Critiques pour l'événement Le Monte-Plats
Après « la Collection », je poursuis avec « le Monte-plats » ma découverte cette année de l’univers absurde et légèrement étrange de l’auteur anglais Harold Pinter. Deux tueurs à gage Ben et Gus, enfermés dans un sous-sol, tuent le temps en attendant leur victime. Les dialogues sont sourds, les tueurs à gage plutôt benêts. Un monte-plats fait des allers-retours avec d’étranges commandes. Mais que veut donc nous dire Pinter ?
L’astuce de mise en scène qui ouvre le champ en deux espaces miroirs est peut-être le seul vrai piquant de cette pièce- heureusement trop courte pour s’ennuyer vraiment. En effet, le metteur en scène Etienne Launay a imaginé un huis-clos entre non pas deux mais quatre acteurs : dès que l’un des deux Gus ou Ben sort de scène côté cour, l’autre apparaît instantanément sur le plateau côté jardin. Le parallélisme millimétré de cette mise en scène offre une interprétation double, originale et bien pensée.
Après avoir visionné quelques vidéos d’autres mises en scène passées, je dois dire que ce dédoublement est assez brillant- l’affiche qui va avec, annonçant tout dès le départ, ne l’est d’ailleurs pas moins ! Dans cette mise en scène, les acteurs disparaissent parfois derrière un drap pour apparaître en ombre chinoise lorsque le monte-plats arrive. Cela brouille un peu les pistes de seulement pouvoir imaginer le monte-plats sans le voir et ajoute à l’atmosphère absurde et délirante de cette attente. Les costumes nous emmènent dans une époque un peu 80’s ambiance Camden Market... On est loin des tueurs à gage en costume type mafia italienne et c’est amusant. Les acteurs, je crois, s’amusent d’ailleurs assez dans leurs rôles d’idiots.
En définitive, je retiendrai les très bons détours scénographiques et l’ingéniosité de mise en scène portée par des comédiens déroutants (Benjamin Kühn, Bob Levasseur, Mathias Minne et Simon Larvaron)... Mais pour un texte de Pinter inabouti qui, à mon avis, ne mérite peut-être pas toute l’attention qu’on lui porte !
L’astuce de mise en scène qui ouvre le champ en deux espaces miroirs est peut-être le seul vrai piquant de cette pièce- heureusement trop courte pour s’ennuyer vraiment. En effet, le metteur en scène Etienne Launay a imaginé un huis-clos entre non pas deux mais quatre acteurs : dès que l’un des deux Gus ou Ben sort de scène côté cour, l’autre apparaît instantanément sur le plateau côté jardin. Le parallélisme millimétré de cette mise en scène offre une interprétation double, originale et bien pensée.
Après avoir visionné quelques vidéos d’autres mises en scène passées, je dois dire que ce dédoublement est assez brillant- l’affiche qui va avec, annonçant tout dès le départ, ne l’est d’ailleurs pas moins ! Dans cette mise en scène, les acteurs disparaissent parfois derrière un drap pour apparaître en ombre chinoise lorsque le monte-plats arrive. Cela brouille un peu les pistes de seulement pouvoir imaginer le monte-plats sans le voir et ajoute à l’atmosphère absurde et délirante de cette attente. Les costumes nous emmènent dans une époque un peu 80’s ambiance Camden Market... On est loin des tueurs à gage en costume type mafia italienne et c’est amusant. Les acteurs, je crois, s’amusent d’ailleurs assez dans leurs rôles d’idiots.
En définitive, je retiendrai les très bons détours scénographiques et l’ingéniosité de mise en scène portée par des comédiens déroutants (Benjamin Kühn, Bob Levasseur, Mathias Minne et Simon Larvaron)... Mais pour un texte de Pinter inabouti qui, à mon avis, ne mérite peut-être pas toute l’attention qu’on lui porte !
Première pièce d’Harold Pinter à mon actif et c’est une belle découverte !
Tapie dans l’obscurité de la salle du Lucernaire, dès les premières minutes, j’attendais de comprendre qui était ce Ben, qui était ce Gus et qu’est-ce qu’ils faisaient là.
Manisfestement, ils attendaient, eux aussi. Un truc pas très catholique, à en croire leur gueule de voyous.
Un truc qu’ils font régulièrement sans (se) poser de question, pour le compte d’un individu, d’une organisation ou on ne sait quoi de plus grand qu’eux.
Mais cette fois, l’attente et le confinement les rend fous. Et Gus, qui ne tient pas en place, se demande pour la première fois vraiment ce qu’il fout là.
Le texte, absurde et burlesque, est bien mis en valeur par le choix de mettre en scène deux Ben et deux Gus sur une scène coupée en deux en miroir. Comme la lumière qui se diffracte, chaque acteur apporte une dimension différente au personnage qu’il incarne, pour que l’image d’ensemble soit la plus précise possible.
La tension monte à mesure que l’on accepte l’impuissance à trouver une explication rationnelle à ce qui arrive et à lutter contre cette autorité supérieure et diabolique qui contrôle nos destins...
Bravo aux acteurs, plein d’énergie.
Tapie dans l’obscurité de la salle du Lucernaire, dès les premières minutes, j’attendais de comprendre qui était ce Ben, qui était ce Gus et qu’est-ce qu’ils faisaient là.
Manisfestement, ils attendaient, eux aussi. Un truc pas très catholique, à en croire leur gueule de voyous.
Un truc qu’ils font régulièrement sans (se) poser de question, pour le compte d’un individu, d’une organisation ou on ne sait quoi de plus grand qu’eux.
Mais cette fois, l’attente et le confinement les rend fous. Et Gus, qui ne tient pas en place, se demande pour la première fois vraiment ce qu’il fout là.
Le texte, absurde et burlesque, est bien mis en valeur par le choix de mettre en scène deux Ben et deux Gus sur une scène coupée en deux en miroir. Comme la lumière qui se diffracte, chaque acteur apporte une dimension différente au personnage qu’il incarne, pour que l’image d’ensemble soit la plus précise possible.
La tension monte à mesure que l’on accepte l’impuissance à trouver une explication rationnelle à ce qui arrive et à lutter contre cette autorité supérieure et diabolique qui contrôle nos destins...
Bravo aux acteurs, plein d’énergie.
Le monte plats d'Harold Pinter, mis en scène par Etienne Launay.
Deux rôles à Quatre voix.
Gus et Ben tueurs à gages attendent le prochain contrat. Mais l’attente est longue et la communication entre eux difficile. Ben est patient, sûr de lui et exaspéré par Gus de plus en plus nerveux et se posant mille questions sur le sens de sa vie.
La communication entre eux devient impossible quand tout à coup, un message arrive d’un monte plats… c’est l’autorité qui surgit… L’autorité qu’ils devront peut-être abattre…
Doit-on toujours obéir aux ordres ?
Le dédoublement de Gus et Ben donne une dynamique et une puissance à cette pièce en « huis clos » dont le texte est parfois burlesque, parfois absurde mais toujours plein de finesse et de réflexions.
Sur scène nous aurons toujours un seul Gus et ou un seul Ben. Mais les allers-retours entre ses quatre personnages donne beaucoup de ressort, on sent la tension de l’attente et l’angoisse qui montent.
Deux rôles à Quatre voix.
Gus et Ben tueurs à gages attendent le prochain contrat. Mais l’attente est longue et la communication entre eux difficile. Ben est patient, sûr de lui et exaspéré par Gus de plus en plus nerveux et se posant mille questions sur le sens de sa vie.
La communication entre eux devient impossible quand tout à coup, un message arrive d’un monte plats… c’est l’autorité qui surgit… L’autorité qu’ils devront peut-être abattre…
Doit-on toujours obéir aux ordres ?
Le dédoublement de Gus et Ben donne une dynamique et une puissance à cette pièce en « huis clos » dont le texte est parfois burlesque, parfois absurde mais toujours plein de finesse et de réflexions.
Sur scène nous aurons toujours un seul Gus et ou un seul Ben. Mais les allers-retours entre ses quatre personnages donne beaucoup de ressort, on sent la tension de l’attente et l’angoisse qui montent.
Je n'avais pas mis cette pièce dans mon agenda car je la connais bien et que je prends rarement du plaisir à voir plusieurs fois la même pièce puis les première critiques de cette nouvelle version m'ont convaincu de me laisser tenter. Grand bien m'en a pris !
C'est l'histoire de Ben et Gus, ou bien celle de Gus et Ben... Ils sont enfermés dans une pièce sans jour apparent en attendant un nouveau contrat de tueur. Ils attendent des consignes qui prennent leur temps pour arriver, il faut tromper l'ennui, s'occuper, sans laisser l'énervement monter, ni la panique prendre le controle quoiqu'il arrive,... C'est un huis clos.
Cette oeuvre de jeunesse d'Harold Pinter utilise déjà les procédés qu'affectionne l'auteur : l'absurdité et les situations inextricables des personnages.
Etienne Launay le metteur en scène (qui m'a beaucoup plu dans l'affaire Courteline) a choisi de diviser le plateau en deux avec donc le double de Gus et Ben, soit 2 Gus et 2 Ben pour le prix d'un d'un !! C'est une bonne affaire dites moi !!! Bonne affaire car nous avons une mise en scène millimétrée avec des entrées et sorties sont travaillées avec précision.
Très bonne affaire aussi car cette séparation de la scène dynamise la pièce et permet de découvrir des facettes différentes des deux tueurs : c'est réussi !
Les comédiens sont superbes : Benjamin Kühn et Bob Levasseur incarnent Ben 'le chef' pendant que Mathias Minne et Simon Larvaron jouent Gus.
Je recommande la pièce pour découvrir ce Pinter traité avec une originalité bienvenue.
C'est l'histoire de Ben et Gus, ou bien celle de Gus et Ben... Ils sont enfermés dans une pièce sans jour apparent en attendant un nouveau contrat de tueur. Ils attendent des consignes qui prennent leur temps pour arriver, il faut tromper l'ennui, s'occuper, sans laisser l'énervement monter, ni la panique prendre le controle quoiqu'il arrive,... C'est un huis clos.
Cette oeuvre de jeunesse d'Harold Pinter utilise déjà les procédés qu'affectionne l'auteur : l'absurdité et les situations inextricables des personnages.
Etienne Launay le metteur en scène (qui m'a beaucoup plu dans l'affaire Courteline) a choisi de diviser le plateau en deux avec donc le double de Gus et Ben, soit 2 Gus et 2 Ben pour le prix d'un d'un !! C'est une bonne affaire dites moi !!! Bonne affaire car nous avons une mise en scène millimétrée avec des entrées et sorties sont travaillées avec précision.
Très bonne affaire aussi car cette séparation de la scène dynamise la pièce et permet de découvrir des facettes différentes des deux tueurs : c'est réussi !
Les comédiens sont superbes : Benjamin Kühn et Bob Levasseur incarnent Ben 'le chef' pendant que Mathias Minne et Simon Larvaron jouent Gus.
Je recommande la pièce pour découvrir ce Pinter traité avec une originalité bienvenue.
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