Critiques pour l'événement Le gorille
Bête de scène !
Mimétisme animal et folie humaine, perte de liberté et d'authenticité, droit à la différence ....c'est de tout cela dont il est question dans cette nouvelle Kafkaïenne.
Une histoire universelle qui résonne toujours autant aujourd'hui.
Mais au delà du texte, c'est vraiment la performance physique du comédien qui est époustouflante.
Sans jamais tomber dans le travers de la planète des singes, il est véritablement mi homme - mi gorille.
Sa gestuelle, ses postures, tout son travail sur le corps forcent l'admiration.
Quelle métamorphose !!
Mimétisme animal et folie humaine, perte de liberté et d'authenticité, droit à la différence ....c'est de tout cela dont il est question dans cette nouvelle Kafkaïenne.
Une histoire universelle qui résonne toujours autant aujourd'hui.
Mais au delà du texte, c'est vraiment la performance physique du comédien qui est époustouflante.
Sans jamais tomber dans le travers de la planète des singes, il est véritablement mi homme - mi gorille.
Sa gestuelle, ses postures, tout son travail sur le corps forcent l'admiration.
Quelle métamorphose !!
Au premier abord ce n'est pas très motivant ! Belle performance de comédien, Brontis JODOROWSKY nous fait entrer dans son univers et nous fait oublier que l'on est au théâtre !! Ce gorille attachant, plus humain dans sa réflexion que l'Homme qui se comporte souvent de façon plus animal que les animaux. !?!
Alejandro et Brontis Jodorowsky reviennent à Paris au Lucernaire pour reprendre ‘Le Gorille’, là où tout a commencé il y a quelques années. Entre temps, la pièce a tourné avec un succès non démenti en France et à l’étranger.
Tiré d’un roman de Franz Kafka ‘Rapport pour une académie’, Alejandro Jodorowsky propose et met en scène un texte à la puissance animale qui pose un regard acerbe sur notre monde moderne.
L’histoire : un gorille capturé en Afrique est embarqué sur un navire vers l’Europe. Progressivement, l’animal imite les humains et devient une star de music-hall.
Au-delà de l’histoire de ce gorille, c’est un constat acide sur l’hypocrite société des hommes qui courent après une image du bonheur qui est totalement surfaite, un modèle de réussite sociale dépassé. Notre gorille l’a bien compris lui !
Il faut saluer l’impressionnante performance physique de Brontis Jodorowsky, qui en plus de proposer un jeu très convaincant, est paré d’un maquillage fort réussi pour rappeler les traits simiesques. Dès son arrivée sur la scène du Lucernaire, nous sommes captivés par sa prestation et j’ai eu du mal à reconnaitre le comédien derrière son maquillage et sa tenue : C’est vraiment bluffant !
La mise en scène d’Alejandro le père (pour lequel j’ai une admiration depuis de nombreuses années grâce, notamment, à ses scénarii de bandes dessinées), souligne le propos du texte avec pertinence.
Un spectacle fort à voir en cette rentrée théâtrale pour bien démarrer la saison.
Tiré d’un roman de Franz Kafka ‘Rapport pour une académie’, Alejandro Jodorowsky propose et met en scène un texte à la puissance animale qui pose un regard acerbe sur notre monde moderne.
L’histoire : un gorille capturé en Afrique est embarqué sur un navire vers l’Europe. Progressivement, l’animal imite les humains et devient une star de music-hall.
Au-delà de l’histoire de ce gorille, c’est un constat acide sur l’hypocrite société des hommes qui courent après une image du bonheur qui est totalement surfaite, un modèle de réussite sociale dépassé. Notre gorille l’a bien compris lui !
Il faut saluer l’impressionnante performance physique de Brontis Jodorowsky, qui en plus de proposer un jeu très convaincant, est paré d’un maquillage fort réussi pour rappeler les traits simiesques. Dès son arrivée sur la scène du Lucernaire, nous sommes captivés par sa prestation et j’ai eu du mal à reconnaitre le comédien derrière son maquillage et sa tenue : C’est vraiment bluffant !
La mise en scène d’Alejandro le père (pour lequel j’ai une admiration depuis de nombreuses années grâce, notamment, à ses scénarii de bandes dessinées), souligne le propos du texte avec pertinence.
Un spectacle fort à voir en cette rentrée théâtrale pour bien démarrer la saison.
Quand les Jodorowsky lavent leur singe en famille...
Jodorowsky père, Alejandro donc, a eu l'excellente idée, voici quelques années déjà, de « retravailler » la nouvelle de Kafka « Rapport pour une académie ».
L'histoire de ce gorille, c'est celle d'une tentative d'intégration vouée à l'échec.
L'intégration d'un être vivant, dans une société qui va le tolérer tout en le méprisant.
Une société qui va en faire son esclave.
On l'a compris, cette histoire-là, cette métaphore n'a jamais été aussi actuelle, aussi présente, aussi tragique.
On comprend pourquoi également cette pièce est reprise au Lucernaire, qui l'avait accueillie voici une dizaine d'années.
Là où Kafka constatait, décrivait un état de fait, Jodorowsky, lui, va appeler à la révolte.
Il va nous démontrer également que le bonheur, c'est sans doute « être ce que l'on est, et non pas ce que les autres nous imposent d'être ». Je le cite.
Ce grand singe a été capturé alors qu'il coulait une vie paisible de gorille moyen, sur la Côte-de-l'Or...
Dans sa cage, sur le bateau de la compagnie Hagenbeck, en direction de l'Occident, il va devoir trouver une échappatoire pour faire cesser les vexations et humiliations. Il va « s'engager sur le chemin de l'humanité ».
Rester primate ou tenter de devenir humain ? Puis, un autre choix déterminant : zoo ou music-hall ?
Il va choisir. Et s'en mordre les doigts.
C'est son histoire que ce raconte ce « dos noir humanisé » à une assemblée de scientifiques (nous autres, les spectateurs.), au pied de cinq portraits de ces plus illustres des savants, dont le célébrissime Darwin.
Après le père, le fils.
Alejandro Jodorowsky a confié ce rôle difficile à son fils Brontis.
Parce que le papa sait que le fiston a lui aussi été un « éternel migrant », à parcourir le monde à ses côtés.
Brontis Jodorowsky surgit du fond de la salle.
Costume noir, manteau assorti, cravate mauve, haut de forme sur la tête, guêtres blanches aux pieds.
Perruque « au bol », maquillage adéquat, avec prothèse sur l'arcade sourcilière pour faire bonne mesure. (C'est bluffant...)
Et une démarche caractéristique.
Ce théâtre sera un théâtre du corps.
Le corps d'un comédien qui incarne un être entre singe et homme.
Combien de temps, Brontis a-t-il passé à observer les gorilles pour s'inspirer de leur démarche, leur gestuelle ?
(Je vous conseille de regarder les mains du comédien, c'est assez troublant...)
Combien d'heures a-t-il passé à marcher, se déplacer, bouger, se rouler par terre, pour recréer une « gorillitude » aussi troublante, aussi impressionnante ?
Car oui, il est vraiment impressionnant !
Parfois, il fait peur. Une spectatrice du premier rang a eu un moment de recul, lors d'une intervention très rapprochée du public.
Tout en s'appliquant à ce exercice corporel, il pousse des petits cris, renifle, râle, grogne tout en disant les mots.
Et puis, il y a les yeux, qui moi m'ont troublés.
Des yeux clairs, souvent écarquillés, toujours brillants, intenses, qui semblent vous traverser de part en part lorsque le comédien pose sur vous son regard de braise.
Alors, oui, bien entendu, c'est une performance, cette interprétation-là.
Impossible de passer sous silence l'énergie, la force, la brutalité, la puissance, l'engagement de Brontis Jodorowsky. Ce qu'il fait relève pratiquement de l'exploit.
Mais cette performance ne vaut que parce qu'elle sert un vrai propos engagé, militant, politique au sens premier du terme.
La forme sert pleinement le fond.
Une heure de théâtre qui ne peut laisser personne indifférent.
Une heure intense et marquante.
Jodorowsky père, Alejandro donc, a eu l'excellente idée, voici quelques années déjà, de « retravailler » la nouvelle de Kafka « Rapport pour une académie ».
L'histoire de ce gorille, c'est celle d'une tentative d'intégration vouée à l'échec.
L'intégration d'un être vivant, dans une société qui va le tolérer tout en le méprisant.
Une société qui va en faire son esclave.
On l'a compris, cette histoire-là, cette métaphore n'a jamais été aussi actuelle, aussi présente, aussi tragique.
On comprend pourquoi également cette pièce est reprise au Lucernaire, qui l'avait accueillie voici une dizaine d'années.
Là où Kafka constatait, décrivait un état de fait, Jodorowsky, lui, va appeler à la révolte.
Il va nous démontrer également que le bonheur, c'est sans doute « être ce que l'on est, et non pas ce que les autres nous imposent d'être ». Je le cite.
Ce grand singe a été capturé alors qu'il coulait une vie paisible de gorille moyen, sur la Côte-de-l'Or...
Dans sa cage, sur le bateau de la compagnie Hagenbeck, en direction de l'Occident, il va devoir trouver une échappatoire pour faire cesser les vexations et humiliations. Il va « s'engager sur le chemin de l'humanité ».
Rester primate ou tenter de devenir humain ? Puis, un autre choix déterminant : zoo ou music-hall ?
Il va choisir. Et s'en mordre les doigts.
C'est son histoire que ce raconte ce « dos noir humanisé » à une assemblée de scientifiques (nous autres, les spectateurs.), au pied de cinq portraits de ces plus illustres des savants, dont le célébrissime Darwin.
Après le père, le fils.
Alejandro Jodorowsky a confié ce rôle difficile à son fils Brontis.
Parce que le papa sait que le fiston a lui aussi été un « éternel migrant », à parcourir le monde à ses côtés.
Brontis Jodorowsky surgit du fond de la salle.
Costume noir, manteau assorti, cravate mauve, haut de forme sur la tête, guêtres blanches aux pieds.
Perruque « au bol », maquillage adéquat, avec prothèse sur l'arcade sourcilière pour faire bonne mesure. (C'est bluffant...)
Et une démarche caractéristique.
Ce théâtre sera un théâtre du corps.
Le corps d'un comédien qui incarne un être entre singe et homme.
Combien de temps, Brontis a-t-il passé à observer les gorilles pour s'inspirer de leur démarche, leur gestuelle ?
(Je vous conseille de regarder les mains du comédien, c'est assez troublant...)
Combien d'heures a-t-il passé à marcher, se déplacer, bouger, se rouler par terre, pour recréer une « gorillitude » aussi troublante, aussi impressionnante ?
Car oui, il est vraiment impressionnant !
Parfois, il fait peur. Une spectatrice du premier rang a eu un moment de recul, lors d'une intervention très rapprochée du public.
Tout en s'appliquant à ce exercice corporel, il pousse des petits cris, renifle, râle, grogne tout en disant les mots.
Et puis, il y a les yeux, qui moi m'ont troublés.
Des yeux clairs, souvent écarquillés, toujours brillants, intenses, qui semblent vous traverser de part en part lorsque le comédien pose sur vous son regard de braise.
Alors, oui, bien entendu, c'est une performance, cette interprétation-là.
Impossible de passer sous silence l'énergie, la force, la brutalité, la puissance, l'engagement de Brontis Jodorowsky. Ce qu'il fait relève pratiquement de l'exploit.
Mais cette performance ne vaut que parce qu'elle sert un vrai propos engagé, militant, politique au sens premier du terme.
La forme sert pleinement le fond.
Une heure de théâtre qui ne peut laisser personne indifférent.
Une heure intense et marquante.
... Un temps fort de théâtre à voir ou à revoir pour sa puissance et son excellence.
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