Critiques pour l'événement La cantatrice chauve
Une version très étonnante de la cantatrice chauve.
Mais qui finalement va très bien avec l'univers absurde de Ionesco, que l'on retrouve tant dans le jeu des comédiens que dans la mise en scène...
Une vraie réussite !
Mais qui finalement va très bien avec l'univers absurde de Ionesco, que l'on retrouve tant dans le jeu des comédiens que dans la mise en scène...
Une vraie réussite !
Une troupe talentueuse et généreuse qui nous entraîne dans un rythme où l'on ne s'ennuie pas.
Cette pièce de l'absurde est très bien traitée et renvoie exactement à mon sens ce que voulait son créateur. La salle était comble et on comprend pourquoi.
Un grand bravo pour le travail de la troupe qui se donne.
Cette pièce de l'absurde est très bien traitée et renvoie exactement à mon sens ce que voulait son créateur. La salle était comble et on comprend pourquoi.
Un grand bravo pour le travail de la troupe qui se donne.
Ceux qui ont déjà vu cette pièce à la Huchette, seront comblés de la revoir au Lucernaire dans une version très efficace, ceux qui ne la connaissent pas encore auront une belle approche de l'univers déjanté d'Eugène Ionesco.
La mise en scène qui permet dès le début de rentrer dans l'intrigue, les comédiens maquillés de blanc façon Voca People sauf la bonne qui a un rôle crucial et c'est elle qui tire les ficelles avec efficacité.
On plonge dans un univers où l'absurde est roi et c'est vraiment réussi.
La mise en scène qui permet dès le début de rentrer dans l'intrigue, les comédiens maquillés de blanc façon Voca People sauf la bonne qui a un rôle crucial et c'est elle qui tire les ficelles avec efficacité.
On plonge dans un univers où l'absurde est roi et c'est vraiment réussi.
Ha, La Cantatrice chauve indétrônable depuis soixante ans au Théâtre de la Huchette… La jeune compagnie Cybèle dépoussière au Lucernaire le classique absurde de Ionesco en radicalisant la distanciation brechtienne via une esthétique du grotesque macabre. Alexis Rocamora imagine un univers de pantins stéréotypés manipulés par une bonne narquoise et vicelarde. Cet angle de vue étonnant éclaire cette pièce qu’on croyait connaître sur le bout des doigts sous un jour nouveau. Et tant mieux.
Chez Ionesco, tout carbure à la logique impitoyablement déréglée du langage. La Cantatrice chauve serait le prototype de ce jusqu’au boutisme délirant du verbe. Prenez les Smith. Tandis que Monsieur lit son journal ; Madame tricote et entonne l’hymne national. La conversation tourne autour des patates au lard et des potins de voisinage. Rien de bien folichon sauf quand un homonyme perturbe la compréhension d’un commérage ou lorsque des amis en retard, les Martin, n’en reviennent pas de se rencontrer tout le temps et de vivre au même endroit alors qu’ils sont mari et femme… Le dramaturge roumain se moque de la parole sclérosée de la bourgeoisie, de ces discussions qui tournent à vide et qui s’éternisent sans justification. Il mène son argumentation avec une férocité vertigineuse, jusqu’au non sens.
Bal de fantoches
Alexis Rocamora cristallise cette normalité du bizarre en décuplant ce phénomène d’inquiétante étrangeté. On gomme toute trace de réalisme et on exacerbe le maquillage cadavérique pour souligner la stérilité d’échanges vains. Du coup, nos quatre BCBG (une belle brochette de futures pépites ; citons-les tous : Taos Sonzogni, Alexis Rocamora, Jean-Nicolas Gaitte avec mention spéciale pour Laura Marin, ultra expressive, sans oublier Guillaume Benoît, capitaine des pompiers penaud) ressemblent à des croque-mitaines effrayants, des zombies zinzin au visage enfariné et au rouge à lèvres dark. Cette ambiance fantastique, façon famille Addams, sied à ravir au ton de la pièce.
L’autre féconde trouvaille consiste à inverser les rapports de force et à mettre en lumière le rôle apparemment insignifiant de la bonne Mary. C’est elle ici qui tire les ficelles de l’intrigue, en insolente marionnettiste. Présence discrète mais indispensable, Nell Darmouni orchestre la danse avec une gourmandise coquine de soubrette dominatrice.
Malgré une fin qui s’étire (et c’est la faute de Ionesco, un peu trop friand de son procédé) virant au zoo humain, cette Cantatrice chauve revisite avec un plaisir non dissimulé et une énergie communicative cette farce noire et outrancière.
Chez Ionesco, tout carbure à la logique impitoyablement déréglée du langage. La Cantatrice chauve serait le prototype de ce jusqu’au boutisme délirant du verbe. Prenez les Smith. Tandis que Monsieur lit son journal ; Madame tricote et entonne l’hymne national. La conversation tourne autour des patates au lard et des potins de voisinage. Rien de bien folichon sauf quand un homonyme perturbe la compréhension d’un commérage ou lorsque des amis en retard, les Martin, n’en reviennent pas de se rencontrer tout le temps et de vivre au même endroit alors qu’ils sont mari et femme… Le dramaturge roumain se moque de la parole sclérosée de la bourgeoisie, de ces discussions qui tournent à vide et qui s’éternisent sans justification. Il mène son argumentation avec une férocité vertigineuse, jusqu’au non sens.
Bal de fantoches
Alexis Rocamora cristallise cette normalité du bizarre en décuplant ce phénomène d’inquiétante étrangeté. On gomme toute trace de réalisme et on exacerbe le maquillage cadavérique pour souligner la stérilité d’échanges vains. Du coup, nos quatre BCBG (une belle brochette de futures pépites ; citons-les tous : Taos Sonzogni, Alexis Rocamora, Jean-Nicolas Gaitte avec mention spéciale pour Laura Marin, ultra expressive, sans oublier Guillaume Benoît, capitaine des pompiers penaud) ressemblent à des croque-mitaines effrayants, des zombies zinzin au visage enfariné et au rouge à lèvres dark. Cette ambiance fantastique, façon famille Addams, sied à ravir au ton de la pièce.
L’autre féconde trouvaille consiste à inverser les rapports de force et à mettre en lumière le rôle apparemment insignifiant de la bonne Mary. C’est elle ici qui tire les ficelles de l’intrigue, en insolente marionnettiste. Présence discrète mais indispensable, Nell Darmouni orchestre la danse avec une gourmandise coquine de soubrette dominatrice.
Malgré une fin qui s’étire (et c’est la faute de Ionesco, un peu trop friand de son procédé) virant au zoo humain, cette Cantatrice chauve revisite avec un plaisir non dissimulé et une énergie communicative cette farce noire et outrancière.
L'appel au spectacle mentionne que cette comédie culte a été "revisitée" et j'adhère à cette invitation. Si l'on goûte l'humour décalé mais distingué d'Eugène Ionesco, cette reprise est une réussite. Sinon mieux vaut s'abstenir, car rarissimes sont les comédies contemporaines qui approchent la "sagesse loufoque" du champion de la Pataphysique.
Quant à la mise en scène et au jeu des acteurs, je les qualifierai d'inspirés. Allez-y ! Ionesco est un philosophe drôle et bien actuel. Et cette troupe du Lucernaire qui nous en donne une version truffée de mimes intelligents l'a bien compris.
Quant à la mise en scène et au jeu des acteurs, je les qualifierai d'inspirés. Allez-y ! Ionesco est un philosophe drôle et bien actuel. Et cette troupe du Lucernaire qui nous en donne une version truffée de mimes intelligents l'a bien compris.
La dernière fois que j'avais vu la Cantatrice Chauve, c'était au mythique théâtre de la Huchette. Ici au Lucernaire avec la compagnie Cybèle, c'est une toute autre oeuvre de Ionesco que l'on découvre.
Avec leurs maquillages aux allures des chanteurs de Kiss (ou des Voca People, au choix...) les comédiens se surpassent. Pour apprécier le spectacle bien sûr, il faut apprécier l'absurde de Ionesco et adhérer à la provocante mise en scène d'Alexis Rocamora. Dans cette adaptation théâtrale, la Bonne (Laura Marin) a un rôle tout particulier, au devant de la scène, c'est au rythme de ses "Coucous" que les saynètes se succèdent. Seule à être habillée de couleurs, elle joue un rôle intriguant, mystérieux. Le metteur en scène explique dans sa note d'intention que le personnage de la bonne est celui qui a attiré de suite son attention dans le texte de Ionesco.
J'ai beaucoup aimé cette interprétation et cette mise en scène originale, et apprécié le jeu des comédiens assez époustouflant.
A voir !
Avec leurs maquillages aux allures des chanteurs de Kiss (ou des Voca People, au choix...) les comédiens se surpassent. Pour apprécier le spectacle bien sûr, il faut apprécier l'absurde de Ionesco et adhérer à la provocante mise en scène d'Alexis Rocamora. Dans cette adaptation théâtrale, la Bonne (Laura Marin) a un rôle tout particulier, au devant de la scène, c'est au rythme de ses "Coucous" que les saynètes se succèdent. Seule à être habillée de couleurs, elle joue un rôle intriguant, mystérieux. Le metteur en scène explique dans sa note d'intention que le personnage de la bonne est celui qui a attiré de suite son attention dans le texte de Ionesco.
J'ai beaucoup aimé cette interprétation et cette mise en scène originale, et apprécié le jeu des comédiens assez époustouflant.
A voir !
Vous croyez que La cantatrice chauve d'Eugène Ionesco va vous emmener à la rencontre d'une chanteuse d'opéra?
Même si le spectateur est accueilli dans la salle sur quelques airs musical, c'est pour mieux tromper le spectacle qui vient en quête d'absurde. Prêt pour un voyage vers un monde bien étrange?
Eugène et sa première pièce
Eugène Ionesco n'est pas un auteur classique ordinaire. Sa première pièce La Cantatrice chauve a été publiée pour la première fois le 4 septembre 1950 par le Collège de la Pataphysique même si la première représentation a eu lieu le 11 mai 1950 au théâtre des Noctambules. Depuis 1957, ce spectacle est joué au théâtre de la Huchette, devenant l'une des pièces la plus jouée en France.
Un titre bien étrange
Le titre est intriguant et pourtant aucune cantatrice n'est évoquée dans l'histoire. Alors pourquoi ce choix? Initialement, le spectacle se nommait L'anglais sans peine. Mais le metteur en scène Nicolas Bataille, n'aimait pas ce titre car il faisait trop référence à une pièce de Tristan Bernard, L'Anglais tel qu'on le parle. Lors d'une répétition, le comédien qui interprétait le pompier dit à la place "institutrice blonde", "cantatrice chauve". L'auteur présent dans la salle, se leva et s'écria : "C'est le titre !". Depuis, sa pièce se nomme La Cantatrice chauve.
Et l'histoire dans tout cela?
M. et Mme Smith sont dans leur salon à discuter autour de banalité. Ils évoquent notamment la mort de Bobby Watson mort il y a deux ans. L'épouse s'en souvient, ils ont été été à son enterrement il y a un an et demi de cela et cela fait trois ans qu'ils parlent de son décès. D'ailleurs, c'est pratique qu'il soit mort ainsi on ne se trompe plus avec son épouse qui a le même prénom et nom, tout comme d'ailleurs tout le reste de la famille. Pas facile de les différencier.
Puis M. et Mme Martin arrivent chez le couple avec beaucoup de retard. Pendant que M. et Mme Smith se changent, les deux personnes se font la conversation. Ils ne se connaissent apparemment pas mais pourtant l'autre lui rappelle vaguement quelque chose. Chacun raconte ces précédents trajets et étrangement l'autre personne aussi à fait le même. Leur fille a chacun porte le même nom et possède un oeil rouge et blanc. Ils sont alors peut-être en couple. Mary, la bonne, nous informe en aparté que ce n'est pas le cas. Elle confesse au public : «Mon vrai nom est Sherlock Holmes».
Les deux couples se retrouvent à table. Le silence règne car personne n'a rien à dire à part une légère toux. Puis soudainement, on sonne à la porte trois fois de suite. Mme Smith va ouvrir la porte mais personne n'est derrière. Elle s'énerve lorsqu'une quatrième sonnerie est émise et que son mari l'incite à aller ouvrir de nouveau la porte. Elle refuse. Il se déplace à son tour et accueille le capitaine des pompiers. Lui, pourra trancher la question si quelqu'un sonne il devrait avoir quelqu'un derrière la porte ou pas. Insoluble question.
Le capitaine des pompiers se plaint de la réduction des incendies. Ils passaient chez eux pour savoir s'ils avaient un feu, petit ou grand à éteindre. La réponse négative le contrarie légèrement. Alors il propose de raconter des anecdotes incohérentes. Très vite, chacun prend la parole et y va de son histoire totalement irréalistes provoquant souvent l'hilarité des invités. Mary revient et souhaite participer également. Chacun s'y refuse jusqu'à ce que l'on sache qu'elle a une aventure avec le pompier. Elle récite un poème avant que son amant car il a un feu à éteindre "dans trois quarts d’heure et seize minutes exactement".
Les Smith et les Martin se mettent à divaguer totalement et perdent toute cohérence.
Une mise en scène toute en créativité
Le metteur en scène et comédien, Alexis Rocamora a décidé de mettre de la folie dans ce classique actuellement joué au Lucernaire. Les Smith (Alexis Rocamora et Laura Marin), les Martin (Taos Sonzogni et Jean-Nicolas Gaitte) et le capitaine des pompiers (Guillaume Benoït) ont leurs visages grimés de blanc comme les mimes. Cela m'a fait penser à la famille Semianyki qui en a fait sa marque de fabrique. Un peu de rouge à lèvre et soudainement les visages deviennent plus expressifs.
Uniquement la bonne, Mary (Nell Darmouni) est en couleur avec une robe rose et sans maquillage. C'est bien normal car elle n'est pas une femme ordinaire. Un parti pris par le metteur en scène car il veut souligner que c'est une personne bien particulière. C'est une manipulatrice. Sa première phrase est l'horloge qui est tout le temps passant, elle manipule le temps qui manipule les gens. Un mot en moins et les comédiens tombent en panne. Entre ces mains, ils deviennent des pantins et si vous en doutiez, la fin va vous le faire comprendre. Elle a du caractère cette petite.
C'est elle qui lance le spectacle en venant devant la scène avec quelques panneaux noirs. Ils annoncent le nom de la pièce, l'auteur et le nom des comédiens sur quelques notes de musique et un petit bruit faisant référence à un automate. Subtil et pourtant en quelques minutes tout est raconté. Tout prend vraiment sens 1h plus tard, quand l'absurde a pris le pas sur la logique et la raison. Les comédiens se donnent à 200% pour faire vivre une histoire loufoque qui fait rire quand même. Une énergie débordante et surprenante qui fait plaisir à voir surtout pour du Ionesco, qui n'est pas forcément l'auteur le plus accessible.
Ionesco est le roi de l'absurde et ce spectacle lui rend bien hommage. Envie de chanter? Non? Allez au Lucernaire à la rencontre de La Cantratrice chauve.
Même si le spectateur est accueilli dans la salle sur quelques airs musical, c'est pour mieux tromper le spectacle qui vient en quête d'absurde. Prêt pour un voyage vers un monde bien étrange?
Eugène et sa première pièce
Eugène Ionesco n'est pas un auteur classique ordinaire. Sa première pièce La Cantatrice chauve a été publiée pour la première fois le 4 septembre 1950 par le Collège de la Pataphysique même si la première représentation a eu lieu le 11 mai 1950 au théâtre des Noctambules. Depuis 1957, ce spectacle est joué au théâtre de la Huchette, devenant l'une des pièces la plus jouée en France.
Un titre bien étrange
Le titre est intriguant et pourtant aucune cantatrice n'est évoquée dans l'histoire. Alors pourquoi ce choix? Initialement, le spectacle se nommait L'anglais sans peine. Mais le metteur en scène Nicolas Bataille, n'aimait pas ce titre car il faisait trop référence à une pièce de Tristan Bernard, L'Anglais tel qu'on le parle. Lors d'une répétition, le comédien qui interprétait le pompier dit à la place "institutrice blonde", "cantatrice chauve". L'auteur présent dans la salle, se leva et s'écria : "C'est le titre !". Depuis, sa pièce se nomme La Cantatrice chauve.
Et l'histoire dans tout cela?
M. et Mme Smith sont dans leur salon à discuter autour de banalité. Ils évoquent notamment la mort de Bobby Watson mort il y a deux ans. L'épouse s'en souvient, ils ont été été à son enterrement il y a un an et demi de cela et cela fait trois ans qu'ils parlent de son décès. D'ailleurs, c'est pratique qu'il soit mort ainsi on ne se trompe plus avec son épouse qui a le même prénom et nom, tout comme d'ailleurs tout le reste de la famille. Pas facile de les différencier.
Puis M. et Mme Martin arrivent chez le couple avec beaucoup de retard. Pendant que M. et Mme Smith se changent, les deux personnes se font la conversation. Ils ne se connaissent apparemment pas mais pourtant l'autre lui rappelle vaguement quelque chose. Chacun raconte ces précédents trajets et étrangement l'autre personne aussi à fait le même. Leur fille a chacun porte le même nom et possède un oeil rouge et blanc. Ils sont alors peut-être en couple. Mary, la bonne, nous informe en aparté que ce n'est pas le cas. Elle confesse au public : «Mon vrai nom est Sherlock Holmes».
Les deux couples se retrouvent à table. Le silence règne car personne n'a rien à dire à part une légère toux. Puis soudainement, on sonne à la porte trois fois de suite. Mme Smith va ouvrir la porte mais personne n'est derrière. Elle s'énerve lorsqu'une quatrième sonnerie est émise et que son mari l'incite à aller ouvrir de nouveau la porte. Elle refuse. Il se déplace à son tour et accueille le capitaine des pompiers. Lui, pourra trancher la question si quelqu'un sonne il devrait avoir quelqu'un derrière la porte ou pas. Insoluble question.
Le capitaine des pompiers se plaint de la réduction des incendies. Ils passaient chez eux pour savoir s'ils avaient un feu, petit ou grand à éteindre. La réponse négative le contrarie légèrement. Alors il propose de raconter des anecdotes incohérentes. Très vite, chacun prend la parole et y va de son histoire totalement irréalistes provoquant souvent l'hilarité des invités. Mary revient et souhaite participer également. Chacun s'y refuse jusqu'à ce que l'on sache qu'elle a une aventure avec le pompier. Elle récite un poème avant que son amant car il a un feu à éteindre "dans trois quarts d’heure et seize minutes exactement".
Les Smith et les Martin se mettent à divaguer totalement et perdent toute cohérence.
Une mise en scène toute en créativité
Le metteur en scène et comédien, Alexis Rocamora a décidé de mettre de la folie dans ce classique actuellement joué au Lucernaire. Les Smith (Alexis Rocamora et Laura Marin), les Martin (Taos Sonzogni et Jean-Nicolas Gaitte) et le capitaine des pompiers (Guillaume Benoït) ont leurs visages grimés de blanc comme les mimes. Cela m'a fait penser à la famille Semianyki qui en a fait sa marque de fabrique. Un peu de rouge à lèvre et soudainement les visages deviennent plus expressifs.
Uniquement la bonne, Mary (Nell Darmouni) est en couleur avec une robe rose et sans maquillage. C'est bien normal car elle n'est pas une femme ordinaire. Un parti pris par le metteur en scène car il veut souligner que c'est une personne bien particulière. C'est une manipulatrice. Sa première phrase est l'horloge qui est tout le temps passant, elle manipule le temps qui manipule les gens. Un mot en moins et les comédiens tombent en panne. Entre ces mains, ils deviennent des pantins et si vous en doutiez, la fin va vous le faire comprendre. Elle a du caractère cette petite.
C'est elle qui lance le spectacle en venant devant la scène avec quelques panneaux noirs. Ils annoncent le nom de la pièce, l'auteur et le nom des comédiens sur quelques notes de musique et un petit bruit faisant référence à un automate. Subtil et pourtant en quelques minutes tout est raconté. Tout prend vraiment sens 1h plus tard, quand l'absurde a pris le pas sur la logique et la raison. Les comédiens se donnent à 200% pour faire vivre une histoire loufoque qui fait rire quand même. Une énergie débordante et surprenante qui fait plaisir à voir surtout pour du Ionesco, qui n'est pas forcément l'auteur le plus accessible.
Ionesco est le roi de l'absurde et ce spectacle lui rend bien hommage. Envie de chanter? Non? Allez au Lucernaire à la rencontre de La Cantratrice chauve.
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