, Misery est adapté au théâtre pour la première fois.
Sacré pari quand on sait que nous avons encore tous en tête le visage déformé de Kathy Bates sur l'écran.
Si le scénario de Goldman est gardé, le décor lui est complètement transformé. Finie la petite ferme vieillotte et délabrée. La chambre du blessé, au décor moderne, mi hôpital mi loft va ici servir de décor .....et ça fonctionne. L'immense fenêtre à travers on voit la neige tomber ou le soleil se lever renforce l'ambiance de la pièce.
Myriam Boyer reprend le rôle phare de l'infirmière psychopathe, dans lequel elle est prodigieuse ! Passant d'un sentiment à l'autre avec une aisance qui donne froid dans le dos ! Francis Lombrail, moins spectaculaire et charismatique s'en sort plutôt bien.
Alors qu'est ce qui ne fonctionne pas complètement ?
Ce sont ces "noirs" répétitifs beaucoup trop fréquents qui nous sortent en permanence de l'histoire.
Si le talent des comédiens réussit à nous y replonger après chaque coupure, l'action finit par s'étirer et notre sang se glace de moins en moins jusqu'au dénouement final, que j'ai trouvé maladroit.
Alors bien sûr, on ne s'ennuie pas une seconde, mais le théâtre ne possédant pas toutes les ficelles du cinéma, il doit trouver d'autres manières de raconter les histoires !!
... Un spectacle haut en couleurs et en émotions. Une intrigue haletante magistralement mise en scène. Un duo de comédiens exceptionnel où Myriam Boyer et Francis Lombrail sont magnifiques. Incontournable.
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