Critiques pour l'événement Le Système Ribadier
M. Ribadier aime les femmes et pour preuve il en a épousé une. Il l’a choisi car son précédent feu époux, M. Robineau lui avait dit qu’elle était peu méfiante. Une femme pareille est une perle mais il a vite déchanté en l’épousant. Elle a été cocue assez longtemps pour ne plus se faire avoir. Par chance, M. Ribadier va avoir plus d’un tour dans son sac.
Que raconte cette pièce ?
Angèle a décidé qu’elle ne se ferait pas avoir par son second mari. Grâce à un carnet, laissé par son premier mari, M. Robineau, qui référencie 365 manières de tromper sa femme, elle fait très attention à ce que peut faire M. Ribadier, son nouvel époux. 8 ans de mariage qui a donné 8 ans de cocufiage, elle se refuse à ce que cela recommence. Alors elle devenue d’une méfiance extrême allant jusqu’à vérifier s’il est vraiment à un conseil d’administration.
Mais M. Ribadier ne peut se refuser à aller séduire d’autres femmes que la sienne. Lui, il n’a pas besoin de ce livre avec 365 astuces pour échapper à la vigilance. Il a créé le système Ribadier. Il s’approche d’Angèle, yeux dans les yeux, mains dans les mains, il lui dit : « Mais regarde-moi donc dans les yeux… ». Puis il lui dit qu’il l’aime, la rassure et hop, elle s’endort. Lorsqu’il revient de son escapade, il lui souffle sur les mains et la belle au bois dormant se réveille.
L’arrivée surprise, d’un ancien amoureux, M. Thommereux, apprenant deux ans trop tard la mort de son ami Robineau, va bouleverser cet équilibre. Lui qui s’était exilé par amour à Batavia revient et ne pas être déçu du voyage.
Et Feydeau dans l’Histoire ?
Georges Feydeau écrit cette pièce en 1892, aidé par Maurice Hennequin, année où il rencontre le succès avec Champignol malgré lui et Monsieur Chasse. Il suit avec attention les recherches de Charcot et de l’école de la Salpêtrière. L’auteur s’inspire de la tendance du moment qui est l’hypnose, proposé dans tous les salons mondains. Alors voilà, M. Ribadier, ingénieur va s’en servir pour manipuler madame pour aller batifoler tranquillement.
Il va écrire une pièce dans la pure tradition du vaudeville avec des quiproquos absurdes, des personnages pathétiques et bourgeois, un comique de situation redondant, des faux-semblants, du personnel de maison insolant… Mais qui a pour particularité une fin positive. Sinon, ce que j’apprécie et ce qu’on retrouve dans presque tous les Feydeau, c’est l’importance du courrier. Que ce soit des lettres postales ou des messages déposés à la maison, ils sont toujours source de suspicion. D’ailleurs, l’épouse va surveiller très attentivement toutes les lettres qui arrivent. Celle qui va incriminer son mari va lui être remise par le mari d’un de ces amants. C’est toujours subtil et très drôle. La scène où l’époux et l’épouse trompés lisent la lettre de M. Ribadier à Théthé, où ils se passent la lettre lorsqu’on parle d’eux en terme peu élogieux. Quel délice d’humour qui ne peut refréner un bon éclat de rire.
Qu’est-ce que j’en ai pensé ?
Le décor est diamétralement opposé au Système Ribadier mis en scène par Zabou Breitman à la Comédie Française en 2013. Là où les décors étaient amovibles et très riche de détails, ici on va vers une simplification extrême. Mais ce choix porté par Jean-Philippe Vidal porte aussi son élégance et va parfaitement avec l’histoire. Pour être simplifié, c’est simplifié. Deux portes de chaque côté de la scène avec un espace derrière que le spectateur peut voir. Deux fauteuils un peu rétro, année 70, où l’on peut s’asseoir à deux. Un écran où est projeté le visage de M. Robineau qui bouge. Et un magnifique tissu motif écossais au sol qui est rappelé dans le pantalon de M. Ribadier avec quelques rappels discrets sur son gilet.
Le décor n’a pas besoin d’être plus riche car d’une part, il y a un véritable beau travail de lumière qui souligne parfaitement l’histoire et d’autre part avec une excellente performance de comédiens. Hélène Babu (Angèle Ribadier) et Pierre Gérard (M. Ribadier) sont vraiment formidables. Ils sont présents et incarnent avec une vraisemblance plaisante ce couple pendant 2h00 où les rires n’arrêtent pas. Il pourrait même n’y avoir que deux portes cela irait car leur prestation est à la hauteur d’un très bon Feydeau. Et je sais de quoi je parle puisqu’après trois Feydeau d’un ennui mortelle, je sais reconnaître un bon spectacle. D’ailleurs, un élément déjà reconnaissable, j’ai ri malgré que j’ai déjà vu deux fois la pièce l’année dernière.
Je n’oublie pas les autres comédiens mais qui sont assez peu présents mais très important pour l’intrigue. Bravo aussi à l’amoureux transi qui s’est enfui à Batavia, M. Thommereux – Romain Lagarde. Le couple coquin de la bonne avec le cocher, qui passe secrètement par la fenêtre avec Ludmilla Dabo et Pierre-Benoist Varoclier. Et enfin, M Savinet – Gauthier Baillot qui manque un punch mais qui incarne correctement se mari un peu effacé plus intéressé par ces affaires économiques que de cœur.
Deux petites choses m’ont un peu perturbé quand même. Je ne comprends pas pourquoi le portrait de Robineau disparaît vers la fin du spectacle. Est-ce qu’il faut voir cela comme le fait qu’Angèle fait de nouveau confiance en son mari et n’a plus besoin de voir le portrait pour lui rappeler d’être confiante ? Et pourquoi avoir choisi la couleur orange, non présente dans le spectacle comme couleur de fin ? Dernière chose qui m’a un peu perturbée au début, c’est pourquoi avoir choisi que les répliques étaient données face public car cela casse un peu la complicité que les répliques créées entre comédiens. Je vous avoue que je ne suis pas toujours preneuse du jeu face public lorsqu’il y a des échanges entre comédiens car dans l’idée, ce n’est pas à moi que l’on parle. Mais bon, une fois qu’on accepte la démarche artistique du metteur en scène, je me suis habituée. Même si je pense que ne pas prendre autant le public à parti aurait encore plus amélioré la pièce.
Au final, c’est un spectacle que je recommande très chaudement d’aller voir comme à peu près tous les spectacles de la Pépinière. Enfin Georges retrouve les honneurs qui sont dus à son travail d’horloger suisse auteur de vaudeville.
Que raconte cette pièce ?
Angèle a décidé qu’elle ne se ferait pas avoir par son second mari. Grâce à un carnet, laissé par son premier mari, M. Robineau, qui référencie 365 manières de tromper sa femme, elle fait très attention à ce que peut faire M. Ribadier, son nouvel époux. 8 ans de mariage qui a donné 8 ans de cocufiage, elle se refuse à ce que cela recommence. Alors elle devenue d’une méfiance extrême allant jusqu’à vérifier s’il est vraiment à un conseil d’administration.
Mais M. Ribadier ne peut se refuser à aller séduire d’autres femmes que la sienne. Lui, il n’a pas besoin de ce livre avec 365 astuces pour échapper à la vigilance. Il a créé le système Ribadier. Il s’approche d’Angèle, yeux dans les yeux, mains dans les mains, il lui dit : « Mais regarde-moi donc dans les yeux… ». Puis il lui dit qu’il l’aime, la rassure et hop, elle s’endort. Lorsqu’il revient de son escapade, il lui souffle sur les mains et la belle au bois dormant se réveille.
L’arrivée surprise, d’un ancien amoureux, M. Thommereux, apprenant deux ans trop tard la mort de son ami Robineau, va bouleverser cet équilibre. Lui qui s’était exilé par amour à Batavia revient et ne pas être déçu du voyage.
Et Feydeau dans l’Histoire ?
Georges Feydeau écrit cette pièce en 1892, aidé par Maurice Hennequin, année où il rencontre le succès avec Champignol malgré lui et Monsieur Chasse. Il suit avec attention les recherches de Charcot et de l’école de la Salpêtrière. L’auteur s’inspire de la tendance du moment qui est l’hypnose, proposé dans tous les salons mondains. Alors voilà, M. Ribadier, ingénieur va s’en servir pour manipuler madame pour aller batifoler tranquillement.
Il va écrire une pièce dans la pure tradition du vaudeville avec des quiproquos absurdes, des personnages pathétiques et bourgeois, un comique de situation redondant, des faux-semblants, du personnel de maison insolant… Mais qui a pour particularité une fin positive. Sinon, ce que j’apprécie et ce qu’on retrouve dans presque tous les Feydeau, c’est l’importance du courrier. Que ce soit des lettres postales ou des messages déposés à la maison, ils sont toujours source de suspicion. D’ailleurs, l’épouse va surveiller très attentivement toutes les lettres qui arrivent. Celle qui va incriminer son mari va lui être remise par le mari d’un de ces amants. C’est toujours subtil et très drôle. La scène où l’époux et l’épouse trompés lisent la lettre de M. Ribadier à Théthé, où ils se passent la lettre lorsqu’on parle d’eux en terme peu élogieux. Quel délice d’humour qui ne peut refréner un bon éclat de rire.
Qu’est-ce que j’en ai pensé ?
Le décor est diamétralement opposé au Système Ribadier mis en scène par Zabou Breitman à la Comédie Française en 2013. Là où les décors étaient amovibles et très riche de détails, ici on va vers une simplification extrême. Mais ce choix porté par Jean-Philippe Vidal porte aussi son élégance et va parfaitement avec l’histoire. Pour être simplifié, c’est simplifié. Deux portes de chaque côté de la scène avec un espace derrière que le spectateur peut voir. Deux fauteuils un peu rétro, année 70, où l’on peut s’asseoir à deux. Un écran où est projeté le visage de M. Robineau qui bouge. Et un magnifique tissu motif écossais au sol qui est rappelé dans le pantalon de M. Ribadier avec quelques rappels discrets sur son gilet.
Le décor n’a pas besoin d’être plus riche car d’une part, il y a un véritable beau travail de lumière qui souligne parfaitement l’histoire et d’autre part avec une excellente performance de comédiens. Hélène Babu (Angèle Ribadier) et Pierre Gérard (M. Ribadier) sont vraiment formidables. Ils sont présents et incarnent avec une vraisemblance plaisante ce couple pendant 2h00 où les rires n’arrêtent pas. Il pourrait même n’y avoir que deux portes cela irait car leur prestation est à la hauteur d’un très bon Feydeau. Et je sais de quoi je parle puisqu’après trois Feydeau d’un ennui mortelle, je sais reconnaître un bon spectacle. D’ailleurs, un élément déjà reconnaissable, j’ai ri malgré que j’ai déjà vu deux fois la pièce l’année dernière.
Je n’oublie pas les autres comédiens mais qui sont assez peu présents mais très important pour l’intrigue. Bravo aussi à l’amoureux transi qui s’est enfui à Batavia, M. Thommereux – Romain Lagarde. Le couple coquin de la bonne avec le cocher, qui passe secrètement par la fenêtre avec Ludmilla Dabo et Pierre-Benoist Varoclier. Et enfin, M Savinet – Gauthier Baillot qui manque un punch mais qui incarne correctement se mari un peu effacé plus intéressé par ces affaires économiques que de cœur.
Deux petites choses m’ont un peu perturbé quand même. Je ne comprends pas pourquoi le portrait de Robineau disparaît vers la fin du spectacle. Est-ce qu’il faut voir cela comme le fait qu’Angèle fait de nouveau confiance en son mari et n’a plus besoin de voir le portrait pour lui rappeler d’être confiante ? Et pourquoi avoir choisi la couleur orange, non présente dans le spectacle comme couleur de fin ? Dernière chose qui m’a un peu perturbée au début, c’est pourquoi avoir choisi que les répliques étaient données face public car cela casse un peu la complicité que les répliques créées entre comédiens. Je vous avoue que je ne suis pas toujours preneuse du jeu face public lorsqu’il y a des échanges entre comédiens car dans l’idée, ce n’est pas à moi que l’on parle. Mais bon, une fois qu’on accepte la démarche artistique du metteur en scène, je me suis habituée. Même si je pense que ne pas prendre autant le public à parti aurait encore plus amélioré la pièce.
Au final, c’est un spectacle que je recommande très chaudement d’aller voir comme à peu près tous les spectacles de la Pépinière. Enfin Georges retrouve les honneurs qui sont dus à son travail d’horloger suisse auteur de vaudeville.
Sensible aux critiques déposées sur Au Balcon, je me suis rendue à la Pépinière Opéra pour assister à l'une de ses représentations. Quelques invitations dispensées par BilletRéduc ce soir là, Euro 2016 oblige.
Bref, nous nous sommes retrouvés bien placés (au 2ème rang) et cela a sans doute eu un effet sur notre propension à ne pas décrocher de la pièce.
Le texte est dense, la pièce est longue et le langage employée un peu désuet donc cela peut facilement faire décrocher le spectateur. Certaines des tournures de phrase utilisées étant loin de notre phrasé courant notamment, cela peut gêner le spectateur.
Vu les critiques, je m'attendais, en particulier, à trouver le temps long au 2ème acte.
En fait, il n'en fut rien. Certes la pièce est un peu datée mais le dépouillement du décor avec ce tableau en fond de scène où le visage de Mr Robineau s'impose à nous et l'énergie déployée par les comédiens sur scène fait oublier cela.
Mention particulière aux 3 acteurs principaux, qui jouent Mr et Mme Ribadier et Mr Thommereux. Dommage que le tatouage de l'actrice apporte un je ne sait quoi d'anachronique et que la costumière n'ait pas pris le soin de le masquer. Les costumes sont épurés et donne également de la modernité à l'ensemble.
Bonne pièce que je recommande. Les différences de classes sociales (maîtres et domestiques) y sont bien décrites. Cela nous donne aussi un éclairage sur l'époque et cela est intéressant.
Bref, nous nous sommes retrouvés bien placés (au 2ème rang) et cela a sans doute eu un effet sur notre propension à ne pas décrocher de la pièce.
Le texte est dense, la pièce est longue et le langage employée un peu désuet donc cela peut facilement faire décrocher le spectateur. Certaines des tournures de phrase utilisées étant loin de notre phrasé courant notamment, cela peut gêner le spectateur.
Vu les critiques, je m'attendais, en particulier, à trouver le temps long au 2ème acte.
En fait, il n'en fut rien. Certes la pièce est un peu datée mais le dépouillement du décor avec ce tableau en fond de scène où le visage de Mr Robineau s'impose à nous et l'énergie déployée par les comédiens sur scène fait oublier cela.
Mention particulière aux 3 acteurs principaux, qui jouent Mr et Mme Ribadier et Mr Thommereux. Dommage que le tatouage de l'actrice apporte un je ne sait quoi d'anachronique et que la costumière n'ait pas pris le soin de le masquer. Les costumes sont épurés et donne également de la modernité à l'ensemble.
Bonne pièce que je recommande. Les différences de classes sociales (maîtres et domestiques) y sont bien décrites. Cela nous donne aussi un éclairage sur l'époque et cela est intéressant.
Bof…
Malgré des acteurs impeccables et une mise en scène efficace, une fois passée la surprise du "système" Ribadier, on retombe dans un boulevard classique plutôt moins drôle que la moyenne. Car cette pièce de Feydeau n'est pas en réalité pas très bonne…
Nous n'avons donc pas passé une mauvaise soirée, mais nous n'avons pas beaucoup ri non plus.
Bof, donc.
Malgré des acteurs impeccables et une mise en scène efficace, une fois passée la surprise du "système" Ribadier, on retombe dans un boulevard classique plutôt moins drôle que la moyenne. Car cette pièce de Feydeau n'est pas en réalité pas très bonne…
Nous n'avons donc pas passé une mauvaise soirée, mais nous n'avons pas beaucoup ri non plus.
Bof, donc.
Le doute n'est pas permis. Voilà un vaudeville où les portes vont claquer, comme les répliques.
Jean-Philippe Vidal, qui avait déjà monté cette pièce (dans la même scénographie) au Théâtre de l'Ouest Parisien de Boulogne-Billancourt il y a quatre ans, présente une version très personnelle de cette pièce.
D'une part avec un décor "au carré" qui semble a priori rassurant. Moquette, tissu, encadrement, tout est en lignes droites et en noir et blanc, sans surprise apparente. Les personnages se déplacent sur le plateau comme sur un échiquier. Et pourtant rien ne tient. Le "cadre" (au sens où on l'entend en psychologie) est artificiel. La supercherie ne résistera pas longtemps.
Ribadier est le second mari d'Angèle, veuve de "feu Robineau". Devenue très suspicieuse, suite aux tromperies de son ex-mari, Angèle a développé une jalousie frisant la paranoïa et surveille étroitement les activités de son deuxième époux. Mais Ribadier possède un don, qu'il a érigé en "système". Ainsi peut-il convoler en galante compagnie grâce à un truc que lui seul connaît ... et que vous découvrirez au cours de la soirée.
Je ne connaissais pas la pièce et j'avoue qu'il m'a surprise. C'est un des plaisirs de ce spectacle que de se laisser prendre au jeu en cherchant qui a raison de soupçonner ou non l'autre.
On compatit pour Angèle dont la jalousie est légitime depuis qu’elle a découvert le carnet relié en maroquin de son premier mari qui y notait méticuleusement ses frasques. Le portrait grimaçant de cet homme est hypnotique (le trucage est très bien conçu) et finit par générer une sorte d'angoisse qui contrebalance le côté habituellement excessif des vaudevilles.
On plaint parfois Ribadier (Pierre Gérard) parce qu'Angèle devient tyrannique et qu'on se dit qu'il n'oserait tout de même pas lui faire cet affront.
Et quand arrive Thommereux, l'ex-amoureux de madame, de retour d'exil pour ne pas trahir l’amitié de son ami, feu Robineau, on comprend que l'implosion est proche. Le couple ne tenait qu'à un fil et ce fil va craquer.
Il dit "tu". Elle répond "vous". Je ne trouve néanmoins pas dans l'écriture de Georges Feydeau matière à réflexion sur notre époque comme elle a pu l'être de son vivant, à la fin du XIX° siècle. Nous dire que tous les maris sont infidèles, en démontrant que les femmes le sont aussi n'est pas un scoop.
Il n'en demeure pas moins que les rebondissements sont amusants et que l'interprétation des acteurs est si fine que la pièce offre une belle distraction.
J'ai beaucoup aimé le jeu d'Hélène Babu qui campe une Adèle rebelle et moderne, à l'esprit pratique (elle épouse en secondes noces un homme qui a les mêmes initiales que le premier pour ne pas devoir "démarquer son linge de maison"). Il faut la voir en furie au bord de la crise de nerfs quand elle tient la preuve que son époux est une canaille.
Est-ce un hasard ou une volonté délibérée mais le metteur en scène a confié le rôle de la femme de chambre à Ludmilla Dabo qui apporte une touche originale à la fonction.
Le rythme ne connait pas de répit. Oui, les portes claquent. Les cartes volent. Les acteurs mènent la danse.
Les dialogues sont efficaces. La comédie devient jubilatoire.
Jean-Philippe Vidal, qui avait déjà monté cette pièce (dans la même scénographie) au Théâtre de l'Ouest Parisien de Boulogne-Billancourt il y a quatre ans, présente une version très personnelle de cette pièce.
D'une part avec un décor "au carré" qui semble a priori rassurant. Moquette, tissu, encadrement, tout est en lignes droites et en noir et blanc, sans surprise apparente. Les personnages se déplacent sur le plateau comme sur un échiquier. Et pourtant rien ne tient. Le "cadre" (au sens où on l'entend en psychologie) est artificiel. La supercherie ne résistera pas longtemps.
Ribadier est le second mari d'Angèle, veuve de "feu Robineau". Devenue très suspicieuse, suite aux tromperies de son ex-mari, Angèle a développé une jalousie frisant la paranoïa et surveille étroitement les activités de son deuxième époux. Mais Ribadier possède un don, qu'il a érigé en "système". Ainsi peut-il convoler en galante compagnie grâce à un truc que lui seul connaît ... et que vous découvrirez au cours de la soirée.
Je ne connaissais pas la pièce et j'avoue qu'il m'a surprise. C'est un des plaisirs de ce spectacle que de se laisser prendre au jeu en cherchant qui a raison de soupçonner ou non l'autre.
On compatit pour Angèle dont la jalousie est légitime depuis qu’elle a découvert le carnet relié en maroquin de son premier mari qui y notait méticuleusement ses frasques. Le portrait grimaçant de cet homme est hypnotique (le trucage est très bien conçu) et finit par générer une sorte d'angoisse qui contrebalance le côté habituellement excessif des vaudevilles.
On plaint parfois Ribadier (Pierre Gérard) parce qu'Angèle devient tyrannique et qu'on se dit qu'il n'oserait tout de même pas lui faire cet affront.
Et quand arrive Thommereux, l'ex-amoureux de madame, de retour d'exil pour ne pas trahir l’amitié de son ami, feu Robineau, on comprend que l'implosion est proche. Le couple ne tenait qu'à un fil et ce fil va craquer.
Il dit "tu". Elle répond "vous". Je ne trouve néanmoins pas dans l'écriture de Georges Feydeau matière à réflexion sur notre époque comme elle a pu l'être de son vivant, à la fin du XIX° siècle. Nous dire que tous les maris sont infidèles, en démontrant que les femmes le sont aussi n'est pas un scoop.
Il n'en demeure pas moins que les rebondissements sont amusants et que l'interprétation des acteurs est si fine que la pièce offre une belle distraction.
J'ai beaucoup aimé le jeu d'Hélène Babu qui campe une Adèle rebelle et moderne, à l'esprit pratique (elle épouse en secondes noces un homme qui a les mêmes initiales que le premier pour ne pas devoir "démarquer son linge de maison"). Il faut la voir en furie au bord de la crise de nerfs quand elle tient la preuve que son époux est une canaille.
Est-ce un hasard ou une volonté délibérée mais le metteur en scène a confié le rôle de la femme de chambre à Ludmilla Dabo qui apporte une touche originale à la fonction.
Le rythme ne connait pas de répit. Oui, les portes claquent. Les cartes volent. Les acteurs mènent la danse.
Les dialogues sont efficaces. La comédie devient jubilatoire.
Une pièce de boulevard classique et efficace avec un scénario un peu plus poussé par rapport à ce que l'on est habitué à voir avec certaines pièces actuellement à l'affiche.
Les comédiens sont bons ; la prestation d'Hélène Babu "sous hypnose" est excellente.
La mise en scène est dynamique et l'idée du tableau animé en arrière plan est plutôt bonne même si elle aurait pu être utilisée de façon plus poussée.
Les comédiens sont bons ; la prestation d'Hélène Babu "sous hypnose" est excellente.
La mise en scène est dynamique et l'idée du tableau animé en arrière plan est plutôt bonne même si elle aurait pu être utilisée de façon plus poussée.
C'est l'année Ribadier.
Après la version très enlevée de Zabou Breitman à la comédie française, voici une nouvelle version, plutôt réussie, de la pièce de Feydeau. La mise en scène est efficace, les acteurs sont assez brillants. Rien à dire.
Restent les faiblesses de la pièce, et cet interminable second acte, et ce personnage de Thommereux, certainement l'un des moins réussis chez Feydeau (ah, si Poiret était passé par là, comme pour Tailleurs pour Dames !).
A voir, ça reste un très bon spectacle.
Après la version très enlevée de Zabou Breitman à la comédie française, voici une nouvelle version, plutôt réussie, de la pièce de Feydeau. La mise en scène est efficace, les acteurs sont assez brillants. Rien à dire.
Restent les faiblesses de la pièce, et cet interminable second acte, et ce personnage de Thommereux, certainement l'un des moins réussis chez Feydeau (ah, si Poiret était passé par là, comme pour Tailleurs pour Dames !).
A voir, ça reste un très bon spectacle.
Une mise en scène dynamique avec pour seul décor deux portes et deux fauteuils servent fort bien ce Vaudeville qui prend un coup de jeune. J'aime les portes qui claquent quand c'est bien fait.
Les comédiens enchainent tambour battant les répliques qui sonnent parfois de façon étrangement actuelle, ils ont bien chaud sur scène d'autant que la climatisation ne fonctionnait pas ce samedi soir.
Le couple Ribadier est vraiment bon et porte la pièce avec un sacré rythme, les autres comédiens sont très bien aussi. Etant très proche de la scène, je les ai trouvé très complices et heureux de jouer pour notre plaisir.
Seul point noir pour la pièce, elle aurait pu s'arréter à la fin du premier acte car il y a des longueurs dans le second acte.
Les comédiens enchainent tambour battant les répliques qui sonnent parfois de façon étrangement actuelle, ils ont bien chaud sur scène d'autant que la climatisation ne fonctionnait pas ce samedi soir.
Le couple Ribadier est vraiment bon et porte la pièce avec un sacré rythme, les autres comédiens sont très bien aussi. Etant très proche de la scène, je les ai trouvé très complices et heureux de jouer pour notre plaisir.
Seul point noir pour la pièce, elle aurait pu s'arréter à la fin du premier acte car il y a des longueurs dans le second acte.
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