Critiques pour l'événement La Campagne avec Isabelle Carré
Une intrigue non policière, des personnages ambigus, une fin énigmatique .....
Voilà la recette diablement efficace de l'auteur anglais qui nous plonge en eaux troubles, distillant du malaise de main de maître avec cruauté et humour.
Nous sommes bien loin du triangle amoureux habituel, et plus encore d'une campagne bucolique !
Ne cherchez aucune réponse, votre quête ne vous mènera qu'à d'autres questions.
Pour incarner toute cette ambiguïté, il faut des comédiens hors pair.
Isabelle Carré et Manon Clavel, toutes deux nominées aux Molières, sont les figures féminines incroyables de ce trio hors normes.
La première est l'épouse, Corinne, qui oscille entre vérité et déni pour pouvoir continuer à vivre.
Il faut tout le talent de la comédienne pour exprimer cette dualité, passant sans cesse de la naïveté à la lucidité.
Manon Clavel est une vraie révélation dans le rôle de Rebecca, la maitresse, jeune femme insaisissable, forte et fragile à la fois, et complètement paumée. L'actrice nous offre là un grand numéro.
Emmanuel Noblet, trop rare sur les planches, trouve un parfait emploi dans le rôle du mari, à la fois terriblement séduisant et totalement odieux, mélange parfait de mauvaise foi et de tromperie.
Nous sommes à la campagne, mais rien de bucolique sur la scène.
Sylvain Maurice a voulu un décor très sobre, et seule une table immense vient habiller le plateau.
Une table autour et sur laquelle les protagonistes s'affrontent, se caressent et se repoussent.
Il y a aussi un vieux téléphone dont chaque sonnerie rajoute à l'angoisse.
Aucune certitude dans cette histoire sauf une : C'est une grande réussite !
Voilà la recette diablement efficace de l'auteur anglais qui nous plonge en eaux troubles, distillant du malaise de main de maître avec cruauté et humour.
Nous sommes bien loin du triangle amoureux habituel, et plus encore d'une campagne bucolique !
Ne cherchez aucune réponse, votre quête ne vous mènera qu'à d'autres questions.
Pour incarner toute cette ambiguïté, il faut des comédiens hors pair.
Isabelle Carré et Manon Clavel, toutes deux nominées aux Molières, sont les figures féminines incroyables de ce trio hors normes.
La première est l'épouse, Corinne, qui oscille entre vérité et déni pour pouvoir continuer à vivre.
Il faut tout le talent de la comédienne pour exprimer cette dualité, passant sans cesse de la naïveté à la lucidité.
Manon Clavel est une vraie révélation dans le rôle de Rebecca, la maitresse, jeune femme insaisissable, forte et fragile à la fois, et complètement paumée. L'actrice nous offre là un grand numéro.
Emmanuel Noblet, trop rare sur les planches, trouve un parfait emploi dans le rôle du mari, à la fois terriblement séduisant et totalement odieux, mélange parfait de mauvaise foi et de tromperie.
Nous sommes à la campagne, mais rien de bucolique sur la scène.
Sylvain Maurice a voulu un décor très sobre, et seule une table immense vient habiller le plateau.
Une table autour et sur laquelle les protagonistes s'affrontent, se caressent et se repoussent.
Il y a aussi un vieux téléphone dont chaque sonnerie rajoute à l'angoisse.
Aucune certitude dans cette histoire sauf une : C'est une grande réussite !
« La campagne » de Martin Crimp dans une traduction de Philippe Djian et une mise en scène de Sylvain Maurice sur la scène du théâtre du Rond-Point est un savant mélange de non-dits éclairant un dialogue lunaire dans une atmosphère tourmentée.
Deux lampes suspendues se partagent l’éclairage du plateau d’une table à la longueur démesurée sur laquelle trône un téléphone « sorti tout droit d’un musée » ainsi que quelques papiers.
Une chaise à haut dossier vient compléter cette scénographie très épurée de Sylvain Maurice en collaboration avec Margot Clavières, laissant le spectateur se concentrer sur l’action qui va lui procurer, au son de quelques notes inquiétantes de Jean de Almeida, des visions troublantes, des interrogations, tel un enquêteur qui s’enlise dans un labyrinthe où le mensonge combat la vérité : mais quelle vérité ?
Rien de bucolique dans cette campagne comme le titre de la pièce pourrait laisser notre imaginaire se frayer un chemin sur la route d’une ferme où gambaderaient des enfants sous le regard attendri de leurs parents.
Bien au contraire, l’auteur se délecte dans un dialogue qui frise le surréalisme, sous couvert de répliques anodines de la vie de tous les jours d’un couple en recherche de ses valeurs, à nous embrouiller dans la lecture d’une pièce à la psychologie « policière ».
Un trio comme dans une comédie de boulevard, composé de la femme, du mari et de la maîtresse, se partage la scène dans une histoire où sans cesse on se demande, qui est qui ? Qui fait quoi ?
Un fait divers anodin, celui de l’arrivée au sein du foyer d’une inconnue trouvée au bord de la route, vient troubler l’atmosphère feutrée de ce couple, Corinne femme d’intérieur dont on n’en saura pas davantage sur sa vie si ce n’est que de s’occuper de ses enfants et Richard médecin associé à l’énigmatique Maurice,
Un couple que nous découvrons dans une séance de découpage pour égayer la vie de leur progéniture.
Cette inconnue : qui est-elle ? Que faisait-elle seule en pleine nuit au bord de la route ? Pourquoi Richard l’a-t-il ramenée à leur domicile ? Est-elle vivante ? Aurait-il été aussi prévenant s’il avait trouvé un homme sur le bas côté de la route ?
Pourquoi Richard refuse-t-il de répondre favorablement aux demandes répétées de baisers de sa femme ?
Autant de questions que Richard aura bien du mal, dans une gêne palpable, à répondre.
Un couple qui a fui les bruits de Londres pour venir faire table rase du passé, aux addictions perverses semble-t-il, dans une campagne leur offrant une seconde chance de se retrouver.
Mais la présence de cette jeune femme pourrait bien faire voler en éclat les résolutions que ce couple essaye de mettre en œuvre.
Ici point de révélation de placard, mais la présence de cette jeune femme, Rebecca, est bien réelle et sème par ses révélations la pagaye dans le couple, à la fragilité sous-jacente.
Que reste-t-il de cet amour jalonné de non-dits, de dénis, de trahisons, qui refont surface avec l’explosion de cette mauvaise apparition ?
L’éclosion de la vérité, point central, crucial, de cette comédie, sera-t-elle le point final de cette histoire qui nous tient en haleine ?
Chaque personnage bien dessiné apportera sa contribution à la construction de cette critique sociale du couple dans l’exploration de leurs âmes et nous laissera libre d’écrire notre page de conclusion.
Isabelle Carré, Corinne, dans un jeu fragile, subtil, lumineux, conduira Yannick Choirat, Richard, au louvoiement établi, dans ses retranchements bien malgré lui et Manon Clavel à la jeunesse insolente, Rebecca, celle par qui l’inquiétante atmosphère prend forme, viendra malicieusement bousculer le fragile équilibre de ce jeu de quilles.
Deux lampes suspendues se partagent l’éclairage du plateau d’une table à la longueur démesurée sur laquelle trône un téléphone « sorti tout droit d’un musée » ainsi que quelques papiers.
Une chaise à haut dossier vient compléter cette scénographie très épurée de Sylvain Maurice en collaboration avec Margot Clavières, laissant le spectateur se concentrer sur l’action qui va lui procurer, au son de quelques notes inquiétantes de Jean de Almeida, des visions troublantes, des interrogations, tel un enquêteur qui s’enlise dans un labyrinthe où le mensonge combat la vérité : mais quelle vérité ?
Rien de bucolique dans cette campagne comme le titre de la pièce pourrait laisser notre imaginaire se frayer un chemin sur la route d’une ferme où gambaderaient des enfants sous le regard attendri de leurs parents.
Bien au contraire, l’auteur se délecte dans un dialogue qui frise le surréalisme, sous couvert de répliques anodines de la vie de tous les jours d’un couple en recherche de ses valeurs, à nous embrouiller dans la lecture d’une pièce à la psychologie « policière ».
Un trio comme dans une comédie de boulevard, composé de la femme, du mari et de la maîtresse, se partage la scène dans une histoire où sans cesse on se demande, qui est qui ? Qui fait quoi ?
Un fait divers anodin, celui de l’arrivée au sein du foyer d’une inconnue trouvée au bord de la route, vient troubler l’atmosphère feutrée de ce couple, Corinne femme d’intérieur dont on n’en saura pas davantage sur sa vie si ce n’est que de s’occuper de ses enfants et Richard médecin associé à l’énigmatique Maurice,
Un couple que nous découvrons dans une séance de découpage pour égayer la vie de leur progéniture.
Cette inconnue : qui est-elle ? Que faisait-elle seule en pleine nuit au bord de la route ? Pourquoi Richard l’a-t-il ramenée à leur domicile ? Est-elle vivante ? Aurait-il été aussi prévenant s’il avait trouvé un homme sur le bas côté de la route ?
Pourquoi Richard refuse-t-il de répondre favorablement aux demandes répétées de baisers de sa femme ?
Autant de questions que Richard aura bien du mal, dans une gêne palpable, à répondre.
Un couple qui a fui les bruits de Londres pour venir faire table rase du passé, aux addictions perverses semble-t-il, dans une campagne leur offrant une seconde chance de se retrouver.
Mais la présence de cette jeune femme pourrait bien faire voler en éclat les résolutions que ce couple essaye de mettre en œuvre.
Ici point de révélation de placard, mais la présence de cette jeune femme, Rebecca, est bien réelle et sème par ses révélations la pagaye dans le couple, à la fragilité sous-jacente.
Que reste-t-il de cet amour jalonné de non-dits, de dénis, de trahisons, qui refont surface avec l’explosion de cette mauvaise apparition ?
L’éclosion de la vérité, point central, crucial, de cette comédie, sera-t-elle le point final de cette histoire qui nous tient en haleine ?
Chaque personnage bien dessiné apportera sa contribution à la construction de cette critique sociale du couple dans l’exploration de leurs âmes et nous laissera libre d’écrire notre page de conclusion.
Isabelle Carré, Corinne, dans un jeu fragile, subtil, lumineux, conduira Yannick Choirat, Richard, au louvoiement établi, dans ses retranchements bien malgré lui et Manon Clavel à la jeunesse insolente, Rebecca, celle par qui l’inquiétante atmosphère prend forme, viendra malicieusement bousculer le fragile équilibre de ce jeu de quilles.
Mystérieux, Inquiétant, Énigmatique.
Martin Crimp nous entraine dans une histoire de triangle amoureux sombre et énigmatique. Ne nous révélant point tous les mystères, il laisse libre court à notre imagination.
Corinne, Isabelle Carré, femme au foyer et Vincent, Yannick Choirat, médecin ont quitté la ville pour s’installer à la campagne et avoir une vie meilleure. Un soir, Richard rentre chez lui avec une jeune femme, Rebecca, Manon Clavel, qu’il dit avoir trouvée inconsciente au bord de la route. Corinne suspicieuse, interroge avec insistance son époux.
Très vite le doute s’installe, certaines vérités apparaissent, mais avec le temps, les questions se multiplient.
Quelle est la cause de la défiance paranoïaque de Corinne ?
Rebecca est-elle vraiment une inconnue ?
Que font des seringues dans le sac de cette jeune femme ?
Pour quelles raisons, Maurice l’associé de Richard harcèle-t-il celui-ci au téléphone ?
Mensonges, Non-dits, Hypocrisie, révélations, la tension monte.
Dans le dernier tableau Corinne et Richard semblent rabibochés mais...
Où est donc passée Rebecca ?
Est-elle toujours en vie ?
La scénographie de Sylvain Maurice en Collaboration avec Margot Clavières, est simple et efficace. Une grande table de ferme sur lequel un téléphone d’année 60 semble un peu perdu. En arrière-plan un grand rectangle lumineux aux teintes variables se déplace, s’élargir, se referme et crée une ambiance un peu surnaturelle, parfois douce et poétique puis plus froide et cruelle.
Isabelle Carré, Yannick Choirat , Manon Clavel nous entrainent dans cette intrigue qui oscille entre le polar et le boulevard avec grand brio et nous tiennent en haleine dans ce huis clos rempli de mystères et de cachoteries.
Connaitrons-nous toute la vérité ?
Martin Crimp nous entraine dans une histoire de triangle amoureux sombre et énigmatique. Ne nous révélant point tous les mystères, il laisse libre court à notre imagination.
Corinne, Isabelle Carré, femme au foyer et Vincent, Yannick Choirat, médecin ont quitté la ville pour s’installer à la campagne et avoir une vie meilleure. Un soir, Richard rentre chez lui avec une jeune femme, Rebecca, Manon Clavel, qu’il dit avoir trouvée inconsciente au bord de la route. Corinne suspicieuse, interroge avec insistance son époux.
Très vite le doute s’installe, certaines vérités apparaissent, mais avec le temps, les questions se multiplient.
Quelle est la cause de la défiance paranoïaque de Corinne ?
Rebecca est-elle vraiment une inconnue ?
Que font des seringues dans le sac de cette jeune femme ?
Pour quelles raisons, Maurice l’associé de Richard harcèle-t-il celui-ci au téléphone ?
Mensonges, Non-dits, Hypocrisie, révélations, la tension monte.
Dans le dernier tableau Corinne et Richard semblent rabibochés mais...
Où est donc passée Rebecca ?
Est-elle toujours en vie ?
La scénographie de Sylvain Maurice en Collaboration avec Margot Clavières, est simple et efficace. Une grande table de ferme sur lequel un téléphone d’année 60 semble un peu perdu. En arrière-plan un grand rectangle lumineux aux teintes variables se déplace, s’élargir, se referme et crée une ambiance un peu surnaturelle, parfois douce et poétique puis plus froide et cruelle.
Isabelle Carré, Yannick Choirat , Manon Clavel nous entrainent dans cette intrigue qui oscille entre le polar et le boulevard avec grand brio et nous tiennent en haleine dans ce huis clos rempli de mystères et de cachoteries.
Connaitrons-nous toute la vérité ?
Cette pièce d’une inquiétante étrangeté raconte la relation complexe d’un couple récemment installé à la campagne. Corinne, qui élève ses enfants, et Richard, médecin, viennent en effet de quitter la ville pour s’installer dans un endroit qu’on imagine isolé. Un soir, Richard ramène à la maison Rebecca, une jeune femme qu’il dit avoir trouvée étendue au bord de la route, inconsciente. L’histoire, à première vue, peut ressembler à un simple vaudeville.
Le mari, la femme et la maitresse se retrouvent sous le même toit…que va-t-il se passer ?
La déroutante atmosphère de la pièce oscille entre le thriller domestique, la comédie, et le drame quotidien. La pièce est une série de confrontations entre deux des personnages, véritable joutes verbales, sorte de combats d’animaux à sang froid qui se tournent autour sans jamais vraiment provoquer ouvertement le conflit.
Les dialogues acérés et précis sont parfois anodins, parfois ouverts mais jamais dans l’affrontement frontal, la tension dramatique est ailleurs, en particulier dans le langage des corps tendus et immobiles, chargés d’énergie et de trouble.
Les personnages sont doubles et obscurs, cachant addictions, zones d’ombres et perversions. C’est la force de la pièce qui s’éloigne du trio convenu pour nous offrir une intrigue en apparence anodine mais en réalité bien plus profonde et étonnante qu’il n’y parait. Quels sont les liens qui unissent réellement ces trois personnages ? Comment va se passer l’intrusion de cette jeune femme dans ce couple déjà fragilisé ? quels sont les motivations et les objectifs de chacun ? Une grande partie est laissé à l’interprétation du spectateur, à l’image de la fin qui reste ouverte et mystérieuse.
La direction d’acteur donne à cette pièce de Crimp toute la puissance nécessaire. Isabelle Carré, personnage ambigu est tour à tour lumineuse, joueuse puis remplie de doutes et de douleur contenue.
Yannick Choirat incarne un mari, amant et médecin insensible et perdu quant à Manon Clavel elle représente parfaitement la jeune fille trouble et sous emprise, consciente de sa place fragile.
L’intelligence de leur interprétation associée à la précision du texte de Crimp et à la mise en scène épurée de Sylvain Maurice donne une pièce intimiste, obscure et intrigante.
Le mari, la femme et la maitresse se retrouvent sous le même toit…que va-t-il se passer ?
La déroutante atmosphère de la pièce oscille entre le thriller domestique, la comédie, et le drame quotidien. La pièce est une série de confrontations entre deux des personnages, véritable joutes verbales, sorte de combats d’animaux à sang froid qui se tournent autour sans jamais vraiment provoquer ouvertement le conflit.
Les dialogues acérés et précis sont parfois anodins, parfois ouverts mais jamais dans l’affrontement frontal, la tension dramatique est ailleurs, en particulier dans le langage des corps tendus et immobiles, chargés d’énergie et de trouble.
Les personnages sont doubles et obscurs, cachant addictions, zones d’ombres et perversions. C’est la force de la pièce qui s’éloigne du trio convenu pour nous offrir une intrigue en apparence anodine mais en réalité bien plus profonde et étonnante qu’il n’y parait. Quels sont les liens qui unissent réellement ces trois personnages ? Comment va se passer l’intrusion de cette jeune femme dans ce couple déjà fragilisé ? quels sont les motivations et les objectifs de chacun ? Une grande partie est laissé à l’interprétation du spectateur, à l’image de la fin qui reste ouverte et mystérieuse.
La direction d’acteur donne à cette pièce de Crimp toute la puissance nécessaire. Isabelle Carré, personnage ambigu est tour à tour lumineuse, joueuse puis remplie de doutes et de douleur contenue.
Yannick Choirat incarne un mari, amant et médecin insensible et perdu quant à Manon Clavel elle représente parfaitement la jeune fille trouble et sous emprise, consciente de sa place fragile.
L’intelligence de leur interprétation associée à la précision du texte de Crimp et à la mise en scène épurée de Sylvain Maurice donne une pièce intimiste, obscure et intrigante.
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