Critiques pour l'événement Je m'appelle Erik Satie comme tout le monde
Sur scène, deux comédiens virtuoses. D’un côté, nous avons l’ancien pensionnaire de la Comédie Française, Elliot Jenicot. Je me souviens encore de sa performance époustouflante dans « Les enfants du silence ». Le retrouver est un véritable plaisir. Son costume avec le chapeau melon, la moustache barbichette et les petites lunettes sans oublier le parapluie nous montre un homme assez singulier. C’est normal puisqu’il est enfermé dans un asile psychiatrique. Du moins, on essaie de nous le faire croire par un habile stratagème. C’est l’infirmière qui va permettre de délier le fil du passé pour nous proposer un voyage tout en musique. Un rôle magnifiquement interprété par Anaïs Yazit.
Une discussion et lien de confiance se créent entre eux. L’étrangeté de l’artiste s’affiche avec pudeur et dérision. Tout se dévoile avec beauté grâce à une mise en scène dynamique, inventive et délicate. Le duo joue mais aussi chante, danse, fait de la musique. Ils sont accompagnés de musique qui sublime les émotions. En parallèle, sur l’écran derrière eux s’anime un personnage caricaturé d’Erik Satie assez drôle, des lettres parfois en forme de poire, des notes qui s’envolent… Tout contribue à créer une ambiance chaleureuse et fantastique d’une rencontre improbable et mystérieuse. Le public ne s’y trompe pas sur la qualité remarquable de la représentation car encore ce soir le spectacle se joue à guichet fermé. Une bulle savante de magie et d’onirisme on l’on plonge avec plaisir et ravissement. Que demander de plus ?
Une discussion et lien de confiance se créent entre eux. L’étrangeté de l’artiste s’affiche avec pudeur et dérision. Tout se dévoile avec beauté grâce à une mise en scène dynamique, inventive et délicate. Le duo joue mais aussi chante, danse, fait de la musique. Ils sont accompagnés de musique qui sublime les émotions. En parallèle, sur l’écran derrière eux s’anime un personnage caricaturé d’Erik Satie assez drôle, des lettres parfois en forme de poire, des notes qui s’envolent… Tout contribue à créer une ambiance chaleureuse et fantastique d’une rencontre improbable et mystérieuse. Le public ne s’y trompe pas sur la qualité remarquable de la représentation car encore ce soir le spectacle se joue à guichet fermé. Une bulle savante de magie et d’onirisme on l’on plonge avec plaisir et ravissement. Que demander de plus ?
Erik Satie, je n’allais pas manquer un spectacle sur un de mes compositeurs favoris, je n’ai pas été déçue ! Pensez donc, les Gymnopédies, les embryons desséchés, les gnossiennes, et de jolies mélodies “je te veux” ou l'inénarrable “Allons y chochotte” !
Mais sommes-nous vraiment face à ce génial compositeur ? comment se fait-il qu’il donne un autre nom à Anna ? Enfin, de toutes façons Monsieur Satie, binocles sur le nez, parapluie, chapeau melon et barbichette se lance dans l’évocation de sa vie, dansant, prenant des poses, aidé par la jeune femme, ces deux-là s’amusent bien !
Cet original se moque des conventions, sa musique manque de forme ? bon et bien il composera trois morceaux “en forme de poire” ! Un humour dévastateur ce Satie vous dis-je ! Iconoclaste, se prenant au sérieux, pas vraiment, en tout cas brocardant certains de ses confrères, et la critique n’en parlons pas ! Sa vie amoureuse ? “Biqui” Suzanne Valadon, rejeté par elle, il compose “Vexations”...
Sur un livret de Cocteau, le décor et les costumes de Picasso, musique de Satie, le ballet “Parade” sera créé par Diaghilev, les critiques seront virulentes. Satie baigne dans un “bouillon de culture”, il est à l’origine du groupe des six (Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc et Germaine Tailleferre), ses compositions jouées dans le monde entier, chantées et toujours au répertoire des artistes lyriques.
Biographie ludique et décalée, grâce à l’interprétation géniale de Elliot Jenicot, qui investit le personnage, douceur et sensualité avec Anaïs Yazit. La projection d’un film d’animation aurait beaucoup plu à Satie, la mise en scène de Laetitia Gonzalbes est créative, en forme de… peut-être !
Mais sommes-nous vraiment face à ce génial compositeur ? comment se fait-il qu’il donne un autre nom à Anna ? Enfin, de toutes façons Monsieur Satie, binocles sur le nez, parapluie, chapeau melon et barbichette se lance dans l’évocation de sa vie, dansant, prenant des poses, aidé par la jeune femme, ces deux-là s’amusent bien !
Cet original se moque des conventions, sa musique manque de forme ? bon et bien il composera trois morceaux “en forme de poire” ! Un humour dévastateur ce Satie vous dis-je ! Iconoclaste, se prenant au sérieux, pas vraiment, en tout cas brocardant certains de ses confrères, et la critique n’en parlons pas ! Sa vie amoureuse ? “Biqui” Suzanne Valadon, rejeté par elle, il compose “Vexations”...
Sur un livret de Cocteau, le décor et les costumes de Picasso, musique de Satie, le ballet “Parade” sera créé par Diaghilev, les critiques seront virulentes. Satie baigne dans un “bouillon de culture”, il est à l’origine du groupe des six (Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc et Germaine Tailleferre), ses compositions jouées dans le monde entier, chantées et toujours au répertoire des artistes lyriques.
Biographie ludique et décalée, grâce à l’interprétation géniale de Elliot Jenicot, qui investit le personnage, douceur et sensualité avec Anaïs Yazit. La projection d’un film d’animation aurait beaucoup plu à Satie, la mise en scène de Laetitia Gonzalbes est créative, en forme de… peut-être !
Alors ? Erik Satie n'est certainement pas comme tout le monde.
Compositeur des Gymnopédies à l'âge de 22 ans ou encore fondateur de l'Eglise métropolitaine d'art de Jésus-Conducteur - dont il sera le seul fidèle, sa seule vie suffirait pour faire une incroyable histoire ; comme l'illustre l'anecdote de sa seule relation intime avec l'artiste peintre Suzanne Valadon, dont il demandera la main, sans succès, le lendemain de leur première nuit (!). Il lui écrira qu'elle le laisse avec "rien, à part une froide solitude qui remplit la tête avec du vide et le cœur avec de la peine".
Celui qui connaît de plus en plus les hommes, et admire de plus en plus les chiens, est ici, dans un hôpital psychiatrique à Honfleur, la ville natale de Monsieur Satie (Elliot Jenicot). Il y fait la connaissance d'Anna, l'infirmière (Anaïs Yazit). Pourquoi diantre avoir voulu y insérer une fiction ? La vie d'Erik Satie est suffisamment romanesque pour éviter qu'une comédie dramatique un peu plate s'y glisse. Toutefois, la mise en scène légère, avec ses illustrations animées (Sulki) en fond de scène et ses moments dansés, offre un bon et sincère moment de théâtre. Là encore, la poésie scénique ne suffit pas à rattraper un texte alambiqué pour pas grand chose. On ne saisit malheureusement pas tout. Certes, il y a certainement une volonté de flouter le réel et la folie pour - patatras ! - dévoiler autre chose qui serait prétendument imprévisible. Cela ne fonctionne malheureusement pas car l'exagération se trouve également dans le jeu de la jolie comédienne qui gagnerait à retenir ses battements de cils intempestifs.
En définitive, la réussite de la pièce doit beaucoup au charisme et à la prestance d'Elliot Jenicot.
Compositeur des Gymnopédies à l'âge de 22 ans ou encore fondateur de l'Eglise métropolitaine d'art de Jésus-Conducteur - dont il sera le seul fidèle, sa seule vie suffirait pour faire une incroyable histoire ; comme l'illustre l'anecdote de sa seule relation intime avec l'artiste peintre Suzanne Valadon, dont il demandera la main, sans succès, le lendemain de leur première nuit (!). Il lui écrira qu'elle le laisse avec "rien, à part une froide solitude qui remplit la tête avec du vide et le cœur avec de la peine".
Celui qui connaît de plus en plus les hommes, et admire de plus en plus les chiens, est ici, dans un hôpital psychiatrique à Honfleur, la ville natale de Monsieur Satie (Elliot Jenicot). Il y fait la connaissance d'Anna, l'infirmière (Anaïs Yazit). Pourquoi diantre avoir voulu y insérer une fiction ? La vie d'Erik Satie est suffisamment romanesque pour éviter qu'une comédie dramatique un peu plate s'y glisse. Toutefois, la mise en scène légère, avec ses illustrations animées (Sulki) en fond de scène et ses moments dansés, offre un bon et sincère moment de théâtre. Là encore, la poésie scénique ne suffit pas à rattraper un texte alambiqué pour pas grand chose. On ne saisit malheureusement pas tout. Certes, il y a certainement une volonté de flouter le réel et la folie pour - patatras ! - dévoiler autre chose qui serait prétendument imprévisible. Cela ne fonctionne malheureusement pas car l'exagération se trouve également dans le jeu de la jolie comédienne qui gagnerait à retenir ses battements de cils intempestifs.
En définitive, la réussite de la pièce doit beaucoup au charisme et à la prestance d'Elliot Jenicot.
Pour une fois, et cela m’arrive peu, je ressors sans savoir si j’ai aimé la pièce.
En voyant qu’un spectacle sur Erik Satie était programmé au théâtre de la Contrescarpe quelle ne fut pas ma joie. Un musicien que j’adore mais que je connais peu et interprété par Elliot Jenicot s’il vous plaît. Bingo !
Au début tout va bien, une histoire d’hôpital et une infirmière qui rend visite à l’illustre patient. Une discussion s’instaure et les deux acteurs virevoltent sur scène, parfois accompagnés d’animations vidéos dans le fond (de l’illustrateur Suki). Puis vers la fin, la pièce prend un virage à 180°C, elle change de cap si bien qu’on ne sait plus à quoi s’en tenir.
D’un côté, parler d’Erik Satie en l’embarquant dans une histoire fictionnelle est un procédé ludique. D’un autre côté, le rebondissement arrive comme un grand point d’interrogation, remettant en cause tout le récit du début : que croire, que comprendre ? Simple divertissement ? Vérité de l’homme mêlée à de la fiction ?
Le pire est qu’on n’a rien à reprocher à Elliot Jenicot, impeccable dans son habilité à incarner des êtres un peu fantasques et qu’il a déjà prouvé par maintes fois au Français. Sa partenaire Anaïs Yazit est bonne comédienne (même si elle en fait un poil trop) et dégage une belle énergie.
Les vidéos mêlant film d’animation et lettres qui apparaissent sont bien utilisées… Tout est vraiment bien et pourtant il y a quelque chose d’absurde, de pas clair.
Je suis sortie enchantée par les acteurs mais complètement perdue par la pièce, sans savoir à quoi me raccrocher pour distinguer les éléments de vie de Satie de la fiction imaginée si bien que, selon moi, le spectacle passe à côté de son objectif.
Impossible de mettre le doigt sur ce qui cloche. Mais comme le dit elle-même l’auteure et metteure en scène de la pièce Laëtitia Gonzalbes: « chaque plan questionne notre perception : sommes-nous prêts à accepter un autre qui ne fonctionnerait pas comme nous ? » …. Sûrement la faute à mon esprit trop rationnel pour suivre ce spectacle.
Un bien curieux objet théâtral, qui mérite d’être cité pour son originalité !
En voyant qu’un spectacle sur Erik Satie était programmé au théâtre de la Contrescarpe quelle ne fut pas ma joie. Un musicien que j’adore mais que je connais peu et interprété par Elliot Jenicot s’il vous plaît. Bingo !
Au début tout va bien, une histoire d’hôpital et une infirmière qui rend visite à l’illustre patient. Une discussion s’instaure et les deux acteurs virevoltent sur scène, parfois accompagnés d’animations vidéos dans le fond (de l’illustrateur Suki). Puis vers la fin, la pièce prend un virage à 180°C, elle change de cap si bien qu’on ne sait plus à quoi s’en tenir.
D’un côté, parler d’Erik Satie en l’embarquant dans une histoire fictionnelle est un procédé ludique. D’un autre côté, le rebondissement arrive comme un grand point d’interrogation, remettant en cause tout le récit du début : que croire, que comprendre ? Simple divertissement ? Vérité de l’homme mêlée à de la fiction ?
Le pire est qu’on n’a rien à reprocher à Elliot Jenicot, impeccable dans son habilité à incarner des êtres un peu fantasques et qu’il a déjà prouvé par maintes fois au Français. Sa partenaire Anaïs Yazit est bonne comédienne (même si elle en fait un poil trop) et dégage une belle énergie.
Les vidéos mêlant film d’animation et lettres qui apparaissent sont bien utilisées… Tout est vraiment bien et pourtant il y a quelque chose d’absurde, de pas clair.
Je suis sortie enchantée par les acteurs mais complètement perdue par la pièce, sans savoir à quoi me raccrocher pour distinguer les éléments de vie de Satie de la fiction imaginée si bien que, selon moi, le spectacle passe à côté de son objectif.
Impossible de mettre le doigt sur ce qui cloche. Mais comme le dit elle-même l’auteure et metteure en scène de la pièce Laëtitia Gonzalbes: « chaque plan questionne notre perception : sommes-nous prêts à accepter un autre qui ne fonctionnerait pas comme nous ? » …. Sûrement la faute à mon esprit trop rationnel pour suivre ce spectacle.
Un bien curieux objet théâtral, qui mérite d’être cité pour son originalité !
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