Critiques pour l'événement L'école des maris
Joyeux, Pétillant, Performant.
L’école des maris est représentée pour la première fois en 1661 au Théâtre du Palais Royal. Cette comédie eut un certain succès à l ’époque mais malheureusement elle est peu jouée de nos jours.
Alain Batis dans une mise en scène joyeuse avec une équipe de comédiens pleine de vitalité nous offre 1h30 le bonheur et le plaisir de découvrir cette succulente pièce.
Deux sœurs orphelines Léonor et Isabelle sont confiées à deux frères d’âge avancé Ariste et Sganarelle.
Ils ont pour mission de les éduquer puis de les épouser ou d’en disposer.
Sganarelle projette d’épouser Isabelle mais de peur qu’elle lui échappe, il la tyrannise et la « séquestre ».
Ariste adepte de la liberté laisse libre choix à Léonor qui dispose de son temps pour découvrir la jeune société.
Molière nous amusera toujours avec ses intrigues, vous devez vous en douter, Isabelle tombe amoureuse de son jeune voisin Valère.
Il va s’en suivre ruses, stratagèmes, pirouette, dérobades….
Isabelle arrivera-t-elle à ses fins ?
La scénographie de Sandrine Lamblin est astucieuse et sobre.
L’espace de jeu est sur plusieurs niveaux, il est inséré de trappes par lesquelles apparaissent et disparaissent les comédiens.
A l’avant-scène un wagonnet sur rail glisse de cour à jardin et inversement, en emportant sur son dos certains les protagonistes. Cela accroit l’ambiance bout- en -train.
En fond de plateau, un espace est réservé aux comédiens-musiciens qui vont accompagner cette comédie à la guitare électrique puis à la harpe et à l’accordéon.
Les costumes de Jean-Bernard Scotto sont originaux et variés dans les genres et les couleurs. Ariste sort des années baba-cool, Sganarelle est stricte et classique avec une petite collerette et Valère en bermuda…
Bravo à tous ces comédiens qui maitrisent les alexandrins avec brio.
Emma Barcaroli est une charmante Lisette et une magnifique musicienne qui nous enchante par le son de sa Harpe.
Anthony Davy interprète avec talent Valère en compagnie de Théo Kerfridin son valet Ergaste joyeux luron. Tous deux nous amusent et nous réjouissent.
Julie Piednoir joue avec finesse et justesse Léonor et de plus elle nous entraine avec bonheur dans cette aventure au son de son accordéon.
Boris Sirdey incarne avec grande éloquence et conviction Sganarelle déterminé dans ses principes et sûr de sa réussite.
Marc Ségala décontracté, tolérant, bienveillant en pantalon « pattes d’éléphant » est un sympathique Ariste qui nous séduit.
Blanche Sottou incarne Isabelle qui sous son air tendre et serein est une battante qui ira jusqu’au bout de ses désirs. Sa voix un peu rauque nous transperce et nous émeut.
Agréable moment de théâtre et pétillante comédie à découvrir.
« Vous, si vous connaissez des maris loups-garous, Envoyez-les à l’école chez nous »
L’école des maris est représentée pour la première fois en 1661 au Théâtre du Palais Royal. Cette comédie eut un certain succès à l ’époque mais malheureusement elle est peu jouée de nos jours.
Alain Batis dans une mise en scène joyeuse avec une équipe de comédiens pleine de vitalité nous offre 1h30 le bonheur et le plaisir de découvrir cette succulente pièce.
Deux sœurs orphelines Léonor et Isabelle sont confiées à deux frères d’âge avancé Ariste et Sganarelle.
Ils ont pour mission de les éduquer puis de les épouser ou d’en disposer.
Sganarelle projette d’épouser Isabelle mais de peur qu’elle lui échappe, il la tyrannise et la « séquestre ».
Ariste adepte de la liberté laisse libre choix à Léonor qui dispose de son temps pour découvrir la jeune société.
Molière nous amusera toujours avec ses intrigues, vous devez vous en douter, Isabelle tombe amoureuse de son jeune voisin Valère.
Il va s’en suivre ruses, stratagèmes, pirouette, dérobades….
Isabelle arrivera-t-elle à ses fins ?
La scénographie de Sandrine Lamblin est astucieuse et sobre.
L’espace de jeu est sur plusieurs niveaux, il est inséré de trappes par lesquelles apparaissent et disparaissent les comédiens.
A l’avant-scène un wagonnet sur rail glisse de cour à jardin et inversement, en emportant sur son dos certains les protagonistes. Cela accroit l’ambiance bout- en -train.
En fond de plateau, un espace est réservé aux comédiens-musiciens qui vont accompagner cette comédie à la guitare électrique puis à la harpe et à l’accordéon.
Les costumes de Jean-Bernard Scotto sont originaux et variés dans les genres et les couleurs. Ariste sort des années baba-cool, Sganarelle est stricte et classique avec une petite collerette et Valère en bermuda…
Bravo à tous ces comédiens qui maitrisent les alexandrins avec brio.
Emma Barcaroli est une charmante Lisette et une magnifique musicienne qui nous enchante par le son de sa Harpe.
Anthony Davy interprète avec talent Valère en compagnie de Théo Kerfridin son valet Ergaste joyeux luron. Tous deux nous amusent et nous réjouissent.
Julie Piednoir joue avec finesse et justesse Léonor et de plus elle nous entraine avec bonheur dans cette aventure au son de son accordéon.
Boris Sirdey incarne avec grande éloquence et conviction Sganarelle déterminé dans ses principes et sûr de sa réussite.
Marc Ségala décontracté, tolérant, bienveillant en pantalon « pattes d’éléphant » est un sympathique Ariste qui nous séduit.
Blanche Sottou incarne Isabelle qui sous son air tendre et serein est une battante qui ira jusqu’au bout de ses désirs. Sa voix un peu rauque nous transperce et nous émeut.
Agréable moment de théâtre et pétillante comédie à découvrir.
« Vous, si vous connaissez des maris loups-garous, Envoyez-les à l’école chez nous »
Ciel, nos maris !
1661. Relâche de Pâques.
Molière met en chantier une nouvelle « petite comédie ».
L’inspiration lui vient de deux sources, nous apprend Georges Forestier.
L’abbé Scarron meurt, lui léguant le canevas de l’adaptation d’une pièce espagnole de Mendoza, « El marido hace mujer » (Le mari fait la femme ).
L’histoire de deux frères âgés qui ont épousé deux jeunes sœurs, et qui n’ont pas du tout le même comportement à leur égard.
L’un est libéral, respectueux de la liberté de sa femme.
L’autre au contraire est un véritable tyran envers la sienne.
L’autre source, c’est bien entendu son désir d’épouser Armande, la fille de Madeleine Béjart, de vingt ans sa cadette.
M. Poquelin peut donc commencer à écrire cette Ecole des maris.
Bien entendu, en ce milieu du XVIIème siècle français, pas question de voir sur une scène un jeune galant courtiser une femme mariée.
Les personnages principaux seront donc les tuteurs de Léonor et Isabelle. Le premier Ariste, lui laissant un total libre-arbitre concernant son destin, le second, Sganarelle, envisageant d’épouser sa filleule, alors qu’elle n’a d’yeux que pour le beau Valère.
Molière va mettre en œuvre ce qui va constituer sa « marque de fabrique » : une remarquable perception de la réalité sociale qui l’entoure, et surtout la formidable et peut-être inégalée capacité à croquer ses contemporains.
La scène d’ouverture au cours de laquelle la mode et les fashions-victimes de cette époque sont évoquées témoigne de ce génie dramaturgique-là.
Alain Batis a décidé de monter cette pièce peu connue et peu jouée après avoir lui-même interprété ce Sganarelle.
Il nous en livre une version on ne peut plus intéressante et intense, servie par sept épatants comédiens, également chanteurs et/ou musiciens.
Le metteur en scène est parfaitement parvenu à mettre en valeur le côté farce de cette comédie.
Dans le dramaturgie de Jean-Louis Besson et la scénographie très inventive de Sandrine Lamblin, une scénographie faite de petites estrades qui se transforment de façon très maligne en…. (non, vous n’en saurez pas plus…), faite également d'éléments mobiles qui traversent le plateau, beaucoup d’oppositions très pertinentes sont mises en évidence : les caractères des personnages, évidemment, mais aussi les costumes, (stricts ou débridés) ou les couleurs (noir ou teintes vives).
Durant une heure et demie, les corps vont être mis à rude épreuve.
Les corps des comédiens qui s’attirent, se repoussent, se cachent, disparaissent, réapparaissent, s’embrassent, se font tomber ou s’étreignent.
Le théâtre d’Alain Batis est un théâtre viscéral, organique, qui vibre, bouge, bouillonne d’énergie, de rythme et d’intensité.
Blanche Sottou est une formidable Isabelle.
De sa voix un peu éraillée, la comédienne campe avec beaucoup de justesse, de finesse et de sensibilité cette jeune femme bien décidée à exercer son libre-arbitre. C’est son personnage qui va mettre en œuvre le stratagème qui va finir par duper son tuteur.
La comédienne parvient totalement à faire passer le discours résolument « féministe » de Molière ; un discours qui résonne furieusement à nos oreilles.
Elle est véritablement formidable.
Tout comme Boris Sirdey qui incarne son tuteur de Sganarelle.
Lui aussi ne ménage pas sa peine à incarner ce type détestable, archétype du jaloux possessif à qui aucune femme n’aimerait être confrontée.
Le verbe haut, le comédien nous restitue de bien belle manière les détestables certitudes de cet homme, à l’opposé des valeurs humanistes de l’auteur.
Une très belle interprétation !
Les autres comédiens sont eux aussi irréprochables.
Marc Ségala en costume très années 70 (on le croirait sorti du Big bazar de Michel Fugain), est parfait en Ariste libéral et un peu fataliste tuteur de Léonor. Son entrée en scène est "capillairement" très réussie !
Anthony Davy en jeune gandin amoureux (qui nous fait hurler de rire avec son étonnant bermuda, je n’en dis pas plus…) et Théo Kerfridin vont beaucoup nous amuser.
Tous restituent parfaitement la noblesse et la grâce de l’Alexandrin.
L’admirable langue du XVIIème coule ainsi délicatement mais parfois avec force et puissance dans les oreilles du public.
De ce point de vue là aussi, la pièce est une totale réussite.
Musique également. Emma Barcaroli, en Listte, la suivante, est également une harpiste émérite, rejointe par M. Kerfridin à la télécaster et Melle Piednoir à l’accordéon chromatique.
De belles chansons sont interprétées, grâce aux mélodies entrainantes de Joris Barcaroli.
Vous l'aurez compris, il vous faut vraiment diriger vos pas en direction du Théâtre de l’épée de bois, afin de découvrir cette très belle entreprise artistique, qui rend vraiment honneur et hommage à M. Poquelin.
Cette heure et demie est un très beau moment de théâtre.
Il serait dommage de passer à côté !
1661. Relâche de Pâques.
Molière met en chantier une nouvelle « petite comédie ».
L’inspiration lui vient de deux sources, nous apprend Georges Forestier.
L’abbé Scarron meurt, lui léguant le canevas de l’adaptation d’une pièce espagnole de Mendoza, « El marido hace mujer » (Le mari fait la femme ).
L’histoire de deux frères âgés qui ont épousé deux jeunes sœurs, et qui n’ont pas du tout le même comportement à leur égard.
L’un est libéral, respectueux de la liberté de sa femme.
L’autre au contraire est un véritable tyran envers la sienne.
L’autre source, c’est bien entendu son désir d’épouser Armande, la fille de Madeleine Béjart, de vingt ans sa cadette.
M. Poquelin peut donc commencer à écrire cette Ecole des maris.
Bien entendu, en ce milieu du XVIIème siècle français, pas question de voir sur une scène un jeune galant courtiser une femme mariée.
Les personnages principaux seront donc les tuteurs de Léonor et Isabelle. Le premier Ariste, lui laissant un total libre-arbitre concernant son destin, le second, Sganarelle, envisageant d’épouser sa filleule, alors qu’elle n’a d’yeux que pour le beau Valère.
Molière va mettre en œuvre ce qui va constituer sa « marque de fabrique » : une remarquable perception de la réalité sociale qui l’entoure, et surtout la formidable et peut-être inégalée capacité à croquer ses contemporains.
La scène d’ouverture au cours de laquelle la mode et les fashions-victimes de cette époque sont évoquées témoigne de ce génie dramaturgique-là.
Alain Batis a décidé de monter cette pièce peu connue et peu jouée après avoir lui-même interprété ce Sganarelle.
Il nous en livre une version on ne peut plus intéressante et intense, servie par sept épatants comédiens, également chanteurs et/ou musiciens.
Le metteur en scène est parfaitement parvenu à mettre en valeur le côté farce de cette comédie.
Dans le dramaturgie de Jean-Louis Besson et la scénographie très inventive de Sandrine Lamblin, une scénographie faite de petites estrades qui se transforment de façon très maligne en…. (non, vous n’en saurez pas plus…), faite également d'éléments mobiles qui traversent le plateau, beaucoup d’oppositions très pertinentes sont mises en évidence : les caractères des personnages, évidemment, mais aussi les costumes, (stricts ou débridés) ou les couleurs (noir ou teintes vives).
Durant une heure et demie, les corps vont être mis à rude épreuve.
Les corps des comédiens qui s’attirent, se repoussent, se cachent, disparaissent, réapparaissent, s’embrassent, se font tomber ou s’étreignent.
Le théâtre d’Alain Batis est un théâtre viscéral, organique, qui vibre, bouge, bouillonne d’énergie, de rythme et d’intensité.
Blanche Sottou est une formidable Isabelle.
De sa voix un peu éraillée, la comédienne campe avec beaucoup de justesse, de finesse et de sensibilité cette jeune femme bien décidée à exercer son libre-arbitre. C’est son personnage qui va mettre en œuvre le stratagème qui va finir par duper son tuteur.
La comédienne parvient totalement à faire passer le discours résolument « féministe » de Molière ; un discours qui résonne furieusement à nos oreilles.
Elle est véritablement formidable.
Tout comme Boris Sirdey qui incarne son tuteur de Sganarelle.
Lui aussi ne ménage pas sa peine à incarner ce type détestable, archétype du jaloux possessif à qui aucune femme n’aimerait être confrontée.
Le verbe haut, le comédien nous restitue de bien belle manière les détestables certitudes de cet homme, à l’opposé des valeurs humanistes de l’auteur.
Une très belle interprétation !
Les autres comédiens sont eux aussi irréprochables.
Marc Ségala en costume très années 70 (on le croirait sorti du Big bazar de Michel Fugain), est parfait en Ariste libéral et un peu fataliste tuteur de Léonor. Son entrée en scène est "capillairement" très réussie !
Anthony Davy en jeune gandin amoureux (qui nous fait hurler de rire avec son étonnant bermuda, je n’en dis pas plus…) et Théo Kerfridin vont beaucoup nous amuser.
Tous restituent parfaitement la noblesse et la grâce de l’Alexandrin.
L’admirable langue du XVIIème coule ainsi délicatement mais parfois avec force et puissance dans les oreilles du public.
De ce point de vue là aussi, la pièce est une totale réussite.
Musique également. Emma Barcaroli, en Listte, la suivante, est également une harpiste émérite, rejointe par M. Kerfridin à la télécaster et Melle Piednoir à l’accordéon chromatique.
De belles chansons sont interprétées, grâce aux mélodies entrainantes de Joris Barcaroli.
Vous l'aurez compris, il vous faut vraiment diriger vos pas en direction du Théâtre de l’épée de bois, afin de découvrir cette très belle entreprise artistique, qui rend vraiment honneur et hommage à M. Poquelin.
Cette heure et demie est un très beau moment de théâtre.
Il serait dommage de passer à côté !
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