Critiques pour l'événement La Ronde
14 janv. 2017
4/10
57
Cette pièce m'a laissée totalement indifférente. Une première dans ma vie de spectatrice à la Comédie Française !

La pièce d'Arthur Schnitzler a été remaniée d'une drôle de façon, en ajoutant un narrateur en la personne de Louis Arene (qui du reste tient bien son rôle). Mais d'une ode à la légèreté dans la société viennoise de la fin du XIXeme où les valses s'enchaînent et les couples se font et se défont dans un tourbillon, la pièce est devenue une insipide recherche des parents du narrateur. "Die rätselhafte Chromosomen" dit-il, les chromosomes énigmatiques, aussi énigmatiques que cette pièce à mes yeux. Cette narration ralentit la pièce qui n'a plus rien d'une ronde mais d'un laboratoire. Les scénettes ne sont que de viles représentations de l'appétit sexuel. Il n'y a rien à en dire, rien à retenir. Je ne suis pas friande de ce genre de déballage sur scènes de préliminaires en tout genre. Je ne retiendrai donc rien de cette pièce si ce n'est quelques performances d'acteur. Hervé Pierre pour son talent qui irradie et le couple totalement déjanté Laurent Stocker/ Sylvia Bergé m'ont tout de même donné le sourire par l'ironie de leur jeu !

Bref, pas un grand cru que cette "ronde" là !
26 déc. 2016
6/10
63
Assez déçu. Un rythme très lent, un parti pris de mise en scène qui m'a laissé froid (et pourtant j'adore habituellement les MeS d'Anne Kessler). Je ne suis pas fan non plus de Schnitzler.

Reste une distribution de premier choix, le réel plaisir de cette pièce ! Mention spéciale, comme toujours à Hervé Pierre !

A voir, vous aimerez peut-être.
5/10
57
Parce que "la culture est ce qui reste quand on a tout oublié", je suis allée voir "La Ronde" de Schnitzler à la Comédie Française. Eh bien, je vais m'efforcer de l'oublier très vite ! Quel ennui !

L'adaptation crèe un personnage d'espèce de récitant aux caricaturaux et grotesques (et difficiles à suivre) accent et texte. Si j'en avais tout de même compris les intentions, son personnage lui ne m'est apparu qu'à la lecture a posteriori des critiques.

Du boulevard ? Du drame ? Pas beaucoup de souffle ou de chair (un comble pour cette pièce qui fit scandale par sa sensualité !) malgré quelques bons moments d'interprétation.
J'ai compté les saynètes comme on compte les moutons.
18 déc. 2016
4/10
62
Quelle étonnante vision de la sensualité livre Anne Kessler dans La Ronde. Au Vieux-Colombier, la sociétaire vide totalement le substrat érotique de la pièce de Schnitzler en pratiquant une distanciation systématique à côté de la plaque. Là où devraient triompher le mystère et le trouble, règne un esprit cartoonesque et boulevardier. Schnitzler/Kessler : un mariage mal assorti donc.

Dans La Ronde, le désir circule entre des individus archétypaux : la Prostituée, le Jeune Homme, le Soldat. La valse charnelle ne s’attarde jamais : de brèves tranches de plaisir permettent à ces couples de permuter. Tout est énigme chez Schnitzler : pas de psychologie, nous sommes dans l’instant présent.

Quelle mouche a piqué Guy Zilberstein de vouloir à tout prix expliciter une situation qui ne demandait pas à l’être ? En introduisant le personnage du plasticien, le compagnon/complice d’Anne Kessler alourdit inutilement d’entrée de jeu la représentation. Pendant dix bonnes minutes, le pauvre Louis Arène se lance dans un monologue mi-sérieux, mi-parodique (on ne sait pas trop, c’est gênant) de hipster berlinois photographe qui souhaite découvrir ses véritables parents, l’un des dix couples présents sur scène, dans le cadre d’une performance Les Chromosomes énigmatiques (tout est dit dans le titre…). Cette tentative artificielle de donner du sens à une pièce qui repose justement sur une énigme perd le public. Pourquoi ne pas faire tout simplement confiance au texte plutôt que de concevoir ces hypothèses biologiques ?

Ajout d’autant plus dispensable et pompeux qu’il se heurte de plein fouet à la tonalité d’ensemble imposée par Kessler. Exit le sexe cru et assumé, bye bye la subtilité et bonjour le jeu du chat et de la souris. La metteur en scène a adopté une direction d’acteur univoque, qui loin d’être désagréable à suivre, manque cruellement de relief et de profondeur.

On se croirait chez Woody Allen en plein marivaudage. C’est charmant, enlevé et léger. Un peu trop. Pour ne pas sombrer dans le premier degré, la mise à distance a été privilégiée : malheureusement, la caricature ne prend pas. On rit, certes, et avec plaisir mais est-ce vraiment de cela dont il s’agit dans La Ronde ? On devrait ressentir les frissons du désir, une forme d’excitation monter en nous mais non. Tout est trop décalé : Kessler aurait dû s’attaquer à bras-le-corps à la coloration clairement sexuelle de la pièce plutôt que de la traiter en simple rigolade. Plutôt violent le contresens.

La troupe, dirigée dans la mauvaise direction, fait cependant des merveilles : ils sont formidables. Anna Cervinka est toujours aussi délicieuse en ingénue espiègle et coquine ; Julie Sicard campe une grisette extra et nature. Sylvia Bergé est idéale dans le rôle d’une actrice exubérante et très diva et Françoise Gillard étonne en vamp féline façon Audrey Hepburn. Chez les hommes, Benjamin Lavernhe est séduisant en preppy maladroit ; Hervé Pierre délirant en vieux cochon et Laurent Stocker s’avère un fantasque Comte. Leur complicité est vraiment palpable et on adore le Français pour cette raison. Le geste final d’embrassade émeut : une reconnaissance ultime ?

En transformant La Ronde en farce à deux, Anne Kessler oublie sur le bord de la route toute la dimension proprement sexuelle, érotique et charnelle de la pièce. Tout cela manque paradoxalement de corps et de fièvre. Rendez-vous manqué.
4 déc. 2016
3/10
92
Aïe aïe aïe… Gros raté à la Comédie-Française : l’affiche prometteuse dévoile un spectacle ennuyeux et parfois fétide. Si La Ronde se veut expérimentation plus que tranche de vie, en montrant des êtres créer des liens sexuels sans réel attachement d’autre sorte, on aurait pu attendre d’une mise en scène qu’elle prenne un parti : que ce soit celui du « sale », montrant ces coucheries comme bestiales et primitives, ou celui de la sensualité en y voyant un désir humain plus profond, j’ai été étonnée de voir ici l’acte sexuel se dérouler sans la moindre raison apparente. Au Vieux-Colombier actuellement, les comédiens simulent de manière ridicule et sans âme, frôlant parfois le ridicule dans leur gestuelle ou leurs intonations.

Alors oui, je pense que c’est une pièce délicate à monter, car ces personnages-pantins nécessitent un rythme nécessaire à maintenir l’attention des spectateurs. Peu dessinés, montée comme une démonstration scientifique, les personnages ne sont pas très digestes. Alors dirigés comme ils le sont dans la mise en scène d’Anne Kessler, l’ennui est au rendez-vous. La pièce impose déjà une distance non négligeable en faisant jouer des personnages-types et non des âmes, alors y rajouter un texte – inutile – montrant la pièce comme une expérience brise le tout fragile qui la reliait.

Ce texte, écrit par Guy Zilberstein et donné à réciter au pauvre Louis Arène, est une belle prise d’otage du public, car jamais Guy Zilberstein n’aurait osé monter un monologue pareil s’il n’avait pas eu la certitude que le public serait attiré par « La Ronde de Schitzler par la troupe de la Comédie-Française. » Louis Arène, devenu plasticien rajouté par le bon-vouloir d’un seul, récite avec la voix monotone d’un mauvais documentaire d’Arte un texte prétentieux agrémenté d’un faux style et d’une idée sans fondement. Il prétend vouloir retrouver dans les différents couples qui se succèderont, ses parents biologiques. Vaste programme.

Si encore il n’apparaissait qu’au début, peut-être aurais-je pu mieux entrer dans le spectacle. Mais il interrompt chaque couple, il casse le peu de rythme qui aurait pu s’installer, impose sa distance superfétatoire et contribue à m’éloigner un peu plus du spectacle. Quel contresens de le placer ainsi au milieu de la ronde, cassant ainsi l’effet voulu par l’auteur ! Peut-être a-t-il participé au fait que je n’ai cru à aucun personnage. Mais globalement, la mise en scène n’apporte ni idée ni explication : la transposition dans le Berlin des années 60 est plus un obstacle à la compréhension du texte qu’une révolution nécessaire et intelligente. Les facilités encadrent la pièce, de la porte tournante par laquelle entrent certains comédiens au plateau tournant – avez-vous bien compris que le titre de la pièce était La Ronde ? – aux artefacts de mise en scène pour cacher le manque d’idée en faisant rire le spectateur endormi, tout souligne . Je ne vous raconte pas ce moment gênant de la fin de la pièce, alors que tous les couples sont réunis sur scène et que le plasticien retrouve ses véritables parents dans un câlin qui se voudrait émouvant. Plutôt affligeant.

Pour finir, je ne retrouve pas les comédiens du Français que j’ai plaisir à voir habituellement. Probablement mal dirigés, chacun exagère les tics de jeu qu’on peut lui connaître, et même Laurent Stocker ne parvient pas à me faire décoller les mâchoires. Il est très bon, mais je reconnais trop l’acteur devant le personnage. Aucun ne parviendra à me faire oublier que je suis au Vieux-Colombier et que j’ai devant moi des comédiens-Français. Certaines situations sont mêmes tellement absurdes qu’elles en deviennent risibles : ainsi lorsque Sylvia Bergé se retrouve sur Hervé Pierre, j’ai le sentiment qu’on a touché le fond.
26 nov. 2016
7/10
27
Tournez manège

Désolée mais je ne pas peux pas m’empêcher de faire référence à cette émission que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître et tant mieux pour eux, car ce n’est pas ce que la télévision a fait de mieux. Tout est là, le manège, les couples, les questions, le jeu de la séduction, les sentiments. Rien ne manque. C’est même la version des Inconnus puisque la réponse à la question « Est-ce que tu baises » est oui. Soyons plus sérieuse. La ronde, c’est 10 comédiens, 10 couples, 10 histoires, 10 aventures, 10 valses et 10 ruptures. Sur scène, un manège où les couples se font, se défoncent et s’en vont. Et au milieu, un voyeur, qui se demande lesquels d’entre eux pourraient être ses géniteurs.

La ronde est légère, drôle, enjouée mais elle n’enchante pas, hélas. Pourquoi avoir ajouté le rôle du plasticien (le voyeur) au texte original ? Ses tirades sont longues, pompeuses, philosophales. Alors que les 10 comédiens, dans leur scénettes, sont frais, gais, vrais. Quel magnifique couple que celui d’Emma et Mathias, joué par Françoise Gillard, sublime de sensualité, et Benjamin Lavernhe, amant vorace ! Hervé Pierre est genialissime et sa réplique « Tu aimes mon tapis persan ? » résonne encore au fond de moi.

Entrez dans la ronde, voyez comme on danse… et trois petits tours et puis s’en vont.
25 nov. 2016
10/10
88
Décidément, Anne Kessler, en plus d'être la grande comédienne que l'on sait, confirme être une vraie grande metteure en scène.

Inventive, inspirée, qui ose, qui assume ses partis-pris et qui réussit dans ses entreprises.

En adaptant avec Guy Zylberstein cette Ronde schnitzlerienne, elle nous propose une magnifique et très pertinente déconstruction-reconstruction de cette troublante pièce.

J'irai même plus loin : je suis certain qu'elle vient de poser un jalon important dans l'histoire de la mise en scène de cette pièce.

Mais un retour dans le temps s'impose.
Vienne. Autriche. 1922.
Sigmund Freud trouve alors qu'Arthur Schnitzler est son "double littéraire".
Le père de la psychanalyse redoutait même de rencontrer le dramaturge.

J'en veux pour preuve ce qu'il lui écrivait :
"[...] votre dissection de nos certitudes culturelles, conventionnelles, l'arrêt de vos pensées sur la polarité de l'amour et de la mort, tout cela éveillait en moi un étrange sentiment de fraternité. [...]"
Voici donc les deux concepts clefs lâchés.

L'amour et la mort.
Eros et Thanatos.

Cette Ronde, en dix tableaux, c'est cela : dix archétypes sociaux de la Vienne des années 1900, qui ne devraient pas se rencontrer, mais qui, par la force des choses, finissent par se trouver et se lier au moyen de l'acte sexuel, le point commun de ces dix tableaux.

Schnitzler pensait en effet que seuls le sexe et la mort abolissaient les inégalités sociales.
Il a d'ailleurs souvent répété qu'un onzième personnage rôdait dans sa pièce, un personnage qui n'était autre que le fléau mortel de l'époque, la syphilis, et donc la camarde, la faucheuse.

La ronde amoureuse se transforme alors en ronde mortelle.

C'est d'ailleurs ce qui vaudra à l'auteur une vraie censure.
Ça et les lignes de pointillés dans son texte signifiant clairement les dix actes sexuels.

Anne Kessler a donc bien saisi le propos de l'auteur : ici, l'important, c'est de mettre en évidence les désirs et les fantasmes des personnages. 

Pour ce faire, pour mettre en évidence cette ronde, elle a imaginé un dispositif scénique appelé la tournette, une espèce de plateau tournant sur lequel évolue les comédiens.
Une sorte de "Tournez manège" au Vieux-Co.

Les dix couples y évoquent donc ces désirs et ces fantasmes, l'un des deux personnages restant pour le tableau suivant, et ainsi de suite.

L'acte sexuel, les lignes de pointillés du texte, étant évoqués à chaque fois par une projection vidéo de volée d'oiseaux.

Guy Zylberstein et Anne Kessler ont choisi de transposer la pièce dans le Berlin de la fin des années 50.
Ils ont ajouté le fameux onzième personnage.
En l'occurrence, il s'agit d'un plasticien à la recherche de ses parents biologiques.

Mais ne nous y trompons pas : ce onzième personnage est celui que Schnitzler décrivait  comme la mort.
La mort qui rôde, la mort jamais loin de l'amour, la mort qui chercherait dans cet amour son origine, la première des cinq questions que se pose le personnage.
Vertigineux.

Dans ce rôle, Louis Arène est parfait.
Son texte (entièrement écrit par Guy Zylberstein), il le dit avec un micro, d'une voix doucereuse, suave, mystérieuse...

Bien entendu, les autres comédiens français sont à l'unisson : épatants de justesse, de crédibilité, émouvants, drôles, enchanteurs, captivants.

De par une direction d'acteurs précise et rigoureuse, Melle Kessler a une nouvelle fois su en tirer la quintessence.

Avec une mention spéciale, même si les filles sont excellentes, mention spéciale donc à Hervé Pierre, Laurent Stocker et Nâzim Boudjenah qui illuminent chacun leur tour ces tableaux, chacun à sa façon.

Qu'il a dû être difficile de mémoriser ces mouvements, cette véritable chorégraphie, sur ce plateau tournant !

J'ai vraiment été subjugué par cet art "kesslerien" de mettre l'action en espace, cet art de faire bouger les corps, ce parti-pris presque organique, qu'on trouvait déjà dans la Double inconstance (qui sera d'ailleurs redonnée au printemps à Richelieu.)

Je persiste donc et je signe : Anne Kessler, en dépoussiérant cette Ronde, confirme s'il en était encore besoin, qu'elle est devenue une metteure en scène incontournable de notre PTF, notre paysage théâtral français.
24 nov. 2016
10/10
10
Écrite en 1897, publiée puis censurée, cette pièce d’Arthur Schnitzler est créée en 1920. De nombreuses adaptations théâtrales et cinématographiques se sont succédées, tant moins pour sa sulfureuse réputation que pour les manifestes propositions de jeux qu’elle représente. La créativité des metteurs en scène et le travail des comédiens y sont à l’honneur.

Dix dialogues entre un homme et une femme composent la pièce. Dix couples différents. Le propos de chacun de ces dialogues est de présenter les préliminaires et le juste-après de l’acte sexuel, à quelques orgasmes près. De la prostituée à l’homme marié en passant par le soldat, la comédienne et l’aristocrate, les personnages vont se succéder d’un couple à l'autre selon une logique proche d’une comptine enfantine, le voisin se retrouve dans le couple de la voisine (ou inversement) pour composer un nouveau duo et ainsi de suite. La farandole nous embarque dans une "ronde d’amour" (titre originel de Schnitzler) dans laquelle nous observons la réalité amoureuse de la société Viennoise de la fin du 19ème siècle, vue par Schnitzler.

La version scénique de Guy Zilberstein et la mise en scène d’Anne Kessler s'emparent du texte avec un parti-pris novateur et une idée aussi audacieuse que magistrale : L’ajout d’un narrateur dont on ne sait s'il guide la ronde ou s'il l'utilise.

Ce personnage est celui d'un plasticien préparant une installation un peu spéciale, construite avec des comédiens qu'il embauche pour jouer dix hypothèses de recherche de ses parents biologiques. Prenant place dans la mise en abyme ou la vivant en parallèle, il commente la ronde, impudique et inquisiteur. Entre didascalies orales et voix off d'un documentaire. Il semble rechercher parmi ces couples une vérité, une découverte, peut-être un apaisement concernant ses propres origines. Cette proposition complémentaire de théâtralisation captive l'attention, suggère des réponses aux questions que pose cette ronde.

C’est d'une ronde des désirs qu'il s'agit. Une quête permanente de jouissances immédiates, d'amours improbables et de bonheurs vains. Tout cela est dévoilé et mis à nue, au sens propre comme au figuré, dans l’intimité d’une chambre, d'un salon ou d’un couloir, d'un jardin ou sur le quai d'un fleuve. Les scènes se jouent sur un plateau rond tournant sur lequel des espaces stylisés servent de décors.

Nous sommes plongés dans un univers onirique où nous nous confrontons à la crudité de rêves malicieux et de fantasmes secrets, entre songes et mensonges, entre élans sincères ou calculés. Les émotions nous font passer du rire au charme, de la séduction à la dévotion, de la désinvolture à la passion. Une riche palette de sensations nous est offerte, présentant la sexualité sous différents reflets, du baiser volé au coït consommé, sans jamais la combler d'amour heureux.

Les comédiens de la troupe subjuguent par la finesse, l'élégance, la précision et l'intensité de leurs jeux. Ils resplendissent dans la légèreté comme dans la gravité des relations entre amants. Ils sont drôles et émouvants.

Une inventivité exigeante et une esthétique réussie rayonnent dans ce spectacle d’une qualité et d'une originalité qui fera sans aucun doute date. Une "Ronde" magnifique. Splendide, intimement et spectaculairement beau.