Critiques pour l'événement Les Jumeaux Vénitiens
Le moment fut beau, généreux, vénitien sans Venise.
La gémellité n'est pas ici un jeu de miroir mais un jeu d'apparence tout en action.
Une réussite toute en grâce.
La gémellité n'est pas ici un jeu de miroir mais un jeu d'apparence tout en action.
Une réussite toute en grâce.
Une magnifique interprétation de ce classique de Goldoni, dans un très beau décor, avec une performance particulièrement remarquable de Maxime d'Aboville.
11 octobre, 21h, Paris
Après Les Rustres à la Comédie Française (Vieux-Colombier), Jean-Louis Benoit s’attaque à nouveau à Goldoni, cette fois avec Les Jumeaux Vénitiens.
On retrouve également deux anciens pensionnaires du Français Adrian Gamba-Gontard et Benjamin Jungers avec beaucoup de joie !
Une mise en scène dynamique qui joue avec les illusions et les faux-semblants que permet le théâtre.
Dans l’intérieur de la maison de Rosaura, deux éléments apportent une deuxième couche dans l’illusion et dans les jeux de rôles. En effet, nous pouvons voir tout d’abord un miroir au centre de la scène, les personnages se dédoublent donc tous, et derrière la porte qui conduit à la chambre de la jeune fille nous pouvons remarquer un rideau qui ressemble étrangement à un rideau de théâtre.
Le metteur en scène joue avec les illusions propres au théâtre. Un même comédiens peut être conduite à jouer plusieurs rôles, il y a donc un vrai dédoublement : par exemple Adrian Gamba-Gontard joue à la fois un homme qui porte les valises de Zanetto et Lelio, le neveu du docteur. Et bien sûr Maxime D’Aboville interprète les jumeaux. Le personnage d’Olivier Sitruk a différents visages ce que le miroir souligne.
« On se croirait en pleine comédie » dit Zanetto. Ironie du sort c’est par son personnage que la pièce tournera à la tragédie. En effet, Pancrace (Olivier Sitruk) voulant épouser Rosaura la promise de Zanetto décide d’empoisonner celui-ci. Il n’y a donc pas reconnaissance entre les deux frères jumeaux pour que cette pièce de Goldoni puisse réellement être qualifiée de comédie.
Ce spectacle est ancré dans l’histoire. En effet, la scénographie peut rappeler les décors du 18è siècle : toiles manoeuvrables, décors facilement amovibles. Il reste tout de même très contemporain en particulier dans le langage. La pièce a été retraduite par Jean-Louis Benoit (le metteur en scène), ce qui apporte donc un langage de tous les jours comme cela était le cas à l’époque de la création. Les mots doivent être des mots que tout le monde peut comprendre.
Des retrouvailles avec des comédiens, des découvertes…
Un ensemble réussi pour cette pièce noire de Goldoni virevoltante, avec des comédiens admirables !!
Après Les Rustres à la Comédie Française (Vieux-Colombier), Jean-Louis Benoit s’attaque à nouveau à Goldoni, cette fois avec Les Jumeaux Vénitiens.
On retrouve également deux anciens pensionnaires du Français Adrian Gamba-Gontard et Benjamin Jungers avec beaucoup de joie !
Une mise en scène dynamique qui joue avec les illusions et les faux-semblants que permet le théâtre.
Dans l’intérieur de la maison de Rosaura, deux éléments apportent une deuxième couche dans l’illusion et dans les jeux de rôles. En effet, nous pouvons voir tout d’abord un miroir au centre de la scène, les personnages se dédoublent donc tous, et derrière la porte qui conduit à la chambre de la jeune fille nous pouvons remarquer un rideau qui ressemble étrangement à un rideau de théâtre.
Le metteur en scène joue avec les illusions propres au théâtre. Un même comédiens peut être conduite à jouer plusieurs rôles, il y a donc un vrai dédoublement : par exemple Adrian Gamba-Gontard joue à la fois un homme qui porte les valises de Zanetto et Lelio, le neveu du docteur. Et bien sûr Maxime D’Aboville interprète les jumeaux. Le personnage d’Olivier Sitruk a différents visages ce que le miroir souligne.
« On se croirait en pleine comédie » dit Zanetto. Ironie du sort c’est par son personnage que la pièce tournera à la tragédie. En effet, Pancrace (Olivier Sitruk) voulant épouser Rosaura la promise de Zanetto décide d’empoisonner celui-ci. Il n’y a donc pas reconnaissance entre les deux frères jumeaux pour que cette pièce de Goldoni puisse réellement être qualifiée de comédie.
Ce spectacle est ancré dans l’histoire. En effet, la scénographie peut rappeler les décors du 18è siècle : toiles manoeuvrables, décors facilement amovibles. Il reste tout de même très contemporain en particulier dans le langage. La pièce a été retraduite par Jean-Louis Benoit (le metteur en scène), ce qui apporte donc un langage de tous les jours comme cela était le cas à l’époque de la création. Les mots doivent être des mots que tout le monde peut comprendre.
Des retrouvailles avec des comédiens, des découvertes…
Un ensemble réussi pour cette pièce noire de Goldoni virevoltante, avec des comédiens admirables !!
Absolument bluffant.
Merci Maxime d'Aboville pour ce spectacle absolument extraordinaire ! Double rôle, double jeu, c'est fascinant. Merci pour cette soirée !
Merci Maxime d'Aboville pour ce spectacle absolument extraordinaire ! Double rôle, double jeu, c'est fascinant. Merci pour cette soirée !
Jumeau de la ville, (l’illustrissime Venise) et jumeau des champs, (la montagne pas loin de Bergame), Tonino et Zanetto, connaissent leur existence mais ont été séparés à la naissance suite à un drame.
Vingt ans plus tard, ils arrivent à Vérone, Zanetto est fiancé à la belle Rosaura, elle est fine mouche, jolie, hélas, si le fiancé est mignon il est bête à manger du foin et peureux.
Tonino au contraire, a de l’allure, et brave il défend son prochain dès que celui-ci est attaqué, il attend sa promise Béatrice qui s’est enfuie pour le rejoindre, chaperonné par le meilleur ami de Tonino, hélas ce dernier est épris de la jolie fiancée !
Vrais jumeaux, donc vrais problèmes, confusions, quiproquos, scènes hilarantes entre l’affreux Pancrace (étonnant Olivier Sitruk !) et le benêt Zanetto, Maxime d’Abboville, qui n’a plus rien à prouver mais qui se donne toujours autant pour un rôle, et là deux !
Arlequin et Colombine, les serviteurs de leurs maîtres sont fiancés d’office, le couple Benjamin Jungers et Agnès Pontier fonctionne à merveille.
Victoire Bélézy, donne de l’émotion à son personnage, et Margaux Van Den Plas a une belle présence. Tous les comédiens sont excellents et servent Goldoni et le théâtre.
L’adaptation est réussie, la mise en scène fidèle à l’esprit de l’auteur, Jean-Louis Benoit connait son affaire et sa direction de comédiens est parfaite. Le décor et les costumes sont recherchés, quel plaisir pour les yeux, un bel écrin pour cette charmante mais cruelle comédie.
Vingt ans plus tard, ils arrivent à Vérone, Zanetto est fiancé à la belle Rosaura, elle est fine mouche, jolie, hélas, si le fiancé est mignon il est bête à manger du foin et peureux.
Tonino au contraire, a de l’allure, et brave il défend son prochain dès que celui-ci est attaqué, il attend sa promise Béatrice qui s’est enfuie pour le rejoindre, chaperonné par le meilleur ami de Tonino, hélas ce dernier est épris de la jolie fiancée !
Vrais jumeaux, donc vrais problèmes, confusions, quiproquos, scènes hilarantes entre l’affreux Pancrace (étonnant Olivier Sitruk !) et le benêt Zanetto, Maxime d’Abboville, qui n’a plus rien à prouver mais qui se donne toujours autant pour un rôle, et là deux !
Arlequin et Colombine, les serviteurs de leurs maîtres sont fiancés d’office, le couple Benjamin Jungers et Agnès Pontier fonctionne à merveille.
Victoire Bélézy, donne de l’émotion à son personnage, et Margaux Van Den Plas a une belle présence. Tous les comédiens sont excellents et servent Goldoni et le théâtre.
L’adaptation est réussie, la mise en scène fidèle à l’esprit de l’auteur, Jean-Louis Benoit connait son affaire et sa direction de comédiens est parfaite. Le décor et les costumes sont recherchés, quel plaisir pour les yeux, un bel écrin pour cette charmante mais cruelle comédie.
Cette pièce sur le thème de la gémellité du ‘Molière Italien’ a été écrite en 1745.
Vérone, XVIII ème siècle
Alors que Tonino, élevé à Venise, est un jeune homme raffiné et instruit, qui arrive à Vérone pour se marier à une belle vénitienne qui s’est enfuit de sa famille. Zanetto, son jumeau, a grandi dans les montagnes de Bergame. Il est simple et maladroit mais riche. Il vient se marier à Rosaura, fille d’un avocat.
Les deux frères ne se sont pas vus depuis 20 ans et ignorent que l’autre est présent à Vérone en même temps. Il va donc se produire une série de quiproquos, malentendus et autres invraisemblances sur fond de mariages contrariés, de duels et d’interventions de la police qui vont provoquer les rires du public très rapidement.
Cette pièce ne se prive pas de dénoncer la cupidité des uns et l’hypocrisie des autres sous couvert d’une comédie au rythme enlevé en trois actes. De beaux moyens sont mis en œuvre pour que cette pièce soit un ‘must seen’ de la rentrée : les ingénieux décors (Jean Haas), pourtant simples, glissent dans le dos des comédiens avec douceur et les magnifiques costumes (Frédéric Olivier) nous plongent dans l’univers de l’Italie du 18 ème siècle.
Ce qui tranche avec cet univers du passé, c’est l’adaptation du texte, revue par Jean Louis Benoit. Une adaptation moderne, truffée d’expressions savoureuses et truculentes : un régal ! C’est aussi Jean Louis Benoit qui met en scène et dirige les comédiens avec bonheur.
Les comédiens justement, parlons-en : ils sont fabuleux !!!
Evidemment Maxime D’Aboville qui interprète les jumeaux vampirise la scène : Qu’il soit dans la peau de l’un ou de l’autre, c’est un plaisir de le voir s’incarner dans les deux rôles avec fougue. La performance est physique aussi.
Son pendant sombre, est incarné par un Olivier Sitruk magistral dans le rôle d’un tartuffe qu’on adore détester tellement il est mielleux et dégouline de veulerie.
Il y a 8 autres personnages et ils sont tous merveilleux aussi.
Ce spectacle (2h) est un vrai plaisir pour toute la famille, je recommande vivement.
Vérone, XVIII ème siècle
Alors que Tonino, élevé à Venise, est un jeune homme raffiné et instruit, qui arrive à Vérone pour se marier à une belle vénitienne qui s’est enfuit de sa famille. Zanetto, son jumeau, a grandi dans les montagnes de Bergame. Il est simple et maladroit mais riche. Il vient se marier à Rosaura, fille d’un avocat.
Les deux frères ne se sont pas vus depuis 20 ans et ignorent que l’autre est présent à Vérone en même temps. Il va donc se produire une série de quiproquos, malentendus et autres invraisemblances sur fond de mariages contrariés, de duels et d’interventions de la police qui vont provoquer les rires du public très rapidement.
Cette pièce ne se prive pas de dénoncer la cupidité des uns et l’hypocrisie des autres sous couvert d’une comédie au rythme enlevé en trois actes. De beaux moyens sont mis en œuvre pour que cette pièce soit un ‘must seen’ de la rentrée : les ingénieux décors (Jean Haas), pourtant simples, glissent dans le dos des comédiens avec douceur et les magnifiques costumes (Frédéric Olivier) nous plongent dans l’univers de l’Italie du 18 ème siècle.
Ce qui tranche avec cet univers du passé, c’est l’adaptation du texte, revue par Jean Louis Benoit. Une adaptation moderne, truffée d’expressions savoureuses et truculentes : un régal ! C’est aussi Jean Louis Benoit qui met en scène et dirige les comédiens avec bonheur.
Les comédiens justement, parlons-en : ils sont fabuleux !!!
Evidemment Maxime D’Aboville qui interprète les jumeaux vampirise la scène : Qu’il soit dans la peau de l’un ou de l’autre, c’est un plaisir de le voir s’incarner dans les deux rôles avec fougue. La performance est physique aussi.
Son pendant sombre, est incarné par un Olivier Sitruk magistral dans le rôle d’un tartuffe qu’on adore détester tellement il est mielleux et dégouline de veulerie.
Il y a 8 autres personnages et ils sont tous merveilleux aussi.
Ce spectacle (2h) est un vrai plaisir pour toute la famille, je recommande vivement.
Nous sommes au 18ème siècle à Vérone. Des jumeaux séparés à la naissance se trouvent le même jour dans cette même ville pour y épouser leurs promises. Ils ne se verront pas et c’est là un ressort principal de l’intrigue. Tonino, élevé à Venise, est un jeune homme élégant, spirituel et de bonne allure. Zanetto, élevé dans la montagne de Bergame, est un rustre, niais et maladroit.
Des malentendus en cascade et des imbroglios en série se succèdent dans cette folle journée sur fond de mariage arrangé, de bijoux volés, d’empoisonnement et d’une kyrielle de fourberies, de morceaux de bravoure et de complaintes amoureuses.
Un manège infernal et désopilant nous emporte dans cette comédie où se retrouvent nombre d’ingrédients et certains personnages de la commedia dell’arte dont s'est inspiré l'auteur.
Carlo Goldoni écrit la pièce « les deux jumeaux vénitiens », devenue LES JUMEAUX VÉNITIENS en 1745 et la remanie en 1749. Cette période est cruciale pour son avenir. Il doit subir sa profession de jeune avocat et réfréner sa vocation d’homme de théâtre. Il est sans doute révélateur de noter qu’au même moment, la même année, il écrit trois œuvres significatives ayant le thème commun du « double » : « Arlequin, valet de deux maîtres », « les jumeaux vénitiens » et « il Frappatore ». Double professions et double doutes. Le succès des « Jumeaux » met fin à la valse-hésitation, il devient l’auteur attitré et permanent de la troupe Medebac et s’installe à Venise.
Comédie des erreurs, des incompréhensions, de l’hypocrisie et de la vertu, Cette joyeuse pièce de Goldoni ne se prive pas de se moquer de la veulerie, de la cupidité et de la rouerie des bourgeois et des tartuffes tout en plaçant haut les cœurs les délices de l’amour et la sincérité de l’amitié. Il n’oublie pas de donner aux femmes, fidèle à la tradition théâtrale du contre-pied social, la force de leur rationalité, bousculant les codes et déclenchant les rires compensateurs dans les situations qu’elles régulent ou retournent.
L’adaptation de Jean-Louis Benoît restitue la puissance de la pièce, les répliques et les situations grotesques ou chevaleresques du texte tout en apportant une actualisation heureuse par un lexique modernisé, notamment. Le choix de costumes magnifiques réalisés par Frédéric Olivier comme le décor astucieux, beau et dépouillé réalisé par Jean Hass, donnent toute leur place aux jeux de scène que Goldoni fait prévaloir dans son théâtre qu’il veut réaliste et adapté à son époque.
La mise en scène et la direction de jeux, en finesse et en éclat, font resplendir la pièce d’un esprit festif, vif et acéré, lui donnant un rythme passant du fougueux au posé, selon les situations. La perfidie de l’illusion, la prédominance des sentiments amoureux et des valeurs morales sont rendus avec précision et fluidité.
Nous sommes portés par ce spectacle magistral et réussi, admirablement joué par une distribution en verve, jouant de l’excellence avec une précision au cordeau et un dynamisme stupéfiant.
Maxime d’Aboville joue les jumeaux avec une puissance de jeu époustouflante. Olivier Sitruk joue Pancrace, tartuffe et espiègle à souhait, on ne rêve que de l’étrangler. Victoire Bélézy est radieuse, Margaux Van Den Plas resplendissante, elles jouent les deux promises avec une séduction farouche et une passion délicieuses, les jumeaux sont chanceux.
Agnès Pontier et Benjamin Jungers jouent Colombine et Arlequin, le couple de domestiques fameux et séculaires de la comédie, avec une sincérité délicate et entière, et une pêche d’enfer. Philippe Berodot, Adrien Gamba-Gontard, Thibault Lacroix, Agnès Pontier et Luc Tremblais ne sont pas en reste, ils jouent avec un engagement remarquable et une efficacité sans faille. Une très belle équipe.
Un grand et beau spectacle que je recommande pour l’intérêt du texte, le plaisir des yeux, la richesse des jeux et ce sentiment agréable d’avoir passé une bonne soirée.
Des malentendus en cascade et des imbroglios en série se succèdent dans cette folle journée sur fond de mariage arrangé, de bijoux volés, d’empoisonnement et d’une kyrielle de fourberies, de morceaux de bravoure et de complaintes amoureuses.
Un manège infernal et désopilant nous emporte dans cette comédie où se retrouvent nombre d’ingrédients et certains personnages de la commedia dell’arte dont s'est inspiré l'auteur.
Carlo Goldoni écrit la pièce « les deux jumeaux vénitiens », devenue LES JUMEAUX VÉNITIENS en 1745 et la remanie en 1749. Cette période est cruciale pour son avenir. Il doit subir sa profession de jeune avocat et réfréner sa vocation d’homme de théâtre. Il est sans doute révélateur de noter qu’au même moment, la même année, il écrit trois œuvres significatives ayant le thème commun du « double » : « Arlequin, valet de deux maîtres », « les jumeaux vénitiens » et « il Frappatore ». Double professions et double doutes. Le succès des « Jumeaux » met fin à la valse-hésitation, il devient l’auteur attitré et permanent de la troupe Medebac et s’installe à Venise.
Comédie des erreurs, des incompréhensions, de l’hypocrisie et de la vertu, Cette joyeuse pièce de Goldoni ne se prive pas de se moquer de la veulerie, de la cupidité et de la rouerie des bourgeois et des tartuffes tout en plaçant haut les cœurs les délices de l’amour et la sincérité de l’amitié. Il n’oublie pas de donner aux femmes, fidèle à la tradition théâtrale du contre-pied social, la force de leur rationalité, bousculant les codes et déclenchant les rires compensateurs dans les situations qu’elles régulent ou retournent.
L’adaptation de Jean-Louis Benoît restitue la puissance de la pièce, les répliques et les situations grotesques ou chevaleresques du texte tout en apportant une actualisation heureuse par un lexique modernisé, notamment. Le choix de costumes magnifiques réalisés par Frédéric Olivier comme le décor astucieux, beau et dépouillé réalisé par Jean Hass, donnent toute leur place aux jeux de scène que Goldoni fait prévaloir dans son théâtre qu’il veut réaliste et adapté à son époque.
La mise en scène et la direction de jeux, en finesse et en éclat, font resplendir la pièce d’un esprit festif, vif et acéré, lui donnant un rythme passant du fougueux au posé, selon les situations. La perfidie de l’illusion, la prédominance des sentiments amoureux et des valeurs morales sont rendus avec précision et fluidité.
Nous sommes portés par ce spectacle magistral et réussi, admirablement joué par une distribution en verve, jouant de l’excellence avec une précision au cordeau et un dynamisme stupéfiant.
Maxime d’Aboville joue les jumeaux avec une puissance de jeu époustouflante. Olivier Sitruk joue Pancrace, tartuffe et espiègle à souhait, on ne rêve que de l’étrangler. Victoire Bélézy est radieuse, Margaux Van Den Plas resplendissante, elles jouent les deux promises avec une séduction farouche et une passion délicieuses, les jumeaux sont chanceux.
Agnès Pontier et Benjamin Jungers jouent Colombine et Arlequin, le couple de domestiques fameux et séculaires de la comédie, avec une sincérité délicate et entière, et une pêche d’enfer. Philippe Berodot, Adrien Gamba-Gontard, Thibault Lacroix, Agnès Pontier et Luc Tremblais ne sont pas en reste, ils jouent avec un engagement remarquable et une efficacité sans faille. Une très belle équipe.
Un grand et beau spectacle que je recommande pour l’intérêt du texte, le plaisir des yeux, la richesse des jeux et ce sentiment agréable d’avoir passé une bonne soirée.
Décidément, le metteur en scène Jean-Louis Benoît semble bien se spécialiser dans l'adaptation des comédies de Carlo Goldoni !
Après nous avoir donné la saison passée à la Comédie Française le magnifique « Les Rustres », le voilà qu'il nous propose pour notre plus grand plaisir ces « Jumeaux vénitiens » au théâtre La Bruyère.
Cette pièce est une comédie de jeunesse, écrite en 1745, par celui qui est considéré comme le Molière italien. (La « Trilogie de la Villégiature » ne sera écrite que seize années plus tard.)
Ici, et c'est ce qu'a bien compris M. Benoît, nous sentons encore l'influence de la Comédie dell'Arte et la comédie de masques, qui laissent progressivement la place à la comédie classique.
La pièce démarre sur les chapeaux de roues.
L'argument est finalement assez simple : la gémellité cachée de deux frères va provoquer un tourbillon de quiproquos, disputes, amours plus ou moins contrariées, fuites en tous genres, interventions de la police sans oublier les retrouvailles d'enfants naguère abandonnés.
Bref, l'intrigue n'arrête pas de rebondir durant ces deux heures passionnantes.
Nous avons affaire ici à une grosse production.
J'en veux pour preuve principale la somptueuse scénographie modulable, représentant trois des principaux décors de la comédie classique : l'antichambre d'une maison bourgeoise, sa cour intérieure, et le carrefour de deux rues.
On doit cette magnifique réussite à Jean Haas.
Somptueux également les costumes d'époque de Frédéric Olivier ! Un véritable plaisir visuel !
Jean-Louis Benoît a lui-même adapté la pièce, avec des dialogues très actuels, qui, s'ils tranchent avec les costumes et le décor, n'en restituent par moins parfaitement la volonté goldonienne.
Bien entendu, tout ceci ne servirait à rien sans les comédiens.
Ici, nous avons une formidable petite troupe.
Le rôle principal (les rôles principaux, en fait...) est incarné par Maxime d'Aboville, qui excelle dans ses deux partitions.
Quel abattage, quelle vis comica, quelle énergie !
Impossible de ne pas rire aux éclats devant tant de force comique et de fougue !
A ses côtés, Olivier Sitruk, dans un magnifique costume noir, campe un extraordinaire M. Pancrace, une sorte de faux dévot, faux gardien de la morale de la famille, amoureux secrètement de la belle Rosaura.
Sitruk est chafouin, mielleux, fourbe à souhait ! Son personnage est incroyablement réussi !
On pense inévitablement à Tartuffe. (On sait à quel point l'auteur admirait Molière.)
Le rôle de Rosaura a été confié à Victoire Bélézy.
A chaque apparition, cette jeune et talentueuse comédienne irradie littéralement le plateau.
Elle est éclatante de fraîcheur, de jeunesse, d'ingénuité, mais également de force et de justesse.
Elle EST cette jeune fille à marier, qui ne s'en laisse pas compter et qui sait parfaitement ce qu'elle veut.
Je n'avais jamais vu jouer Melle Bélézy, ce fut pour moi une vraie révélation.
L'avocat Florindo, son père souvent dépassé par les événements, est incarné de la plus belle des façons par Philippe Bérodot.
Les deux anciens de la Comédie Française que sont Benjamin Jungers et Adrien Gamba-Gontard sont eux aussi épatants.
Le premier en valet Arlequin, et le second en bravache fier à bras pourchassé par « le sort contraire et cruel » nous font eux aussi beaucoup rire.
Le reste de la distribution, Agnès Pontier (la belle Béatrice), Thibault Lacroix, Luc Tremblais et Margaux Van den Plas, est à l'unisson : tous sont parfaits.
Ce spectacle est donc un vrai ravissement.
Ces deux heures sont un enchantement.
Jean-Louis Benoît nous plonge dans les ressorts de la comédie goldonienne avec des parti-pris plus judicieux les uns que les autres.
Cette soirée fait partie de celles qui constituent une parfaite adéquation entre ce que vous propose une équipe artistique et ce que nous adorons au théâtre !
D'ores et déjà, ce spectacle est un incontournable de ce début de saison !
Après nous avoir donné la saison passée à la Comédie Française le magnifique « Les Rustres », le voilà qu'il nous propose pour notre plus grand plaisir ces « Jumeaux vénitiens » au théâtre La Bruyère.
Cette pièce est une comédie de jeunesse, écrite en 1745, par celui qui est considéré comme le Molière italien. (La « Trilogie de la Villégiature » ne sera écrite que seize années plus tard.)
Ici, et c'est ce qu'a bien compris M. Benoît, nous sentons encore l'influence de la Comédie dell'Arte et la comédie de masques, qui laissent progressivement la place à la comédie classique.
La pièce démarre sur les chapeaux de roues.
L'argument est finalement assez simple : la gémellité cachée de deux frères va provoquer un tourbillon de quiproquos, disputes, amours plus ou moins contrariées, fuites en tous genres, interventions de la police sans oublier les retrouvailles d'enfants naguère abandonnés.
Bref, l'intrigue n'arrête pas de rebondir durant ces deux heures passionnantes.
Nous avons affaire ici à une grosse production.
J'en veux pour preuve principale la somptueuse scénographie modulable, représentant trois des principaux décors de la comédie classique : l'antichambre d'une maison bourgeoise, sa cour intérieure, et le carrefour de deux rues.
On doit cette magnifique réussite à Jean Haas.
Somptueux également les costumes d'époque de Frédéric Olivier ! Un véritable plaisir visuel !
Jean-Louis Benoît a lui-même adapté la pièce, avec des dialogues très actuels, qui, s'ils tranchent avec les costumes et le décor, n'en restituent par moins parfaitement la volonté goldonienne.
Bien entendu, tout ceci ne servirait à rien sans les comédiens.
Ici, nous avons une formidable petite troupe.
Le rôle principal (les rôles principaux, en fait...) est incarné par Maxime d'Aboville, qui excelle dans ses deux partitions.
Quel abattage, quelle vis comica, quelle énergie !
Impossible de ne pas rire aux éclats devant tant de force comique et de fougue !
A ses côtés, Olivier Sitruk, dans un magnifique costume noir, campe un extraordinaire M. Pancrace, une sorte de faux dévot, faux gardien de la morale de la famille, amoureux secrètement de la belle Rosaura.
Sitruk est chafouin, mielleux, fourbe à souhait ! Son personnage est incroyablement réussi !
On pense inévitablement à Tartuffe. (On sait à quel point l'auteur admirait Molière.)
Le rôle de Rosaura a été confié à Victoire Bélézy.
A chaque apparition, cette jeune et talentueuse comédienne irradie littéralement le plateau.
Elle est éclatante de fraîcheur, de jeunesse, d'ingénuité, mais également de force et de justesse.
Elle EST cette jeune fille à marier, qui ne s'en laisse pas compter et qui sait parfaitement ce qu'elle veut.
Je n'avais jamais vu jouer Melle Bélézy, ce fut pour moi une vraie révélation.
L'avocat Florindo, son père souvent dépassé par les événements, est incarné de la plus belle des façons par Philippe Bérodot.
Les deux anciens de la Comédie Française que sont Benjamin Jungers et Adrien Gamba-Gontard sont eux aussi épatants.
Le premier en valet Arlequin, et le second en bravache fier à bras pourchassé par « le sort contraire et cruel » nous font eux aussi beaucoup rire.
Le reste de la distribution, Agnès Pontier (la belle Béatrice), Thibault Lacroix, Luc Tremblais et Margaux Van den Plas, est à l'unisson : tous sont parfaits.
Ce spectacle est donc un vrai ravissement.
Ces deux heures sont un enchantement.
Jean-Louis Benoît nous plonge dans les ressorts de la comédie goldonienne avec des parti-pris plus judicieux les uns que les autres.
Cette soirée fait partie de celles qui constituent une parfaite adéquation entre ce que vous propose une équipe artistique et ce que nous adorons au théâtre !
D'ores et déjà, ce spectacle est un incontournable de ce début de saison !
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