Critiques pour l'événement La Cagnotte
Labiche est pour moi très supérieur à Feydeau, par son registre plus étendu et la subtilité avec laquelle il traite des relations humaines. On se moque d'eux, mais on s'identifie aussi à ce groupe d'amis qui part en goguette, chacun avec son idée derrière la tête, solidaires dans la mesure de leurs moyens, touchants et ridicules dans leurs mesquineries, leur honnêteté et leur confiance en leur prochain.
Labiche exige beaucoup de subtilité dans le jeu, pas d'outrance - tout est dans le texte! Ce n'est pas toujours compris par les comédiens qui tendent à le jouer comme du Feydeau.
Mais cette cagnotte est une agréable surprise : malgré quelques grimaces, cris et bouffonneries qui, plutôt que de souligner le propos, l'étouffent, l'action est rondement et plutôt finement menée par une troupe qui a manifestement du métier. Les parties musicales gagneraient à être un peu répétées mais sont bien insérées.
C'était le bon choix pour une dernière sortie avant reconfinement...
Labiche exige beaucoup de subtilité dans le jeu, pas d'outrance - tout est dans le texte! Ce n'est pas toujours compris par les comédiens qui tendent à le jouer comme du Feydeau.
Mais cette cagnotte est une agréable surprise : malgré quelques grimaces, cris et bouffonneries qui, plutôt que de souligner le propos, l'étouffent, l'action est rondement et plutôt finement menée par une troupe qui a manifestement du métier. Les parties musicales gagneraient à être un peu répétées mais sont bien insérées.
C'était le bon choix pour une dernière sortie avant reconfinement...
La cagnotte est une pièce d’Eugène Labiche de 1864 peu connue et ce fut donc une découverte pour moi d’assister à la représentation de la Compagnie La Bigarrure dans le théâtre rouge du Lucernaire.
Labiche, fort du succès d’un chapeau de paille d’Italie quelques années auparavant, emprunte une veine qu’il connait bien : décrire un groupe de petits bourgeois de province.
A la ferté sous Jouarre, la famille Chambourcy et quelques notables jouent régulièrement aux cartes et constituent une cagnotte qui se remplit en fonction des combinaisons de jeu qui sortent. La cagnotte étant pleine, ce groupe, assez hétérogène, décide d’aller la dépenser à Paris, la capitale … et c’est là que les quiproquos vont s’enchainer pour mener notre joyeuse bande dans une aventure échevelée où ils vont cumuler les rôles.
La mise en scène et la musique de Thierry Jahn permettent au spectateur de se plonger dans l’ambiance de 1864. J’ai apprécié les chants qui m’ont fait sourire par leur côté un peu désuet mais qui vont bien avec la pièce. Les six comédiens chantent et en prime Thierry Jahn joue du piano et Christophe Lemoine du saxophone. Des artistes complets ! D’autant qu’il leur faut suivre le rythme imposé par le texte de Labiche : une quinzaine de personnages alors qu’ils ne sont que six.
Leu jeu des comédiens est impeccable, ils sont très jutes, ils savent jouer sur tous les registres et c’est un plaisir de les voir évoluer devant nous. Ils semblent s’amuser sur scène et ça se ressent.
On passe donc une bonne soirée qui permet de se vider la tête après une semaine de travail.
Labiche, fort du succès d’un chapeau de paille d’Italie quelques années auparavant, emprunte une veine qu’il connait bien : décrire un groupe de petits bourgeois de province.
A la ferté sous Jouarre, la famille Chambourcy et quelques notables jouent régulièrement aux cartes et constituent une cagnotte qui se remplit en fonction des combinaisons de jeu qui sortent. La cagnotte étant pleine, ce groupe, assez hétérogène, décide d’aller la dépenser à Paris, la capitale … et c’est là que les quiproquos vont s’enchainer pour mener notre joyeuse bande dans une aventure échevelée où ils vont cumuler les rôles.
La mise en scène et la musique de Thierry Jahn permettent au spectateur de se plonger dans l’ambiance de 1864. J’ai apprécié les chants qui m’ont fait sourire par leur côté un peu désuet mais qui vont bien avec la pièce. Les six comédiens chantent et en prime Thierry Jahn joue du piano et Christophe Lemoine du saxophone. Des artistes complets ! D’autant qu’il leur faut suivre le rythme imposé par le texte de Labiche : une quinzaine de personnages alors qu’ils ne sont que six.
Leu jeu des comédiens est impeccable, ils sont très jutes, ils savent jouer sur tous les registres et c’est un plaisir de les voir évoluer devant nous. Ils semblent s’amuser sur scène et ça se ressent.
On passe donc une bonne soirée qui permet de se vider la tête après une semaine de travail.
« La cagnotte » d’Eugène Labiche au théâtre du Lucernaire dans une mise en scène de Thierry Jahn est un train du rire lancé à cent à l’heure, n’épargnant aucun travers de la société sur son chemin.
Eugène Labiche, fort des ses nombreux succès et notamment du « Un chapeau de paille en Italie » (inscrit au répertoire de la Comédie Française en 1938), domine le répertoire du vaudeville (genre peu considéré à l’époque par les gens de lettres) ; il a écrit cette comédie de mœurs, en cinq actes, en 1864…Georges Feydeau n’avait que deux ans…des mécaniques du rire bien huilées qui ne laissent rien au hasard.
Il est un auteur incontournable de son époque pour épingler les petites manies, fourberies, bassesses de cette petite bourgeoisie fleurissante.
Au fond, rien n’a changé aujourd’hui, si ce n’est les progrès technologiques, qui transposent dans une autre dimension toutes nos petites indélicatesses, incivilités. Même les blondes en prenaient déjà pour leur grade avec Labiche.
Dans un rythme infernal, comme Labiche sait si bien les construire, il nous embarque pour suivre ce groupe, des petits bourgeois de longue date, de La Ferté-sous-Jouarre (tout un programme…si loin de Paris…40 km…pensez qu’à l’époque ils n’avaient pas l’électricité, étaient à 2 heures de Paris en chemin de fer) qui se réunit chaque semaine, depuis un an, pour jouer aux cartes et épargner quelques sous.
Ce soir, c’est le grand soir, ils vont casser leurs tirelires et compter leurs sous afin de se payer une récréation : il ne reste plus qu’à se mettre d’accord sur l’utilisation de cette manne.
Après moult tergiversations le choix est établi, la majorité a voté, cela sera une journée à Paris : la capitale.
A la suite d’un repas dans un restaurant, une série de malentendus, de quiproquos, comme Labiche en a le secret, va chambouler les plans de cette fine équipe qui les conduira tout droit vers la case prison sans passer par la case départ. Une évasion rocambolesque leur permettra de sillonner les lieux « touristiques » et de rencontrer des âmes perdues…pour finir sans un sou en couchant dans des cartons.
Il fallait une troupe de choc pour interpréter les 17 rôles de cette comédie-vaudeville avec seulement six comédiens (2 femmes et 4 hommes), des comédiens issus de la compagnie la Bigarrure dirigée par Thierry Jahn. Il faut également avoir une bonne condition physique pour suivre le rythme effréné voulu par l’auteur.
Eugène Labiche ne lésinait devant aucun sacrifice pour mettre en exergue les travers de ses contemporains. Aujourd’hui, il est plus difficile économiquement de monter de telle pièce et la mise en scène de Thierry Jahn s’en sort plus qu’honorablement.
Les personnages principaux aux patronymes évocateurs, sont Chambourcy, Colladan, Cordenbois, Léonida, Blanche et Félix Renaudier. Une micro société composée, d’un rentier, d’un pharmacien, d’un notaire, d’un riche fermier, qui pense être le centre du monde.
Certains d’entre eux joueront plusieurs rôles au fur et à mesure que les personnages évolueront dans les différents lieux de l’intrigue.
Tous ces comédiens mettent également leurs talents dans la dure école du doublage, et certains d’entre eux jouent même d’un instrument, le tout avec des chansons, comme toujours dans Labiche, orchestrées par Thierry Jahn qui pianote sur scène en direct, il sait tout faire.
Chacun avec ses mimiques, ses sourires, ses yeux rieurs, ses réparties, joue admirablement ses partitions sans fausses notes.
Meaghan Dendraël, Xavier Fagnon, Thierry Jahn, Christophe Lemoine, Céline Ronté et Vincent Ropion maîtrisent avec sincérité cette folie de jeu nécessaire pour jouer les maladroits, les touchants, les grotesques. Ils nous transportent avec une joie communicative dans ce tourbillon qui les conduit jusqu’à l’absurdité des situations.
La mise en scène de Thierry Jahn est précise, astucieuse, et permet avec des changements de décors très rapides, intégrés dans l’action, de ne pas pénaliser le rythme ; des décors signés Yohann Jumeaux.
Les costumes de Jérôme Ragon et les lumières de Philippe Marcq complètent avec éclat l’image de cette société qu’Eugène Labiche aime tant railler.
Eugène Labiche, fort des ses nombreux succès et notamment du « Un chapeau de paille en Italie » (inscrit au répertoire de la Comédie Française en 1938), domine le répertoire du vaudeville (genre peu considéré à l’époque par les gens de lettres) ; il a écrit cette comédie de mœurs, en cinq actes, en 1864…Georges Feydeau n’avait que deux ans…des mécaniques du rire bien huilées qui ne laissent rien au hasard.
Il est un auteur incontournable de son époque pour épingler les petites manies, fourberies, bassesses de cette petite bourgeoisie fleurissante.
Au fond, rien n’a changé aujourd’hui, si ce n’est les progrès technologiques, qui transposent dans une autre dimension toutes nos petites indélicatesses, incivilités. Même les blondes en prenaient déjà pour leur grade avec Labiche.
Dans un rythme infernal, comme Labiche sait si bien les construire, il nous embarque pour suivre ce groupe, des petits bourgeois de longue date, de La Ferté-sous-Jouarre (tout un programme…si loin de Paris…40 km…pensez qu’à l’époque ils n’avaient pas l’électricité, étaient à 2 heures de Paris en chemin de fer) qui se réunit chaque semaine, depuis un an, pour jouer aux cartes et épargner quelques sous.
Ce soir, c’est le grand soir, ils vont casser leurs tirelires et compter leurs sous afin de se payer une récréation : il ne reste plus qu’à se mettre d’accord sur l’utilisation de cette manne.
Après moult tergiversations le choix est établi, la majorité a voté, cela sera une journée à Paris : la capitale.
A la suite d’un repas dans un restaurant, une série de malentendus, de quiproquos, comme Labiche en a le secret, va chambouler les plans de cette fine équipe qui les conduira tout droit vers la case prison sans passer par la case départ. Une évasion rocambolesque leur permettra de sillonner les lieux « touristiques » et de rencontrer des âmes perdues…pour finir sans un sou en couchant dans des cartons.
Il fallait une troupe de choc pour interpréter les 17 rôles de cette comédie-vaudeville avec seulement six comédiens (2 femmes et 4 hommes), des comédiens issus de la compagnie la Bigarrure dirigée par Thierry Jahn. Il faut également avoir une bonne condition physique pour suivre le rythme effréné voulu par l’auteur.
Eugène Labiche ne lésinait devant aucun sacrifice pour mettre en exergue les travers de ses contemporains. Aujourd’hui, il est plus difficile économiquement de monter de telle pièce et la mise en scène de Thierry Jahn s’en sort plus qu’honorablement.
Les personnages principaux aux patronymes évocateurs, sont Chambourcy, Colladan, Cordenbois, Léonida, Blanche et Félix Renaudier. Une micro société composée, d’un rentier, d’un pharmacien, d’un notaire, d’un riche fermier, qui pense être le centre du monde.
Certains d’entre eux joueront plusieurs rôles au fur et à mesure que les personnages évolueront dans les différents lieux de l’intrigue.
Tous ces comédiens mettent également leurs talents dans la dure école du doublage, et certains d’entre eux jouent même d’un instrument, le tout avec des chansons, comme toujours dans Labiche, orchestrées par Thierry Jahn qui pianote sur scène en direct, il sait tout faire.
Chacun avec ses mimiques, ses sourires, ses yeux rieurs, ses réparties, joue admirablement ses partitions sans fausses notes.
Meaghan Dendraël, Xavier Fagnon, Thierry Jahn, Christophe Lemoine, Céline Ronté et Vincent Ropion maîtrisent avec sincérité cette folie de jeu nécessaire pour jouer les maladroits, les touchants, les grotesques. Ils nous transportent avec une joie communicative dans ce tourbillon qui les conduit jusqu’à l’absurdité des situations.
La mise en scène de Thierry Jahn est précise, astucieuse, et permet avec des changements de décors très rapides, intégrés dans l’action, de ne pas pénaliser le rythme ; des décors signés Yohann Jumeaux.
Les costumes de Jérôme Ragon et les lumières de Philippe Marcq complètent avec éclat l’image de cette société qu’Eugène Labiche aime tant railler.
Musicalement burlesque!
Dans ce Vaudeville musical, tout le texte de Labiche a été respecté et la quasi majorité des chansons. Mené tambour battant à un rythme effréné, ces 6 acteurs sur scène incarnent sans aucune fausse note plusieurs personnages dans des situations de quiproquos ubuesques. Il y a dans ce Labiche une tonalité parisienne mondaine avec une caricature sur les provinciaux (même s'ils ne sont finalement que banlieusards de nos jours) de la Ferte sous Jouarre. Le texte reste donc intemporel dans lequel personne n'est épargné, y compris les blondes alors que le texte a été publié en 1864. Les thèmes traités sont la cupidité, la vanité, l'avidité, la lâcheté humaine entre autre.
On n'est pas étonné de savoir que le metteur en scène de ce spectacle frivole est aussi à l'origine des spectacles Les Contes du Chat Perché ou Le Collectionneur. Il y a aussi dans cette représentation beaucoup de similarités avec un spectacle musical d'Offenbach "Frou Frou les Bains" qui était resté sur les planches parisiennes plus d'une année. Souhaitons lui un grand succès et allez-y avant la fin du mois de juin.
Dans ce Vaudeville musical, tout le texte de Labiche a été respecté et la quasi majorité des chansons. Mené tambour battant à un rythme effréné, ces 6 acteurs sur scène incarnent sans aucune fausse note plusieurs personnages dans des situations de quiproquos ubuesques. Il y a dans ce Labiche une tonalité parisienne mondaine avec une caricature sur les provinciaux (même s'ils ne sont finalement que banlieusards de nos jours) de la Ferte sous Jouarre. Le texte reste donc intemporel dans lequel personne n'est épargné, y compris les blondes alors que le texte a été publié en 1864. Les thèmes traités sont la cupidité, la vanité, l'avidité, la lâcheté humaine entre autre.
On n'est pas étonné de savoir que le metteur en scène de ce spectacle frivole est aussi à l'origine des spectacles Les Contes du Chat Perché ou Le Collectionneur. Il y a aussi dans cette représentation beaucoup de similarités avec un spectacle musical d'Offenbach "Frou Frou les Bains" qui était resté sur les planches parisiennes plus d'une année. Souhaitons lui un grand succès et allez-y avant la fin du mois de juin.
Une pièce pétillante par sa mise en scène et une adaptation juste et valorisée par des acteurs pros et dynamiques. Un moment agréable sans fausse note musicale. Le vaudeville est remis à l'honneur par Thierry Jahn qui a su gardé le talent d'Eugène Labiche. Des costumes, des situations drôles, rien de trop et un moment très agréable à passer seul, entre amis ou en famille.
Ah ! Mais quel poète, quel aède, quel troubadour chantera enfin les louanges de cette charmante commune seine-et-marnaise qu'est La Ferté-sous-Jouarre ?
Oui, quelle compagnie théâtrale rendra enfin l'hommage qu'elle mérite à cette rieuse cité trop méconnue ?
Ne cherchez plus !
Le poète, c'est Labiche !
La troupe , c'est la compagnie la Bigarrure !
C'est en effet cette pièce rarement, très rarement jouée du grand Eugène et dont le premier acte se situe à La Ferté-sous-Jouarre, que les membres de cette compagnie axonaise (pour ceux qui savent, vous pouvez directement sauter à la deuxième parenthèse, pour les autres, « axonais » est le gentilé du département de l'Aisne, 02, préfecture Laon), une pièce que les membres de cette compagnie axonaise, donc, ont choisi de monter à Paris.
Monter à Paris !
C'est exactement l'ambition des notables fertois (de la Ferté-sous-Jouarre, décidément les amateurs de gentilé se régalent...), utilisant ainsi la fameuse cagnotte constituée à jouer ensemble aux cartes.
Il y a le pharmacien Cordembois, le capitaine des pompiers Champbourcy, flanqué de sa vieille fille de sœur (et non pas l'inverse) et de sa fille Blanche, et puis le paysan matois Colladan. Le quatrième joueur est le notaire Renaudier, qui a des vues sur Melle Blanche, qui le lui rend bien.
Cette virée parisienne est le prétexte pour le « sociologue » Labiche à se livrer à son sport favori, à savoir croquer le petit bourgeois, mettant en scène les défauts, les travers, l'hypocrisie de cette classe sociale, qu'il dépeint impitoyablement.
Ici, tout comme dans « Le chapeau de paille d'Italie », pièce écrite treize années auparavant, le dramaturge nous raconte les mésaventures d'un petit groupe de notables de banlieue.
Labiche va, par le biais de la mécanique vaudevillesque qu'il affectionne, semer le désordre et le chaos dans une micro-société donnée.
Ce qui l'intéresse, c'est de placer ses personnages au sein d'un maelström dramaturgique, les laissant se démener comme de beaux diables dans des quiproquos, des situations grotesques, des malentendus, pour nous poser une question : « Mais comment va-t-il donc s'y prendre pour que tout ceci trouve une résolution satisfaisante ? »
Ce désordre est prétexte à révéler les caractères des personnages. Il nous montre leurs défauts, certes, mais également leur fragilité, leur fêlure intime.
Thierry Jahn et ses cinq comédiens ont parfaitement compris cette mécanique-là.
Cette heure et demie va ravir le public.
Un public comblé par la machinerie mise en œuvre !
Oui, nous avons du rythme, du désordre, du chaos, des quiproquos, des personnages dépassés par les événements.
Nous aurons également de la musique, puisque Thierry Jahn a mis en notes certains passages que chante fort joliment la petite troupe.
Les six comédiens sont parfaits dans leurs rôles respectifs. Tous en effet jouent plusieurs personnages. Nous ne sommes jamais perdus, nous savons toujours qui fait quoi.
Christophe Lemoine a un formidable abattage en capitaine des pompiers. C'est lui le meneur de jeu, souvent dépassé, celui qui prend les initiatives, souvent malheureuses. Ses mimiques sont épatantes.
Xavier Fagnon est un pharmacien et un commissaire tous deux hauts en couleurs. Lui aussi nous fait beaucoup rire, notamment avec sa démarche hallucinante due soi-disant à une ceinture de maintien.
Vincent Ropion en paysan plus ou moins bourru et Thierry Jahn en personne sont eux aussi excellents.
Mais celles qui m'ont véritablement enthousiasmé, ce sont Mesdemoiselles Céline Ronté et Meaghan Dendraël.
Céline Ronté en vieille fille au chignon se défaisant de plus en plus à mesure que la pièce se déroule, est absolument époustouflante de drôlerie, conférant à son personnage une espèce de magnifique folie hallucinée.
Meaghan Dendraël est quant à elle Blanche, cette jeune fille à la fois nunuche et délurée, selon les moments.
Elle interprète également le fils Colladan, jeune chenapan en goguette qui se retrouvera nez à nez avec son paysan de père.
Les mimiques, les ruptures, la gestuelle de la comédienne déclenchent en abondance les rires du public. Avec une totale justesse, elle incarne ces deux personnages avec à la fois une vraie subtilité et une réelle puissance comique.
Vous l'aurez compris, c'est une bien belle soirée qui vous attend au Lucernaire, si comme moi, vous décidez d'aller découvrir cette pièce.
Vos zygomatiques seront mis à rude épreuve !
Oui, quelle compagnie théâtrale rendra enfin l'hommage qu'elle mérite à cette rieuse cité trop méconnue ?
Ne cherchez plus !
Le poète, c'est Labiche !
La troupe , c'est la compagnie la Bigarrure !
C'est en effet cette pièce rarement, très rarement jouée du grand Eugène et dont le premier acte se situe à La Ferté-sous-Jouarre, que les membres de cette compagnie axonaise (pour ceux qui savent, vous pouvez directement sauter à la deuxième parenthèse, pour les autres, « axonais » est le gentilé du département de l'Aisne, 02, préfecture Laon), une pièce que les membres de cette compagnie axonaise, donc, ont choisi de monter à Paris.
Monter à Paris !
C'est exactement l'ambition des notables fertois (de la Ferté-sous-Jouarre, décidément les amateurs de gentilé se régalent...), utilisant ainsi la fameuse cagnotte constituée à jouer ensemble aux cartes.
Il y a le pharmacien Cordembois, le capitaine des pompiers Champbourcy, flanqué de sa vieille fille de sœur (et non pas l'inverse) et de sa fille Blanche, et puis le paysan matois Colladan. Le quatrième joueur est le notaire Renaudier, qui a des vues sur Melle Blanche, qui le lui rend bien.
Cette virée parisienne est le prétexte pour le « sociologue » Labiche à se livrer à son sport favori, à savoir croquer le petit bourgeois, mettant en scène les défauts, les travers, l'hypocrisie de cette classe sociale, qu'il dépeint impitoyablement.
Ici, tout comme dans « Le chapeau de paille d'Italie », pièce écrite treize années auparavant, le dramaturge nous raconte les mésaventures d'un petit groupe de notables de banlieue.
Labiche va, par le biais de la mécanique vaudevillesque qu'il affectionne, semer le désordre et le chaos dans une micro-société donnée.
Ce qui l'intéresse, c'est de placer ses personnages au sein d'un maelström dramaturgique, les laissant se démener comme de beaux diables dans des quiproquos, des situations grotesques, des malentendus, pour nous poser une question : « Mais comment va-t-il donc s'y prendre pour que tout ceci trouve une résolution satisfaisante ? »
Ce désordre est prétexte à révéler les caractères des personnages. Il nous montre leurs défauts, certes, mais également leur fragilité, leur fêlure intime.
Thierry Jahn et ses cinq comédiens ont parfaitement compris cette mécanique-là.
Cette heure et demie va ravir le public.
Un public comblé par la machinerie mise en œuvre !
Oui, nous avons du rythme, du désordre, du chaos, des quiproquos, des personnages dépassés par les événements.
Nous aurons également de la musique, puisque Thierry Jahn a mis en notes certains passages que chante fort joliment la petite troupe.
Les six comédiens sont parfaits dans leurs rôles respectifs. Tous en effet jouent plusieurs personnages. Nous ne sommes jamais perdus, nous savons toujours qui fait quoi.
Christophe Lemoine a un formidable abattage en capitaine des pompiers. C'est lui le meneur de jeu, souvent dépassé, celui qui prend les initiatives, souvent malheureuses. Ses mimiques sont épatantes.
Xavier Fagnon est un pharmacien et un commissaire tous deux hauts en couleurs. Lui aussi nous fait beaucoup rire, notamment avec sa démarche hallucinante due soi-disant à une ceinture de maintien.
Vincent Ropion en paysan plus ou moins bourru et Thierry Jahn en personne sont eux aussi excellents.
Mais celles qui m'ont véritablement enthousiasmé, ce sont Mesdemoiselles Céline Ronté et Meaghan Dendraël.
Céline Ronté en vieille fille au chignon se défaisant de plus en plus à mesure que la pièce se déroule, est absolument époustouflante de drôlerie, conférant à son personnage une espèce de magnifique folie hallucinée.
Meaghan Dendraël est quant à elle Blanche, cette jeune fille à la fois nunuche et délurée, selon les moments.
Elle interprète également le fils Colladan, jeune chenapan en goguette qui se retrouvera nez à nez avec son paysan de père.
Les mimiques, les ruptures, la gestuelle de la comédienne déclenchent en abondance les rires du public. Avec une totale justesse, elle incarne ces deux personnages avec à la fois une vraie subtilité et une réelle puissance comique.
Vous l'aurez compris, c'est une bien belle soirée qui vous attend au Lucernaire, si comme moi, vous décidez d'aller découvrir cette pièce.
Vos zygomatiques seront mis à rude épreuve !
Un vaudeville mis en scène de façon intelligente. Le texte est classique et tellement moderne, les acteurs sont très drôles, les chansons originales et on en demande encore. Un moment de plaisir à partager en famille ou entre amis pour renouer avec un sublisssime Labiche.
... Un Labiche enjoué, bienfaisant et réussi ! Du théâtre de troupe comme on aime. Voici un spectacle délicieux où le plaisir est grand et l’humour bat son plein, un spectacle que je recommande vivement.
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